Âme de sorcière ou la magie du féminin, d’Odile Chabrillac : l’âme qui agit

Âme de sorcière ou la magie du féminin, d'Odile Chabrillac : l'âme qui agit

A force d’être vilipendées, elles ont fini par se cacher. Encore plus loin. Au sein d’une nuit encore plus noire, dans un sous-bois encore plus profond. Ont-elles disparu pour autant ? Bien sûr que non ! Les sorcières ont juste appris à faire attention, à ne se dévoiler que dans des espaces qu’elles savaient sans danger. Se taire ne signifie pas oublier. Au contraire. A demi-mot, à couvert, le message est passé. Longtemps persécutées, moquées, salies, les sorcières reviennent aujourd’hui. Et ce qu’elles ont à nous apprendre peut réellement changer nos vies. 

On ne peut pas le nier : les sorcières sont à la mode, ce qui tombe bien pour moi qui, comme je l’ai dit lorsque j’ai parlé de l’essai de Mona Chollet sur le sujet, ai toujours été fascinée par cette figure : cela me donne de quoi me nourrir. Cet ouvrage-là, je l’ai vu de nombreuses fois passer récemment sur Instagram : je l’ai pris comme une injonction de l’Univers à m’y plonger.

La sorcière est ici vue pas tant comme une figure strictement féministe (même si, forcément, elle l’est) que comme celle qui met le monde en question, l’interroge, fait bouger les lignes. Celle qui se transforme soi, au cours d’un cheminement spirituel, et qui, par soi, transforme les autres.

Devenir une sorcière (ce qui n’implique pas de porter un chapeau pointu et de voler sur un balais) est un chemin, que l’on ne décide pas de suivre, mais qui se fait.

Après une première partie historique, au cours de laquelle elle revient sur le gynocide que constitue la chasse aux sorcières, Odile Chabrillac s’intéresse aux valeurs portées par la figure de la sorcière : la liberté (intérieure et extérieure), le lien au corps, à la nudité et à la sexualité, l’importance de la nature, la fonction guérisseuse, l’intuition et les signes, les énergies, la solitude positive et la sororité.

Enfin, dans la dernière partie, plus pratique, elle propose quelques clés d’initiation pour mettre de la magie dans sa vie, c’est-à-dire la vivre de manière consciente et puissante : se purifier, se ressourcer, vibrer, s’ancrer, avoir confiance en soi, développer son intuition, ritualiser, s’engager.

Dire que cet essai m’a passionnée est encore un euphémisme : je l’ai littéralement dévoré. Les deux premières parties, plus « théoriques », constituent un excellent complément à l’ouvrage de Mona Chollet (où l’inverse puisqu’il est paru avant), dans lesquelles l’auteure aborde vraiment (en s’appuyant sur son expérience personnelle) tous les aspects de la question — notamment sur la sexualité, sujet sur lequel j’avais trouvé Chollet un peu prude.

Quant à la partie pratique, il y a évidemment des points qui m’ont parlé, d’autres moins, ce qui est normal puisque chacun suit un chemin qui lui est personnel, mais encore une fois j’ai vécu de nombreuses synchronicités, et même carrément une « illumination » qui a radicalement changé ma manière de voir certaines choses en les éclairant différemment (au lieu de me centrer sur moi, comme d’habitude, j’ai pris les événements dans l’autre sens, et j’ai compris un truc essentiel — et du coup je me suis remise à écrire).

Etre sorcière,  c’est donc avant tout une manière de vivre, à l’écoute de soi et du monde — une vie consciente, où l’on est pleinement soi !

Et vous, êtes-vous une sorcière ou un sorcier ?

Âme de sorcière ou la magie du féminin (lien affilié)
Odile CHABRILLAC
Solar, 2017

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