Décidément, nous sommes convaincus du pouvoir irrécusable du savoir, de la création et des idées. Ils nous donnent à entendre et à comprendre notre monde.
L’autre jour, en farfouillant au rayon presse culturelle de mon marchand de journaux, je suis tombée sur ce magazine. Je me suis dit « tiens, c’est nouveau ? » avant de me rendre compte avec stupeur que c’était déjà le numéro 19. Pas du tout nouveau donc, d’autant qu’il s’agit d’un trimestriel, ce qui fait qu’il existe donc depuis… un certain nombre d’années. Du coup, je m’en suis emparée pour le découvrir…
Le principe : une sélection de versions papiers de quelques unes des émissions de la radio, autour d’un dossier thématique, « la création des idées » pour ce numéro d’automne. Plusieurs axes : après un recueil des paroles à retenir de quelques uns des invités, on trouve tout d’abord une section « L’Expérience du monde » (avec notamment une chronologie du conflit Syrien par Jean-Christophe Rufin qui éclaire bien les choses), puis le dossier « la création des idées », « l’Atelier du savoir », une zone « archives » avec la retranscription d’émissions anciennes, « les chemins de la création » et enfin « à voix nu ».
Très clair et pédagogique, ce magazine donne un bon aperçu de la richesse de France Culture, et permet à ceux qui, comme moi, écoutent très peu la radio (et encore uniquement en podcast) de découvrir une multitude d’émissions qu’ils n’auraient pas forcément eu l’idée ou le temps ou l’occasion d’écouter. Les sujets sont extrêmement variés et de manière générale passionnants, de multiples illustrations rendent les choses plus vivantes, est l’ensemble est stimulant et vivifiant. En le refermant, on se sent plus intelligent !
Une très belle découverte, donc. Après, si le savoir n’a pas de prix, le magazine lui en a un : 14,90€, ce qui est beaucoup a priori, mais il n’y a pas de publicité et il y a vraiment beaucoup à lire. On peut du coup regretter qu’il n’en soit jamais (ou alors ça m’a échappé) dans les émissions de la station !
France Culture papiers – La première radio à lire France Culture/Edition Place des Victoires
L’émission n’est pas très vieille. Elle est née en janvier. Jusqu’alors, je n’avais pas eu le temps de lui prêter mon oreille, mais à l’occasion de mes pérégrinations estivales, aussi bien ferroviaires qu’automobiles, à la recherche de podcasts pour m’occuper, j’ai téléchargé la première saison.
Le principe : chaque semaine, du lundi au jeudi, faire le tour de l’oeuvre d’un auteur dont l’oeuvre est a priori achevée, un peu comme on le ferait dans un colloque, autour d’intervenants différents, universitaire, philosophe, écrivain, traducteur… Virginia Woolf, Karen Blixen, Balzac, Marguerite Yourcenar, George Sand, Georges Perec, Stevenson, Kerouac… Les approches sont variées, tout comme les auteurs choisis, aussi bien français qu’étrangers et au nombre desquels on compte beaucoup de femmes.
Au milieu de chaque émission, une petite pastille, « en compagnie des revues », qui donne la parole à des journalistes littéraires pour un focus sur le dernier numéro de la revue à laquelle ils collaborent. Là encore, c’est très éclectique, allant de Sud Ouest à la NRF…
Cette émission est un régal, riche, érudite, et en même temps assez pimpante, ce qui n’est pas toujours le cas sur France Culture. Si vous ne connaissez pas : à vos podcasts !
Je venais de comprendre ce qu’était Le Masque : une réunion publique de beaux parleurs, un concours d’éloquence, le mariage de l’Actors Studio et du grand oral de l’ENA, une pièce de théâtre où les qualités que l’on pouvait développer dans la presse écrite n’étaient jamais requises et où il fallait inventer son texte, son rôle, et surtout les tenir. Somme toute, une version moderne de la commedia dell’arte, dont l’essence est d’être improvisée sur une scène, face à un public, par des personnages masqués qui jouent la naïveté, l’ingéniosité, le dépit, la ruse, la colère ou l’émotion.
Le Masque et la Plumevient de fêter ses 60 ans. A cette occasion, une émission spéciale que je vous conseille vivement d’écouter si ce n’est déjà fait (elle donne la parole aux critiques mais aussi aux critiqués, et est émaillée d’extraits de grands moments ; France Inter a également mis en ligne quelques archives), mais aussi un livre écrit par Jérôme Garcin himself.
L’ouvrage prend la forme d’un abécédaire, de « Artisanat » à « zutistes » en passant par « Bastide (François-Régis) », « Dieux », « Instants Critiques », « Livres (la bande des) » ou encore « Méchanceté » et « Zeugma ».
