Les Quatre Vérités, de David Lodge

Les Quatre Vérités, de David Lodge

Ecrire des romans, c’est comme de glisser des messages dans une série de bouteilles qu’on jette à la mer au jusant, sans avoir la moindre idée du lieu où les vagues les porteront ni même savoir s’il y aura quelqu’un pour regarder dedans.

L’autre jour, j’ai fait un peu de rangement sur les étagères « littérature étrangère » de mes bibliothèques (cela devenait nécessaire, c’était une joyeuse pagaille) et je suis tombée sur ce roman de David Lodge, qui n’était d’ailleurs pas du tout à sa place (à savoir sur le rayon littérature anglaise, avec ses autres romans : il était coincé quelque part entre Joyce Maynard et Zweig, vous voyez le niveau de désorganisation).

Persuadée que je l’avais déjà lu mais n’ayant aucune trace de cette lecture (je pense d’ailleurs que j’avais tort et que je ne l’avais pas lu), je me suis dit que tiens, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu David Lodge (depuis avant la création du blog, semble-t-il). Cherry on the cake, cela parle d’écrivain et d’écriture, une de mes marottes, comme chacun sait.

Adrian, un écrivain dont le premier roman était prometteur mais qui ne se consacre plus qu’à la rédaction d’anthologies, et Sam, son vieil ami d’université devenu scénariste à succès, mettent au point un plan pour venger ce dernier de Fanny Tarrant, une journaliste féroce qui a fait de lui un portrait au vitriol dans le journal du dimanche. Eleanor, la femme d’Adrian, est plus que réticente vis-à-vis de ce plan, et elle n’a sans doute pas tort car les choses ne vont pas tout à fait se dérouler comme prévu

Ce court roman est en fait la novellisation d’une pièce de théâtre, ce qui explique son caractère resserré en huis-clos, reposant principalement sur les dialogues. Féroce et satirique comme il sait si bien l’être, David Lodge aborde dans ce texte le thème de la vie littéraire dans la société, les exigences médiatiques et la difficile vie de l’écrivain, surtout face aux critiques (qui vous en apprennent long sur eux-mêmes. Pas sur votre livre).

C’est aussi une exploration du couple et des secrets sur lesquels il se construit parfois. Bref : un bon moment (quoique court), pas du très grand David Lodge néanmoins (sans doute à cause de la forme qui empêche de creuser davantage), mais drôle et intéressant tout de même !

Les Quatre Vérités (lien affilié)
David LODGE
Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux
Payot & Rivages, 2000

11 commentaires

  1. Hélène dit :

    J’ai l’impression que c’est inégal non chez cet auteur ? Lequel préfères tu ?

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    1. Ah moi je suis inconditionnelle de la trilogie de Rummidge !!!

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  2. J’ai lu plusieurs romans de David Lodge (« Changement de décor » »; « Un tout petit monde » et le très bon « Auteur, Auteur ! »), celui que tu présentes me donne envie de me replonger dans son univers.

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    1. Auteur, auteur je ne l’ai pas lu !!!

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  3. rachel dit :

    bin quand meme pour connaitre cet auteur, cela ne semble pas si pire cette nouvelle..

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    1. Ah non non, ce n’est pas mauvais du tout ! J’ai moins aimé que d’autres, c’est tout !

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      1. rachel dit :

        bin encore mieux alors de commencer par cette nouvelle….oh c’est peut-etre l’expression « pas si pire » qui te fait ecrire deux « non »

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          1. rachel dit :

            Parce que j’etais du meme avis que toi…lol

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