Dynasty (le reboot) de Josh Schwartz, Stephanie Savage et Sallie Patrick

Dynasty (le reboot) de Josh Schwartz, Stephanie Savage et Sallie PatrickVous savez ce qu’on dit : le futur sera féminin. Papa prétend que le futur n’est pas encore arrivé. C’est là qu’il se trompe. 

Je crois que je n’ai jamais vu aucun épisode de Dynasty, en fait. Dallas, Côte Ouest, Les Feux de l’amour, oui, mais pas ce soap pourtant emblématique des années 80. Du coup, c’est avec une totale innocence qu’un soir de désœuvrement je me suis calée devant ce reboot (et que je me suis très vite prise au jeu).

Fallon Carrington est déçue : au lieu de la nommer à la tête de Carrington Atlantic comme elle s’y attendait, son père Blake lui annonce non seulement qu’il va se marier, mais encore que c’est sa jeune fiancée, Cristal Flores, qu’il promeut au poste convoité de directrice des opérations. Mais Fallon n’a pas dit son dernier mot, d’autant que sa belle-mère a un passé très trouble…

Très certainement pas la série du siècle, mais je dois bien avouer que j’ai pris un vif plaisir (mâtiné d’un délicieux sentiment de culpabilité) à regarder les crêpages de chignon de ces gens qui, imaginez ça, ont un frigo exprès pour les bouteilles de Champagne. Du fric, du sexe, du glamour : si tout se passe de nos jours, on a quand même bien l’impression parfois de faire un voyage dans le temps des années 80. Et j’avoue un intérêt particulier pour Fallon, que je trouve extrêmement intéressante, insupportable et touchante en même temps. Bref : une série que je continuerai à suivre, car elle fait bien son job de distraction des neurones !

Dynasty
Josh Schwartz, Stephanie Savage et Sallie Patrick
2017

L’expérience Doctor Who

doctor-whoCe que je raconte n’est pas du pur délire. C’est vous qui ne comprenez pas.

Forcément, mes investigations concernant les voyages temporels devaient bien, à un moment où un autre, me conduire à me pencher sérieusement sur cette série mythique de la BBC. A vrai dire, j’avais déjà vu quelques épisodes (avec Tennant), mais je n’avais pas poussé plus loin. Et puis je suis tombée dessus sur Netflix, plus exactement sur les saisons 5 à 9 de la dernière série (avec les Docteurs n°11 et 12, donc). Que j’ai binge watché parce que mine de rien, c’est vachement addictif, ce truc.

Commençons par le commencement : la série existe depuis 1963, avec deux parties, la première allant de 1963 à 1989, puis de 2005 à aujourd’hui. Elle raconte les aventures d’un Seigneur du Temps de la planète Gallifrey, qui voyage à travers le temps et l’espace dans un TARDIS (Time And Relative Dimension In Space) déguisé en cabine de police mais qui est plus grand à l’intérieur. Ce Seigneur du Temps se fait appeler Le Docteur, mais son vrai nom est le secret le plus soigneusement gardé de l’Univers. Comme tous ceux de son espèce, le Docteur a le pouvoir de se régénérer lorsqu’il est blessé à mort, et c’est pour cela qu’il change de visage ; enfin normalement il aurait dû s’arrêter à 11 mais il a réussi à avoir du rab. Il passe donc son temps à voyager, tantôt dans le temps, tantôt dans l’espace quand ce n’est pas les deux en même temps, et à sauver l’humanité parce qu’il aime bien les humains, et d’ailleurs ses compagnons d’aventures sont des humaines.

Véritable institution chez nos amis anglais, cette série est, comme je le disais plus haut, addictive : une fois qu’on est tombé dedans, on est foutu. Je n’exagère pas. Pourtant, j’avoue, je ne comprends pas tout (alors il doit me manquer des éléments, c’est sûr, mais j’ai aussi quelques problèmes autres), et questions paradoxes temporels, on fait un peu ce qu’on veut (il passe son temps à dire que surtout il ne faut pas créer de paradoxes car l’univers s’écroulerait, mais il ne se prive pas de le faire quand même quand ça l’arrange). Mais c’est drôle (très très drôle), déjanté et en même temps très profond car cela pose de vraies questions métaphysiques (bon, mon interprétation c’est que le Docteur est Dieu) et éthiques. J’aime particulièrement les épisodes historiques (Churchill, Elisabeth I…) et mon personnage préféré, c’est River Song. Et je confesse un crush coupable pour Matt Smith (par contre je n’aime guère le Docteur joué par Capaldi…). Le prochain Docteur sera une femme, et je trouve l’idée particulièrement intéressante…

Voilà voilà, et vous, vous êtes tombés dans la marmite ou pas ?