Si l’ensemble est très personnel, car le point de vue assumé est celui de Garcin, auditeur pendant toute sa jeunesse avant de devenir lui-même critique et de finalement prendre les commandes de l’émission, c’est aussi très instructif justement parce que nous sont du coup révélées les arcanes de l’émission culte, sorte d’objet radiophonique non identifié dès sa création. Si nous reprochons souvent aux uns ou aux autres leur partialité, leur mauvaise foi, leur dilettantisme, le fait est que cet aspect est inscrit dans l’ADN du programme, et que s’ils étaient sérieux, on les aimerait moins. Ici on est dans le théâtre, dans la mise en scène, dans l’engueulade outrée (il y a notamment des émissions d’anthologie voyant s’affronter Bory et Charensol sur un film ou un autre, leurs échanges ayant inspiré à François Morel sa pièce Instants critiques : à côté, nos loustics actuels pourraient presque passer pour mesurés), dans la recherche du bon mot quitte à être injuste ou à cultiver l’art de parler d’un livre qu’on n’a pas lu en commentant la quatrième de couverture, le nom de l’auteur et le rabat. Au fil des mots, donc, Jérôme Garcin nous révèle les coulisses de l’émission, fait le portrait des chroniqueurs passés ou présents, nous livre d’amusantes ou touchantes anecdotes, un choix de répliques, quelques lettres d’auditeurs…
C’est vraiment passionnant, pour peu que l’on apprécie cette émission, que personnellement j’aime énormément pas tant pour ses conseils avisés (il y en a peu) que justement pour cet aspect théâtral et comique (je ne l’écoute d’ailleurs plus dans le train, j’en ai marre de passer pour une maboul : je l’écoute dans la voiture, comme ça je peux m’engueuler avec eux ; ceci dit, je passe quand même pour une maboul aux feux rouges). Après, il est vrai qu’un auteur m’a signalé l’autre jour que c’était tout de suite moins drôle quand ils parlaient de ton bouquin et qu’ils ne l’avaient visiblement pas lu, ce que je veux bien croire. Mais on les aime comme ils sont !
Nos dimanches soir Jérôme Garcin
Grasset, 2015
En bonus : une de mes archives préférées, dans laquelle Charensol et Bory s’étripaillent sur L’Empire des sens et la distinction érotisme/pornographie (avec le fameux : quand on fait une fellation sur une cantate de Bach, c’est de l’érotisme)
Et puis, quand même, le mythique générique, La Fileuse de Mendelssohn par Barenboim :
Mais surtout, elle nous vient d’un monde révolu. Comme dans les contes, tout paraît à portée de la main et rien ne l’est. Tout s’éloigne quand nous croyons le saisir. Rien de ce que le Moyen Âge exprime, rien de ce que nous croyons en comprendre, rien de ce qui nous touche ou nous rebute en lui, qui ne doive être mis en doute, vérifié, éprouvé. Sa littérature ne veut pas dire ce que nous pensions, elle ne veut pas toucher là où à la première lecture elle nous touche, elle fourmille d’allusions qui nous échappent.
J’ai toujours beaucoup aimé la littérature du Moyen Âge, les romans de la Table Ronde, Tristan et Iseut et toutes ces belles histoires de preux jeunes hommes défendant de graciles jeunes femmes en danger. D’ailleurs, n’eut été un problème strictement linguistique (je lis l’ancien français, mais par contre tout ce qui est étude de la grammaire et autres billevesées me fatigue), j’aurais pu devenir médiéviste. Ou non. Du reste, cela fait un moment que je ne me suis pas plongée dans ces textes, qui ont inspiré d’ailleurs nombre d’oeuvres contemporaines et notamment les sagas comme Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux ou le Trône de Fer, pour ne parler que des plus connues.
Autant dire que c’est avec une joie non dissimulée que je me suis plongée dans ce petit ouvrage de Michel Zink, l’un de nos plus grands spécialistes de la période, et qui rassemble les chroniques qu’il a proposées cet été sur France Inter.
Bienvenue au Moyen Âge, c’est une invitation à une promenade dans la littérature médiévale (essentiellement la poésie au sens large), et une invitation à la lecture car, de fait, on a envie de lire les textes dont nous parle l’auteur. En très courts chapitres, Michel Zink ressuscite pour nous toute une époque, de la séquence de sainte Eulalie à François Villon.
