Noces de sable, de Didier van Cauwelaert : l’amour et la littérature

On me l’a assez reproché, de ne parler que d’amour. Connards. Tout ce qu’ils sont capables de dire, à chaque fois, c’est que je me répète. Comme si la vie ne se répétait pas.

Un deuxième Cauwelaert dans le mois ? Oui. Il se trouve que l’autre jour, après avoir refermé son dernier roman, j’ai eu l’impulsion subite de lire un de ses anciens textes, puisqu’il y en a encore (mais très peu) que je n’ai jamais lu. Et mon choix s’est porté sur cette pièce de théâtre, je ne vais pas dire « je ne sais pas pourquoi » : je sais exactement pourquoi. C’est la grande magie, une nouvelle fois !

Sylvie Janin est romancière, et son sujet, c’est l’amour. Mais depuis que l’homme qu’elle aime l’a quittée, elle n’écrit plus et songe même à se suicider. Mais, dans un élan vital, elle essaie une autre solution : retrouver l’impulsion d’écrire en faisant renaître le désir. Elle recrute un jardinier, Bruno, et l’embarque avec elle en Normandie, dans sa maison de famille, afin qu’il crée un jardin dans le sable. Le but de Sylvie et d’en faire son personnage. Mais plutôt ne se laisse pas trop faire. Ou plus exactement, il est tellement emballé par l’idée qu’il se met à vouloir contrôler ce qu’elle écrit…

Comme de bien entendu, j’ai adoré : c’est drôle, spirituel, les échanges sont réglés parfaitement ; en même temps, la pièce aborde profonde des thèmes essentiels : des thèmes humains, la solitude et l’abandon, mais surtout l’écriture : le travail de l’écriture, la manière dont elle est liée au désir et au fait de se sentir vivant, la construction des personnages à partir du réel, et surtout l’accès par l’écriture à des connaissances, à des faits qui sont vrais, mais auxquels on ne devrait pas avoir accès. Bon. C’est là que j’ai failli tomber de ma chaise longue : tout cela, c’est exactement le sujet de mon deuxième roman, sur lequel je suis justement en train de travailler. Et avec des échos assez troublants dans la vie des personnages, certains que je m’explique, d’autres beaucoup moins mais ce n’est pas la première fois que je note ce type de coïncidences.

Alors certains vont me dire : tu l’avais déjà lu, ce sont des réminiscences. Il est certain que non : si je l’avais lu, il serait dans ma bibliothèque, avec les autres livres de l’auteur. Il n’y est pas. Il n’y a pas d’explication rationnelle : c’est de la grande magie, encore une fois !

Noces de sable
Didier van CAUWELAERT
Albin Michel, 1995

Aimer sans masque, de Sarah Serievic : jouer son propre rôle

On parle d’instinct de vie, on pourrait parler d’instinct d’amour. L’amour est l’aventure humaine la plus exaltante. Pourquoi en avons-nous si peur ? Qu’est-ce qui nous empêche d’ouvrir les vannes ? De mon histoire familiale, qui ressemble à tant d’autres dans le fonctionnement émotionnel des protagonistes, vient probablement l’intérêt que je porte au couple et à la guérison des cœurs depuis aussi loin que je me souvienne. Aujourd’hui thérapeute, je sais qu’il est possible de rééduquer les coeurs. Et je porte la conviction profonde que l’amour est le seul rôle de notre vie.

Bien sûr, il n’y a pas de hasard : lorsque l’autre jour j’ai écouté un podcast dont Sarah Serievic était l’invitée, ça a fait tilt par rapport à mon cheminement et mes questionnements au sujet de l’authenticité et de tout ce dont je vous parlais hier, et je me suis dit qu’il me fallait absolument ce livre, dans lequel elle aborde les masques que nous portons, qui ne sont pas les masques qu’on nous impose en ce moment (même si je suis convaincue qu’il y a un lien symbolique parce que l’Univers aime bien ce genre de jeux sur les mots) mais les masques de théâtre : dans la relation amoureuse, chacun joue un rôle, des rôles (comme dans le théâtre antique : un comédien jouait plusieurs rôles) et le but de cet ouvrage est d’apprendre à les reconnaître pour avancer vers l’authenticité : c’est d’ailleurs le nom de l’outil qu’elle a créé, le « théâtre authentique ».

