Outils de connaissance de soi – deuxième partie

Lundi, nous avons parlé des outils de connaissance de soi dont je me sers depuis plus ou moins longtemps pour comprendre comment je fonctionne, et donc utiliser au mieux mes capacités. Aujourd’hui, je vais vous parler de deux (mais surtout un en fait) outils auxquels je me suis intéressée récemment.

Le premier, c’est l’ennéagramme, qui nous permet à l’aide d’un questionnaire de mieux comprendre comment nous fonctionnons par rapport à nous, et par rapport aux autres, et il vient assez bien compléter le MBTI, je trouve. Après, comme ce dernier, je trouve intéressant de savoir à quels types on appartient (je mets au pluriel parce qu’en fait on a un type dominant et un sous-type : pour ma part, il n’étonnera personne d’apprendre que je suis type 4, le romantique artiste rêveur, combiné au type 5, l’observateur. C’est tout à fait moi). Après, comme pour le suivant, je n’ai pas poussé plus loin, on peut bien sûr aller bien au-delà des simples tests qui ne donnent que des tendances et approfondir à l’aide de thérapeutes spécialisés. Cela ne m’intéresse pas tellement : en fait, ce que j’ai lu concernant mon profil correspond exactement à ce que j’avais déjà compris de mon fonctionnement.

Et alors, mon sujet d’investigation récent : le Human Design. On en parle beaucoup beaucoup, et d’ailleurs j’étais déjà allée voir mon profil, mais sans aller plus loin parce que quelque chose me dérangeait et me dérange toujours. Deux choses même.

La première, c’est cette idée de « design », qui implique finalement que l’humain est un peu comme un téléphone dont il existerait plusieurs modèles avec des spécificités techniques et des applications différentes ; sauf qu’en plus, vous ne pouvez pas choisir votre modèle. Vous me direz que les autres outils aussi, mais en fait non car les autres outils, à l’exception de l’astrologie mais nous reviendrons sur ce point, se basent sur des questionnaires et partent donc de vous , de votre manière de sentir de voir le monde, et on ne considère pas que tout cela est déjà préinstallé à votre naissance, mais plutôt que ce sont toutes vos expériences qui vous on façonné, même s’il existe des prédispositions. Avec l’human design, vous entrez votre date, heure et lieu de naissance et cela vous donne un schéma corporel sur lequel je reviendrai, mais sans aucune prise en compte de qui vous êtes en tant qu’individu ayant vécu des expériences. Comme l’astrologie, me direz-vous ? Et bien non : certes, le HD se base sur l’astrologie, mais l’astrologie vous donne des tendances complexes et une partition à exécuter à votre manière. Vous gardez votre libre-arbitre. Avec l’HD, on vous donne un mode d’emploi. Et alors un mode d’emploi compliqué et en chinois.

Parce que l’autre chose qui me dérangeait avec l’HD (et qui me dérange aussi avec l’ennéagramme mais moins parce que c’est tout de même moins compliqué) c’est l’absence d’autonomie. Certes, vous allez trouver de nombreux sites qui vont vous générer votre schéma, mais si vous voulez y comprendre quelque chose, taratata, il va vous falloir un traducteur (plutôt cher, le traducteur), ou alors de nombreuses heures devant vous pour mettre les mains dans le cambouis. Mais vous me connaissez : j’adore ce genre de challenge, donc l’autre jour, j’avais plusieurs heures devant moi, j’étais en mode « valet d’épées », j’ai cherché à comprendre comment tout cela fonctionnait de l’intérieur. Et je me suis beaucoup amusée d’ailleurs. Je vais faire beaucoup de raccourcis, parce que, bien sûr, mon objet n’est pas du tout de vous faire un cours. Mais ne partez-pas, c’est intéressant.

Donc, une fois que vous avez généré votre schéma, vous vous retrouvez avec un bidule qui ressemble à ça :

Human Design
Human Design

D’abord, on va s’intéresser aux informations qui sont dessous, pas toutes mais seulement type/stratégie/autorité intérieure/ non-soi et signature. Tout l’ensemble, c’est votre manière d’être au monde, pour faire simple, et c’est l’information la plus facile à trouver et à comprendre. En gros, comme je suis un générateur (comme 33% de la population), mon but est de mener de mener des projets qui me mettent en joie, mais attention, je ne dois m’engager dans un projet qu’après avoir eu la réponse/validation de mon autorité intérieure, qui chez moi est le centre émotionnel. Si je n’écoute pas cette réponse, cela engendre de la frustration. Alors j’ai envie de dire : c’est une évidence pour moi, merci, mais qu’est-ce qui fait que je suis un générateur et pas, par exemple, un manifesteur ?

