Le vilain petit canard (ou : l’article que je ne voulais pas écrire)

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage, La sève universelle affluer dans ses mains. Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l’espace. Sentir, dans son coeur vif, l’air, le feu et le sang Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ; - S’élever au réel et pencher au mystère, Être le jour qui monte et l’ombre qui descend. Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise, Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau, Et comme l’aube claire appuyée au coteau Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise

Vous êtes en train de lire l’article que je ne voulais pas écrire. Ou plutôt, l’article que je voulais écrire, que j’avais besoin d’écrire, que je devais écrire, mais sans y parvenir, procrastinant sans arrêt. Depuis des semaines et des semaines. J’ai essayé de biaiser, de le prendre par des chemins détournés, distillant ce que j’avais à dire par-ci par-là. Mais l’Univers me susurre à l’oreille que non, ça ne fonctionne pas comme ça. Que si je veux être soulagée, que si je veux pouvoir passer à autre chose (et on sait combien, en 2021 je veux fermer certains livres pour en ouvrir d’autres), je dois affronter mes émotions en face, mon passé, et m’exprimer authentiquement sur le sujet qui me gâche la vie depuis tant d’années.

Tout le monde connaît le conte du vilain petit canard : celui qui est rejeté par tous les autres parce qu’il n’est pas un canard. Il est un cygne. C’est un oiseau aussi, mais différent. Et les autres lui donnent l’impression de juste être inapte, incapable, de ne pas mériter l’amour. Parce qu’il n’est pas comme eux.

Je connaissais ce conte, mais lorsque j’ai lu sa version dans Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola-Estes, quelque chose qui flottait à la surface de ma conscience a explosé (quand je dis que ce livre a changé ma vie, je n’exagère pas). Cette prise de conscience réelle que depuis toujours, je me sentais un vilain petit canard. Rejeté par les autres, qui ne veulent pas de lui, et qui se trahit pour essayer, quand même, de ressembler à un canard. Alors qu’il n’a pas à ressembler à un canard, à chercher à se déguiser en canard : il lui faut affirmer ce qu’il est, et trouver les autres cygnes.

Rejetée par les autres : c’est ce souvenir que je garde de mes années de collège et de lycée. Une forme de harcèlement insidieuse. Alors oui, il y a eu aussi des insultes, des moqueries, mais il y a surtout eu (c’est ce que je retiens) cette presque constante mise à l’écart parce que je n’étais pas conforme.
J’étais celle qui était souvent seule pour manger ou aux récréations.
J’étais celle qui n’était presque jamais invitée aux fêtes.
J’étais celle qui avait quelques copines mais qui savait que du jour au lendemain ces copines pouvaient ne plus lui adresser la parole, sans raison.
j’étais celle qui relisait ses copies et rajoutait des fautes pour ne pas avoir une trop bonne note qui l’aurait encore plus mise à l’écart.
J’étais celle qui ne disait rien, parce qu’elle pensait que si tout le monde la rejetait, c’était qu’il y avait chez elle quelque chose qui clochait, que c’était sa faute.
J’étais celle qui, jour après jour, se murait dans son monde intérieur.
J’étais celle qui rêvait qu’elle était une extra-terrestre, et qu’un jour elle trouverait sa planète.

Après, dans les études supérieures, ça s’est arrangé : j’ai rencontré des gens intelligents, qui m’appréciaient comme j’étais (enfin, comme je me montrais). Qui pour certains peut-être étaient aussi des cygnes. Mais moi, j’étais fermée, toujours sur la défensive, incapable de faire confiance. Quand je rencontre quelqu’un avec qui je me lie d’amitié ou d’amour, j’ai toujours dans un coin de ma tête l’idée de ne pas me reposer dans cette affection, dans ce lien parce qu’un jour ou l’autre cette personne ne voudra plus de moi. Et bien sûr, c’est ce qui se passe à chaque fois : les gens se lassent que je ne fasse pas trop d’efforts pour entretenir les relations. Essayer de m’aimer, c’est comme vouloir enlacer un hérisson. J’essaie de faire ce que je peux, la thérapie m’aide, mais comme on dit, long habits die hard. C’est devenu tellement un réflexe pour moi de me protéger qu’ouvrir mon cœur c’est pire qu’ouvrir une huître récalcitrante.

Ce lien aux autres, ce problème de lien aux autres, il est inscrit dans ma lune noire. Il est karmique, en plus d’être ma souffrance de cette vie, et c’est pour cela qu’il m’est aussi difficile de m’en défaire. Il est inscrit profondément en moi : m’ouvrir aux autres, c’est être en danger.