Dans la première partie, « l’amour masqué », Sarah Serievic explique comment les blessures de l’enfance font naître des rôles, qui ont pour fonction de masquer cette blessure et empêcher que quelqu’un appuie dessus : c’est, au premier chef, le fameux triangle de Karpman sauveur/victime/bourreau, dont les rôles tournent et se déclinent, ce qu’on va voir dans la deuxième partie, « l’amour en conscience », où l’auteure analyse les différents masques que nous portons et comment s’en défaire ou en tout cas les jouer en conscience, pour trouver notre être véritable ; ces rôles sont la sauveuse, le romantique, le chevalier servant, la puritaine, le prédateur, l’amazone, chacun se déclinant aussi bien au féminin qu’au masculin. Dans la troisième partie, elle analyse ce qu’elle appelle « la danse des rôles », c’est-à-dire comment dans un couple les rôles changent, chacun réagissant et s’adaptant au rôle du partenaire. Enfin, dans les deux dernières parties, « sortir des rôles pour entrer en amour » et « découvrir le royaume de l’amour », elle explique comment jouer son propre rôle, avec authenticité.

Un essai qui est vraiment venu me chercher là où il le fallait, au moment où il le fallait, pour compléter mes innombrables lectures sur le sujet, avec une approche « théâtrale » qui m’a beaucoup parlé. Le principe de départ, c’est que le couple et l’amour sont un incroyable moteur d’évolution, qui nous aide à guérir, non pas que l’autre soit là pour nous guérir justement mais pour révéler, mettre en lumière nos points sensibles en appuyant là où ça fait mal (sans le faire exprès, le plus souvent). L’ouvrage permet de se poser des questions salutaires : quel est ce rôle que je joue et qui me fait souffrir à mon insu (probablement à mettre au pluriel) ? Qui suis-je authentiquement ?

A l’aide de nombreuses histoires, Sarah Serievic nous montre comment apprendre à aimer de mieux en mieux, en y investissant toutes ses forces. C’est ce à quoi je m’emploie !

Aimer sans masque
Sarah SERIEVIC
Le Seuil, 2020

Shakespeare ou la lumière des ombres, d’Eugène Green : un génie en clair-obscur

Ayant parcouru toute une existence, nous savons simplement, de manière sûre et concrète, qu’un homme né à Stratford-upon-Avon a fait carrière à Londres comme acteur et auteur dramatique, qu’il a écrit aussi de la poésie narrative et lyrique, et qu’il s’est éteint dans sa ville natale. Tout le reste, ce sont des hypothèses, des déductions, et des suppositions faites à partir des ombres qui lui tiennent lieu de biographie. En revanche, son oeuvre est un vaste territoire, où on peut discerner clairement une pensée esthétique, une notion de l’homme, et une vision du monde, faisant partie d’un être particulier et d’une époque, mais ouvrant aussi sur l’universel. Ce trésor éclaire donc quelques éléments du mystère de celui qui l’a créé, en même temps qu’il apporte sa lumière à l’obscurité épaisse qui, au XXIe siècle, nous entoure.

