I used to dream about escaping my ordinary life, but my life was never ordinary. I had simply failed to notice how extraordinary it was.
Un nouveau Tim Burton c’est (quoique dans un genre totalement différent) comme un nouveau Woody Allen : immanquable, et je piaffais en attendant qu’il soit enfin disponible en VOD.
A la mort de son grand-père, qui reste assez mystérieuse, Jacob, un adolescent en marge des autres, découvre que les histoires fantastiques que lui racontait le vieil homme sur son enfance sont peut-être vraies. C’est ainsi que sur une petite île du pays de Galles, Cairnholm, il découvre un monde parallèle où un groupe d’enfants aux pouvoirs particuliers est maintenu par Miss Peregrine dans une boucle temporelle qui leur fait revivre sans fin une journée de 1942, afin de les protéger des monstres…
Dès le début, on est happé par la magnificence des images oniriques et fantastiques — pas de doute, on est chez Tim Burton, et le réalisateur multiplie les clins d’oeils à ses autres films : Alice, Big Fish, Edward aux mains d’argent… L’histoire elle-même, qui n’est pas sans rappeler Harry Potter sur de très nombreux points, semble avoir été écrite pour qu’il la porte à l’écran, tant les motifs qu’elle développe sont en totale correspondance avec ses obsessions : la différence, la monstruosité, le courage. On a donc un film d’une poésie rare, à la fois drôle et émouvant, et évidemment métaphorique : si la boucle temporelle se situe en 1942, ce n’est évidemment pas insignifiant, mais au-delà, le film questionne toutes les époques, et notamment la nôtre.
Néanmoins, on va dire que je suis tatillonne, mais j’ai un souci avec cette question de boucle temporelle et plus généralement des voyages dans le temps : j’ai eu beau retourner les choses dans mon esprit pendant des heures, à la lumière de tout ce que j’ai déjà expliqué ici ou là sur la question, ça ne peut pas coller (je ne peux pas expliquer pourquoi sans spoiler et c’est dommage). Cela dit, Burton est fort parce que sur le coup, emportée par la magie du film, je n’y ai vu que du feu !
Autre bémol, très personnel : j’aurais adoré Helena Bonham-Carter en Miss Peregrine plutôt qu’Eva Green, qui manque un peu de folie et de fantaisie.
Reste qu’il s’agit d’un film magistral, du très grand Tim Burton, à voir absolument tant il est riche et esthétiquement superbe !
Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children (Miss Peregrine et les enfants particuliers)
Tim BURTON
D’après le roman de Ransom Riggs
2016