Et donc, au final, j’ai choisi le pire métier possible pour moi dans ce contexte. Et bien sûr, c’est exactement pour ça que je l’ai choisi : un métier où je dois faire face à des adolescents, un métier méprisé par à peu près tout le monde, vilipendé, insulté. Mais un métier « normal », qui entre dans une case, alors même que depuis toujours, ce qui m’appelle n’entre pas dans une case.

Je sais aujourd’hui que cette différence, mon hypersensibilité, mon probable multipotentiel ça fait aussi ma richesse, c’est ma part d’écrivain, et c’est de là que part ce que je veux créer. Un métier qui n’entre dans aucune case, mais qui me permettra d’être authentiquement moi, et de cesser de jouer un rôle.

L’an dernier (début 2020), j’ai participé à une formation sur le harcèlement. Quand on nous a demandé pourquoi on était là, j’ai choisi la sincérité, et avoué que c’était parce que je l’avais subi et que je cherchais des clés. Accepter comme ça de me montrer vulnérable devant les autres a libéré quelque chose, et quand on a fait une mise en situation (que pour le coup ressemblait beaucoup à une constellation symbolique), j’ai pu jouer le « rôle » du harceleur et ça m’a aidée à comprendre certains points. Je croyais que j’en avais terminé, mais visiblement non puisque cet article, que je ne voulais pas écrire et que pourtant vous êtes en train de lire, travaille en moi depuis. Besoin de lâcher. De me soulager.

Je ne peux pas changer le passé. Ce que j’ai vécu. Je peux juste essayer de pardonner à ces adolescents conformistes de ne pas avoir accepté celle que j’étais. Je peux juste essayer de choisir aujourd’hui que ce passé ne pèse plus sur moi, m’empêchant d’avancer.

Je peux surtout écrire, parce que c’est mon être authentique mais que je ne me suis jamais pleinement autorisée à le faire ailleurs qu’ici (oui, je suis persuadée que je me suis beaucoup agitée ces dernières années pour trouver un éditeur mais que mon inconscient sabotait mes efforts) (bon ici c’est déjà beaucoup, évidemment), parce que ça faisait partie des choses que les autres n’acceptaient pas. « whaaa l’autre elle se prend pour un écrivain ». Mais je ne veux plus me trahir. Faire semblant.

Je veux déployer mes ailes. Je veux ouvrir mon cœur. Etre authentiquement celle que je suis. Ces trois dernières années, je n’ai cessé de travailler sur moi, d’enlever des couches, celles qui me protégeaient mais m’empêchaient d’être moi. Maintenant, je crois que je suis prête.


Merci si vous êtes arrivé au bout de cet article dont l’écriture (fastidieuse), je l’espère, va me déverrouiller (et qui, c’est signe que ça commence à s’apaiser, ne m’a pas fait pleurer) : si j’ai pu l’écrire, et me montrer vulnérable, c’est aussi parce que je sens une grande bienveillance chez vous. Et pour ceux qui me connaissent personnellement, et qui ont pu parfois avoir l’impression que je ne m’impliquais pas pleinement voire que je les rejetais, vous avez la clé. Je suis désolée.

56 commentaires

  1. noctenbule dit :

    J’espère qu’avoir écrit sur ton mal-être te permettra de te sentir mieux.
    Quand on ne rentre pas dans une case, ce qui est mon cas aussi, le problème c’est la forme de la case et pas autre chose. 🙂

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    1. GlobRocker dit :

      Ca aurait été dommage de ne pas l’écrire…

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  2. ugetse dit :

    Vive la différence. Je te félicite d’écrire ce mal être. Ça prends du courage pour se confier comme tu fais. Je trouve que c’est une qualité de ne pas être comme les autres. Tu devrais en être fière. Vaut mieux ne pas se préoccuper de ce que les autres pensent et être authentique. D’après tous tes écrits, je te trouve géniale. Je t’embrasse fort et te souhaite d’être bien . 😘🌹💐

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  3. VANESSA CANTEGRIT dit :

    l’écriture est la meilleure des thérapies, j’espère que cela t’as fait bien et tu vas pouvoir avancer de façon différente. Belle journée à toi

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    1. Merci, belle journée

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  4. Dreamer dit :

