L’Amour est déclaré de Nicolas Rey

Je m’avance dans sa chambre avec la démarche de Marlon Brando dans Un tramway nommé désir. En fait, je m’avance dans sa chambre tout seul, comme je peux, un pas après l’autre. C’est déjà assez compliqué comme ça. Aller vers un lit où se trouve la fille qui vous rend dingue s’avère être une expérience proche du soldat Ryan lors du débarquement en 44. Je tente de me déshabiller avec un maximum d’aisance. Comme si j’avais fait ça toute ma vie, me déshabiller face à un homme ou à une femme. Alors que non.

J’avais repéré ce roman il y a quelque temps. Le titre, évidemment, m’avait totalement conquise dès le départ. Et puis, j’ai oublié ce petit roman dans un coin de ma tête, et Nicolas Rey s’est rappelé à mon bon souvenir en apparaissant à la télévision, où je l’ai trouvé drôle et attendrissant, avec son air de toujours atterrir de la lune.

Donc (j’y arrive) lorsque j’ai vu qu’il serait au salon du livre le même jour que moi et à une heure où je ne me serai pas encore envolée, j’ai noté l’évènement en rouge sur mon plan de bataille. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec ce roman, assorti d’une adorable dédicace (voir en fin d’article).

Ce roman, largement autobiographique, commence avec un Nicolas Rey qui ne parvient plus à écrire et se retrouve aux prises avec son éditrice, qui lui réclame un texte. Bien obligé, il se décide à se mettre au travail, et tout y passe, de son opération de la hanche à sa visite chez le dentiste.

Et surtout sa rencontre avec Maud, une drôle de fille qui boit, fume, ne veut s’engager avec personne et affirme sans complexe que tout Paris lui est passé dessus, même les moches (qui ont bien droit eux aussi à un peu de tendresse). Mais ce qui devait n’être qu’un coup d’un soir se transforme, petit à petit, en véritable histoire

Comme le titre l’indique, ce (court) roman est une véritable déclaration d’amour, tendre et émouvante pour peu que l’on aille au-delà de l’aspect un peu trash de certains passages.

Car oui, il l’aime, sa Maud (en fait Emma, fille d’un très célèbre comédien qui n’a d’ailleurs pas sa langue dans sa poche), il l’aime même si elle est loin d’incarner la femme parfaite et qu’elle a couché avec lui dès le premier soir (comme quoi…).

Et puis, c’est aussi une déclaration d’amour paternelle : certains chapitres constituent ainsi des lettres pour son fils, tout petit qui deviendra grand et à qui il explique ce que c’est que la vie, finalement. Ce texte n’est pas sans rappeler Beigbeder, tout le monde le dit et je ne vais pas mentir, c’est un fait, les deux sont de grands romantiques qui se cachent sous des airs de cyniques désabusés.

Et, finalement, c’est ce qui me touche. Alors évidemment, autant d’amour, je ne peux qu’aimer !

Et j’avoue, l’adorable dédicace de l’auteur ne pouvait que faire fondre mon cœur de guimauve (ah, il y en a qui savent s’y prendre pour corrompre les blogueuses) :

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Grâce à Thomas Raphaël, j’avais acquis le titre de « fée numérique« . Maintenant grâce à Nicolas Rey, je suis aussi « princesse du net« . Ça me convient. (Sinon mes chevilles vont bien, merci).

L’Amour est déclaré (lien affilié)
Nicolas REY
Au Diable Vauvert, 2012