C’est là qu’entre en ligne de compte le schéma corporel. Comment est-il construit ? De chaque côté du corps, vous notez deux colonnes. A gauche, c’est la position des planètes au moment où a été généré votre design, 88 jours avant votre naissance (pourquoi 88 jours ? Je ne sais pas) et à droite le jour de votre naissance. Chaque planète se voit attribuer un premier chiffre, ce sont les portes. Ces portes, vous les retrouvez dans le schéma du milieu, dans les formes géométriques. Les formes géométriques, ce sont les différents centres énergétiques : ceux qui sont en couleur, ce sont ceux qui sont activés, ceux qui sont en blanc ne sont pas actifs. Comme vous le voyez, j’en ai 6 et en gros c’est ce qui détermine le type mais c’est un peu complexe, je ne vais pas entrer dans les détails.

Revenons à nos portes : celles qui sont activées (par une planète, donc) sont en violet, mais les portes activées dans un centre énergétique non-actif sont dormantes (elles peuvent être activées si vous vous trouvez en présence d’une personne qui a ce centre énergétique activé). Chaque personne a le même nombre de portes actives, mais pas les mêmes. Les portes actives, ce sont les facultés ou traits de personnalité. Et certaines portes actives sont reliées par un canal énergétique, qui est alors lui-même actif. Chez moi, les canaux actifs sont celui de la reproduction (sexualité, pouvoir de création, besoin d’intimité), celui du rythme (nécessité de suivre son rythme naturel), celui de la forme parfaite (créer naturellement la beauté, penser par soi-même) et celui de l’acceptation (la force d’organisation).

Le deuxième chiffre associé à chaque planète, c’est la ligne (je n’ai absolument pas compris comment il était généré, je soupçonne une histoire de numérologie) et les deux plus importants vont donner le profil, chez moi opportuniste (au sens de profiter des opportunités apportées par la vie, d’interagir avec une communauté) et exemple modèle (partager ses découvertes et devenir un modèle).

La dernière ligne, c’est la croix d’incarnation, et honnêtement, je n’ai pas tout compris (enfin j’ai une hypothèse sur la manière dont elle est générée et analysée), sinon que chez moi l’idée était de m’aligner par un processus personnel (introspection, expérimentation, réflexion) et de partager cette sagesse acquise par l’expérience.

Mais alors, quelle conclusion je retire de ces investigations qui m’ont passionnée parce que j’adore ce genre de recherches ? Et bien, je suis d’accord que tout cela correspond bien à qui je suis, ce n’est absolument pas le problème. Le problème est que, connaissant tout de même l’astrologie, je savais déjà tout cela, merci, et je vois très bien comment, par exemple, tel placement donne telle porte activée dans le schéma corporel. En fait, ma conclusion est que, à part le type qui peut être intéressant, le HD n’est qu’une forme complexifiée de l’astrologie : avec tous les outils modernes, les gens ont appris à s’en sortir plus ou moins avec leur carte du ciel, et les astrologues ne sont plus des grands gourous qui transmettent une vérité ésotérique venue d’on ne sait pas où. Donc on s’est dit : tiens, faisons un truc hyper compliqué auquel les gens ne comprendront rien, dont ils ne pourront pas se servir seuls.

Toute ma démarche à moi est fondée sur l’autonomie : je ne vise aucunement à donner aux gens des informations telles quelles, ni à leur dire quoi faire. Mon but, au contraire, est de proposer des outils, une démarche, pour qu’ils s’en emparent en toute autonomie pour trouver leur propre voie. Le fait est que c’est un peu difficile parce que beaucoup de gens n’ont pas très envie d’être autonomes, et c’est pour cela que mon modèle économique n’est pas simple, ça le serait plus si je faisais du coaching, des lectures de carte du ciel ou de tarot. Sauf que non, j’y tiens : l’autonomie dans le voyage vers soi, c’est le point essentiel. Et j’avoue qu’avoir démonté les rouages du human design qui n’est autre qu’un outil à priver les gens de trouver leurs réponses eux-mêmes, j’ai trouvé cela assez satisfaisant et amusant. Et tout de même, j’admire l’inventivité du mec qui a pondu ça, il a tout de même dû bien s’amuser.

