J’en ai marre que l’on me prenne pour ce que je ne suis pas. Vous allez me dire que c’est de ma faute à être constamment joyeuse même si je suis au fond du trou. Du coup, c’est sûr, ça provoque des malentendus. En même temps, je n’ai pas envie de changer ma personnalité uniquement parce que la plupart des mecs confondent sourires et avances. Surtout que je suis tout sauf une allumeuse. Vous me croyez au moins quand je dis ça ? Même si je sais qu’en tant que freudien, vous remettez forcément en cause ce que vous dit un client, enfin je veux dire un patient.
Ayant beaucoup aimé Sophie au Flore, lecture que j’avais trouvée drôle et divertissante, j’ai tout de suite signé pour ce nouveau volume, tout à fait de saison puisqu’il se passe à Noël.
De fait, Sophie est ici dans une mauvaise passe. Elle a déménagé une partie de ses affaires de chez Benjamin et s’éloigne de lui car il veut un enfant et elle n’en veut pas, elle s’est à moitié installée chez Alix mais ça ne se passe pas très bien, son travail dans l’événementiel la gonfle et un de ses clients vient de la planter, et son psy est fou. Du coup, elle accepte d’aller passer les fêtes de fin d’année à Megève avec Camille.
Dire que je n’ai pas beaucoup ri à la lecture de ce roman serait faux : il m’a globalement plutôt amusée, surtout au début. C’est totalement déjanté, Sophie est toujours aussi folle et dotée d’un sens des réalités très personnel, certains quiproquos sont vraiment bien trouvés, et cette immersion chez les riches complètement zinzins est de fait assez divertissante. Mais, cela ne m’a pas suffi sur la durée, et j’ai trouvé que le soufflé retombait assez rapidement. Le roman sombre vite dans l’incohérence, et la fin est totalement… incompréhensible, j’ai même cru à un moment qu’il s’agissait d’un rêve. Et puis, j’avoue, un truc m’a agacée : la question du refus de la maternité par Sophie. J’ai eu l’impression que l’auteure tendait à justifier ce choix par l’immaturité émotionnelle de Sophie, et la menait plus ou moins (enfin c’est compliqué dans l’histoire) à changer d’avis. Et je trouve cela regrettable…
Sophie a les boules
Sylvie BOURGEOIS
Agora, 2014