Twin Peaks (la série), de Mark Frost et David Lynch

twin_peaksThrough the darkness of future past
The magician longs to see
One chants out between two worlds
Fire walk with me.
I’ll catch you with my death bag.
You may think I’ve gone insane, but
I promise I will kill again!

C’est 25 après tout le monde (et pour une fois il ne s’agit pas d’une hyperbole) que j’ai enfin vu cette série mythique. Il faut dire qu’à l’époque, j’étais un peu trop jeune pour la voir, et qu’ensuite je n’en avais guère eu l’occasion. Alors même que j’ai, et de manière fort illogique (mais ce n’est guère étonnant de ma part) vu le film il y a deux ans. Mais là ça devenait urgent, puisque la saison 3 est annoncée incessamment sous peu. Saison donc que les fans attendent depuis 25 ans, comme cela était annoncé dans le dernier épisode de la saison 2.

Bref.

A Twin Peaks, petite ville de 51201 habitants près de la frontière canadienne, le corps de la jeune Laura Palmer est retrouvé au bord d’un lac, enveloppé dans du plastique. L’agent Dale Cooper, du FBI, est chargé de l’enquête, et ses méthodes peuvent sembler quelque peu étranges, mais pas plus qu’un bon nombre des habitants d’une ville où tout le monde semble avoir quelque chose à se reprocher…

Une série très déstabilisante, qui à la fois a révolutionné les séries télévisées et reste assez unique en son genre (même si on peut y retrouver certains aspects dans quelque chose comme Les Revenants). En fait, on se rend assez vite compte que la quête du meurtrier n’est pas l’essentiel (surtout quand comme moi on a vu le film et qu’on le connaît déjà) et d’ailleurs, la question est réglée au milieu de la saison 2. Non, ce qui importe, c’est l’ambiance, la manière dont les personnages sont construits et notamment leurs zones d’ombres, les relations qui se tissent entre eux : ça serait presque de l’anthropologie, n’était le côté lynchien de l’affaire, à savoir quelque chose d’à la fois envoûtant, hypnotique, onirique voire hallucinatoire — hermétique et incompréhensible diront les mauvaises langues, mais c’est ce qui fait la magie de Lynch : l’ensemble est excellemment filmé, chaque plan fait sens, et l’ensemble est une forêt de symbole à déchiffrer. Comme un rêve, en somme.

Peuplée de personnages mythiques — la femme à la bûche, le Nain, le Géant, Bob, et j’en passe — la série nous mène aux confins de l’inconscient, servie par la musique extraordinaire d’Angelo Badalamenti. Finalement, c’est une bonne chose de ne pas l’avoir vue trop jeune : avec mon imagination fertile, je ne sais pas trop ce qui se serait tricoté dans mon esprit.

En tout cas, cette série proprement fascinante est à voir absolument pour ceux qui comme moi seraient passé à côté — et à revoir pour les autres, histoire de se mettre à jour.

Twin Peaks
Mark FROST et David LYNCH
1990-1991

Happy B, Carrie !

Sex and the cityCette semaine, cela a fait 18 ans que la première de Sex and the City a eu lieu sur HBO. Une série qui, en fait, m’a accompagnée toute ma vie, la seule dont je possède l’intégrale en DVD et que je regarde encore à l’occasion, et que je connais pas coeur. J’ai aussi lu tous les romans de Candace Bushnell (nous parlerons d’ailleurs du petit dernier mardi) et vu les deux films.

Comme beaucoup, j’ai découvert la série lorsqu’elle est arrivée en France (le streaming n’existait pas, à l’époque) ; j’avais quelque chose comme à peine plus de 20 ans, les filles en avaient largement dix de plus, et pourtant malgré les différences je me suis totalement reconnue en elles, New-York à part.

Comme Carrie, je commande des cosmopolitans lorsque je vais dans un bar (certains peuvent en témoigner).

Comme Carrie, j’ai un nombre invraisemblable de vêtements (même si je me suis un peu calmée par rapport à une époque) et de chaussures. D’ailleurs, mon board pinterest sur les chaussures s’intitule « Hi, it’s Carrie, I’m shoes shopping » (c’était son message de répondeur). Et nombre de vêtements que j’ai achetés étaient inspirés par ses looks. Une robe à pois, un t.shirt « I have nothing to wear », une robe de soirée en voile, des grosses fleurs pour mettre dans mes cheveux ou sur mes vêtements, un collier avec mon prénom. La paire de Jimmy Choo de ma photo de profil.