Love Warrior, de Glennon Doyle : le voyage du guerrier

Mais aujourd’hui, je me demande si l’amour, au lieu d’être un sentiment, n’est pas un lieu partagé par deux personnes. Un endroit sacré qui se crée lorsque deux êtres s’estiment suffisamment en sécurité pour laisser leurs véritables natures faire surface et se toucher. L’amour serait donc un lieu où on peut se rendre ? J’aurais alors été incapable de saisir ce concept, car je le faisais avec mon esprit planant dans les hauteurs et que l’amour ne peut être compris de cette façon ? Ne peut-on comprendre l’amour qu’en se rendant sur place ? Surplomber la vie de haut et plonger — c’est-à-dire penser, admirer et analyser l’amour de loin — a peut-être un prix : je ne peux pas tomber amoureuse. Car je ne me déplace pas jusqu’à l’amour. Je reste à l’écart. J’ai plus ou moins décidé qu’en n’étant pas vraiment présente je ne risquais pas d’être blessée par autrui. Mais peut-être ne puis-je pas davantage être aimée ? Mon corps est peut-être l’unique vaisseau à même de me conduire jusqu’à l’amour.

J’avais été enchantée par ma découverte de Glennon Doyle et de son magnifique texte Indomptée. J’étais donc ravie que soit enfin traduit un autre de ses textes, qui, dans les faits, est paru quelques années avant  — et que, dans la logique, il faudrait lire celui-ci en premier, puisque l’autrice y commence un long chemin vers soi, grâce à l’amour, mais qu’il n’est pas terminé.

Dans ce texte, qui appartient au genre du memoir, Glennon Doyle raconte comment elle est devenue une guerrière de l’amour, et ce grâce à la crise qu’elle a traversée dans son mariage avec Craig, crise engendrée par les infidélités de son mari, mais dont les racines sont beaucoup plus profondes et anciennes. Ici, le couple constitue un creuset de transformation et de développement des deux individus, et l’amour est un engagement actif.

Le point aveugle étant que l’ouvrage est paru en 2016, et que depuis, le chemin s’est poursuivi, et que ce qu’on pourrait croire un dénouement n’en est finalement pas un. Mais on va faire comme si.

Ce texte m’a littéralement bouleversée, tant il a résonné intimement avec mes propres réflexions. Il est de prime abord très dur et sombre : Glennon Doyle y aborde sans fard toute la haine et la trahison de soi que l’on peut parfois opérer pour cacher ses failles et jouer un rôle, celui que la société attend de nous, et qui se manifeste chez elle en se coupant totalement de son corps : boulimie, alcoolisme, sexe « automatique », elle vit toute une partie de sa vie en se cachant derrière ce qu’elle appelle sa « représentante », ce que l’on appelle souvent le « faux self ». Celui qui agit à l’extérieur et protège notre vrai moi, authentique mais vulnérable.

Plongée dans l’ombre, nécessaire pour arriver dans sa lumière. Il s’agit donc, ici, d’un véritable voyage vers soi. Retourner aux fondations, tout détruire pour reconstruire solidement, intégrer ses ombres et congédier le représentant. Cela passe par l’écriture, mais avec cette idée que si celle-ci nous aide à être authentique, elle est aussi une manière de parfois se couper de soi : Une écrivaine est pareille à un hélicoptère : elle décrit des cercles autour de l’expérience humaine, plutôt que de vraiment la vivre, et ce à une distance éliminant tout risque.

Cela passe par le corps. Etre pleinement dans son corps, dans ses émotions. Manger, et savourer. Faire l’amour parce qu’on le désire vraiment.

Cela passe par l’acceptation de la souffrance, parce qu’elle fait partie de la vie, et que vouloir échapper à cette souffrance, c’est renoncer à vivre pleinement.

Et devenir une guerrière de l’amour. Je connais désormais mon nom : la guerrière de l’amour. Je suis issue de l’amour, je suis l’amour et je retournerai à l’amour. L’amour bannit la peur. Une femme ayant retrouvé sa véritable identité de guerrière de l’amour est la force la plus puissante de cette planète.

Bref : un texte bouleversant et inspirant sur un sujet absolument essentiel, l’amour comme force qui nous transforme !

Love Warrior
Glennon DOYLE (2016)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Eric Betsch
Leduc, 2022

Tarot et quête de soi

Cela fera deux ans en mars que j’apprends le Tarot. C’est l’apprentissage de toute une vie, tout comme l’apprentissage de soi, mais j’avais envie de faire un petit bilan de tout ce que cet outil m’avait apporté dans mon cheminement, et surtout la manière dont, après de multiples tâtonnements, j’ai mis au point ma manière propre de m’en servir.