Ce qu’il y a de drôle avec Shakespeare, c’est qu’autant j’ai beaucoup lu son oeuvre, autant je ne m’étais absolument jamais intéressée à l’homme, un peu comme si, à l’image d’Homère, il n’était qu’un nom et une voix. Tout au plus savais-je où il était né, et à quelle époque. Du reste, on en sait de toute façon très peu sur sa vie, longue zone d’ombre ça et là éclairée d’un halo de lumière. A partir de là, écrire une biographie de Shakespeare est un projet voué à l’échec, et ce n’est donc pas ce qu’envisage Eugène Green : ce qu’il veut faire, c’est un portrait, forcément subjectif ; pour ma part, je parlerai d’un voyage dans une des œuvres littéraires les plus fascinantes qui soient, voyage au cours duquel on croise parfois l’homme qui l’a créée.

L’ouvrage se divise en deux parties. Dans la première, Eugène Green s’intéresse, autant que faire se peut, à la vie de Shakespeare : quelques faits incontestables et attestés, reliés par des zones d’ombres, sur lesquelles on ne peut qu’émettre des hypothèses plus ou moins étayées. L’essentiel n’est donc pas là : l’essentiel, c’est l’oeuvre, objet de la seconde partie, oeuvre qui nous permet de mieux cerner la vision du monde shakespearienne (et notamment le problème religieux) et sa vision de la littérature.

C’est peu de dire que ce récit/essai est absolument passionnant, riche et instructif, pas seulement sur Shakespeare, mais aussi sur l’histoire de l’Angleterre, celle du théâtre et celle de la pensée. J’ai voyagé avec bonheur dans ce monde où domine la figure de l’oxymore, comme on le voit dès le titre. S’adonnant à des analyses très précises, Eugène Green nous offre son Shakespeare : en le lisant, j’ai en effet acquis la certitude que nous avons tous le nôtre, construit au fil de nos lectures, et c’est donc aussi une oeuvre très intime qu’il nous livre ici. Son panthéon n’est pas le mien, composé surtout des pièces historiques qui ne sont pas mes favorites, et je l’ai trouvé un peu sévère avec d’autres que j’aime particulièrement, mais peu importe : ce « portrait subjectif » met en évidence l’extraordinaire richesse de l’oeuvre, dramatique mais aussi poétique, et pose des questions que je ne m’étais absolument jamais posées, comme la question religieuse, qui est pourtant essentielle, ou la conception assez complexe de l’amour et des femmes.

Un ouvrage passionnant donc, vivifiant même, que ce conseille à tous les amoureux de Shakespeare, qui y trouveront de quoi nourrir leur attachement !

Shakespeare ou la lumière des ombres
Eugène GREEN
Desclée de Brouwer, 2018

  1% Rentrée littéraire 2018 – 13/6

Les Anges nous jugeront, d’Emmanuel Moses : le songe d’une nuit d’automne

Pendant tout le temps de cet échange, l’homme était demeuré contre le battant de la porte. Il n’en perdait pas un mot. Une impression de se trouver à la lisière d’un rêve s’était emparée de lui. Comme lorsqu’on se tient sur le rivage, au bord de l’eau qui vous lèche les pieds, entouré de coquillages et de galets. Un peu engourdi par le froid que propageait le col de sa chemise trempée, notamment, et malgré l’étrangeté de la situation, il était de nouveau serein et même plutôt bien. Il prenait un certain plaisir à être là, dans cette cahute de jardiniers, avec ces gens, des inconnus, ou presque, à suivre la conversation qui s’était engagée à mi-voix, dans une pénombre que perçait le tremblotement de la bougie. 

J’avoue que c’est son titre qui m’a irrésistiblement attirée vers ce roman, sans connaître du tout l’auteur, ni trop savoir à quoi m’attendre…

Piégés par la pluie et le brouillard, cinq personnes (quatre adultes et une petite fille) se réfugient dans un abri de jardiniers, au milieu d’un immense parc dont ils n’ont pas réussi à trouver la sortie. Ils vont y passer une nuit étrange, entre rêve et réalité…

