City guide : Turin

Turin vue d'en haut

Turin est sans doute l’une des villes les plus sous-évaluées d’Italie, et elle n’attire que peu le touriste (même si j’y ai croisé pas mal de Français, la proximité géographique aidant sans doute) : tout comme Milan, et peut-être même plus, elle souffre de son image de ville industrielle, siège de Fiat, de Martini et de Lavazza, et de la Juventus évidemment, et on n’imagine pas a priori qu’elle regorge pourtant de magnifiques choses à voir. Moi-même, en choisissant ma destination pour mon voyage estival, le premier depuis le virus, je ne l’avais pas mise en priorité sur ma liste, et je l’ai choisie parce qu’elle était facilement accessible en train. Et je ne le regrette pas du tout, car j’y ai fait de magnifiques découvertes.

Les essentiels

1. Le transport : Turin est une ville facilement accessible en train depuis la France, avec plusieurs liaisons depuis la gare de Lyon, dont un avec Trenitalia que j’ai choisi pour des raisons de confort. Le trajet dure normalement six heures, et on voit de jolis paysages. On arrive à la gare de Porta Susa, qui franchement n’est pas la plus pratique car très excentrée, et surtout, totalement vide à part un malheureux Mac Donald et 4 bancs ; mais on rejoint facilement la gare principale Porta Nuova en train. D’ailleurs toutes les gares sont reliées les unes aux autres par les trains régionaux, ce qui est assez pratique. Ensuite, je n’ai pris ni bus ni tram, j’ai tout fait à pieds et suis restée dans le centre. Il existe un système de trottinettes électriques que l’on prend n’importe où et que l’on abandonne n’importe où, c’est assez curieux d’ailleurs toutes ces trottinettes abandonnées partout.

2. Le logement : j’avais loué un petit AirBnB dans le quartier de San Salvario, un quartier très animé, où on trouve de nombreux bars et restaurants tout en gardant la tranquillité d’un quartier périphérique ; le logement était cependant à proximité immédiate du centre ville. Je n’aurais pas pu faire meilleur choix.

3. La ville est assez étendue si on veut tout voir, et ce n’est donc pas le choix que j’ai fait. Cela dit elle est assez plate, et dans le centre même les « essentiels » sont très proches les uns des autres.

4. Les températures peuvent être assez étouffantes, et la ville elle-même n’est pas très aérée, même dans les parcs.

5. On vous parlera anglais à peu près partout, mais comme j’apprends l’italien, j’ai essayé de pratiquer et en général les gens m’ont comprise et j’ai trouvé ça très agréable de pouvoir communiquer avec les gens dans leur langue, et j’ai l’impression que ça a été apprécié !

6. Attention aux moustiques : j’ai été bouffée comme jamais et j’ai fait une réaction allergique sur le mollet, ce qui m’a obligée à visiter une pharmacie, lieu qui n’était pas du tout dans mon programme. Ne faites donc pas comme moi, et prévoyez vos lotions habituelles !

7. Les prix sont très moyens, je n’ai pas eu l’impression de me ruiner !

8. Comme d’habitude, j’ai préparé mon voyage grâce à l’application Mapstr : dès que je tombe sur quelque chose que j’ai envie d’essayer, je le rentre dans l’application, ce qui fait que j’ai plein d’idées éparpillées un peu partout dans le monde, et j’avais déjà quelques adresses à Turin, que j’ai complétées en me servant des cartes locales de l’application, d’Instagram (le compte de Mimi Thorisson par exemple) et des blogs. Je n’ai bien sûr pas testé toutes les adresses (il aurait fallu que je mange 8 fois par jour) mais cela m’a bien aidée, même si je me suis aussi souvent laissé guider par mon inspiration du moment. N’hésitez pas à vous abonner à ma carte si vous voulez toutes les adresses (c’est gratuit, et pas du tout sponsorisé).

Que voir, que faire ?

