La Légèreté, de Catherine Meurisse

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides,
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
BAUDELAIRE, « Élévation »

Un album que je voulais lire depuis sa sortie, d’abord parce que j’aime énormément le travail de Catherine Meurisse sur l’art et la littérature, et ensuite à cause du sujet. Or, il se trouve que j’ai, en plus, lu cet article le 15 juillet… De circonstance, on va dire, malheureusement.

Bande dessinée autobiographiqueLa Légèreté est l’histoire d’une reconstruction : comment, grâce à l’art et à la beauté, Catherine Meurisse a tant bien que mal réussi à rassembler les morceaux éparpillés de son âme.

Arrivée en retard rue Nicolas Appert le 7 janvier, à cause d’un chagrin d’amour, elle ne peut qu’assister, impuissante, aux événements, depuis l’immeuble voisin où elle s’est réfugiée. Evidemment traumatisée par la perte de ceux qui lui étaient chers, elle subit ce qu’il est convenu d’appeler un « choc post-traumatique« , le « syndrome de Charlie Hebdo » : dissociation, perte de mémoire, imaginaire bloqué…

Elle erre, démunie, jusqu’à ce jour où elle décide de s’installer quelque temps à la Villa Médicis, pour chercher à substituer à ce syndrome destructeur le « syndrome de Stendhal« . Réapprendre la légèreté.

Que dire ? C’est un sublime album, bouleversant, marchant sans cesse sur un fil entre l’humour et l’émotion, le comique et le tragique. L’horreur et la beauté. Le dessin de Catherine Meurisse est tout en nuances, certaines pages sont de véritables aquarelles dont déborde la poésie.

Un album salutaire par les temps qui courent.

La Légèreté (lien affilié)
Catherine MEURISSE
Dargaud, 2016

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