Road trip : Val de Loire

Un week-end de trois jours, et j’en ai profité pour m’évader à nouveau et faire ce que je n’avais encore jamais fait : visiter la vallée de la Loire un peu plus en aval. Il faut dire qu’il y a quelque temps, j’ai eu cette révélation qu’un jour je quitterais Orléans, et que je n’aurais pas vu un seul château de la Loire. Et pour l’occasion j’ai testé un nouveau mode de voyage : l’itinérance. Alors pas complètement parce que j’ai gardé la même location sur les trois jours, mais avec le recul j’aurais peut-être dû faire autrement, mais bref : d’habitude je choisis un lieu (une ville, souvent) et je n’en bouge pas, et là j’ai pas mal bougé, ce qui m’a permis aussi de voir bien des jolies choses en plus des étapes mentionnées ci-dessous. Et je trouve que finalement conduire, le nez au vent, sur des petites routes désertes, c’est plutôt agréable.

Etape 1 : le château de Chambord

Bien que Chambord se trouve à moins d’une heure de route de chez moi, je n’y étais jamais allée. Vous connaissez l’histoire : lorsque les choses à voir sont à côté, on se dit toujours qu’on a le temps, et n’étant en outre pas non plus particulièrement adepte des châteaux, j’ai toujours repoussé. J’avais bien eu l’occasion, il y a quelques années, je ne sais plus comment, d’être invitée à un bal, mais je ne sais plus pourquoi j’avais refusé. Mais là, la logique a voulu que je commence par là. Au départ, j’ai cru que la rencontre ne se ferait pas : il pleuvait, le château est en travaux et pour tout dire cela gâche un peu les choses, et j’étais donc grognon. Puis le miracle s’est produit : le soleil est sorti (et le soleil a des effets magiques sur mon humeur), et j’ai pu en profiter. Je n’ai pas eu de vrai coup de foudre pour Chambord, je m’attendais sans doute à plus de magnificence, et j’ai trouvé la visite de l’intérieur un peu brouillonne, et les jardins à la française plutôt simples. Mais j’ai tout de même vivement apprécié le domaine, le parc, le petit village qui jouxte le château, l’escalier à double révolution même si on ne le voit pas très bien, et les vues depuis la terrasse. J’ai aussi beaucoup apprécié mon déjeuner au relais de Chambord, avec vue sur le château !

Etape 2 : de la vigne au verre de vin

Parce qu’il n’y a pas que les châteaux dans le Val de Loire, mais aussi des vignes, j’avais réservé une expérience viticole avec Myriam la créatrice de RDV dans les vignes : un circuit complet au sein de l’entreprise familiale Alain Robert, qui produit du Vouvray AOC, avec visite du vignoble et de toutes les étapes du cycle de la vigne, puis du chai et de la cave troglodyte afin d’en apprendre plus sur la vinification et les différentes étapes de fabrication, et enfin une dégustation de différents vins AOC avec des mets locaux. J’ai adoré cette expérience, d’autant que cela faisait très longtemps que j’avais envie de découvrir un peu plus tout le travail autour du vin, j’ai appris énormément de choses, c’est vraiment à faire !

Etape 3 : le château du Clos Lucé

En préparant mon itinéraire, comme je ne pouvais pas tout voir, j’ai choisi de laisser de côté le château royal d’Amboise (que j’ai vu sur la route) au profit du petit château du Clos Lucé, qui fut la dernière demeure de Léonard de Vinci. Et bien m’en a pris : le lieu m’a émerveillée. L’intérieur évidemment, où on peut sentir l’âme de Leonardo dans son cabinet de travail et sa chambre, l’ensemble étant particulièrement bien meublé et restauré, avec des reproductions de ses grands tableaux. Mais le clou du clos (pardon…) ce sont les jardins : le petit potager, l’immense parc rafraîchissant (il faisait très chaud ce jour-là) agrémenté d’inventions du maître : vraiment, une promenade absolument magnifique qui m’a enchantée !