Je suis très très loin d’avoir vu tout ce qu’il y avait à voir à Turin, même parmi ce que beaucoup considéreront comme des incontournables : d’abord parce qu’à part mon excursion à Asti dont je vous parlerai la semaine prochaine je suis restée dans un périmètre assez réduit, et ensuite parce que moi, ce que je préfère, c’est me promener au hasard dans les rues, admirer les bâtiments et m’arrêter boire des cafés ou des verres. Si je visite quelque chose, un musée ou autre, c’est que ça m’intéresse réellement, et beaucoup de « must » de Turin ne m’intéressaient pas réellement, je n’étais pas là pour ça. Par contre, j’ai pris beaucoup de plaisir à ce que j’ai fait :

1. Me promener au hasard et me perdre, donc : je trouve que c’est ce qui permet de voir le plus de choses intéressantes et originales. Toutes les rues de Turin sont intéressantes si on est attentif : les petits détails sur les balcons, les entrées qui recèlent des cours magnifiques (j’ai vraiment une passion pour les entrées des palazzi), des portes ouvragées (deux à noter en particulier : le portone del diavolo, et le portone del melgrano). Et bien sûr les rues à arcades, les places somptueuses, qui sont une des spécificités de la ville.

2. Le musée égyptien : c’est le plus grand musée du monde consacré aux antiquités égyptiennes après celui du Caire. Le sujet m’intéresse, donc j’en ai fait une priorité et j’ai vivement apprécié cette visite : les collections sont d’une très grande richesse, la scénographie est claire et pédagogique, certaines salles sont réellement très impressionnantes, et j’ai appris beaucoup de choses, notamment en ce qui concerne l’archéologie et la restauration, car c’est sur ces thèmes que le musée met l’accent. C’est vraiment un magnifique musée. A réserver à l’avance.

3. Le mole Antonelliana et le musée du cinéma : le mole, dont la flèche se dresse au-dessus des toits de la ville, est le symbole de Turin et on trouve sa silhouette sur de nombreux logos. Ma raison prioritaire pour y aller était la vue panoramique de la ville que l’on a en montant au sommet via l’ascenseur panoramique : c’est exceptionnel. Mais le bâtiment abrite aussi un musée du cinéma, et j’en ai profité pour le visiter, et j’ai bien fait : voilà encore un musée particulièrement bien pensé, clair pédagogique et interactif dans lequel on apprend beaucoup de choses sur les techniques et l’histoire du cinéma. Mention spéciale pour l’expérience de réalité virtuelle ! A réserver à l’avance (les deux).

4. Le Parc Valentin : j’y suis allée plusieurs fois parce qu’il était très près de l’appartement, mais en réalité j’en ai bien moins profité que ce que j’espérais, et je l’ai moyennement apprécié dans son ensemble. D’abord je n’aime pas tellement les parcs traversés par des routes, je trouve que ça dénature l’idée même de parc, d’autant qu’ici il y a des endroits où on ne peut pas passer et c’est un peu compliqué. En outre, et c’est surtout ce point qui m’a dérangée, il n’est absolument pas rafraîchissant, et l’ombre y manque franchement, à part à certains endroits : on se promène donc en plein soleil, ce qui est peu agréable en été ; ce parc doit être beaucoup plus sympathique aux autres saisons. J’ai néanmoins apprécié les bords du Pô, absolument magnifiques. Le parc abrite aussi un village médiéval, reconstitué autour du château à l’occasion de l’exposition internationale de 1884, et qui est une curiosité assez sympathique, une magnifique fontaine dite Fontaine des douze mois, et qui est une splendeur, et un jardin botanique, qui a été très compliqué à visiter et m’a valu des déceptions : j’avais prévu d’y aller dès le jour de mon arrivée (c’était juste à côté), mais il était fermé les après-midi de semaine. Qu’à cela ne tienne, je modifie mon programme pour y aller le vendredi matin. Fermé aussi (et je n’ai pas compris pourquoi). Je remodifie mon programme (j’ai quand même sacrifié la fondation Agnelli…) pour y aller le samedi après-midi. Et là, grosse déception pour un jardin botanique payant : c’est très joli, évidemment, mais c’est minuscule et les espèces proposées n’ont rien d’extraordinaire. Donc mon conseil : si vous allez au Parc Valentin et que c’est ouvert, allez-y, mais n’en faites pas comme moi le pilier de votre semaine…

