Comme par magie, d’Elizabeth Gilbert : vivre sa créativité avec joie

Comme par magie, d'Elizabeth Gilbert : vivre sa créativité avec joie

C’est donc là, d’après moi, la question pivot sur laquelle repose toute existence créative : Avez-vous le courage de donner le jour aux trésors qui sont cachés en vous ? 

L’autre jour, j’ai revu Mange, prie, aime et prise d’une impulsion j’ai eu envie de lire (enfin) Elizabeth Gilbert. En particulier j’avais repéré cet essai sur la créativité qui me semblait parfait pour moi et mes doutes existentiels actuels. Il l’était.

L’idée de ce livre est d’examiner les six forces qui nous permettent de libérer notre créativité.

Le courage, d’abord : nous avons tous peur (d’échouer, d’être ridicule…) mais le courage c’est non pas de ne pas avoir peur, mais d’affronter ce qui nous fait peur, de l’écouter, de lui laisser sa place, mais de lui interdire de prendre le contrôle.

L’enchantement, ensuite : le processus créatif, l’inspiration, est une magie au vrai sens du terme, et il faut coopérer joyeusement avec elle.

La permission : il faut s’autoriser à choisir la voie qui nous convient vraiment, mais ne pas attendre la permission de qui que ce soit d’autre.

La persistance, la persévérance : il faut garder la foi en sa créativité.

La confiance : créer dans la légèreté, la joie et la curiosité.

Et enfin, la divinité.

Dire que ce livre m’a émerveillée est encore faible : sur l’idée que la création rend notre vie plus riche et plus belle, il nous invite à la laisser s’exprimer, même s’il ne s’agit pas, pour tout le monde, d’en vivre. Très positif, inspirant, léger et joyeux, il se base sur des histoires et des expériences personnelles, qui m’ont beaucoup parlé et à l’occasion mis le doigt sur quelque chose dont je n’avais pas vraiment conscience.

J’ai été particulièrement intéressée par le passage où elle raconte avec beaucoup d’humour ses innombrables échecs à se faire publier.

J’aime aussi cette idée, qui traverse tout le livre, qu’il faut s’engager pleinement dans la création avec joie : elle torpille le mythe de l’écrivain torturé et de la création comme souffrance, insistant sur le fait qu’il faut cesser de désirer et cultiver le malheur et ça m’a beaucoup fait réfléchir car je me demande si, inconsciemment, je n’avais pas en moi, chevillée à mon âme, cette idée qu’il faut être malheureux (et incompris) pour être un véritable artiste.

Quant au succès, il est aléatoire et absolument pas lié au talent (la déesse du succès créatif est une vieille dame capricieuse qui distribue ses faveurs n’importe comment). Elle raconte notamment cette anecdote de la rédactrice en chef d’un grand magazine qui lui avait refusé une nouvelle, pour l’accepter quelques années plus tard.

Même s’il y a des points sur lesquels je suis moyennement d’accord, j’ai trouvé cet essai à la fois inspirant et libérateur (concernant l’échec ou en tout cas ce qu’on considère comme tel), et surtout plein de bons « conseils ». Il est en outre tombé à point nommé dans ma vie, à un moment où je commençais à me demander si je n’allais pas cesser d’écrire pour faire du macramé (mais il y a justement un passage intéressant sur ces moments où, face à un échec, on éprouve le besoin de faire une pause et se lancer dans des activités créatives sans enjeu, pour en quelque sorte ouvrir un nouveau canal). Alors tomber, mais persévérer.

Comme par magie. Vivre sa créativité sans la craindre (lien affilié)
Elizabeth GILBERT
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pascal Loubet
Calmann-Levy, 2015 (Livre de poche, 2018)

30 commentaires

  1. Merci pour cette suggestion ! 🙂 ⚡️

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  2. Miss Zen dit :

    J’ai adoré ce bouquin : il m’a requinqué !

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    1. Oui, moi aussi !

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  3. lorouge dit :

    Ah oui j’ai moi aussi traversé cette période des activités créatives plutôt bof bof 😊 et le reste je connais aussi, je note donc, tu m’as vraiment donnée envie de le lire (alors qu’avant il ne me tentait pas du tout )

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  4. My soul dit :

    Merci pour ce partage ! Oui la créativité c’est tout un monde et ça fait tellement de bien quand elle là, fluide 🙂

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  5. Marie-France dit :

    J’ai vraiment a-do-ré ce livre qui m’a réellement inspirée et déculpabilisée. L’année n’est pas finie mais je pense pouvoir prédire que c’est celui qui m’aura le plus plu et marquée de toute l’année.

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    1. C’est clair qu’il fait un bien fou !

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