Etape 4 : le château de Chenonceau

C’est celui-là qui m’a toujours fait rêver : le château des dames. Le château sur l’eau, qui semble flotter au-dessus du Cher. Le temps était à nouveau maussade lorsque je suis arrivée, mais à nouveau comme à Chambord le miracle s’est produit. Et l’émerveillement. Le jardin de Diane et celui de Catherine de Médicis, la promenade le long du Cher (il y avait des gens qui faisaient du Canoë et bien que je ne sois pas une grande amoureuse de cette activité (je préfère le paddle), j’avoue avoir eu un petit pincement de jalousie tellement cela doit être magique, au soleil couchant, avec un bon verre de vin), l’intérieur même du château (la visite est extrêmement bien balisée) avec les pièces richement meublées et toutes agrémentées de fleurs fraîches qui embaument, la galerie qui fait comme un petit Ponte Vecchio, la petite ferme, le domaine parsemé d’arbres fleuris et odorants… Bref j’ai vraiment adoré Chenonceau. Mais je n’ai pas pu y déjeuner : en fait j’ai trouvé dommage que le seul vrai restaurant, L’Orangerie, ne donne pas sur le château lui-même, et que la terrasse qui donne sur le château soit un self…

Etape 5 : le château de Cheverny

C’est la visite bonus, qui n’était pas strictement prévue au programme, mais il me restait un peu de temps, et il était sur ma route, je m’y suis donc arrêtée, et là encore j’ai eu un vrai coup de foudre. Le château de Cheverny est connu pour avoir inspiré à Hergé Moulinsart, le château du capitaine Haddock, mais ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait, même si bien sûr le lieu capitalise sur la référence. Ce que j’ai aimé, c’est d’abord la visite de l’intérieur, extrêmement bien pensée pour mettre en avant l’art de vivre à la française avec des pièces richement décorées (avec en bonus des décorations de Pâques assez ludiques, et des reproductions de tableaux et une maquette du château en Lego). Et le domaine, une splendeur : le jardin des apprentis avec son arche de glycine merveilleusement odorante, le parc agrémenté en ce moment de gigantesques œufs de Pâques. J’ai eu l’immense chance d’assister à la parade d’amour de deux cygnes noirs sur le petit plan d’eau (c’est très amusant à voir, j’en ai fait un reel) et de pouvoir les prendre en photos avec leurs deux cous formant un cœur. Mais mon coup de cœur va à l’installation de sculptures monumentales du sculpteur Gudmar Olovson, un hommage à la vie et à l’amour, et qui s’appelle d’ailleurs Le Jardin de l’amour et qui m’a beaucoup émue. J’ai moins aimé la célèbre meutes de chiens, ces toutous m’ont fait un peu de peine, d’autant que les pauvres ne doivent pas avoir un bain tous les jours et que j’ai cru que jamais je ne me débarrasserais de l’odeur sur mes mains après les avoir caressés…

Voilà, je suis vraiment très heureuse de ma petite excursion qui m’a bien nourrie et inspirée. J’en reviens pleine « d’usage et raison » comme dirait Du Bellay, des souvenirs plein la tête et la voiture, l’avantage de la situation est que je n’étais pas limitée par le poids de la valise !

Pour plus d’images, la petite vidéo qui va bien :

Régénération à l’île d’Oléron

Je suis donc partie trois jours à la mer. Trois jours, c’est peu, mais rarement trois jours n’ont été si bien employés, si nécessaires et si révélateurs. Disons que me transplanter ailleurs, pour réutiliser ma métaphore végétale, m’a permis plusieurs choses, et non des moindres.

D’abord donc de me régénérer. J’avais besoin de nouveau, d’évasion, de faire des choses différentes. J’ai même envie de dire de faire des choses tout court, tant en ce moment je me sens engluée dans l’ennui et l’inaction, le manque d’inspiration, la fatigue. Donc durant ces trois jours j’ai retrouvé ce qui m’avait un peu désertée ces derniers temps : la joie. Celle de se promener sur la plage au bord de l’eau voire les pieds dans l’eau (elle n’était pas du tout froide et j’ai presque regretté de ne pas avoir prévu de me baigner) ; chercher des coquillages avec l’excitation de trouver des variétés que je n’avais jamais trouvées, ou que je ne trouvais plus ; voir le soleil se coucher sur l’océan ; déjeuner en bord de mer, avec une belle vue ; se balader un peu partout en profitant du calme relatif (il y avait du monde mais moins que l’été).

Bref : se reposer, se reconnecter, s’aérer, ce qui m’a donné un grand coup de fouet d’énergie et j’en avais besoin. Et surtout je me suis rendu compte que loin de mon quotidien je me sentais bien, pas du tout angoissée contrairement à l’essentiel du temps. Donc, ça ne vient pas de moi, mais vraiment de mon environnement et de mes circonstances actuelles : je ne suis absolument pas à ma place, je passe beaucoup trop de temps à faire des choses qui n’ont aucun intérêt ni aucun sens, et il est réellement temps que je me casse. Dans tous les sens du terme, je crois que ce petit séjour était très symbolique de mon désir d’évasion.

