La Bible au féminin * – Sarah, de Marek Halter

Une fleur qui jamais n’engendrerait de fruit

Longtemps, pour moi, le cycle des saisons a tourné sur lui-même sans laisser de trace. Un jour suivait un autre, mon corps n’en portait pas la marque. Cela a duré des années et des années. Je ne m’appelais pas encore Sarah, mais Saraï. On disait de moi que j’étais la plus belle des femmes. D’une beauté qui faisait peur autant qu’elle attirait. Une beauté qui a séduit Abram dès son premier regard sur moi. Une beauté qui ne se fanait pas, troublante et maudite comme une fleur qui jamais n’engendrerait de fruit. Il n’y avait pas un jour où je n’exécrais cette beauté qui ne me quittait plus.
Jusqu’à ce que Yhwh, enfin, efface le geste terrible qui fut la cause de tout. Une faute commise dans l’innocence de l’enfance, pour l’amour de celui qui s’appelait alors Abram. Une faute, ou une parole que je n’ai pas su entendre dans l’ignorance ou nous étions.

Avant de continuer avec la Rentrée littéraire, replongeons dans cette fascinante série que Marek Halter a consacrée aux femmes de la Bible, et à son premier tome, Sarah. Replonger pour ma part, parce que je l’avais lu à sa sortie et qu’il m’avait fait une forte impression ; je l’ai relu cet été (sur mon hamac, comme vous pouvez le constater), histoire de me rafraîchir la mémoire.

Ce roman nous raconte donc l’histoire de Sarah, la femme d’Abraham, le père des trois monothéismes. Celle qui, dans son enfance, s’appelle encore Saraï, est la fille bien aimée d’un des riches notables d’Ur. D’une beauté époustouflante, elle est aussi une rebelle qui refuse d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et, par amour pour Abram qu’elle vient de rencontrer, commet un geste irréparable qui la rendra stérile.

Une figure rebelle

Marek Halter s’intéresse surtout ici aux jeunes années de Sarah, et son talent extraordinaire de conteur rend le personnage vivant et vibrant : une petite fille, qui un jour devient femme dans une société aux rites de passage particulièrement importants (et extrêmement bien décrits) mais refuse le destin auquel elle semble promise, par amour essentiellement.

Et c’est là tout l’intérêt de ce livre passionnant d’un point de vue historique et culturel : il mêle une histoire d’amour extraordinaire à la narration du passage du paganisme dont les rituels sont impeccablement décrits, au monothéisme.

C’est passionnant, extrêmement bien écrit, ça se lit d’une traite et permet d’apprendre beaucoup de choses : que demander de plus ?

La Bible au féminin * – Sarah (lien affilié)
Marek HALTER
Robert Laffont, 2003

11 commentaires

  1. clara dit :

    Je n’avis jamais entendu parler de ce livre vant..

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    1. L'Irreguliere dit :

      C’est dommage !

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  2. cartonsdemma dit :

    Je ne connaissais pas cette série mais le sujet a l’air très intéressant

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    1. L'Irreguliere dit :

      Oui, c’est passionnant !

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  3. mazelannie dit :

    très bonne série, j’espère qu’il va la poursuivre…

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    1. L'Irreguliere dit :

      Oui, j’aimerais bien qu’il en écrive d’autres !

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  4. Elora dit :

    J’ai lu celui sur La Reine de Saba de cet auteur. J’aime beaucoup son style.

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    1. L'Irreguliere dit :

      Ah oui, je l’aime beaucoup aussi !

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  5. geraldinecoupsdecoeur dit :

    What else ?! Je ne connaissais pas du tout ce livre, il parait effectivement bien intéressant !

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    1. L'Irreguliere dit :

      Ah oui, il est passionnant !

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