Ce livre va parler de « synchronicités », de « rétrocausalité », d’ « archétypes », de « conscience », dans différents contextes — chamanique, psychologique, physique, spirituel — et explorer les voies conduisant à la maîtrise de son existence, dont le pouvoir transformateur est colossal, à la fois pour l’individu et pour la société dans laquelle il évolue. Ces notions peuvent sembler complexes, voire ésotériques pour certaines d’entre elles, aussi rien ne vaut l’illustration par l’exemple afin d’y plonger directement, en sachant que si l’eau peut paraître fraîche au début, il se révèle rapidement qu’en réalité « elle est bonne ».
Avec un titre pareil, on pourrait croire que nous sommes ici chez Pierre Bayard ou chez Didier van Cauwelaert : ce n’est pas tout à fait le cas, même si l’on retrouve des choses communes. En réalité, nous avons là un ouvrage tout ce qu’il y a de plus scientifique même s’il s’aventure parfois du côté du chamanisme, et qui s’appuie sur la théorie des multivers quantiques (qui n’est pas exactement la même choses que les réalités alternatives, attention) pour parler des synchronicités (sujet dont vous savez combien elles me fascinent) et de la possibilité de s’en servir pour gouverner sa vie.
L’idée de départ est que le futur existe déjà, à l’état potentiel, et qu’il nous attend gentiment en nous envoyant des messages pour nous guider vers lui sans trop nous perdre : un peu comme quand on fait une randonnée, le chemin ne se crée pas au fur et à mesure où on avance, il est déjà là ; sauf qu’il existe plusieurs chemins, un qui est « balisé » est qui est le plus probablement celui que nous allons suivre, mais après tout nous pouvons aussi en suivre un autre (par inattention ou de manière délibérée) qui nous conduira au même endroit, ou ailleurs. Je simplifie un peu mais ça aide à comprendre. La théorie de certains physiciens est en effet que le temps n’est pas linéaire, que notre futur existe déjà et qu’il influence notre présent, mais qu’il n’est pas figé. C’est ce que les auteurs vont nous expliquer, en faisant un détour par le chamanisme, puis en expliquant la double causalité (dans un chapitre très théorique et technique) pour voir comment l’intention peut maîtriser le hasard, qu’est-ce que la conscience rétrocausale, comment naviguer dans l’espace-temps à l’aide de la conscience, comment créer volontairement des synchronicités et pourquoi le faire, quel est le sens de l’évolution des espèces, et quelle utilisation thérapeutique on peut faire de tout ça.
Inutile de vous dire que tout cela m’a totalement passionnée, même si l’ouvrage se révèle parfois assez ardu (pour le dire autrement : il y a certains passages qui m’ont laissée sur le bord du chemin, mais j’ai réussi à me retrouver). Cela oblige bien évidemment à un pas de côté et l’on retrouve beaucoup de « trucs » cauwelaertiens au passage : le chamanisme, la science des rêves, la physique quantique, les plantes, l’épigénétique, et tout ce qui tourne autour de Jung, les archétypes, l’Unus Mundus… et bien sûr, puisque c’est le sujet de l’ouvrage, les synchronicités, avec un très beau double exemple au début où les auteurs, en train de travailler sur le concept et notamment sur l’exemple-type, celui du scarabée, sont tous les deux, au même moment mais à des centaines de kilomètres de distance, visités par un scarabée doré. Ce qui est encore plus rigolo, c’est que moi-même, au moment où je lisais ce livre, alors que je n’en avais jamais vu, j’ai trouvé un scarabée sur mon balcon. Fascinant non ?
Bref, un essai qui m’a passionnée (même si, niveau application pratique, toutes mes tentatives ne sont guère concluantes) et m’a donné plein d’idées sur le plan littéraires. D’ailleurs, j’ai beaucoup pensé à Paul Auster, lui-même fasciné par les synchronicités et les chemins qui bifurquent…
Se souvenir du futur
Romuald LETERRIER et Jocelin MORISSON
Guy Trénadiel, 2019
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