Dès le départ, on est saisi par cette langue ciselée et poétique, qui nous plonge dans un univers fantastique et onirique — quelque chose de très shakespearien, qui est d’ailleurs un intertexte assumé (surtout La Tempête, même si personnellement j’ai surtout pensé au Songe d’une nuit d’été). Tout fonctionne d’ailleurs comme une pièce de théâtre, et pas seulement parce que deux des personnages sont comédiens et dramaturge pour l’un d’eux : l’intrigue resserrée sur cinq personnages dans une unité de lieu et de temps ne peut que faire penser au théâtre classique (mais aussi au Huis-clos de Sarte), tandis que les thèmes eux-mêmes sont totalement baroques. Tissé de symboles et de métaphores, ce roman est d’une grande profondeur métaphysique : les destins qui se croisent faussement par hasard, les trappes de la mémoire, l’ombre et la lumière, la vie et la mort… Difficile d’en dire plus car ce court texte se laisse difficilement saisir : tout en nuances, il nous conduit sur une lisière, et on s’attend à tout moment à voir surgir Puck (à moins qu’il ne soit déjà là).

Un très beau roman, très doux, comme un rêve qui nous en apprend beaucoup sur nous…

Le hasard a voulu (enfin, le hasard : sans doute pas vraiment) que je place dans ma pile ce roman juste au-dessus d’un ouvrage sur Shakespeare que j’ai donc lu juste après et dont je vous parlerai demain, et j’aime beaucoup cette synchronicité.

Les Anges nous jugeront
Emmanuel MOSES
Editions du Rocher, 2018

1% Rentrée littéraire 2018 – 12/6

Trois versions de la vie, de Yasmina Reza

Trois versions de la vie, de Yasmina RezaC’est justement ça qui est excitant. L’intimité ordinaire. On ne peut pas toujours tenir son esprit dans les régions hautes.

Je cherchais une pièce contemporaine écrite par une femme, et assez logiquement j’ai abouti à Yasmina Reza. Au départ, j’ai jeté mon dévolu sur Le Dieu du Carnageet puis je suis tombée sur celle-ci, qui correspondait totalement à mes manies, puisqu’il y est question de chemins qui bifurquent et d’intellectuels parisiens qui se font une dînette arrosée d’un peu trop de Chablis…

Deux couples : Henri et Sonia, qui reçoivent, Hubert et Ines. Une soirée, trois versions possibles.

La configuration de départ est exactement la même que dans Le Dieu du Carnage  : deux couples (qui ici se connaissent même s’ils ne sont pas à proprement parler amis), un huis-clos, un gamin imbuvable à la différence de certaines choses alcoolisées qui coulent à flots. Et le résultat est le même : le vernis social craque et les conflits montent, au sein de chaque couple et entre les couples. La différence ici est que Yasmina Reza propose 3 versions de cette soirée, en changeant à chaque fois la dynamique des conflits, et le spectateur se retrouve à jouer au jeu des différences entre les scènes de ces différentes réalités alternatives. Et pourtant, même en prenant d’autres chemins, la soirée finit par aboutir au même résultat : le conflit.

C’est assez fascinant, et j’avoue que j’aimerais beaucoup voir cette pièce sur scène (dans l’idéal avec la distribution de départ : Richard Berry/Catherine Frot – Stephane Freiss/Yasmina Reza, mais ne rêvons pas). C’est drôle, mordant, dynamique, moins violent que Le Dieu du Carnage/Carnage, mais tout aussi parlant sur le jeu des apparences !

Trois versions de la vie
Yasmina REZA
Albin Michel, 2000 (Magnard, 2013)

Alceste à bicyclette, de Philippe Le Guay

Alceste à bicycletteTu passais dans le coin ? À l’Île de Ré ?

