Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie

La terre a fait un nouveau tour du soleil et 365 tours sur elle-même, et c’est à nouveau mon anniversaire. Un cap : 45 ans, c’est un chiffre rond, et le milieu. Si je suis pessimiste, je peux dire : j’ai déjà vécu la moitié de ma vie, et à faire tout de même beaucoup de choses qui ne m’intéressent pas. A ne pas vivre les expériences que j’aurais peut-être voulu vivre, et qu’il est désormais sans doute trop tard pour vivre.

Si je suis optimiste, et je veux être optimiste, je peux dire : je n’en suis qu’au milieu du parcours, il n’est jamais trop tard et j’ai encore plein de belles années devant moi pour construire une vie qui me ressemble et qui m’épanouit. Encore de nombreux printemps pour fleurir.

Des années. Pour écrire des livres. Pour propager la beauté et l’émerveillement. Pour être amoureuse. Pour goûter de nouveaux plats. Pour voyager. Pour faire de nouvelles rencontres. Pour faire de nouvelles expériences, aussi.

Et continuer d’avancer vers ma destination. Avec espoir et obstination.

Après 5 ans à être obstinément resté ancré en opposition à lui-même sur mon milieu du ciel, Uranus va enfin reprendre sa route, signe que ma « crise de la quarantaine » et en voie d’achèvement (et je crois que je vais ouvrir une bouteille de champagne). Et ma carte de Tarot de l’année est ma carte de naissance et de chemin de vie. Alors, après 5 ans de stagnation dans la tempête, c’est l’heure du renouveau et de la renaissance.

Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie !

40 ans, l’année d’après…

Il y a un an, j’écrivais sur la crise de la quarantaine, sur cette impression de fin de cycle, les besoins de changements, et je me demandais où j’en serais, un an plus tard. Aujourd’hui, donc. Malheureusement, la réponse est : toujours au même point. Je sais ce que je ne veux plus dans ma vie, je sais ce que je veux, mais pour le moment je reste coincée dans ce que je ne veux plus. Et le pire, c’est que les changements ne dépendent absolument pas de moi. Ce qui rend les choses d’autant plus pénibles.

Je me sens comme quand on vient d’atterrir et qu’on attend sa correspondance en retard dans la zone de transit de l’aéroport et qu’on s’ennuie à périr. Un peu comme le papillon dans son cocon, prêt à sortir mais pas tout à fait encore. Pourtant, qu’est-ce que j’ai envie de m’envoler !

L’an dernier, à cette date, je faisais la fête à Paris. Je n’y suis plus revenue depuis, et cette année j’ai décidé de rester tranquillement chez moi, sans rien prévoir de particulier. C’est la première fois depuis des années que je ne suis pas à Paris à cette période, mais je n’avais pas très envie, j’avais la flemme, et comme je ne suis pas extrêmement bien lunée et que je me sens sans aucune énergie, l’idée de la foule et du bruit était au-delà de mes forces.

Hier, j’ai subi une énorme déception. J’attendais quelque chose qui pourrait débloquer certains événements, en tout cas sur le plan professionnel, quelque chose qui, selon toute « logique » (enfin logique… ma logique, basée sur l’émeute de synchronicités dont je suis perpétuellement assaillie et que du coup je n’expliquerai jamais) mais rien ne s’est produit. Evidemment, rien ne s’est produit, devrais-je dire, et je ne sais plus trop où j’en suis… en fait, pour tout dire, hier a été une belle journée de m***, à ce point cela en était presque artistique, une sorte de bouquet final à une année pas très épanouissante : si je croyais encore en quelque chose (mais je crois bien que si un cycle s’est bel et bien terminé c’est celui-là : ma période développement personnel mystico-féministe), je dirais que c’était fait exprès.

Bref, j’ai 41 ans et je ne sais toujours pas où je vais…

Le cap 40

L’an dernier, j’ai eu 39 ans, et j’avais l’impression que je pouvais conquérir le monde. Honnêtement, j’abordais la dernière ligne droite avant la quarantaine avec toute la sérénité possible (et dans un appartement tout beau). J’imaginais que tout se passerait bien, et que la crise de la quarantaine était un mythe auquel j’échapperais, puisque j’avais fait des choix et que ma vie me convenait telle qu’elle était. Croyais-je. En fait, j’aurais dû me méfier de cette sérénité : c’était, réellement, le calme avant la tempête.

