Manuel de mise en scène pour les passionnés de théâtre débutants ou expérimentés, d’Axel Sénéquier

Manuel de mise en scèneLa mise en scène est l’art de créer une représentation scénique à partir d’une oeuvre écrite. Elle comprend l’orchestration de plusieurs éléments : le lieu, le moment, le jeu des comédiens et la scénographie (décor, costume, lumière, son). L’agencement de ces parties offre au metteur en scène une variété infinie de possibilités pour s’exprimer.

Si, pour des raisons pratiques, je vais moins au théâtre qu’avant, le fait est que c’est un art qui me passionne, et dans une prochaine vie, j’aimerais, pourquoi pas, en faire l’expérience pratique : pas forcément jouer (même si j’ai adoré la scène lorsque j’étais ado et que je participais à un atelier), mais écrire (j’ai un début de pièce…) et pourquoi pas participer à la mise en scène. Voilà donc un manuel qui tombait à pic pour en apprendre plus sur le sujet !

Partant du constat d’un vide concernant les ouvrages sur la mise en scène, pratique qui s’apprend surtout « sur le tas », l’auteur propose donc des clés, concrètes et pratiques, pour débuter : partant des fondamentaux (le metteur en scène lui-même, le texte, les comédiens, le lieu, le moment ainsi que les très peu artistiques mais pourtant indispensables aspects juridiques), il explique toutes les étapes (du travail à la table à la Première) et les composantes (scénographiques) d’une mise en scène, en ce qu’elle constitue une interprétation d’un texte.

Ce manuel est extrêmement pratique et matériel, tout en accordant une large place à la dimension artistique, mettant en évidence la richesse du travail du metteur en scène, avec beaucoup d’exemples de choix précis et originaux sur tous les points abordés. Il propose des clés pour celui qui veut s’essayer à mettre en scène une pièce, mais il sera également lu avec profit par tous les amateurs de théâtre, pour enrichir leurs connaissances et leur appréhension des choix de mise en scène et de cette belle machine cybernétique (comme disait Barthes) qu’est le théâtre.

Un ouvrage qui va intégrer ma bibliothèque de référence sur la question !

Manuel de mise en scène pour les passionnés de théâtre débutants ou expérimentés
Axel SÉNÉQUIER
L’Entretemps, 2016

Un autre que moi, de Véronique Olmi

Un autre que moiPourquoi tu m’as appelé, si tu veux pas me voir, hein ? Pourquoi tu m’as fait sortir de ce foutu miroir, tu t’imagines que ça me fait plaisir ? Que c’était facile ? Ah non, je n’aime pas me revoir à quarante ans. J’étais pas heureux à cette époque et même malheureux. Entre deux eaux, j’étais. Comme toi. Entre deux cuites, oui ! Pas fier de moi. Pas honteux non plus. Rien !

J’ai décidé que cette année, faute de pouvoir aller au théâtre comme je voudrais (ce qui m’intéresse a la fâcheuse tendance d’être visible uniquement à Paris), j’allais essayer de lire plus de pièces et notamment de pièces d’auteurs contemporains. Alors évidemment, il manque la dimension spectaculaire inhérente au genre théâtral, qui est, comme le disait Barthes, une « machine cybernétique » dont le texte n’est qu’un élément parmi d’autres. Mais enfin, c’est toujours mieux que rien.

Commençons avec la dernière pièce de Véronique Olmi, Un autre que moi.

Ayant fui sa fête d’anniversaire, Fred, le soir de ses 40 ans, se retrouve seul dans une chambre d’hôtel à bas prix. C’est là, du miroir de la porte du placard, que surgit Frédéric, l’air un peu perdu. Fred croit d’abord à un coup monté par sa femme, avant de comprendre que cet homme qui lui fait face, c’est lui, dans 40 ans.