Première chose : le Tarot n’est pas, pour moi, un outil de divination, ou plutôt, ce n’est pas comme cela que je m’en sers. Je ne lui demande pas si bidule va m’appeler, ou si je vais avoir une réponse positive à l’entretien d’embauche que j’ai passé. Bien sûr, il lui arrive, dans certains tirages, de me donner l’issue probable d’une situation, mais je m’en sers essentiellement comme un outil de développement personnel : introspection, travail de l’ombre, et conseils, évaluation de la situation présente.

Le corollaire, c’est que je n’ai pas de rituel mystique autour de ma pratique du Tarot : je n’allume pas de bougie, je n’ai pas de tapis de tirage, je ne fais pas de méditation. Je prends mes cartes, je leur dis ce que je veux, je mélange et je tire. Je ne dis pas que ce n’est pas bien d’avoir des rituels : simplement pour moi c’est réellement un outil du quotidien, presque un ami, et ritualiser ne me convient pas.

Je n’ai qu’un seul Tarot. Ou plutôt : j’en ai trois. Le premier, le Feminine Divine, dont finalement je ne suis jamais servi parce qu’il est trop complexe pour débuter, mais que je garde pour des raisons esthétiques (et peut-être pour travailler avec un jour). Le Golden Tarot, avec lequel j’ai appris. Et le Tarot de l’Illumination, qui est « mon » tarot : je n’accumule pas les jeux, je me sers toujours du même depuis de longs mois, ce qui m’a permis de tisser un lien intime avec lui et c’est avec ce jeu que j’ai beaucoup progressé, justement parce que je ne travaille qu’avec lui, chaque arcane ayant acquis une épaisseur et une profondeur, parfois un sens spécifique pour moi qu’il n’a pas nécessairement à la base. Ma vision est que chaque jeu nous aide dans une période de notre vie, et que nous sentons lorsque le travail est terminé et qu’il est temps de passer au suivant. J’ai travaillé 9 mois avec l’Art Nouveau (symbolique), cela fait 8 mois que j’utilise le Tarot de l’Illumination, je ne sais pas quand j’aurai l’impulsion de passer au suivant.

Pour interpréter les cartes, je me sers, bien sûr, d’abord de mon intuition, basée sur ma connaissance des cartes (l’intuition seule ne suffit pas : il faut apprendre). Je ne pratique pas les cartes inversées (dans mon protocole de tirage du reste, elles ne sont jamais à l’envers), je sens si la carte est dans son ombre ou dans sa lumière (et souvent c’est les deux, comme dans la vie : ça c’est bien, mais attention à ça), et cela dépend aussi de sa place. Pour approfondir, je me sers du Tarot for Writers dans lequel j’ai ajouté des notes venant de plusieurs programmes de formations : celui de Soul Shadow, et ceux de Margot Robert-Winterhalter et de Taronaute.

Les tirages, donc :
– Chaque matin, je fais un tirage des énergies du jour uniquement avec les majeurs. Cela me permet de prendre la température de la journée (pas de ce qui va se passer, même si ça arrive, mais plutôt de quelles sont mes énergies) et de poser mes intentions.
– Les tirages réguliers. Il y en a trois sortes : le tirage du mois et la carte du mois qui me permettent de voir où j’en suis et de fixer mes objectifs. Les tirages lunaires, nouvelle et pleine lune, qui sont plutôt des tirages de guidance énergétiques. Et les tirages de sabbat : équinoxes, solstices et fêtes intermédiaires, qui sont des plus gros tirages d’orientation.
– Ponctuellement, je fais des tirages pour lever un blocage ou éclaircir une situation (ou tout simplement je suis tombée sur un spread et il m’a semblé intéressant), et de plus en plus (c’est une grande étape) je crée mes propres tirages.

Le fait est : le Tarot m’aide à avancer et à sortir de certains schémas. L’autre jour, c’est lui qui m’a avertie que j’étais dans une vision tunnel, que j’étais en train de m’épuiser et de me vider dans mes projets de reconversion professionnelle (qui sont nécessaires) sans voir qu’autour, dans le domaine émotionnel, il se passait aussi des choses et que c’était peut-être intéressant d’y jeter un œil… Et il avait raison !

Si vous ne connaissez rien au Tarot, l’Invitation à un Voyage Tarologique est à nouveau disponible dans une version repimpée et enrichie, et j’ai un plus vaste projet sur la question, mais à moyen/long terme !