Première salve de « vraies » photographies de Prague, c’est-à-dire prises avec un appareil photo digne de ce nom (et encombrant, de fait). Il faut cliquer sur les photos pour voir les diaporamas.
Nous avons commencé notre découverte de la ville par le quartier de Malà Strana, probablement l’un des plus envoûtants de Prague, et qui donne l’impression d’être tombé dans une faille temporelle et d’avoir été projeté dans un musée à ciel ouvert.
Malá Strana (en français « le petit côté ») est située entre la Vltava et les collines du Château et de Petřín. Elle est le « petit côté » en opposition à la Vieille-Ville, plus étendue et à laquelle elle est reliée par le pont Charles.
Première visite : le palais Wallenstein, construit dans les années 1623–1630 pour Albert de Wallenstein (général des armées impériales en 1623, prince (en 1625) puis duc (en 1627) de Friedland et (en 1629) de Mecklembourg, l’un des plus puissants et des plus riches nobles de Bohême. Wallenstein fait appel aux artistes les plus en vue de son époque pour la construction de son palais de Prague, qui est un très bel exemple d’architecture baroque, et qui abrite depuis 1992 le Sénat tchèque. Les jardins notamment sont impressionnants. (vous noterez, sur l’une des photos, un paon albinos très rigolo mais assez rétif à se laisser photographier).
Malà Strana est également un quartier intéressant pour son architecture générale. Chaque maison, chaque immeuble mérite que l’on s’arrête pour l’admirer (et le photographier) : l’ornementation des portes, des fenêtres, des balcons, jusqu’aux numéros peints sont de véritables œuvres d’arts.
Mais le joyau de Malà Strana, c’est saint Nicolas, une des églises les plus visitées de Prague, considérée comme un des plus beaux monuments baroques en Europe. Elle a été construite par les Jésuites au moment de la reconstruction de la ville, dans la seconde moitié du XXIIe siècle, et constitue le bastion de la contre-réforme. Le but est d’impressionner, et il n’y a pas à dire, c’est réussi, car il est difficile, en pénétrant à l’intérieur, de ne pas rester bouche bée devant tant de magnificence, limite obscène d’ailleurs si l’on y réfléchit bien :
Quittons Malà Strana pour nous diriger vers Staré Mesto, le centre historique. Pour cela, il faut traverser la Vlata. Vers le pont Charles, on croise un étrange monument, le mur John Lennon, un mémorial informel dédié au célèbre Beatle : depuis les années 1980, les passants laissent là des hommages sous la forme de graffitis. En 1988, le mur a été une source d’irritation pour le régime communiste de Gustáv Husák, et il est du coup devenu un symbole de la liberté d’expression pour la jeunesse locale. Un peu plus loins, accrochés à une grille, des cadenas d’amour : décidément, il semble y en avoir dans toutes les villes !
Et nous voilà sur le fameux pont Charles. Construit au XIVe siècle, il sera le seul pont sur la Vltava jusqu’en 1741. Il est totalement incontournable et on y circule difficilement en journée, tant il est envahi de musiciens, de peintres et de dessinateurs (un peu comme place du Tertre), de camelots. Entre 1683 et 1714, sur le modèle du pont Saint-Ange de Rome, chaque pilier est surmonté d’une statue ou d’un groupe sculptural qui évoque l’histoire religieuse de la ville ou du pays.
La semaine prochaine, je vous emmènerai dans la vieille ville…