Instantané #87 (le trésor de la géode)

L’autre jour, je suis allée à une exposition de minéraux, et j’en suis revenue (entre autres) avec une géode de cristal de roche. J’en voulais une depuis longtemps : d’abord parce que c’est très joli sur ma nouvelle table basse et que cela augmente les vibrations positives de mon salon, ensuite parce qu’elle me permet de purifier et recharger au quotidien les pierres dont je me sers le plus. Mais j’en aime aussi l’aspect symbolique. Sa rondeur austère, qui recèle un trésor brillant.

Le mot géode vient du grec γεώδης – geôdês (« comme la Terre »), car elle a la forme du globe terrestre. Extérieurement, à l’état brut, elle n’a rien de remarquable : c’est une grosse roche, pas très jolie. Elle cache son secret, qui elle est vraiment : son monde intérieur, tapissé de cristaux scintillants, mais qui ne scintillent que lorsqu’elle est ouverte, lorsque les cristaux reflètent la lumière du soleil.

La géode ne révèle son véritable être que lorsqu’elle est fracturée pour laisser entrer la lumière. Alors je me suis dit que la géode était comme nous : verrouillés, fermés, nous ne montrons de nous qu’une apparence qui n’est pas vraiment nous, une apparence peu engageante mais qui protège notre trésor intérieur tout en l’empêchant de briller. Et puis, un jour, un événement nous fracture, nous ouvre : ce n’est pas agréable, c’est même douloureux, mais cela nous oblige à révéler notre trésor, notre monde intérieur, qui se met enfin à briller dans la lumière au lieu d’être protégé dans l’ombre. Nous sommes fracturés pour devenir pleinement qui nous sommes : un joyau scintillant.

Et c’est ça, que nous enseigne la géode : à l’état brut, elle n’est pas elle-même, pas encore, car elle cache ce qu’elle a de plus beau, de plus précieux. Comme un diamant qui a besoin d’être sorti de sa gangue et d’être poli pour devenir la pierre précieuse éternelle que nous aimons. Ouvrir la géode, c’est entreprendre un voyage au cœur de soi-même, accepter de ne plus protéger son trésor et le révéler au grand jour.

Instantané #85 (le Petit Poucet)

C’est quelque chose que j’ai toujours fait : ramasser des pierres (d’aucuns disent « des cailloux »). Je me souviens notamment d’une qui est restée dans ma trousse durant toute une année à l’école primaire, parce que j’étais passée à côté et que je l’avais trouvée jolie. Je ne vous explique pas ma joie lorsqu’en quatrième on nous a emmenés en « sortie géologique » et que le but de l’excursion était justement de ramasser des trucs. Evidemment, j’ai beaucoup de galets.

Et j’ai (de plus en plus) de pierres ramassées lors de promenades. Il faut me voir à l’oeuvre : je marche, et tout à coup je stoppe, on dirait un chien d’arrêt, parce qu’une pierre m’a « appelée », alors je regarde à mes pieds, la ramasse et la met dans ma poche. Il y a ainsi un petit morceau de marbre (c’était dans une carrière, ça a mis 3 plombes pour que je trouve celui que je voulais alors qu’il y en avait partout), un petit galet en forme de cœur que j’ai trouvé à un endroit très symbolique où un galet n’avait rien à faire. Un morceau de granit gris. Un gros morceau de quartz blanc. Et puis, de ces dernières vacances : un morceau de granit rose, et du quartz rose.

On pourrait dire que je fais l’inverse du Petit Poucet : il semait des cailloux, je les ramasse. Mais, comme pour lui, j’ai l’impression qu’ils m’indiquent le chemin. Qu’ils ont quelque chose à me dire. Bien sûr il y a des pierres que l’on va rarement trouver sous ses pas, mais dans mon manuel de lithothérapie, ces pierres que l’on peut trouver à l’état sauvage et plus rarement dans les boutiques (à vrai dire je n’ai jamais vu ni granit ni marbre dans les boutiques minéralogiques) ont leur entrée, et j’ai même dans l’idée que c’est mieux, de les trouver soi-même.

Comme, donc, mon quartz rose : c’est avec l’améthyste ma pierre essentielle, et j’ai tendance non seulement à toujours en porter, mais aussi à en mettre dans toutes les pièces et il n’y en avait pas encore dans le bureau. C’est une pierre très symbolique pour moi, très importante car elle est liée au chakra du cœur, et je trouve donc que c’est un joli signe d’en avoir trouvé un morceau sur mon chemin, tout comme le morceau de granit rose. 

Et vous, vous avez cette manie de ramasser des pierres ?