Habitudes, changements et zone de confort

Habitudes, changements et zone de confort

L’autre jour, j’étais coincée sur un truc, et je me suis mis à réfléchir sur la notion de changement. Comme on l’aura noté, j’ai actuellement envie de tout changer dans ma vie — boulot, lieu de vie, situation personnelle. Et pourtant, ça résiste. Alors, j’ai émis l’hypothèse que quelque chose dans mon subconscient résistait au changement, que ça me terrifiait, en vrai, car je ne suis pas adaptable.

Il faut dire que je suis une fille à rituels et à habitudes. Alors je me suis dit : regarde, quand tu changes de voiture, tu achètes exactement la même (je suis passée d’une C3 à une C3 puis à une DS3 qui est identique à l’intérieur : bonjour la révolution) et tu es en panique si le garage te prêtes un autre modèle ; quand tu déménages, tu t’installes sur le même palier, ok l’appartement est différent mais pour le reste c’est la même chose.

Et tu veux de grands changements alors que tu as du mal à changer de marque de café ?

J’étais donc très ennuyée, parce que je m’imaginais déjà coincée entre moi qui veut changer et mon subconscient qui panique dès qu’on modifie un truc. Et puis j’ai creusé, et je me suis rendu compte que c’était un peu plus compliqué que ça.

Parce que, me suis-je dit (j’aime bien débattre avec moi-même) : si tu ne supportais pas le changement, tu détesterais voyager, or tu adores ça, être dans une ville étrangère, te perdre, découvrir de nouvelles choses ! Et c’est vrai, mais… déjà je ne supporte pas l’hôtel, j’ai besoin de me sentir « chez moi » et aussi, je mets en place… de nouvelles habitudes.

Le café où je prends mon petit déjeuner, le chemin pour aller prendre le métro, le magasin où je fais mes courses, l’endroit de l’appartement où je m’installe pour écrire.

Et c’est là le nœud : ce n’est pas tant que je ne supporte pas qu’on bouscule mes habitudes, c’est plutôt qu’il me faut des habitudes, quelles qu’elles soient. Parce que, finalement, d’habitudes, j’en change souvent, mais dès que je fais un truc, ça a tendance à se changer en habitude.

Et plutôt facilement : la première fois je dois parfois me faire violence et après ça roule à peu près, sauf le sport, ça ne veut réellement pas. En fait, j’ai l’impression que tout est une question de zone de confort, et que c’est un peu comme si je transportais la mienne sur mon dos, et que c’est pour ça que j’ai d’abord eu l’impression d’être inapte au changement.

Alors, bien sûr, je n’ai pas testé le changement radical mais finalement, de ce petit débat avec moi-même j’ai tiré la conclusion que j’en étais capable. Que ça ne me faisais pas vraiment peur car je saurai reconstruire mon univers n’importe où.

Et vous ? Habitudes, pas habitudes ?

18 commentaires

  1. Matatoune dit :

    Les grands sauts, volontaires et conscients, me semblent quand-même assez rares et occupent beaucoup de temps: un déménagement, un changement de vie professionnelle, une séparation. Les changements subis sont plus nombreux : un bail qui change, un emploi qui évolue, etc.
    Il me semble que partout où l’on va, on reproduit sa zone de confort. Elles sont différentes, plus ou moins contraignantes, plus ou moins envahissantes, plus ou moins chroniphages en temps, en énergie mais si elles ne paralysent pas, pas de soucis.
    C’est quand ça commence à faire mal. Quand ça commence à beuguer. Quand on se sent envahit de peurs, d’inquiétudes irraisonnées qu’alors il faut chercher de l’aide. C’est peut-être un manque de confiance ou des peurs plus profondes. En tout cas, pour retrouver pleine mesure de sa vie, il faut s’interroger.
    Maintenant, qu’est-ce qui ne satisfait pas dans ce quotidien ? A toi de chercher les réponses …Bon courage 😉

    J’aime

    1. Rien ne me satisfait dans mon quotidien, en fait…

      J’aime

  2. Mind The Gap dit :

    Ben, disons que peut-être tu as besoin d’une routine, de routines en général. Parce que sans ces routines, tu as peut-être l’impression de ne pas ou plus maîtriser du tout la situation. Bref,une histoire de lâcher prise…enfin peut-être.

    J’aime

    1. oui, probablement…

      J’aime

  3. fonvielle dit :

    Pour ma part, je l’ai fait il y a 20 ans. Tout quitter pour aller vivre en Nouvelle Calédonie. Alors que cela a fonctionné pour une autre personne, pour moi cela a été une belle descente aux enfers (malgré le décor de rêve environnant). Il s’est produit catastrophe sur catastrophe, endettement puis surendettement, accident de voiture et un univers où on ne sent pas chez nous du tout. J’ai vite compris que sur le cailloux je n’étais pas à ma place, et en tout cas pas là où je devais être réellement.
    Bref, 1 an de galère (alors que je partais normalement pour y rester à vie). ; des galères terminées quand j’ai refoulé le sol de Paris. En définitive, cela m’a coûté 5 ans pour sortir de cette situation de crise et d’endettement.
    Je pense qu’il ne faut pas forcer les choses. Le changement doit arriver naturellement, parce qu’il doit arriver forcément un jour pour notre évolution personnelle. Tant que cela n’est pas arrivé, cela ne veut-il pas dire que nous ne sommes pas si mal là où nous sommes !

    J’aime

    1. Ben le problème c’est que si : je suis vraiment très mal là où je suis !

      J’aime

  4. Oh oui des tas d’habitudes ! Et puis arrive le jour où le changement est nécessaire, comme quelque chose qui se dénoue en moi, je ressens le besoin de quelque chose de nouveau… Un truc qui me fait aller de l’avant. Il m’est arrivé de prendre des décisions très radicales mais qui sont l’aboutissement d’un cheminement, (bien souvent inconscient).

    Aimé par 1 personne

  5. Oreliejolie dit :

    Il ne faut jamais avoir peur du changement et de bousculer ses petits habitudes. Ce sont le changement et la découverte qui nous font évoluer et grandir. Tu n’ as pas besoins de tes habitudes, tu as besoin d’avoir un cadre structuré et sûr. Alors je suis certaine que tu peux élargir ce cadre pour y intégrer des nouveautés!

    Aimé par 1 personne

  6. Syl. dit :

    Moi, je suis une fille qui suit des habitudes tout en les variant. Mais il y a 30 ans, j’ai révolutionné mon équilibre dans un « banco ! ». Sans réfléchir, à l’instinct, habitée par une certitude, j’ai redessiné ma vie. Région, travail, famille… plouf !
    Si tu assures tes paramètres, fonce !

    Aimé par 1 personne

  7. Miss Avery dit :

    Habitudes a fond ! D’ailleurs quand je les ai pas j’ai du mal ! Comme je te comprends !

    Aimé par 1 personne

  8. Alain Orsot dit :

    Je prends le fil en cours de route, car c’est un sujet passionnant et rempli de paradoxes (apparents) !

    S’il y a bien une caractéristique qui distingue l’être humain des autres créatures, c’est sûrement sa capacité à changer, mais il me semble que c’est souvent poussé par les circonstances que chacun de nous initions un changement dans nos vies, rarement avec un grand enthousiasme ou alors une fois qu’un profond ras-le-bol s’est installé … 😉

    Nos habitudes nous rassurent, elles nous sécurisent par l’impression de stabilité qu’elles nous apportent, mais en même temps une petite voix au fond de nous nous rappelle que le mouvement fait partie de nos gènes…!

    J’aime

    1. Oui, tout à fait !

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.