Je vous laisse avec quelques petites photos : le château et ses petites cabanes de pêcheur transformées en village d’artisans et le « pont des rêves » ; la plage de saint-Trojean ; le village typique de La Brée et sa plage ; Chaucre, et sa statue faite dans un arbre détruit par les tempêtes ; le coucher du soleil sur la plage ; Boyardville (on voit le fort au loin) ; le phare de Chassiron ; et le port de la Côtinière !

Instantané : tourisme local

Mardi, profitant d’un truc à faire dans le coin (où je ne vais strictement jamais), je suis allée admirer le château de Sully-sur-Loire, qui est ma foi fort joli. Et je dis ça alors qu’en réalité, je me suis rendu compte que je n’ai que peu de goût pour les châteaux : je ne suis jamais allée à Versailles (alors qu’en même pas 1h j’y suis), je n’ai vu aucun château de la Loire (à part donc celui-là) et je vois bien que je quitterai Orléans sans l’avoir fait. Longtemps j’ai pensé que c’était juste par flemme : comme ce n’est pas loin, je me dis toujours que j’ai bien le temps. Mais en fait, en creusant, je me rends compte que même lorsque je suis en train de faire du tourisme loin de chez moi, je ne visite pas les châteaux : je les regarde de l’extérieur, architecturalement ça m’intéresse, j’aime bien me promener dans les parcs et jardins, mais l’intérieur, non. Bon, ce n’est pas très grave : l’essentiel c’est que j’ai fait une jolie promenade, je me suis disputée avec mon GPS comme s’il avait été un vrai mec parce que ses informations c’était n’importe quoi, et que la photo est assez réussie !

City guide : Vienne, les promenades

Vienne est vraiment la ville parfaite pour se promener sans forcément avoir un but précis, tant où qu’on aille on est certain de tomber sur des lieux magnifiques, des bâtiments à l’architecture fabuleuse ou des parcs où il fait bon s’asseoir et se reposer. Comme elle n’est pas construite sur le Danube, il n’est malheureusement pas possible de découvrir ses richesses en bateau ; certains conseillent à la place de faire un tour de calèche, et il y a l’embarras du choix : personnellement je ne suis pas très pour, même si c’est sans doute très romantique (mais je n’étais pas en voyage romantique) parce que j’ai lu plusieurs fois des articles qui dénonçaient la maltraitance des chevaux. Du reste, je préfère utiliser mes pieds, ça secoue moins et c’est plus facile pour prendre des photos.

Dans cet article, je vous propose donc un petit aperçu des merveilles, touristiques (je case dans cet article certains monuments que j’aurais pu mettre dans la catégorie musée, comme les palais et les églises, que je n’ai pas visités) ou non, que vous pourrez rencontrer sur votre chemin : elles ne sont pas toutes localisées et légendées, parce qu’honnêtement je ne sais plus toujours exactement où j’ai pris la photo et ce qu’elle représente. Qu’importe : pour moi l’essentiel est aussi de se laisser guider par le hasard !

Errer dans les rues (plus ou moins au hasard)

Le château de Schönbrunn

Aller à Vienne sans pousser jusqu’à Schönbrunn, la résidence d’été de la famille impériale, quand bien même les châteaux ne sont vraiment pas ma passion (et en particulier lorsqu’ils sont un peu trop rococo), eût été dommage. Nonobstant, je n’ai pas été jusqu’à visiter le château lui-même, mais j’ai effectué un tour du parc avec le petit train, et j’ai trouvé cette promenade parfaite. Les vues du château sont splendides, et les jardins magnifiques !

La Hofburg

En plein centre de la ville, l’ancien palais impérial de la Hofburg a de quoi impressionner, rien que de l’extérieur. J’ai particulièrement apprécié les dômes (je ne sais pas pourquoi j’aime beaucoup les dômes)

Le Prater

Le Prater est considéré comme l’un des dix plus beaux parcs du monde, et s’étend, entre le Danube et le canal, sur 6 km2. J’avoue que j’ai été un peu surprise, en arrivant, de tomber en fait sur Disneyland, puisqu’une partie a été transformée en parc d’attraction, même s’il reste de belles étendues de verdure où les viennois aiment venir passer la journée. Pour ma part, j’ai fait un tour de grande roue, histoire de voir la ville de haut, et de petit train. Le reste des attractions ne me disait trop rien, mais avec des enfants ça doit être sympa !