Lorsque j’ai ouvert mon premier blog, en 2006, mon pseudo était Carrie-Ann et mes articles étaient largement inspirés de ses chroniques dans l’esprit (et de mes multiples histoires désastreuses avec les hommes) : de l’amour, du sexe, de la mode. J’y surnommais mes deux grands amours Big et Aidan.

D’ailleurs, je suis intimement persuadée que si Carrie avait vu le jour plus tard, elle aurait été blogueuse et aurait adoré Instagram. Elle est la blogueuse ultime.

Avec le recul, je me rends compte que mon premier roman est lui-même très « Carrie » dans certains aspects.

Comme Carrie, j’aimerais avoir une chronique dans Vogue.

A une époque, lorsque j’ai relu le roman de Bushnell, il m’avait semblé avoir changé, et que c’était peut-être un peu trop cynique pour moi. En fait, non.

Alors voilà, Happy Birthday à cette série qui m’a quand même pas mal façonnée, et qui restera, je pense, la série de ma vie, malgré ses défauts, sa mauvaise foi et son cliquant… call me Carrie Bradshaw !

Californication, de Tom Kapinos

californicationOn n’est pas obligé d’être réaliste. Pas en ce qui concerne l’amour.

Californication est résolument une de mes séries favorites de tous les temps, et je me suis récemment refait l’intégrale (sauf la saison 7 qui n’est pas disponible sur Canalplay, ce qui n’est pas très gênant vu que c’est celle que j’aime le moins.

Hank Moody est un écrivain qui a quitté New-York avec femme et enfant pour s’installer à Venice, Californie. Làs, sa femme la quitté, et depuis il boit trop, écrit trop sinon sur le blog que lui a confié Bill, le nouveau petit-ami de son ex, et le seul sport qu’il pratique, c’est en chambre (c’est lui qui le dit, et je fais moi-même très souvent cette plaisanterie, au grand dam d’ailleurs de mon entourage qui néanmoins continue de sourire poliment), mais pour le coup, il est très assidu. Pourtant, son grand rêve, c’est de reconquérir Karen, mais il ne s’y prend pas forcément de la bonne façon, surtout lorsqu’il couche avec Mia, la fille de Bill âgée de 16 ans (même s’il ne sait pas qu’elle est la fille de Bill et qu’elle a 16 ans), et en tire un manuscrit qu’elle lui vole.

Au moins, ça secoue le cocotier, et d’ailleurs la série est interdite aux moins de 16 ans, vu que la plupart des personnages passent l’essentiel de leur temps à essayer toutes les positions du kama-sutra et toutes les configurations possibles de l’amour à plusieurs. Ils sont complètement dingues, mènent une vie absolument dissolue, mais au moins riche, et pleine. Vivre vite, mourir jeune, et faire un beau cadavre.

Mais au-delà de ce côté décadent et sulfureux qui attire les curieux, ce qui est intéressant dans ce programme, c’est le personnage de Hank, d’une complexité assez rare ailleurs que dans les romans : à première vue, c’est un sale connard alcoolique sur lequel on ne peut absolument pas compter, et même s’il est sexy comme l’enfer, on a envie de lui coller des baignes. Et pourtant, rapidement, pour peu qu’on n’ait pas un coeur de pierre, on ne peut que fondre devant sa fragilité : très inspiré de Charles Bukowski (en plus beau, quand même) à qui il est souvent fait référence, il est l’archétype de l’écrivain autodestructeur aux comportements addictifs (l’alcool, la drogue, le sexe), qui cherche constamment à se rassurer par la séduction, et de fait absolument aucune femme ne lui résiste ; il faut dire que sous le Don Juan se cache un chevalier, et il les respecte beaucoup plus que ne le laissent croire les apparences. Karen ne lui résiste pas plus que les autres puisqu’elle finit toujours par revenir vers lui, malgré ses défauts, et leur relation est totalement fascinante : elle est sa muse, il est accro à elle comme il est accro aux clopes, à l’alcool et à la drogue, mais elle est son ancrage au monde, celui dont a besoin tout écrivain pour ne pas sombrer. Finalement, c’est un petit garçon, tellement attachant et sincère qu’on lui pardonne tout, et il n’est jamais aussi touchant que lorsqu’il essaie de jouer les papa-poule, quitte à être totalement incohérent, comme lorsqu’il reproche au petit-ami de sa fille d’avoir écrit un scénario « obscène », alors que tout ce qu’il écrit lui-même parle essentiellement de sexe.