Où boire un capuccino (ou un café)

Evidemment partout, d’autant que la ville semble être sponsorisée par Lavazza (dont vous pourrez visiter le musée, mais il est un peu excentré, sinon j’y serais allée). Mais j’ai tout de même sélectionné quelques adresses assez sympathiques :

1. Stratta, sur la Piazza San Carlo ; l’endroit est très réputé pour ses pâtisseries, et sa crème de chocolat à la noisette. Et la place est très agréable.

2. Orso laboratorio caffé, via Bertholet et en face de l’appartement, donc bien sûr, j’ai testé, plusieurs fois, et je crois que si je vivais à Turin ce serait un de mes lieux de prédilection. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je suis harcelée par les synchronicités autour de l’ours. Et croyez le ou non, je n’avais pas fait le rapprochement, avant d’avoir une illumination : orso, ours, et le logo de la marque est une femme-ourse. J’ai trouvé ça génial ! Le capuccino est excellent, le meilleur que j’aie bu de ma vie, et ils ont un très grand choix de café !

3. Gerla 1927, via Lagrange pour faire une pause au milieu du shopping. Très bon Caffè Freddo, et la terrasse est agréable.

Gerla
Gerla

Où déjeuner/dîner ?

Comme d’habitude je suis partie avec toute une liste mais en ne mangeant au restaurant qu’une fois par jour, évidemment je n’ai pas pu tout tester. Le reste est à retrouver sur Mapstr, là je ne parle que de ce que j’ai effectivement goûté :

1. Trattoria Carmen, via Ormea : une très agréable petite trattoria proposant une cuisine typique mais pas trop lourde, excellent service. J’ai mangé des ravioles à la ricotta et au pesto absolument divines, ainsi qu’un petit dessert piémontais le bunet qui était fort bon.

2. Sfashion café, via Cesare Battisti : pas du tout prévu au programme, mais la terrasse était sur une place aérée et ombragée, à l’écart des touristes donc je n’ai pas hésité et j’ai eu raison, ma côtelette à la milanaise était très bonne même si pas la meilleure de ma vie.

3. Fra Diavolo : c’est une chaîne donc il y en a à plusieurs endroits, j’ai testé celui de la piazza Carlo Emanuele II. Pour la petite histoire, j’avais repéré sur un vlog leur enseigne lumineuse avec leur slogan, « Eat pizza make love » et je voulais absolument la photographier. Bon, mais la pizza alors ? Et bien pour être honnête, c’est très loin d’être la meilleure que j’ai mangée de ma vie. Elle était bonne, mais pour moi elle n’avait pas du tout assez de mozzarella.

4. Scannabue, Largo Saluzzo : on m’avait beaucoup conseillé cette adresse, et c’était en effet plutôt pas mal même si j’ai trouvé que c’était un peu cher, avec des portions minimalistes ! Par contre les gressini étaient fabuleux !

Où manger une glace ?

Je suis une grande amoureuse des glaces italiennes, parce que j’aime les glaces crémeuses et fondantes. Donc là c’était la tradition : tous les soirs, je sortais tester un glacier, ce qui fait que mes adresses sont dans un périmètre restreint. A Turin, il y a vraiment beaucoup de glaciers, si vous voulez des adresses plus centrales il y en a d’autres sur Mapstr. J’ai adoré tous ces glaciers, je n’ai pas de préféré, et tous proposent d’excellentes crèmes glacées faites maison à base de produits locaux. Je suis allée deux fois au premier parce qu’il était en face et que le dernier soir j’avais la flemme d’aller plus loin !

