Rituels, magie etc.

Samhain

Demain a lieu la plus importante des fêtes du calendrier des sorcières, Samhain, qui je l’avoue a une place de plus en plus grande dans mon cœur : j’aime décorer ma maison version automne, mettre des lumières (l’heure d’hiver me déprime profondément alors je mets des lumières et des bougies partout), creuser ma citrouille (cette année j’ai acheté une vraie Jack) et y faire brûler une bougie toute la nuit pour les aimés disparus (aller au cimetière n’a aucun sens pour moi car ils n’y sont pas, mais ça, si), préparer un plat avec la chair. Samhain est une sorte de jour de l’an, situé pile entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver (le solstice étant supposé marquer le milieu de la saison hivernale, qui commence donc à Samhain : on est un peu décalé) : en ce jour où le voile entre les mondes est le plus fin, on dit adieu à l’ancien pour accueillir le nouveau. D’ailleurs, toutes les fêtes du calendrier celtique (qui ont ensuite été allègrement récupérées par le christianisme) sont liées au passage des saisons. Et si elles reviennent en force dans nos cultures de plus en plus éloignées des religions institutionnelles, c’est justement parce qu’il nous manque ça : le rituel. Ce qui met de l’ordre, du lien, de la magie. Du sens.

Les rituels sont essentiels pour faire société, et dans un monde où les religions traditionnelles ne font justement plus sens chez beaucoup, le retour à la sorcellerie, aux rites païens dans une version pour beaucoup plus symbolique que strictement magiques, (même si j’aime bien aussi faire de vrais rituels magiques), marque un désir de quelque chose de plus poétique, de plus authentique, personnel et sincère : le passage des saisons, les cycles de la lune qui jusqu’à il y a peu n’intéressaient plus guère que les jardiniers. Une « religion » (dans l’étymologie du mot le faisant dériver de religare, relier) de liberté où tout en étant lié aux autres, chacun pratique comme bon lui semble, selon son cœur : les cristaux, les fumigations, les formules rituelles que l’on peut composer comme un poème et partager ou non, les oracles et autres arts divinatoires, les autels, l’astrologie qui n’est autre qu’un retour à la mythologie. Ou tout simplement un joli moment où on fait des choses agréables, qui ont du sens pour nous : mon rituel du solstice d’hiver est juste de relire mes happiness papers (même si je ne les mets plus en bocaux) en buvant du champagne, c’est curieux mais c’est mon rituel.

Pour Samhain en revanche je fais un truc plus élaboré niveau magie avec le pentacle, les bougies, l’invocation des quatre éléments, le tambourin et tout le tralala, surtout cette année où, imaginez un peu, Samhain tombe un soir de pleine lune, déjà c’est pas tous les ans, mais en plus une pleine lune bleue (deuxième pleine lune dans un même mois, phénomène un peu rare) : c’est la première fois depuis 75 ans que ça arrive ; et accrochez-vous : cette pleine lune en Taureau est conjointe à Uranus (planète du changement, de la rébellion) rétrograde, opposée au soleil en scorpion conjoint à Mercure (planète de la communication) rétrograde. Et Mars est rétrograde aussi, tant qu’à faire. Si ça ne vous dit rien niveau astrologique, en résumé on a un assemblage qui ne se produit jamais et qui va dépoter sévèrement niveau énergies (et niveau expression des colères, moi ça fait 15 jours que je les sens déjà en moi mais on voit bien actuellement comment elle s’exprime partout), autant en profiter pour faire un peu de magie ! Mais vous pouvez aussi manger des bonbons devant Harry Potter (c’est d’ailleurs ce que je ferai après).

« Le rituel a pour fonction de donner des repères dans l’espace et dans le temps, il est un élément structurant de la vie, il rythme les saisons, les âges de la vie, il donne de la profondeur et de l’importance aux différents moments charnières de notre vie », écrit ainsi Odile Chabrillac. Les rituels remettent donc du sens dans un monde qui n’en a plus guère. Surtout en ce moment.

Alors, vous allez faire quelque chose demain soir ? Même si les enfants n’auront pas le droit de faire le tour des maisons (mais ils peuvent quand même se déguiser), même si on ne peut pas voir ses amis, célébrons tout de même pour que revienne la lumière ! Et ça va me faire du bien parce que là en vrai, l’idée d’un confinement où je suis quand même obligée de sortir de chez moi pour faire un boulot que je ne supporte plus, ça va être très compliqué et la fumée me sort par les oreilles.

5 commentaires

  1. Miss Zen dit :

    J’adore ton billet (lu avec retard). tes articles sur les rituels, les sorcières, la magie m’intriguent et me titillent les neurones….. Merci pour ce partage.

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