Des mots sur les maux

Journal poétique

Un jour, ma thérapeute m’a dit que l’écriture m’avait sauvée, parce que depuis toujours, l’écriture m’aide à réfléchir, à poser les choses, à clarifier tout ce qui arrive, bref, à mettre des mots sur les maux.

Dans une de ses conférences TedX, Elizabeth Gilbert dit « writing is my home » — l’écriture est ma maison, maison étant pris ici au sens de foyer : là où l’on a chaud, là où l’on est nourri, là où l’on est en sécurité. Je pourrais dire exactement la même chose.

En ce moment, outre ce texte inclassable qui n’en finit pas de se déployer et dont j’ai déjà parlé à de nombreuses reprises, je pratique assidument le journaling. C’était quelque chose que j’avais un peu mis de côté, au profit de quelque chose de plus visuel comme le journal poétique parce que je pense j’avais besoin d’ouvrir d’autres canaux. J’en ai déjà parlé. Mais le fait est que depuis plusieurs semaines je suis vraiment revenue à cette pratique quotidienne du journal, que souvent on laisse tomber à l’adolescence, et on a tort. Parce que ça aide vraiment.

Ecrire aide à se connaître. Ecrire aide à clarifier ce qui se passe en soi en le posant sur le papier : les émotions, les identifier, les exprimer pour mieux les réguler. Ecrire aide à mettre de l’ordre, du sens dans le chaos de la vie. L’écriture a une dimension thérapeutique : nous avons tous nos blessures, nos faiblesses, certains événements d’un passé qui ne passe pas et génère des pensées, des croyances limitantes, des programmes d’auto-sabotage que l’écriture aide à mettre au jour, dont elle permet de prendre conscience, ce qui est un premier pas pour s’en débarrasser. Parfois, patouiller dans la peinture et la colle aide aussi.

Et j’ai fini par comprendre que là était ma mission de vie : pas seulement écrire des textes pour que les autres les lisent, que ce soit ici, dans des magazines ou dans des livres si un jour j’arrive à trouver un éditeur (je l’espère : j’ai récemment mis au jour un auto-sabotage, encore un, à ce sujet). Mais aider les autres à trouver cet espace de croissance et de confiance en eux. Aider les autres à mettre des mots sur leurs maux.

14 commentaires

  1. Florence dit :

    Je sais pas si c’est l’effet Corona qui nous replace davantage face à nous-même mais je pratique à nouveau aussi depuis ces dernières semaines le journaling. J’aime ce rendez-vous avec moi-même, le soir dans l’intimité de la journée qui s’achève. Je clarifie certaines pensées, surtout quand je traverse une tempête émotionnelle…
    Belle mission de vie que vous nous proposez là 🙂

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    1. Oui, ça aide vraiment !

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  2. JEROME W. dit :

    Merci de nous permettre de vous lire 🙏

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    1. Oh c’est gentil ! C’est un vrai bonheur pour moi !

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  3. Alain Orsot dit :

    Je partage complètement votre point de vue sur le fait que l’écriture nous aide à nous construire ; bien au-delà de simplement mettre de la cohésion dans nos pensées, elle est une manière de nous ordonner, de réaliser que nous sommes acteurs de la création (avec un grand C ?).
    Cela me fait penser à la phrase de Paul Valéry : « A force de construire, je crois bien que je me suis construit moi-même »…

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    1. Oui, c’est exactement ça !

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  4. Angélique dit :

    Bonjour,
    J’ai toujours écrit et c’est vrai, c’est un exutoire presque vital.
    Je conserve mes carnets. Il m’est arrivé de revenir des années en arrière sur une réflexion non aboutie.
    Bonne journée, merci pour ce partage

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  5. GJR dit :

    Dans la vie de fou que nous menons tous, trouver un équilibre, trouver le bonheur, est devenu mission impossible. Pour la grande majorité d’entre nous c’est la survie qui prédomine avec l’espoir de se maintenir à flots, pour ne pas sombrer. Les libertés s’amenuisent, les contraintes augmentent, l’argent fait souvent défaut. Cette société cruelle broie les plus faibles et ne laisse plus la place aux rêves.

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    1. Mais si, il faut rêver !

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      1. Florence dit :

        oui et continuer à écrire…

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  6. De mon côté; mon nid, ce sont mes livres, mes rangées de livres. Le journaling, j’rai essayé plusieurs fois, suite à des événements importants dans ma vie, et je n’ai jamais tenu plus que quelques jours; Je ne suis pas faite pour ça !

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    1. Ah oui ça fait du bien aussi, les livres !

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