    Bonjour Caroline,
    Tes mots ont fait écho avec mon histoire, avec des variantes bien sur. Mon métier je ne l’ai pas choisi on l’a fait à ma place. Et quand j’ai voulu me rebiffer j’avais tellement peur de les décevoir, de ne plus être aimée. J’ai écris un texte là dessus mais je n’ai pas osé le publier sur le blog. Il y a eu les moqueries, les mises à l’écart, le bouc-émissaire etc.
    C’est courageux et j’espère suivre tes pas.
    Bravo
    Belle semaine

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    1. Après je fais ça après 3 ans de travail sur moi dont un an de thérapie, ce n’est pas venu comme ça 😉 Belle semaine

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  5. Sandrine Canal dit :

    Caroline, vous êtes quelqu’un d’à part et c’est votre force. Bravo pour ce texte et le courage qu’il a fallu pour l’écrire.
    Vous avez beaucoup de talent. Que 2021 vous permette enfin de réaliser ce pour quoi vous êtes faîte.
    Amicalement, Sandrine

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    1. Merci, ça me touche beaucoup !

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  6. Vous avez écrit avec beaucoup de sincérité et talent, tout ce que je porte en moi. C’est bien de savoir que l’on n’est pas seule. Merci Caroline 🙂

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  7. etoile31 dit :

    Bonjour, oui, j’ai lu jusqu’au bout, et c’est une belle écriture sincère qui m’a offert cela au fil de votre article.
    Excellente lecture que cet ouvrage cité en référence, notamment à propos de la relation de l’être en ses différents environnements complexes tout au long d’une vie.
    Mais vous qui écrivez et lisez depuis longtemps et avez vécu vous-même rejets et acceptations, comment et pourquoi ne pas pouvoir et vouloir comprendre que dès la naissance, nos individualités originales et uniques sont immédiatement engagées dans des processus et mécanismes de formatages très efficaces sur un plan psychique et social. Les finalités en sont bien connues et notoires. Chaque individu et les femmes davantage encore sont soumis à différentes pressions extrêmement puissantes, familiales, éducatives, culturelles, pour entrer dans le rang, entrer dans le moule, être conforme et docile. Comment sortir dès lors d’une inévitable souffrance comme elle est présente en chaque individu de nos différents groupes sociaux sur tous les continents. Il est intéressant de s’intéresser pour cela aux origines de l’humanité et aux origines des civilisations pot trouver très simplement les clés de compréhension de ces phénomènes identifiables par une simple observation personnelle de sa propre existence comme vous le faites très bien. Il est compréhensible que dans ce processus de formatage, notamment par l’éducation, soit intégrés les mécanismes les plus sophistiqués qui soient de l’inhibition, du refoulement, etc. Le livre cité en référence le mentionné en filigrane tout le long et de manière explicite à différentes reprises et c’est peut-être ce qui vous interpelle profondément,
    Le choix est libre d’accepter cette condition.
    Je partage avec vous la vision de l’action thérapeutique de l’écriture et c’est bien en faisant personnellement le choix de transcrire le plus intime de ce que je vis que j’identifie en permanence les points très précis parfaitement enregistré par les mémoires de mon être et de mes cellules que je peux travailler avec grande efficacité chaque moment de mon existence, passé et présent en me portant au réel par l’écrit , personnel ou publié et bien évidemment également par l’oralité,
    Bonne continuation sur ces chemins,

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    1. Merci pour ce long commentaire !

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      1. etoile31 dit :

        Il fallait cela à minima en contrepartie d’une telle déclaration….

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  8. Stephie dit :

    Joli billet que tu as eu raison d’écrire. Mettre des mots sur les maux, n’est-ce pas ?

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    1. Voilà, toujours !

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  9. Dorothée dit :

    « ce qu’on te reproche,
    cultive-le,
    c’est toi. »

    Je garde cette citation de Cocteau toujours avec moi.

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    1. Oui, elle est très belle !

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  10. Miss Zen dit :

    J’espère que petit à petit tes verrous s’ouvrirons que ce poids s’allègera et que tu pourras te sentir en paix et libérée.
    Tu as déjà fait des grand pas en avant pour dénouer tes douleurs et c’est le premier pas le plus difficile…..
    En tout cas ton billet fait frémir quelque chose en moi même si je n’ai pas vécu la même chose mais ta sincérité m’aide dans mon propre cheminement. Merci

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    1. Merci à toi. Si j’ai réussi à l’écrire, c’est que oui, ça s’apaise. Depuis hier en fait j’ai le sentiment d’avoir passé un cap 😉

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    2. etoile31 dit :

      Ben voilà! Excellent témoignage d’un des effets constructif du partage d’expérience de vécu et notamment par l’écriture,

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      1. ça j’en suis convaincue, et c’est d’ailleurs un des aspects que je veux mettre en place dans mon projet de reconversion !