Le style est vif, alerte, l’humour n’est jamais loin, rendant accessible un contenu qui lui est toujours brillant et érudit. Michel Zink a un vrai talent de conteur, et c’est avec beaucoup de pédagogie qu’il nous parle des jongleurs, troubadours et ménestrels, et de ces oeuvres qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de la littérature, et dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui ; il raconte, mais aussi questionne La Chanson de Roland et les liens entre l’histoire et la littérature, l’amour courtois et la poésie lyrique, Chrétien de Troyes et l’invention du roman moderne, Joinville, Charles d’Orléans ou encore le Roman de la rose.
Subtile, délicate, pas si simple que ça mais pas si difficile non plus, la littérature médiévale apparaît comme un grand champ de possibles dans lequel butiner. Un trésor à lire d’urgence !
Bienvenue au Moyen Âge Michel ZINK
Equateurs/France Inter, 2015
Beaucoup d’infos en cette veille de 1er septembre, qui pour beaucoup sonnera l’heure de la rentrée. Mais focalisons-nous sur la rentrée culturelle ! Alors, pour nous mettre un peu de baume au coeur :
* L’album de la rentrée : celui d’Angus et Julia Stone sorti chez Discograh le 29 juillet. Une belle réussite folk, qui donne envie de reprendre la route et met encore un peu d’été dans ce mois de septembre !
* Si vous aimez la photographie, ce site devrait vous intéresser : Meet the artist. En quelques mots, il s’agit d’une nouvelle galerie qui permet de découvrir des artistes photographes de talent et propose des tirages de qualité à des prix abordables, dans l’objectif de rendre la photographie plus accessible et révéler de nouveaux talents. Une fois qu’on a sélectionné l’oeuvre qui nous intéresse, par artiste ou par thème, on choisit le format, puis la finition, et c’est bon. Les tirages sont limités, mais les quantités sont supérieures à ce qui est proposé d’habitude, ce qui permet des prix moins élevé. Ce que j’apprécie surtout, c’est la variété des choix proposés : la galerie est très riche, et il y en a vraiment pour tous les goûts, et j’ai repéré quelques oeuvres qui iraient très bien au-dessus de mon canapé !
* Comme je l’ai déjà dit je ne sais plus où, j’aime beaucoup les innovations littéraires et en particulier celles que permettent les nouveaux moyens de communication comme twitter. Et s’il y en a une qui mérite qu’on s’y intéresse, c’est celle de @francoisVinsot, « Le roman avec titre » : tout un roman écrit par tweet. Si vous avez du mal à suivre, l’auteur propose de vous l’envoyer par mail !
* Toujours sur twitter mais dans un tout autre registre : @DisMoiNicolas, le nouveau service interactif des magasins Nicolas pour nous guider et répondre à toutes nos questions sur le vin du Lundi au Vendredi, de 9h30 à 19h. Grâce à lui, je saurai quelle bouteille ouvrir la prochaine fois que je ferai mon risotto aux asperges !
* Dernier compte twitter, totalement inutile mais du coup forcément indispensable : celui de Big Ben, qui sonne toutes les heures (enfin, tweete bong bong bong) : @big_ben_clock
* On connaissait les paniers bio, voici maintenant le panier culturel, pour les nourritures spirituelles. Kilti, qui se développe actuellement à Paris et à Lille, propose ainsi de découvrir la création culturelle locale et la diversité de biens culturels : Musique, Cinéma, Théâtre, Danse, Littérature, Arts Graphiques… Le principe est simple : tous les deux mois, vous êtes invités à une soirée festive lors de laquelle vous pourrez récupérer votre Kilti. À l’intérieur, vous trouverez différents biens culturels : un CD, un DVD, des places de concert ou de spectacle, peut-être un magazine, un livre ou même une bande dessinée, le tout dans un joli sac sérigraphié pour vous par un artiste local. Le contenu de chaque sac est une surprise. Par exemple le premier panier parisien a été lancé le 20 juin au F.G.O. Barbara et avait pour thème l’été. Il y avait à l’intérieur un CD et Vinyle de Mr Crock, un livre de Virginie Gautier les yeux fermés les yeux ouverts (Chemin de Fer), un sac sérigraphié réalisé par George Bodocan et des places pour le Summer of Loge, La Maison des Métallos, Les Solistes à Bagatelle et Les Tréteaux Nomades… Plusieurs formules (Duo, solo, mini) sont proposées. Le prochain panier sortira en octobre, vous pouvez le réserver jusque mi-septembre !
