Quelques podcasts pour se sentir bien et apprendre des choses (et passer le temps)

Puisque nous sommes enfermés chez nous, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles choses, d’apprendre, de réfléchir. Je vous propose donc aujourd’hui une petite sélection des podcasts que j’aime particulièrement en ce moment. Il y a de tout, mais surtout du développement personnel et de la spiritualité, mais chacun devrait néanmoins pouvoir y découvrir son bonheur. J’ai mis les liens Apple Podcast car c’est ce que j’utilise, mais en cherchant vous pouvez les trouver ailleurs !

Philosophy is sexy

Vous suivez peut-être déjà le compte Instagram de Marie Robert, une mine de poésie et d’inspiration. Ses livres également ont l’air formidable, mais je ne me suis pas encore penchée sur la question. Depuis janvier, elle propose un podcast qui vise à sortir la philosophie des bibliothèques, l’ancrer dans le quotidien et la rendre légère et pétillante : une « bulle de respiration » pour penser le monde : l’audace, l’amour, tels sont les sujets qu’elle propose dans ce pas de côté. Chaque épisode dure environ un quart d’heure, c’est vivant, vibrant, une vraie bouffée d’oxygène. Comme le dit Matie, « il n’y a rien de plus sexy que la pensée ».

Change ma vie

Un podcast que j’écoute fidèlement depuis un an maintenant, qui n’a pas complètement changé ma vie mais qui m’a beaucoup aidée sur certains points : tous les jeudi, Clotilde Dusoulier nous propose, dans des petits épisodes d’environ un quart d’heure organisés parfois en série, des « outils pour l’esprit ». Si vous ne connaissez pas, il est temps de vous lancer : 140 épisodes vous attendent pour vous aider à apprivoiser votre vie intérieure ! Très utile en ce moment pour affronter les événements !

Invente ton ciel

Je suis fan de Marie-Sélène, qui, avec son podcast, nous invite à découvrir une astrologie poétique : plein de belles histoires de planètes qui dansent, son travail nous permet de mieux comprendre ce qui se joue dans le ciel et dans notre ciel, mais sans fatalité !

Les Déviations

Les déviations est un podcast qui nous raconte des histoires de gens qui ont changé de vie, qui ont quitté la voie qui semblait toute tracée pour eux afin de prendre un autre chemin. Je n’ai pas tout écouté, mais dans ma situation actuelle, ce podcast m’inspire énormément !

Grand bien vous fasse

Un peu différent des autres puisqu’il ne s’agit pas d’un podcast indépendant mais d’une émission de radio, mais je le mets quand même parce que c’est ma dernière découverte : je suis tombée sur l’émission tout à fait par hasard, et il se trouve que c’était un épisode sur l’amour donc évidemment, j’ai accroché ! De manière générale, l’émission aborde des sujets de société très divers, c’est une véritable mine d’or !

metamorphose

J’ai découvert Métamorphose, le podcast qui éveille ta conscience à l’occasion de l’épisode sur Camille Sfez, une femme que je prends toujours tellement de plaisir à écouter que je me précipite sur tous ses entretiens, et j’ai découvert un podcast très intéressant, axé sur le développement personnel, la quête de soi, le féminin, bref tous les sujets qui m’intéressent en ce moment. Alors tous les épisodes ne me passionnent pas, mais il y en a de vraiment très intéressants !

Etat de flow

L’état de flow, c’est l’état optimal, ces moments où l’on est complètement absorbé par une activité et où tout se déroule parfaitement, sans accroc. L’état où l’on est lorsqu’on fait ce qu’on doit faire, qu’on est à sa place. Dans son podcast, Elisabeth Smeysters propose à des personnes inspirantes de nous parler de ce que ça représente pour elles. Un podcast plein de joie, qui fait un bien fou.

Le Phare

Josée-Anne a décidé avec Le Phare de repartir de zéro et de nous proposer un podcast totalement nouveau (mais tout aussi spontané et authentique que l’ancien) : un podcast pour nous guider vers la lumière, notre lumière. Moi ça me fait un bien fou de l’écouter !

Les Créatifs Culturels, d’Ariane Vitalis : réenchanter le monde

Ce réenchantement du monde s’exprime par le regard neuf, complexe et enrichi que nous pouvons poser sur l’Homme et le cosmos, par la pensée transdisciplinaire. Mais cette vision « réenchantée » de l’Univers et des connaissances s’ancre dans une vision plus large des choses : réenchantement des relations humaines par de « nouvelles » valeurs solidaires et éthiques, vision poétique et esthétique de l’existence telle que l’évoque Edgar Morin : « Pour moi, la vraie vie poétique est l’exaltation du « je » dans le « nous ». La qualité poétique de la vie, nous la trouvons dans l’amour, dans la fête, dans le jeu. La tragédie humaine d’aujourd’hui, c’est que tant de nos contemporains n’ont que de fugaces moments de poésie dans leur vie. », quête de sens et quête de la Beauté. La transformation sociétale et culturelle est directement liée à la transformation de l’épistémologie et de la conscience humaine. 