Flirtant avec le fantastique et le merveilleux, au prix d’ailleurs de quelques incohérences si on décortique un peu trop avant le texte, cette pièce est avant tout une réflexion métaphysique sur la vie. Fred est en pleine crise de la quarantaine, ce milieu de vie qui est l’heure des bilans, des interrogations sur soi et sur ce que l’on veut vraiment faire. Frédéric, lui, est en fin de vie, et c’est peu de dire que tout les oppose, montrant par là combien les années peuvent métamorphoser un être. Bizarrement, les choix faits par son moi futur ne conviennent pas du tout au quadragénaire, malgré le bonheur et la sérénité qui semblent irradier du vieil homme. Comme quoi, la vie nous change, mais seulement lorsque nous sommes prêts…

Une pièce très écrite, assez littéraire, souvent drôle, ce qui permet finalement de la lire sans trop de frustration, même si je serais curieuse de la voir sur scène. En tout cas, le sujet ne peut que faire réfléchir… et je ne suis pas sûre que j’aimerais me retrouver face à un moi de 80 ans qui me dirait ce que seront mes prochaines années. Je préfère avoir la surprise !

Un autre que moi
Véronique OLMI
Albin Michel, 2016
Sur scène au théâtre de l’Atelier à partir du 11 février 2016

Lu par Moka

Birdman, d’Alejandro Gonzalez Iñarritu

Birdman-afficheA thing is a thing, not what is said of this thing.

J’avais lu tellement d’avis dithyrambiques sur ce film que j’avoue, j’avais un peu peur de le voir et d’être déçue, comme cela arrive parfois avec les œuvres encensées par la critique. Mais je me suis décidée l’autre soir, je ne sais trop pour quelle raison d’ailleurs, une inspiration subite, ou l’impression peut-être que c’était le bon moment.

Riggan Thomson s’apprête à monter sur scène à Broadway, dans une pièce adaptée d’une nouvelle de Raymond Carver, What we talk about when we talk about love, qu’il met lui-même en scène. Pour lui, c’est un défi : quelques années auparavant, il a connu la célébrité en jouant le rôle d’un superhéros, Birdman, dans trois films. La célébrité, mais non la légitimité d’acteur, ce qu’il cherche aujourd’hui. Mais le personnage le hante toujours, et son projet pourrait être le dernier…

Voilà pour le moins un film étrange, dans lequel on ne sait jamais bien où se situe le rêve et la réalité : poétique et onirique, il nous offre des scènes d’une grande beauté, et très symboliques, avec le personnage qui s’envole et flotte au-dessus de New-York avec légèreté, ce qui a d’ailleurs inspiré mon inconscient puisque la nuit suivante, j’ai moi-même rêvé que je détachais les chaînes que j’avais aux pieds avant de m’envoler. Mais c’est, surtout, une mise en abyme de la condition d’acteur, le lien entre le jeu et la vie, le rôle qui déteint sur l’individu jusqu’à ce qu’il ne puisse plus faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. La célébrité, et la légitimité. Le cinéma et le théâtre. Et la superpuissance des critiques, qui peuvent, pour des raisons parfois mauvaises, détruire des années de travail.

Il y aurait en fait des dizaines de choses à dire sur ce film, mais cela a déjà été fait un peu partout. Alors, en conclusion, oui, c’est un très beau film, très intéressant, à voir. Un chef-d’oeuvre… je suis moins convaincue, d’autant qu’évidemment de Birdman à Batman le pas est facile à faire, mais agaçant : dans le film, la série des Birdman est présentée comme une merde absolue faite pour le fric ; or Keaton a joué dans les Batman de Tim Burton, qui sont, tout de même, d’excellents films, et le parallèle me fait un peu tiquer.

Birdman or the Unexpected Virtue of Ignorance
Alejandro GONZÁLEZ IÑARRITU
2014

Il faut sauver l’ATAO !

