L’âme des maisons, de François Vigouroux : histoires d’habiter

L'âme des maisons, de François Vigouroux : histoires d'habiter

Quels que soient notre âge, notre condition ou notre caractère, toute activité d’aménagement ou de construction de la maison nous révèle. Notre maison est notre seconde peau. Et si notre peau, par sa couleur, sa texture, son irrigation, son élasticité, sa tonicité atteste de ce que nous sommes, la maison, elle, nous raconte. Elle ne se résume pas en une identification un peu simpliste au corps humain : ses fenêtre comme des yeux, sa porte comme une bouche, ses tuyauteries comme des artères ou des intestins, sa cave où sont dissimulées toutes les forces inconscientes, son grenier pour les rêves et l’imaginaire, ses poutres, ses murs et ses pierres comme autant d’éléments qui structurent le corps humain. Cela est vrai, sans doute, mais il ne faut pas en rester aux analogies, il faut aller plus loin, entrer dans les histoires des personnes et, pour découvrir les véritables mouvements de leur cœur, interroger leurs passions, leurs engouements, leurs joies et leurs malheurs innombrables avec les maisons.

En ce moment, je suis assaillie de synchronicités autour de la question de la maison. Partout, tout le temps, il n’est plus seulement question d’ours, mais aussi de demeures, de foyer, et l’un des signes, c’est cette mini-collection dont je vous parlais récemment. Et comme je suis quelqu’un de discipliné, lorsque l’Univers m’envoie un sujet, je suis la piste  — en l’occurrence, je crois qu’il est ici question à la fois qu’il est temps que je trouve ma place et que je m’installe quelque part, et aussi que ma maison est terminée (je fais référence à ce rêve que je sais vous avoir raconté mais je ne sais plus où, et que j’avais fait la veille d’un événement qui a changé ma vie : j’achetais une maison, et je détruisais tout l’intérieur pour tout refaire ; symboliquement, tout détruire pour tout refaire, c’est ce que j’ai fait ces 3 dernières années).

Pour suivre ma piste, j’ai eu envie de lire des essais sur cette question des maisons, j’ai trouvé toute une bibliographie (vous n’avez donc pas fini d’entendre parler du sujet) (sachant que j’avais déjà lu Mona Chollet lors du confinement), et c’est celui-là qui s’est imposé en premier : L’âme des maisons. Je me soupçonne d’avoir été attirée par la poésie du titre.

Dans cet essai, François Vigouroux, psychanalyste et romancier, nous raconte des histoires de propriétaires et de maisons, afin d’étudier ce qui se joue, ce qui se dit dans la relation que les gens entretiennent avec leur maison.

Toutes ces histoires sont absolument fascinantes, car bien sûr elles font aussi écho, quelque part, avec ce qui se joue en nous. Il est question de territoire, de sécurité, d’intime et de notre être le plus profond : abri, racines, psyché. Il est question de hasards, et de coïncidences troublantes. Il est surtout, bien sûr, question d’amour, et de manque d’amour.

Des histoires qui se lisent comme des petites nouvelles, assorties de passionnantes analyses. L’époque est à rester dans sa maison quand on en a une (il n’est pas question ici d’appartements mais bien de maisons ou de châteaux) : autant essayer de comprendre le lien que nous entretenons avec elle (enfin pas moi pour l’instant, mais je me projette).

L’âme des maisons
François VIGOUROUX
PUF, 1996 (Fayard, Pluriel, 2010/2019)

12 commentaires

  1. missycornish dit :

    J’ai toujours pensé que les maisons et leur pierre contenait l’âme de ses précédents habitants, qu’ils avaient laissé une trace de leur existence. Je suis sûre que certaines maisons ont un impact sur la vie de ces habitants. Bref, ça a l’air pas mal du tout ton livre.

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    1. Ah oui, tu as raison mais ce n’est pas tout à fait l’objet de ce livre ! Mais il est en effet très intéressant

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  2. Ca peut-être intéressant. pourquoi pas ? Je note :

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    1. Oui, c’est vraiment très intéressant 😉

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    2. Kolo dit :

      Notre maison est notre peau. Elle renvoie aux émotions les plus archaïques et en même temps les plus socialisées. Elle est le refuge qui permet aussi bien de s’étioler que de s’accomplir. Elle est isolement, voire prison, ouverture, voire éclatement.

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      1. Oui, tout à fait !

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  3. atmaprana dit :

    J’ai découvert ce livre grâce à ton blog et Ô miracle, ma médiathèque l’a dans ses rayons. Je suis en train de le lire. C’est absolument fascinant comment les maisons, les travaux autour d’elles, leur présence ou leur absence révèlent ou cristallisent tant de nos névroses. J’aime beaucoup la plume. Ça n’a rien à voir avec le contenu, mais c’est juste dommage que la typo soit vraiment petite dans cette édition.

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    1. Je suis contente que tu aies pu le trouver en bibliothèque ! La typo est un peu petite mais ça ne m’a pas dérangée ! Bonne lecture !

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