Le Volksgarten

Comme Londres, Vienne est une ville de parcs : il y en a à tous les coins de rue, certains pâtés de maison en partagent un où les habitants aiment venir profiter de la fraîcheur le soir. Et il y a les grands parcs qui verdissent la ville : le resselpark, le stadtpark, le volksgarten/burgarten, deux grands espaces verts qui communiquent un peu comme Hyde Park et Kensington.

Et voilà, j’espère que la promenade vous a plu ! La semaine prochaine, pour clore cette parenthèse viennoise, nous irons faire un petit tour dans les musées !

 

 

Lisbonne littéraire

LisboaC’est aujourd’hui le dernier volet de notre parcours lisboète, une ville palimpseste habitée par la littérature, que l’on feuillette comme un livre sur les traces de Pessoa, Camoes, Saramago ou Tabucchi. Je l’avais choisie pour ça, et je n’ai pas été déçue. A chaque coin de rue, on croise un auteur ou un souvenir de lecture…

Les maisons d’écrivains

Deux auteurs en particulier ont marqué la littérature portugaise et jouissent d’un lieu dédié à leur oeuvre : Fernando Pessoa bien sûr, et José Saramago, seul écrivain lusitanien a avoir été couronné par le Prix Nobel de Littérature.

La Fondation Saramago (Rua dos Bacalhoeiros 10) est absolument obligatoire : le premier que je surprends à aller à Lisbonne sans y passer aura affaire à moi. Plus sérieusement, c’est une merveille, qui regorge de photographies, de manuscrits, de carnets et agendas, de livres dans toutes les langues, on peut aussi y admirer la reconstitution du bureau de Saramago, et surtout : la médaille Nobel, devant laquelle je suis restée en contemplation un long moment (je ne suis pas prête à en revoir une d’aussi près avant longtemps). Sous l’olivier en face de la maison se trouvent les cendres de Saramago, ce qui en fait aussi un lieu de culte. Quant à la boutique, c’est un antre de la tentation, pleine de merveilles et d’idées cadeaux pour vos amis (surtout vos amis écrivains) : je me suis offert la reproduction du diplôme du Nobel et la reproduction des premières pages de Claraboia pour accrocher dans mon bureau.

La Casa Pessoa (R. Coelho da Rocha 16) est sise dans la dernière demeure de l’écrivain. Malheureusement, je trouve qu’elle a été un peu trop transformée, mais c’est néanmoins un lieu chargé d’émotions, et qui rend un bel hommage à l’auteur myrionyme : beaucoup d’outils numériques qui permettent d’admirer des photos ou de se plonger dans sa bibliothèque personnelle, un « rêvatoire » pour écouter des poèmes assis dans le noir dans un gros pouf, et la reconstitution de sa chambre, avec sa machine à écrire. La boutique est moins fournie, mais propose tout de même de très belles choses.

A noter que ces deux maisons d’écrivains ont un partenariat. L’entrée n’est pas chère à la base, mais en plus le ticket de l’une offre une réduction pour entrer dans l’autre !

Les lieux de culte

Lisbonne regorge de lieux en hommage aux grands auteurs. D’abord leurs tombes : on a vu celle de Saramago. Pour Camoes, il faut se rendre au Pantheon national ; quant à Pessoa, après avoir été enterré aux Prazeres (c’est là que Ricardo Reis lui rend visite dans le roman de Saramago) il a été transféré au monastère des hiéronymites : la stèle est absolument superbe, avec des citations de ses hétéronymes Ricardo Reis, Alvaro de Campos et Alberto Caero.

On pourra aussi rendre visite à la maison natale de Pessoa (largo São Carlos 4) ; plus généralement, on trouve un peu partout dans la ville des plaques indiquant des lieux qu’il aimait, assortis de citations (notamment au café Martinho da Arcada) ou des silhouettes pessoennes sur certains balcons…

Surtout, il y a les statues, qui ont ceci d’intéressant qu’elles sont toutes dans un périmètre très restreint autour du Chiado (lui-même un poète, qui a sa statue, mais je n’ai pas réussi à prendre de photo correcte et publiable) : nous venons d’en voir une devant la maison natale de Pessoa, mais la plus importante est celle, mythique, qui se trouve devant le café A Brasileira (R. Garrett 120) et avec laquelle tous les touristes aiment se prendre en photo. Non loin de là (allez… 20m), une statue très impressionnante de Luis de Camoes, sur la place du même nom. Et un peu plus bas, en descendant la rua do Alecrim, une autre statue, celle d’Eça de Quiroz !

