On s’était quand même revus à la rentrée, en septembre. J’étais passé « par hasard » prendre un café sans son restaurant. Très vite, je suis devenu moi aussi un client fidèle. J’étais étrangement attiré par tout ce qui me faisait peur chez elle et qui était si éloigné de ma personnalité : son humour, sa jeunesse d’esprit, sa sensualité, son aplomb, sa joie de vivre.
Un roman dont, encore une fois, le résumé a fait tilt par rapport à mes interrogations actuelles, et que j’ai donc découvert avec beaucoup d’intérêt et de curiosité.
Entre Eve, animée par un besoin irrépressible de séduire, et son compagnon Antoine, maladivement jaloux, les relations sont forcément compliquées et explosives, malgré l’amour profond, puisque chacun ne cesse d’appuyer sur les blessures de l’autre. Mais certains événements vont leur permettre de poser les choses à plat, de mettre au jour le traumatisme d’Eve, et la sauver.
Un roman plutôt réussi dans son propos, qui est finalement d’étudier la mécanique du couple : comment, finalement, on est attiré par la personne dont on pourrait dire à première vue qu’il ne nous la faut pas, alors que c’est justement elle qu’il nous faut pour guérir nos blessures ; et comment, oui, l’amour vrai peut sauver. Cela semble mièvre dit comme ça, mais c’est pourtant la réalité. Les personnages sont bien construits : Eve m’a beaucoup touchée parce que j’ai reconnu chez elle des comportements que j’ai pu avoir par le passé ; quant à Antoine, il m’a je l’avoue mise très mal à l’aise et même a l’occasion donné des bouffées d’angoisse.
J’ai donc beaucoup aimé ce roman même si, pour être honnête, il aurait mérité d’être davantage travaillé sur le plan strictement littéraire.
Délivrée du mâle
Elodie DUPUIS
Anne Carrière, 2021