L’autre jour (mais impossible de me souvenir où) je suis tombée sur une référence à cette catégorie sociologique des « créatifs culturels » dont je n’avais jamais entendu parler, et c’est dommage parce que, vous allez voir, c’est très intéressant : en tout cas, le sujet a éveillé mon attention, et j’ai cherché un essai pour en apprendre plus sur le sujet.

L’idée de départ, c’est que peut-être nous vivons une nouvelle Renaissance, marquée par des changements profonds sur tous les plans, et l’émergence d’une nouvelle société non par la révolte violente, mais par transformation progressive, quelques individus incarnant ce changement inspirant les autres : ce sont les Créatifs Culturels. Après s’être penchée sur la longue histoire de ce qui est plus une philosophie de vie qu’une véritable catégorie sociologique, du romantisme européen et du transcendantalisme américain au mouvement hippie, Ariane Vitalis montre comment les Créatifs Culturels pensent le monde de manière nouvelle et agissent en conscience, afin de donner le jour à une dynamique collective et une culture plurielle.

C’est absolument passionnant, car cela permet de mettre des mots et des concepts sur quelque chose que nous « sentons » : un changement de paradigme de pensée, à travers un mouvement souterrain mais de plus en plus puissant à des niveaux divers, qui invente le monde de demain et crée une nouvelle culture au sens qu’en donne l’Unesco, l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels ou affectifs, qui caractérisent une société, ou un groupe social. Une culture avant tout alternative, car elle propose de « faire autrement » et même si le « groupe » est hétérogène, certaines valeurs apparaissent comme essentielles : l’écologie, l’ouverture aux valeurs féminines, la spiritualité, l’implication sociale et la solidarité, l’importance de l’être et l’ouverture au monde.

Bien sûr, il y a différents degrés de Créatifs Culturels, différentes façon d’être : pour ma part les radicaux auraient plus tendance à me désespérer qu’à m’inspirer. Mais je crois fermement que le monde a besoin de plus de gens comme ça, qui agissent et inspirent les autres sans les contraindre ni les juger ! Des gens comme on en trouve beaucoup dans Zadig ! En tout cas je trouve ça beau, comme mission, de réenchanter le monde !

Les Créatifs Culturels : l’émergence d’une nouvelle conscience
Ariane VITALIS
Yves Michel, 2016

Tout ce dont on rêvait, de François Roux

Tout ce dont on rêvait— Je ne lis jamais de romans. Je préfère les enquêtes et les témoignages, dit-elle sur un ton sec.
— Tu as tort, tu sais. Les écrivains ont souvent une grille de lecture du monde beaucoup plus intelligente et beaucoup plus distanciée que les essayistes par exemple. Je ne dis pas ça pour moi, ajouta-t-il avec une mimique qui souhaitait attester son humilité.

Un titre mélancolique, une photographie à première vue pleine de tendresse mais qui, lorsqu’on la regarde de plus près, donne le ton puisqu’elle représente deux personnes qui s’enlacent après les attentats du 13 novembre : on sait d’emblée que ce troisième roman de François Roux ne fera pas dans la dentelle et les bons sentiments.

Dans les années 90, Justine tombe follement amoureuse d’Alex, un dilettante qui n’a aucune intention de s’engager, ni avec elle ni avec une autre. Et c’est finalement Nicolas, le frère d’Alex, qu’elle épouse et avec qui elle a deux enfants. Tout va bien, pendant vingt ans, jusqu’à ce que Nicolas perde son emploi, ce qui entraîne le couple dans une spirale infernale.

Il y a beaucoup de choses dans ce roman où l’auteur mêle les convulsions de l’histoire et de la société à celles du couple et de l’individu. Un état des lieux du monde tel qu’il ne va pas, et dans lequel les gens perdent leurs idéaux, renoncent, ne savent plus qui ils sont. Justine, qui a beaucoup de choses à régler avec les hommes et s’est construite dans la haine de soi. Nicolas, miné par la culpabilité, et dont le personnage permet d’analyser avec lucidité ce que le chômage fait aux gens, non pas seulement économiquement parlant, mais psychologiquement : la dépossession de soi, le sentiment d’inutilité et d’exclusion de la société, la culpabilité de ne pas s’en sortir — et c’est intelligent parce que, de ça, on n’en parle pas assez. Alex, que l’on voit peu mais qui est pourtant essentiel. Et puis Adèle, la fille aînée du couple, qui incarne la jeunesse révoltée et idéaliste, qui essaie de lutter sans compromis pour un monde meilleur. D’autres personnages qui passent, au service du dialogisme du roman, et qui représentent la mosaïque des idéologies.

Dit comme cela, cela pourrait sembler un roman à thèse, plein de bons sentiments voire un peu moralisateur mais ça ne l’est pas : c’est une histoire pleinement ancrée dans notre temps, dans le réel, celui qui broie les individus et les idéaux, celui des attentats aussi, mais c’est aussi, et surtout, une histoire d’amour, celle d’un couple qui doit lutter pour ne pas sombrer, mais aussi l’histoire de deux êtres qui doivent solder leurs comptes avec le passé pour espérer aller de l’avant.

Un roman fort, sans concessions, parfaitement maîtrisé, qui sait rester optimiste sans sombrer dans la naïveté : à découvrir !

Tout ce dont on rêvait
François ROUX
Albin Michel, 2017