* Envie d’un peu de douceur ? Adoptez un ours (en peluche). À l’occasion de la sortie au cinéma le 3 décembre prochain du film Paddington de Paul King, STUDIOCANAL organise l’opération « Paddington & Friends », quipermet d’aider tous les ours en peluche qui n’ont plus de compagnon de jeu à trouver une nouvelle famille aimante et attentionnée qui s’engagera à les chouchouter. Pour donner son ours en peluche, et lui offrir une nouvelle jeunesse, il suffit de partager la plus jolie photo possible de ce dernier avec le hashtag #PaddingtonAndFriends sur Facebook, Twitter ou Instagram. Paddington & Friends vous contactera et fera en sorte de lui trouver une nouvelle famille. Pour adopter un ours en peluche, rendez-vous sur http://www.paddington.com/fr/paddington-friends et remplissez votre demande d’adoption. Une fois que vous l’aurez adopté, vous serez invités à partager des photos de sa nouvelles vie avec le hashtag #PaddingtonAndFriends.
* Vous ne savez pas quoi faire ce week-end ? Vous organisez un événement et souhaitez le mettre en avant ? Alors allez sur sasagite, un nouveau site qui permet aux internautes de trouver facilement des activités a travers des catégories variés, près de chez eux ou dans toute la France, et cela grâce à des petites annonces classées par centre d’intérêt. C’est encore un peu en chantier, mais le concept est sympa !
* Depuis lundi, Augustin Trappenard a pris ses quartiers sur France Inter, et nous propose tous les jours à 9h un entretien avec une personnalité du monde de la culture. L’émission (très intéressante) s’appelle Boomerang et est évidemment à podcaster !
* Le Carnet d’or, quant à lui, sera désormais animé par Christophe Ono-dit-Biot, que j’ai hâte d’écouter. La Grande Librairierouvre ses portes pour une nouvelle saison jeudi, avec Olivier Adam pour Peine perdue (que je compte lire très vite), Amélie Nothomb pour Pétronille, Joy Sorman pour La peau de l’ours (pas d’avis) et Serge Joncour pour L’écrivain national (que je compte lire très vite aussi).
* Expo in the City, dont je vous ai déjà parlé, organise les 3 premiers dimanches de juillet « la première grande pêche aux expos de Paris » : les dimanches 6, 13 et 20 juillet 2014, les plus belles fontaines de la capitale seront envahies par des centaines de canards aux couleurs pops et joyeuses pour une pêche à la ligne géante, ouverte à tous. Une occasion sympathique de fêter l’arrivée de l’été et de gagner des milliers de cadeaux surprises. Chaque canard est gagnant. A vous d’arriver à en pêcher un en moins de 3 minutes ! A gagner : 600 places d’expositions, des centaines de produits Sephora ou Roger et Gallet, des soirées au Lido, des balades en BatoBus, des nuits dans des hôtels parisiens super chics, des pop corns de chez Jack’s (le nouveau bar à pop corn parisien), et de nombreuses autres surprises ! Pour aujourd’hui : rendez-vous à 13h30 place des Vosges, et à 16h30 place de la Sorbonne.
* Pendant plusieurs siècles, le bâtiment de la Monnaie de Paris fut le coffre-fort du roi, puis de la République. Depuis toujours fermé au public pour des raisons de sécurité et de confidentialité, la dernière usine en fonctionnement dans Paris va ouvrir ses portes au public le 25 octobre prochain et dévoiler ses métiers, issus de douze siècles d’existence. Au-delà des ateliers, c’est un patrimoine exceptionnel qui est rendu au public : des collections inestimables, de véritables trésors jusqu’ici tenus secrets, un palais, une manufacture royale et un hôtel particulier construit par Jules Hardouin-Mansart. Dans ce lieu d’exception de plus d’un hectare au bord de la Seine, les visiteurs pourront profiter d’un nouveau lieu de découvertes culturelles, gastronomiques et récréatives. À partir du 25 octobre prochain le public pourra découvrir le restaurant du chef étoilé Guy Savoy et également la programmation culturelle conçue par Chiara Parisi. C’est Paul McCarthy qui est le premier artiste invité des salons du Palais avec son expositionChocolate Factory. La Monnaie de Paris choisi de marquer sa réouverture imminente en présentant l’œuvre de John Baldessari,Your name in lights sur la façade à partir du 13 septembre 2014.
* Vous savez que depuis la rentrée, j’étais en deuil du Grand entretien de François Busnel. Et bien, France Inter semble avoir entendu mes suppliques, puisque dès la rentrée, mon cher Augustin Trapenard proposera chaque matin à 9h un entretien avec une personnalité du monde de la culture ou des idées. Peu ou prou la même chose, donc. Reste maintenant à France Culture à trouver un remplaçant à Augustin dans Le Carnet d’or(je rappelle que je suis ouverte à toute proposition).