Parce que, depuis quelques semaines, je la sens passer, la middle life crisis.  J’ai l’impression que tout s’écroule autour de moi comme un château de cartes. Pour mieux reconstruire ? Je l’espère. Mais pour l’instant, c’est quand même l’impression de ruine qui domine. Je remets en cause tous les aspects de ma vie, et c’est forcément compliqué. Je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose d’essentiel qui manquait. Et que ce que je tenais pour essentiel ne l’était pas. J’ai donc l’impression de me retrouver dans une essoreuse à salade émotionnelle (c’est pire qu’un ascenseur, l’essoreuse à salade). Parce que ce n’est pas si simple de tout changer. Parce que pour certaines choses il est sans doute trop tard. Pour d’autres non, mais cela reste compliqué quand même, parce qu’à 40 ans, on a un passé, on ne vit pas les choses de la même manière, on est méfiant, on a peur d’avoir mal. Ce qui était bien la raison pour laquelle j’avais renoncé, d’ailleurs. Ne plus avoir mal. Ne plus me retrouver au fond d’un abîme à me rendre compte que certaines choses m’étaient visiblement interdites, et que j’aurais beau me battre de toutes mes forces, ça ne fonctionnerait jamais, et que même en faisant les choses différemment, j’aboutirais toujours au même résultat.

J’ai envie de tout changer. Changer de boulot : ces dernières années, j’ai été relativement bien, mais le fait est que depuis cette année je ne le suis plus, pas à cause des élèves d’ailleurs, ils sont au contraire et pour la première fois de ma vie mon pilier et ma joie (je n’aurais jamais cru pouvoir écrire ça un jour, mais c’est le signe que j’ai résolu quelque chose qui était sans doute la raison inconsciente pour laquelle j’ai choisi ce métier) ; mais d’une part j’ai de plus en plus l’impression d’être arrivée au bout d’un cycle et de ne plus rien avoir à faire là où je suis, impression confirmée par certains événements et certaines attitudes. Evidemment, de toute façon je le sais depuis toujours : ma vie, c’est l’écriture, d’une manière ou d’une autre, et il faudra bien qu’à un moment cela se concrétise. Déménager, mais cette fois pas pour l’appartement d’à côté : changer d’appartement était nécessaire pour virer les fantômes qui vivaient dans l’autre et faire place nette, mais c’est comme pour le boulot, cela va faire 13 ans que je vis à Orléans, je savais dès le départ que ça ne serait jamais « chez moi », que ce serait transitoire (bon, du transitoire long, de fait) et qu’un jour je partirais ailleurs ; où ? J’attends un signe du destin, même si j’ai ma petite idée (qui n’est pas Paris : j’aime toujours cette ville d’amour même si nos relations se sont distendues ces derniers temps, c’est d’ailleurs avec elle que je fête la date fatidique, mais je préfère que cela reste une liaison : j’ai de plus en plus envie de vivre au calme). Et puis, le reste. J’ai toujours été farouchement attachée à mon indépendance et à ma liberté : je le suis toujours et ça ne changera pas, c’est comme ça que je me suis construite ; mais aujourd’hui je ne vois plus cela comme incompatible avec le fait de construire et d’avancer avec quelqu’un, mais je crois bien que ce dernier point est le plus compliqué à mettre en place dans mon plan de changement de vie, alors qu’il est je crois à l’origine de tout (ou au moins le révélateur).

Oui, j’ai envie de tout changer, mais je ne suis pas non plus du genre à tout plaquer et tout envoyer promener (je suis parfois impulsive, mais je me soigne). Si ça se trouve, l’an prochain j’en serai toujours au même point, ou je serai revenue en arrière, la crise passée. Qui sait ?

En tout cas, j’espère vraiment du renouveau avec ce passage dans la deuxième partie de ma vie, le début d’un nouveau cycle, qui correspond en plus avec l’arrivée du printemps. Et normalement, dès la semaine prochaine je devrais être à nouveau plus présente ici, parce que le blog reste essentiel, ça ça ne change pas (mais le fait est que je suis un peu engloutie dans Paul Auster, dont le dernier roman m’émerveille mais qui est une brique et que j’ai envie de savourer).