L’autre intérêt de la série selon moi, c’est toute la dimension presque documentaire j’ai envie de dire sur le fonctionnement du monde éditorial et cinématographique, avec la relation très complexe et presque fusionnelle qu’Hank entretient avec son agent. C’est une profession qui n’existe pas (très peu) en France, et du coup c’est assez curieux de voir comment cela fonctionne. Cet aspect se double d’un très fort ancrage musical, non seulement par une bande son exceptionnelle, mais aussi de nombreuses références et plusieurs personnages de rock stars, toutes victimes d’ailleurs de leurs abus ! De manière générale, la série est bourrée de références à la littérature et à la musique, et ça fait tout de même un bien fou !

Bref, une série passionnante, qui nous apprend que c’est à travers les fêlures que l’on laisse passer la lumière, et que c’est ça, aussi, être écrivain, même si on n’est pas obligé de sombrer dans tous les excès. Et, petit truc rigolo, le livre le plus célèbre de Hank, God Hates us all, est disponible en librairie (mais malheureusement pas traduit). Je suis assez curieuse, j’avoue, il faudra que je me lance !

Californication
Tom KAPINOS
Showtime, 2007-2014

The A-Team, de Joe Carnahan

LAgence-tous-risquesI love it when a plan comes together !

A quelques exceptions près, je ne suis pas une grande adepte des films d’action. Mais, l’Agence tous risques, c’est toute mon enfance, et rien que le générique suffit à me replonger près de trente ans en arrière. A 8 ans, je mancrushais sur Futé*, et ça ne s’est pas arrangé depuis. L’autre soir, je suis tombée sur une soirée A-Team sur Paris Première, et je peux dire que je n’ai pas boudé mon plaisir, me disant au passage qu’il faudrait que je consacre un moment à cette adaptation filmique. Et ce même si j’ai parfois été déçue par les adaptations de mes séries cultes.

Le choix qui a été fait est celui de la préquelle, et l’histoire se consacre à la formation de l’équipe puis à la manière dont ils sont devenus les hors-la-loi recherchés par l’armée dont on suit les aventures dans la série. En gros, il développe ce qui est expliqué au début du générique de certaines saisons, en déplaçant le contexte géographiquement (le Viet-Nam devient l’Irak) et chronologiquement (cela se passe de nos jours).

Commando d’élite de l’armée des Etats-Unis, The A-Team est chargée par le général Morrisson d’une mission non officielle classée top secret : voler des planches de billets de dollars américains et des faux billets appartenant à l’ennemi. Mission réussie haut la main, mais Morrison meurt dans l’explosion de son véhicule, et comme plus personne ne peut témoigner qu’ils étaient en mission, nos quatre amis se retrouvent accusés d’avoir volé les planches à billets pour leur compte personnel. Ils perdent leurs grades militaires lors d’un procès où ils sont condamnés à dix ans de prison ferme dans des pénitenciers séparés. Mais ils réussissent à s’évader, notamment avec l’aide de l’agent Lynch de la CIA, et ils décident de prouver leur innocence en recherchant les planches à billets ainsi que les vrais voleurs…

Très fidèle à la série et aux personnages, The A-Team est un vrai film d’action rythmé et dynamique, au scénario d’une efficacité redoutable, sans temps morts, où s’enchaînent les plans plus rocambolesques les uns que les autres (et peu crédibles il est vrai, mais tant pis), les courses poursuites, les explosions et les tirs à la mitraillette. Ça transpire la testostérone par tous les pores malgré la charmante présence féminine de Jessica Biel (c’était aussi le cas aux début de la série avec Amy (j’avais une figurine Amy) puis très brièvement Tania mais ensuite c’était 100% mâle) et, il faut bien l’avouer, moi, tous ces muscles saillants humides de sueur, ça me donne des vapeurs : si petite je fantasmais sur Face-Futé (sexyssime Bradley Cooper), j’avoue que là je ne dirais pas non également à Hannibal (extraordinaire Liam Neeson qui parvient presque à faire oublier le mythique George Peppard).

Et puis notons, tout de même, que l’ensemble ne manque pas d’humour, et que humour + action, c’est tout de même la recette idéale pour une bonne soirée. Bref, j’ai pris mon pied avec cette grosse machine bien américaine, qui m’a rappelé de bons souvenirs, qui n’est sans doute pas le film du siècle mais qui remplit parfaitement son rôle : divertir.

The A-Team
Joe CARNAHAN
2010

Et je ne résiste pas au générique mythique :

* Oui, j’étais très précoce question mancrushing et comme on peut le voir, j’ai toujours eu un faible pour les playboys bonimenteurs…