* On connaissait déjà les foodtrucks, voici venir le booktruck ! Si vous allez à la place cet été, vous aurez peut-être la chance en effet de croiser #lecamionquilivre (c’est son nom !), sur une idée du Livre de poche. Véritable librairie sur roues, la camionnette rouge se déplacera de plage en plage le long des façades méditerranéenne et atlantique, du 16 juillet au 15 août. Prise en charge ponctuellement par un libraire local, elle proposera une sélection de livres d’été, à savourer sur sa serviette ou dans son hamac ou encore sur une terrasse ensoleillée. Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges, du polar à la fantasy en passant par la littérature générale, mais aussi une sélection Livre de Poche Jeunesse et aussi des livres audio Audiolib ! Une chouette initiative donc que ce booktruck qui fait descendre les livres sur la plage, là où sont les gens. L’application dédiée, qui permettra notamment de connaître en temps réel la situation du camion mais aussi de trouver des conseils personnalisés, sera disponible à partir du 11 juillet. Des événements ponctuels auront également lieu dans chaque ville et un concours photo sera organisé sur Instagram !
* Enfin, des nouvelles de Didier van Cauwelaert. Il a a reçu le prix An Avel (Le vent, l’air du temps) pour Le Principe de Pauline lors du Salon du Livre de Vannes. Et surtout, il co-animera avec Jacques Pradel (le gars dont l’émission Mystères m’avait traumatisée lorsque j’étais jeune) Les aventuriers de l’impossible, chaque jour à 14h à partir du lundi 7 juillet et jusqu’au 23 août sur RTL. Une émission sur l’étrange, qui abordera et creusera les thèmes fascinants traités dans Le Dictionnaire de l’impossible.
Je me suis rendu compte la semaine dernière en parlant du Carnet d’orque je n’avais jamais parlé ici du Masque et la plume, alors que j’étais absolument persuadée de l’avoir fait (c’est moche, de vieillir…). Le Masque et la Plume, émission culte s’il en est, est une émission que je podcaste religieusement pour occuper mes trajets en train lorsque je me rends à Paris ou en automobile quand je vais ailleurs. En général, je n’écoute que les émissions littéraires, j’ai essayé le cinéma et le théâtre mais ça m’intéresse beaucoup moins, attendu qu’ils parlent de films et de pièces que je n’ai que peu de chances d’aller voir, donc forcément…
L’émission a été créée en 1955, soit l’année de naissance de mon papa (sans qu’il y ait a priori aucun lien entre les deux événements), ce qui en fait l’une des plus anciennes de la radio française. Elle est animée depuis 1989 par Jérôme Garcin, qui chaque semaine (le jeudi soir, dans le studio 105 de la Maison de la Radio pour l’enregistrement public dans les conditions du direct) s’entoure de chroniqueurs plus ou moins triés sur le volet afin de passer sous les feux de la critique les productions culturelles du moment.
Ce que j’apprécie dans l’émission, c’est qu’elle est souvent à mourir de rire (ce qui fait que j’hésite de plus en plus à l’écouter dans le train, car du coup j’ai l’air complètement zinzin à rigoler toute seule comme ça). D’ailleurs, François Morel en a fait une pièce de théâtre,Instants critiques, qui donne une idée de la manière dont les répliques s’échangent du tac au tac, débordant souvent allègrement le sujet du jour.
Après, il en va comme de Ça balance à Paris: ma satisfaction est souvent fonction de l’identité du critique donnant son point de vue. Si je leur accorde le bénéfice de la sincérité (encore qu’ils n’ont pas toujours lus les livres, et comme ça se voit je préfère quand ils l’avouent) (et parfois on les soupçonne d’avoir perdu un pari, comme lorsqu’il y a quelques semaines Arnaud Viviant a qualifié de chef d’oeuvre le dernier Gavalda — j’ai failli en tomber de mon fauteuil) et qu’effectivement parfois cela m’amuse lorsqu’ils tirent à boulets écarlates sur un auteur ou un autre (enfin pas quand c’est un auteur que j’aime), le fait est qu’il y a des chroniqueurs avec qui je ne suis jamais d’accord et en qui, donc, je n’ai qu’une confiance très… relative on va dire.
Disons qu’au fil du temps, j’ai tendance à écouter cette émission plus comme divertissement que comme « prescripteur » de texte : il n’a dû m’arriver qu’une fois de noter un titre après qu’ils en ont parlé, ce qui fait peu. En fait, j’aime mieux les entendre parler d’un livre que j’ai déjà lu (comme ça, si je suis en voiture, je peux me disputer avec eux, c’est rigolo).
Mais cela reste une émission incontournable, il va sans dire !
Le Masque et la Plume Tous les Dimanche de 20h à 21h sur France Inter