ATAO

Si vous n’êtes pas orléanais, vous ne connaissez sans doute pas l’ATAO, et c’est dommage, parce que c’est un des trucs bien dans cette ville. L’ATAO, donc, Association Théâtre Aujourd’hui Orléans – est une association de spectateurs qui organisent bénévolement l’accueil de spectacles professionnels qu’ils veulent partager avec le plus grand nombre : le but, au départ (en 1970), était de permettre aux habitants d’Orléans et du Loiret de voir des pièces de théâtre contemporain et si depuis cette époque, d’autres structures sont venues étoffer le paysage théâtral à Orléans, l’ATAO poursuit son action en proposant des spectacles d’approches artistiques complémentaires, permettant au public de choisir et de découvrir parmi la diversité du spectacle vivant.

L’ATAO propose vraiment de très bon spectacles, variés, qui sont présentés au Théâtre d’Orléans au Carré Saint-Vincent (en ville) et au Théâtre Gérard Philipe à La Source (en banlieue). Cette association existe depuis 45 ans, et depuis la construction du Carré Saint-Vincent elle se partage l’espace avec d’autres structures, notamment le CDN et le CADO pour le théâtre. Comme il y a 3 salles, personne ne marche sur les pieds du voisin (c’est juste compliqué pour se garer lorsqu’il y a 3 spectacles le même soir).

Vous l’aurez compris : l’ATAO fait pleinement partie du paysage culturel orléanais. Or la mairie d’Orléans, qui pourtant trouve facilement plein de sous pour subventionner l’élection de miss-beauf, a décidé que la culture, c’était trop cher. Je vous épargnerai la liste de tout ce qui a vu son budget ratiboisé, on va rester concentrés sur l’ATAO qui non seulement voit sa subvention écornée, mais en plus n’aura plus le droit de présenter que 3 spectacles par an au Carré Saint-Vincent, au profit du théâtre Gérard Philipe, qui est très bien mais qui est excentré. Et on se demande bien pourquoi, vu que ça fait 40 ans qu’ils utilisent l’espace et que ça ne pose aucun problème !

Disons qu’on voudrait la mort de l’ATAO, on ne s’y prendrait pas autrement. Et ces attaques contre la culture commencent sérieusement à me gonfler. Donc si vous êtes orléanais, je vous invite à faire connaître cette information (que manifestement la presse régionale ne juge pas intéressante) et à essayer de signer la pétition (je suppose qu’elle est disponible au carré Saint-Vincent).

Anna Cappelli, Scarlett O’Hara, même combat : ne plus jamais avoir faim ! [concours]

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Anna Cappelli est la dernière pièce de Annibale Ruccello, auteur et metteur en scène italien (napolitain) mort en 1986. Ses premières pièces surgissent de la culture populaire de napolitaine, d’une réalité rude et marginale. Ses personnages sont tragiques malgré eux : la vie, la société et le destin les portent à devoir faire un choix qui révolutionnera complètement leur petite existence : « Les histoires que je raconte parlent toujours et seulement de gens banals, communs, de préférence enclins à devenir pathétiques, déchirants. Ils habitent dans les quartiers périphériques des grandes métropoles, ensevelis dans la banlieue ou en province. J’aime à les surprendre dans un moment extrême de leur existence, quand ils sont obligés à faire un choix important, un geste héroïque ou atroce. En conséquence, ils se transforment en des personnages grotesques ou monstrueux, souvent détestables et insupportables. Mais tout est préférable au risque de faire pitié. » Les inspirations de Ruccello viennent du théâtre de la « maladie et du mal-être », de Genet et Beckett. Il cherche le tragique dans la dimension de la scène, sur un plan illusoire, une dimension artistique hors du temps qui pousse le spectateur à entrer dans le vécu du personnage et de son auteur.