Je ne sais pas pourquoi je n’avais pas encore pris le temps de voir ce film, moi qui aime tant Le Misanthrope (et Luchini, et Wilson). Mais enfin, comme on dit, mieux vaut tard que jamais…

Cela fait trois ans que Serge Tanner a quitté le monde du spectacle pour s’installer à l’île de Ré. Mais voilà qu’un de ses amis, Gauthier Valence, acteur de télévision a succès, vient lui proposer un projet qui ne se refuse pas : Le Misanthrope de Molière. Serge ne dit ni oui ni non, d’autant que Gauthier lui propose le rôle de Philinte et non celui d’Alceste ; néanmoins ils se mettent à répéter la première scène, alternant les rôles et entrecoupant les répétitions de balades à bicyclette et faisant la connaissance de Francesca, une italienne venue vendre sa maison.

Un très très joli film, à la fois réécriture et interprétation de la pièce de Molière, dont le premier rôle, Alceste, est l’un des plus mythiques du répertoire. L’ensemble est construit autour des répétitions de la fameuse scène d’exposition et de l’idée intéressante que les deux personnages alternent les rôles d’Alceste et de Philinte : c’est très malin, attendu que si à première la distribution est évidente, Serge en Alceste et Gauthier en Philinte, la réalité est peut-être autre. Qui est le plus pessimiste sur la nature humaine ? Alceste ou Philinte ? Serge ou Gauthier ? Au fil des répétitions, des rencontres aussi, et notamment celle avec Francesca (qui leur permet de réinterpréter Jules et Jim ou avec Zoé, une jeune fille qui veut faire une carrière d’actrice porno et sur laquelle plane l’ombre de Célimène, les personnages se creusent, se nuancent, évoluent, les masques se fissurent. Luchini et Wilson sont épatants, tout en nuance, et forment un duo qui fonctionne à merveille.

Un très bel hommage au théâtre et à la pièce de Molière, à voir absolument !

Alceste à bicyclette
Philippe Le GUAY
2013

Manuel de mise en scène pour les passionnés de théâtre débutants ou expérimentés, d’Axel Sénéquier

Manuel de mise en scèneLa mise en scène est l’art de créer une représentation scénique à partir d’une oeuvre écrite. Elle comprend l’orchestration de plusieurs éléments : le lieu, le moment, le jeu des comédiens et la scénographie (décor, costume, lumière, son). L’agencement de ces parties offre au metteur en scène une variété infinie de possibilités pour s’exprimer.

Si, pour des raisons pratiques, je vais moins au théâtre qu’avant, le fait est que c’est un art qui me passionne, et dans une prochaine vie, j’aimerais, pourquoi pas, en faire l’expérience pratique : pas forcément jouer (même si j’ai adoré la scène lorsque j’étais ado et que je participais à un atelier), mais écrire (j’ai un début de pièce…) et pourquoi pas participer à la mise en scène. Voilà donc un manuel qui tombait à pic pour en apprendre plus sur le sujet !

Partant du constat d’un vide concernant les ouvrages sur la mise en scène, pratique qui s’apprend surtout « sur le tas », l’auteur propose donc des clés, concrètes et pratiques, pour débuter : partant des fondamentaux (le metteur en scène lui-même, le texte, les comédiens, le lieu, le moment ainsi que les très peu artistiques mais pourtant indispensables aspects juridiques), il explique toutes les étapes (du travail à la table à la Première) et les composantes (scénographiques) d’une mise en scène, en ce qu’elle constitue une interprétation d’un texte.

Ce manuel est extrêmement pratique et matériel, tout en accordant une large place à la dimension artistique, mettant en évidence la richesse du travail du metteur en scène, avec beaucoup d’exemples de choix précis et originaux sur tous les points abordés. Il propose des clés pour celui qui veut s’essayer à mettre en scène une pièce, mais il sera également lu avec profit par tous les amateurs de théâtre, pour enrichir leurs connaissances et leur appréhension des choix de mise en scène et de cette belle machine cybernétique (comme disait Barthes) qu’est le théâtre.

Un ouvrage qui va intégrer ma bibliothèque de référence sur la question !

Manuel de mise en scène pour les passionnés de théâtre débutants ou expérimentés
Axel SÉNÉQUIER
L’Entretemps, 2016