1. Mara dei Boschi, via Berthollet

2. Modo Gelato, Corso Vittorio Emanuele II

Modo Gelato
Modo Gelato

3. Ottimo ! San Salvario, Corso Guglielmo Marconi

Ottimo
Ottimo

4. Gelateria Alberto Marchetti, Corso Vittorio Emanuele II (c’est là qu’il y avait le plus de choix niveau parfums).

Gelateria Alberto Marchetti
Gelateria Alberto Marchetti

Où boire un verre ?

Là encore, à peu près partout évidemment, mais deux adresses m’ont particulièrement plu :

1. Imbarco Perosino, dans le parc Valentin : c’est un peu caché, il faut descendre quelques marches pour se retrouver sur une magnifique terrasse fraîche et calme, sur les bords du Pô. On peut aussi y manger !

2. Caffè Torino, le mythique café situé sous l’enseigne Martini de la piazza San Carlo. On peut évidemment y prendre un café, mais j’y ai pris un spritz le dernier jour, il était accompagné d’une petite assiette d’antipasti et c’était merveilleux.

Où et que shopper ?

Alors je n’ai pas tant shoppé que j’aurais aimé à Turin : comme j’étais en train et que j’avais un transit à Paris, je ne pouvais malheureusement pas rapporter de fromage ou de charcuterie, ni d’ailleurs beaucoup de choses car avec le train je prends la petite valise. Je me suis néanmoins un peu lâchée sur la nourriture, pour les mois longs mois d’hiver.

1. Eataly : j’ai choisi celui de la via Lagrange car il est central, mais petit. Le choix est donc restreint même si j’y ai trouvé mon bonheur. J’ai néanmoins trouvé bizarre le mélange de boutique et de restaurant, qui fait que vous faites vos courses au milieu des gens qui mangent, ce qui n’est agréable finalement ni pour les uns, ni pour les autres. Mais Eataly reste un must pour les souvenirs qui se mangent :

2. Toujours niveau nourriture, j’ai fait le plein de pots de sauces (mais ils ont aussi plein d’autres choses) chez Emporio Fratelli Carli, via Andrea Doria, qui propose beaucoup de choix et des choses assez originales (mais un peu chères) :

3. Comme mentionné plus haut, j’ai acheté de la pâte à tartiner à la noisette chez Stratta, Piazza San Carlo :

4. Et pour finir avec le miam, mes chocolats à la noisette (à tomber, même s’ils ont un peu souffert du transport malgré le petit sac isotherme qu’on m’a gentiment offert) viennent de chez Caffarel, via Carlo Alberto. Apparemment, c’est eux qui les ont inventés…

5. Les boutiques de musée : je n’ai rien acheté au musée égyptien, par contre il y avait de très jolies choses au mole Antonelliana, et notamment un magnet comme j’ai commencé à les collectionner.

6. Pour les amateurs de livres il faut aller via Po, on y trouve une multitude de bouquinistes et de librairies indépendantes. Mention spéciale à La Boussole, au 9b, dont le libraire s’est plié avec beaucoup de patience à mes manies concernant ma collection de Petits Princes.

7. Pour les amateurs de luxe et de mode, c’est via Roma et via Lagrange. Personnellement je n’ai rien acheté, même si je regrette la paire de frioulane (ce sont des chaussons vénitiens donc pas originaires de Turin mais ce n’est pas facile à trouver en France).

8. Et comme toujours, je n’ai pas trouvé de joli magasin de souvenirs un peu élégant (je voudrais qu’il existe un équivalent de A Vida Portuguesa dans toutes les villes !), j’ai réussi à glaner néanmoins quelques petits objets au gré de mes pérégrinations et notamment de jolies cartes et magnets tout bêtement chez les buralistes.

Et pour finir, la petite vidéo :

Voilà voilà, j’espère que cette petite excursion à Turin vous a plu ! On se retrouve la semaine prochaine à Asti (ce sera beaucoup plus court !)

3 commentaires

  1. Matatoune dit :

    Pour le musée egyptien et se gaver de cappuchinos, j’irai bien faire un saut ! Mais, avant, peut-être Milan ! A voir !

    J’aime

    1. Ah Milan est merveilleuse !

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.