Anna Cappelli, inédit en France, est l’histoire d’une jeune femme qui, dans les années 50, vit une existence désespérément banale dans une petite ville près de Rome. Mais tout va changer après sa rencontre avec Tonino Scarpa, son supérieur au travail : un bon parti, avec une maison bien à lui. Anna va enfin pouvoir vivre l’Amour avec un grand A, et ne plus se préoccuper des problèmes d’argent. Elle ne laissera rien ni personne entraver son bonheur… et ira jusqu’à commettre l’effroyable pour le préserver.

Du 10 Avril au 23 Mai                
Vendredi et Samedi à 21h
Au Théâtre Aire Falguière
55 rue de la procession
75015

Cela vous tente ? Cela tombe bien, j’ai 5 places à vous faire gagner pour la date de votre choix (il y en a 14 en tout). Comme d’habitude, vous me laissez un commentaire (poli) pour me dire que vous souhaitez participer, en veillant à bien mettre une adresse valide dans le formulaire, et ce avant dimanche à minuit. Je ferai un tirage au sort et contacterai les gagnants !

Un crime délicat, de Sérgio Sant’Anna

Un crime délicatJe suis critique. Une telle déclaration, en dépit de la gravité de ce que je m’apprête à narrer ici, me fait sourire vu les connotations de ce mot. Mais ce sont précisément ces ambiguïtés qui m’incitent à me définir ainsi, car j’aurais pu dire tout de suite que je suis un critique de théâtre professionnel, comme beaucoup le savent grâce à ma notoriété, acquise moins par ce que j’ai écrit dans les journaux que par ce que les journaux ont publié sur moi. Ma profession explique peut-être en partie mon comportement et ma manière de vivre, bref, ma personnalité, encore que je ne saurais dire si c’est cette personnalité qui m’a conduit naturellement à la critique, ou si c’est l’exercice de cette dernière qui a fini par contaminer mon comportement et ma personnalité.

Comme vous le savez sans doute, le Brésil sera à l’honneur du salon du livre de Paris, et c’est donc l’occasion de découvrir ou de continuer à découvrir cette littérature souvent méconnue et circonscrite pour le public à deux noms : Paulo Coelho et Jorge Amado. Mais il en existe évidemment d’autres, que les éditions Envolume, avec leur nouvelle collection « Brésil », s’attachent à mettre en lumière, comme ici Sérgio Sant’Anna, considéré par le public et la critique comme l’un des plus grands auteurs brésiliens contemporains, auréolé de plusieurs prix et traduit en anglais, allemand et espagnol, mais jusqu’ici pas en français.

Antonio Martins, le narrateur du roman, est critique de théâtre. Par hasard, il rencontre une jeune femme, Ines, une boiteuse qui est aussi peintre et modèle. Il en devient vide quelque peu obsédé. Le récit que nous lisons est une sorte de confession au sujet d’un événement grave qui s’est produit, mais nous ne saurons lequel qu’à la fin.

Ce texte est sans conteste brillant : donner la parole à un critique d’art, ici de théâtre, c’est se donner la possibilité d’une réflexion sur les rapports entre l’art et le réel, entre l’art et la vie, mais aussi l’art est la critique. Tout le rapport du narrateur avec le monde est médiatisé par son métier et le filtre du théâtre, si bien que tout événement devient une sorte de mise en scène. Ce thème du theatrum mundi n’est évidemment pas nouveau, mais il est ici renouvelé par sa mise en évidence, un peu comme si l’auteur avait mis des lumières clignotantes pour le signaler. Mais ce n’est pas vraiment ça le problème. Le problème, c’est que si ce texte est brillant, offrant des réflexions méta-littéraires d’une grande richesse, il l’est au détriment de deux ingrédients fondamentaux de la fiction : l’émotion tout d’abord, car le narrateur apparaît finalement comme assez froid et seulement intéressé par l’exercice de la critique ; et puis, surtout, cela se fait au prix d’une dilution totale de l’intrigue. Que se passe-t-il dans ce roman ? Rien, ou pas grand chose. Pour tout dire, il s’agit d’une nouvelle à laquelle on aurait donné des hormones de croissance.