Enfin, question pèlerinage, les amoureux de Pessoa aimeront sans doute faire un petit tour rua dos Douradores : c’est là que travaille Bernardo Soares dans Le Livre de l’Intranquillité

Les librairies

Terminons par là, même si j’en ai déjà dit un mot. Il ne faut évidemment pas manquer la Livraria Bertrandla plus vieille librairie du monde, Rua Garrett 73 (quasi en face de A Brasileira), très jolie librairie où on trouve de tout et pourvue d’un agréable café. Elle fut fréquentée par Pessoa lui-même. Un peu plus bas, autre très vieille librairie, dans la même famille depuis six générations, la Livraria Ferínrua Nova do Almada 72, où ses contemporains ont souvent pu croiser Eça de Queiroz. Quant à Ler Devagar, dans la LX Factory, elle est récente, mais fait partie, selon le NY Times, des 10 plus belles librairies du monde !

Voilà ! J’espère que cette petite série sur Lisbonne vous a plu, et vous a donné envie de visiter cette ville superbe ! Prochain périple : je sais a priori, mais je ne le dis pas encore !

Lisbonne : de l’autre côté du Tage

LisboaAujourd’hui, traversons le Tage pour une petite excursion bien agréable du côté de Cacilhas, Almada et Ginjal. Le Ferry se prend à Cais do Sodré, il y en a régulièrement et ce n’est pas très cher. La traversée est très rapide, et plutôt agréable même pour moi qui n’aime pas particulièrement être sur l’eau.

En arrivant à Cacilhas, prendre à gauche vers la gare routière et monter dans le bus 101 pour le sanctuaire du Christ Roi (Cristo Rei), réplique du Corcovado de Rio, qui se voit de loin. Attention, on est très secoué dans le bus. Quant au sanctuaire et à la statue elle-même, c’est assez impressionnant, même si évidemment ce n’est pas le genre de choses qui m’émeuvent.

Par contre, la vue sur le Tage et le pont du 25 avril est absolument incontournable !

Ensuite on reprend le bus et on revient à la gare routière. De là, on repasse devant les quais et on va de l’autre côté, en direction de Ginjal, en longeant le Tage jusqu’au jardim de rio. La promenade est très agréable, on fait le plein d’air (prévoir une petite étole même s’il fait chaud), la vue sur Lisbonne est magnifique. Les quais sont bordés de bâtiments industriels abandonnés, qui servent visiblement de squats et dont certains feront le bonheur des photographes. Quant au jardin, il est très agréable de s’y asseoir pour lire et rêvasser (ou pique-niquer, mais pour ma part j’ai déjeuné dans un excellent restaurant). On y trouve un ascenseur, qui permet de prendre de la hauteur, mais je n’y suis pas montée.

Vraiment, je le répète : une très belle promenade au bord de l’eau, dont l’ambiance change pas mal par rapport à l’ébullition lisboète (je ne suis pas sûre que les touristes pensent toujours à faire cette excursion, et c’est dommage) !

Lisbonne : musées etc.

LisboaAlors de fait, ce n’était pas du tout une année à musées : je n’avais pas du tout envie de m’enfermer mais plutôt de me promener, et surtout je n’avais vraiment mais vraiment pas du tout envie de faire la queue. Si on ajoute à cela que beaucoup de trucs estampillés « indispensables » ne m’intéressaient pas le moins du monde (et notamment tout ce qui touche à la navigation), cela réduit les perspectives. Je parlerai de la fondation Saramago et de la Casa Pessoa ultérieurement, ici je me contente des lieux non spécifiquement dédiés à la littérature.

Fondation Calouste Gulbenkian :
Un très bel endroit, consacré à l’art moderne et contemporain, donc pas ce qui m’émeut le plus a priori : comme d’habitude, j’ai donc erré en laissant mon regard trouver des choses qui l’interpelaient, et de fait, vu l’éclectisme du lieu, il y en a eu beaucoup, de vraiment saisissantes. L’endroit lui même est magnifique, et le jardin un très agréable écrin de verdure, au frais même lorsque la chaleur sur Lisbonne est saisissante.

Le tram 28
Je l’ai pris plusieurs fois : le premier jour, sur la totalité du parcours, puis à l’occasion comme transport en commun classique. Attention, c’est blindé de monde, donc si votre objectif est de découvrir la ville, quelques conseils : arriver tôt, le prendre au premier arrêt (Martin Moniz ou Prazeres) (sinon vous pourrez monter mais vous serez debout, aucun intérêt) et ne pas hésiter, lorsque vous voyez que votre tour arrive et que c’est déjà plein, à laisser passer les gens et attendre le suivant. La promenade est sympathique et pittoresque, on découvre vraiment l’essentiel.