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        1. etoile31 dit :

          Oui, je connais une personne qui fait ce travail là son identification en tant qu’écrivaine public est « Le Peuple de l’Homme ». Elle écrit des textes intuitifs à base de confidences personnelles, c’est hallucinant ce qui en émerge alors…
          Mais oui, s’approprier ses parts d’ombre et ses origines, ses limites, lignées incluses c’est entrer de plain-pied en de nouvelles dimensions et réalités de soi-même et une autre approche pour être au Monde et s’y déployer pleinement,

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          1. C’est exactement ça !

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  11. etoile31 dit :

    Bingo! Bienvenue!!!

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  12. C’est super d’avoir pu rédiger cet article. Tu étais prête. Et il est important de pouvoir poser les maux. Sinon le refoulement, l’inhibition peuvent conduire à un mal-être qui nous transforme en être irascible, que tout agace, voire énerve, et alors on devient incontrôlable et pouvons avoir des gestes et actions démesurées. Moi aussi je me sens souvent différente. J’ai l’impression de ne pas avoir la même façon de penser et de raisonner que les autres… Et j’ai horreur des banalités. Ça m’ennuie profondément !

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    1. Ah oui, c’est insupportable !

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  13. Je me demande si les astres nous poussent à nous dévoiler cette année… J’ai aussi commencé la démarche… Mais j’ai du faire une catégorie, parce-que j’ai déjà 4 articles…. Et je n’ai pas fini! Les témoignages qui viennent du profond intérieur ne sont jamais assez long!! Continue…. 💕🥰💕😍✨

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    1. Oulà, il y en a déjà plein, mais celui-ci est vraiment challengeant !

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  14. LydiaB dit :

    Bravo pour ce message sincère. Il n’est pas facile de s’ouvrir ainsi.
    Belle journée.

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    1. Merci, belle journée à toi !

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  15. Florence dit :

    Merci Caroline pour ces mots tellement justes ! Tu ne me connais pas car je ne suis pas très fan des commentaires mais je te lis tous les jours depuis des années et je comprends encore mieux pourquoi aujourd’hui 🙂 Ta quête ressemble à la mienne… Pour trouver de l’apaisement, je tente de trouver ma famille d’âme et tu en fais partie sans le savoir 🙂

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire qui me touche !

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  16. Globalement la même chose chez/pour moi…Et depuis un peu plus d’un an, j’ai un nom, je sais ce qui se passe en moi de différent par rapport aux autres. Du coup, je l’accepte et mieux même, l’apprécie. Je sais enfin qui je suis et peux bien plus me laisser être qui je suis. L’âge peut-être compte aussi. moins de choses à prouver, moins d’importance du regard de l’autre, moins essentiel d’être intégré…

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  17. berg42 dit :

    Pour un vilain petit canard, tu viens de monter les bases d’un club où l’on se sent tout.e.s lié.e.s à ton histoire par les nôtres 😉 Merci à toi et n’essaie plus jamais de changer : tu es unique et heureusement ! 😎

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  18. Alain Orsot dit :

    Votre témoignage est très touchant et révèle beaucoup de profondeur. Il m’a tout de suite fait penser à ce discours de Steve Jobs qui voulait mettre en valeur ceux et celles qui « n’entrent pas dans les cases » ou ne se comportent pas comme Monsieur ou Madame Lambda. Ce sont ces gens qui font la différence dans le monde.
    « Voici les fous, les marginaux, les rebelles, les fauteurs de troubles, les chevilles rondes dans les trous carrés… ceux qui voient les choses différemment – ils n’aiment pas les règles… Vous pouvez les citer, en désaccord avec eux, les glorifier ou les calomnier, mais la seule chose que vous ne pouvez pas faire est de les ignorer parce qu’ils changent les choses … ils font avancer la race humaine, et même si certains peuvent les voir comme des fous, nous voyons du génie, parce que ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde, ce sont eux qui le font ».

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  19. Sterenn dit :

    J’aime beaucoup! Très touchant et rempli de sincérité 🙂 Je me reconnais également dans le sentiment de ne rentrer dans aucune case, qui peut parfois être très frustrant.

    Je me suis moi même lancée dans l’aventure qu’est de créer un blog et j’aimerais beaucoup votre avis! https://ausingulierblog.fr/2021/03/08/et-si-toi-aussi-tu-etais-multipotentiels/

    Au plaisir d’échanger! 🙂

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