Résultat ? Beaucoup d’ennui et ça et là quelques pages intellectuellement stimulantes sur l’art et l’exercice de la critique. Cela ne fait malheureusement pas un bilan très favorable !

Un crime délicat
Sérgio SANT’ANNA
Traduit du portugais (brésilien) par Izabella Borges-Barrot
Envolume, collection Brésil, 2015

Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène de David Bobée

borgiaQu’est-ce que c’est que ce Gennaro ? Et que diable en veut-elle faire ? Je ne sais pas tous les secrets de la dame, il s’en faut ; mais celui-ci pique ma curiosité. Ma foi, elle n’a pas eu de confiance en moi cette fois, il ne faut pas qu’elle s’imagine que je vais la servir dans cette occasion ; elle se tirera de l’intrigue avec le Gennaro comme elle pourra. Mais quelle étrange manière d’aimer un homme quand on est fille de Roderigo Borgia et de la Vanozza, quand on est une femme qui a dans les veines du sang de courtisane et du sang de pape ! Madame Lucrèce devient platonique. Je ne m’étonnerai plus de rien maintenant, quand même on viendrait me dire que le pape Alexandre Six croit en Dieu !

Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas allée au théâtre. Mais dans le projet de résidence d’artiste sur lequel je travaille cette année (et dont il faudra que je vous reparle plus amplement un jour), il est prévu que nous emmenions les élèves voir trois spectacle, et le premier sur la liste est le très couru Lucrèce Borgia de David Bobée, avec Béatrice Dalle dans le rôle-titre. Très couru, parce que les billets se sont littéralement arrachés, et quand on voit la pièce, on comprend pourquoi.

Gennaro, soldat de fortune, ne sait pas de qui il est né. A Venise, il rencontre une femme qui semble vouloir le séduire, mais ses compagnons la reconnaissent et l’insultent : cette femme, c’est Lucrèce Borgia, sur laquelle courent nombre de rumeurs les plus affreuses, et à laquelle tous les amis de Gennaro ont une mort à reprocher.

Pour Victor Hugo, Lucrèce Borgia, c’est la monstruosité morale illuminée par la maternité : »Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, dans le coeur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de la grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime, et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux. »

Pièce sans doute la plus shakespearienne de Hugo de par sa démesure et sa parfaite maîtrise du mélange des registres, alternant le sublime et le grotesque, insérant le comique au sein même du tragique, Lucrèce Borgia est une immense pièce. Mais dans la mise en scène de David Bobée, elle est tout simplement extraordinaire : c’est long, 2h30, mais je vous assure que l’on ne voit pas le temps passer. La scénographie est particulière : un immense miroir d’eau sur lequel, selon les actes, des pontons sont aménagés différemment ; cette eau, elle symbolise la Venise de l’acte I, mais elle permet surtout des jeux de scène absolument époustouflants et un engagement total des acteurs ; les lumières s’y reflètent, parfois violentes, parfois plus douces, rouges ou blanches selon les ambiances, qui créent quelque chose de presque onirique. Et puis, David Bobée a choisi de faire de la pièce une sorte d’opéra rock, avec des tableaux musicaux absolument magnifiquement chorégraphiés.

Tous les choix du metteur en scène résonnent avec l’oeuvre, qui est parfois un peu changée lorsqu’il ajoute dans la bouche de la Négroni un passage (ô combien symbolique) des Travailleurs de la Mer, mais jamais trahie : au contraire, il se glisse dans les silences, les possibles, les virtualités, les implicites, et les met au jour.

C’est totalement fou, totalement démesuré, c’est un pari, mais réussi : vraiment, si vous en avez la possibilité, ne loupez pas ce spectacle !

Lucèce Borgia
Victor HUGO – Mise en scène de David Bobée
En tournée jusque fin mai