Tram28
Tram28

Cemiterio dos prazeres
Il n’y a bien que dans une ville poétique comme Lisbonne que l’on peut songer à appeler un cimetière « les plaisirs ». C’est l’un des principaux cimetières de la ville, où fut enterré Pessoa avant d’être transféré au monastère des Hiéronymites. La promenade vaut vraiment le coup : cela ressemble beaucoup au Père-Lachaise, beaucoup de monuments funéraires sont très impressionnants, et l’endroit offre une très belle vue sur la ville et le pont du 25 avril. En plus on y est au calme, car les touristes y vont peu…

L’Ascenseur de Santa Justa
C’est le seul ascenseur ou assimilé que j’ai fait. Il faut au moins le voir de l’extérieur : même s’il est devenu une attraction touristique, il fut construit à l’origine pour des raisons pratiques, permettre aux lisboètes de passer de la Baixa au Chiado sans s’épuiser. Inauguré le 10 juillet 1902, il est doté d’une architecture en fer forgé de style neo-gothique, qui n’est pas sans rappeler une certaine tour parisienne, raison pour laquelle la légende urbaine l’attribue souvent à Gustave Eiffel :  en réalité, on doit cet ascenseur à l’ingénieur Raoul Mesnier de Ponsard, dont la famille est française d’origine mais qui est né à Porto. La montée est assez rapide, et pour finir d’arriver sur le belvédère il faut grimper un petit escalier en colimaçon, mais ça vaut vraiment le coup, car la vue qui s’offre à nous est à couper le souffle !

Couvent des Carmes
C’est l’un des principaux vestiges du terrible tremblement de terre de 1755 : l’église gothique, partiellement détruite, n’a jamais été reconstruite, ce qui donne quelque chose de tout à fait fascinant que l’on voit très bien depuis le miradouro de Santa Justa. Le problème, c’est que manquant de clairvoyance sur ce coup, je m’y suis pointée le dimanche vers 10h, sans songer que dans un pays encore très catholique ce n’est pas le meilleur moment pour visiter les églises, en ruines ou pas, du coup je n’ai pu voir que l’extérieur, d’autant qu’on était le 16 juillet, jour d’une procession annuelle (assez intéressante cela dit).

Le Panthéon national
C’est le même principe que le nôtre, et d’ailleurs l’architecture est très semblable. Les seules différences sont qu’on ne descend pas dans la crypte, et que les Portugais sont moins enclins que nous à la célébration des « grands hommes », puisque seules une vingtaine de personnes repose ici, notamment Vasco de Gama, Amalia Rodriguez et Luis de Camoes. Ce qui est surtout à faire ici, du coup, c’est monter sur le toit, qui offre une vue splendide de l’Alfama et du Tage, qui permet d’apercevoir au loin le pont Vasco de Gama.

Monastère des hiéronymites
J’étais surtout là pour voir la tombe de Pessoa donc nous en reparlerons. Mais il n’y a pas que la tombe de Pessoa, sinon a priori il y aurait moins de monde. Il faut dire que l’endroit, œuvre architecturale la plus aboutie du style manuélin, a de quoi impressionner. J’ai bien failli le louper : le premier jour, je m’y suis pointée comme une fleur vers 13h, je pense qu’il y avait au moins 2h de queue, par 37°, j’ai renoncé et refait mon planning. Du coup, mon conseil : y arriver tôt (9h30 pour l’ouverture à 10h) de manière non seulement à ne pas trop attendre, mais aussi de pouvoir visiter dans de bonnes conditions (bon, de fait, par un tour de passe-passe dont j’ai le secret, je suis entrée presque en premier alors que j’étais loin dans la file au départ). Le cloître vaut vraiment la peine, de même que certaines salles très bien conservées. On en fait en revanche assez vite le tour.

Et voilà ! Comme vous le constatez, point de château, de cathédrale, de Tour de Belèm et de monument aux explorateurs : il faut faire des choix, et ces derniers ne m’intéressaient que peu, d’autant que je cherche quand même, autant que faire se peut, à fuir les flots de touristes…

On voit certaines choses plutôt bien sur le film, donc voilà (attention, comme avec mon nouvel i.phone j’ai gagné en stockage, j’ai fait long) :