Une maison, un artiste – Coco Chanel, 31 rue Cambon

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Depuis 2011, France 5 propose une série estivale consacrée à la découverte des demeures méconnues des écrivains et des artistes célèbres du XXème siècle: après les deux premières saisons de la collection « Une maison, un écrivain » consacrées aux grands écrivains français tels que Françoise Sagan, Jean Cocteau, Colette, Louis Aragon, Marcel Proust, Nathalie Sarraute, Louis-Ferdinand Céline, Georges Simenon ou Boris Vian, la collection « Une maison, Un artiste » a poursuivi l’année dernière la visite des lieux de création en s’intéressant cette fois aux artistes de tous horizons : dans le premier volet de cette nouvelle collection, Georges Brassens, Christian Dior, César, Le Corbusier, Edith Piaf, Niki de Saint-Phalle, Joséphine Baker, Salvador Dali, Maurice Ravel et René Magritte. Cette année, nous pourrons découvrir des maisons peu connues du grand public, des lieux inaccessibles ou sur le point de disparaître, comme la maison de Maurice Chevalier à Marnes la Coquette, « La Louque », vendue quelques jours après la fin du tournage ou encore la maison familiale de Charlie Chaplin à Vevey en Suisse bientôt transformée en Musée. Au programme : Léo Ferré, Coco Chanel, Auguste Rodin, Charlie Chaplin, Alexandra David-Néel, Maurice Béjart, Maurice Chevalier, Hergé, Alexander Calder et Sarah Bernhardt.

Est-ce que notre esprit est contenu dans les lieux que nous habitons ? En quoi leur lieu de vie constitue une clef précieuse pour mieux comprendre les artistes et les œuvres ?

Le 26 juin a été diffusé le premier épisode, consacré à Charlie Chaplin. Mais c’est bien évidemment le deuxième, diffusé le 6 juillet à 22h (rediffusion le 12 à 20h), qui nous invite rue Cambon, dans l’appartement de Chanel, qui a retenu toute mon attention. En 1918, Coco Chanel ouvre une boutique, 31 rue Cambon, dans un immeuble XVIIIe siècle, à deux pas de la Place Vendôme. Au deuxième étage, elle aménage un appartement où elle s’entoure d’objets précieux, paravents, livres rares, miroirs et statuettes de lions, son animal fétiche, le tout avec un véritable goût du beau et du précieux. Dans ce lieu, elle aimait se ressourcer, recevoir peintres, écrivains, poètes et se réfugier dans la lecture.

Vous connaissez ma passion pour Coco Chanel, qui disait qu’il fallait toujours être mise comme pour un rendez-vous amoureux car l’amour peut surgir au coin de la rue à tout moment. Parfois, je me dis que j’écrirais bien, un jour, un livre sur elle (mais il y en a déjà tellement…). Cet épisode fut donc, pour moi, un véritable régal : mêlant images d’archives, visite de l’appartement et témoignages, il nous fait pénétrer dans l’intimité d’une femme qui a eu la gloire et l’argent, qui a révolutionné la mode, est devenue un véritable mythe, mais a terriblement manqué d’amour !

Bref, un épisode passionnant, qui augure de bonnes choses pour l’ensemble de la série !

Une maison, un artiste
Une collection de 10 documentaires de 26 minutes
Proposée par Patrick Poivre d’Arvor
Produite par A Prime group
France 5

La maison des Pêcheurs

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J’y reviens toujours. Cette maison, comme qui dirait, m’obsède.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi : cette magnifique villa est située au Cap-Ferret (where else ?) et a longtemps appartenu à Jean Anouilh, qui aimait y écrire. C’est une des plus belles maisons du Cap-Ferret sans doute, et quand on connaît l’endroit, ce n’est pas peu dire. Cet été, à mon grand dam, j’ai appris que la maison des Pêcheurs (puisque c’est son nom) appartenait désormais au designer Philippe Starck. Alors j’aime bien Philippe Starck, mais j’ai un peu peur de ce qu’il compte en faire.

Parce que, voilà, moi j’avais un projet fou pour cette maison (n’oubliez pas que je suis utopiste dans l’âme). J’aurais voulu qu’elle soit achetée par la mairie, ou le ministère de la culture, une fondation, un mécène, que sais-je (les questions d’argent ne sont pas mon fort), et qu’elle devienne une résidence d’artistes. Les écrivains aiment le Bassin, les peintres aussi, les cinéastes, et les photographes, je n’en parle pas : alors ça aurait été bien qu’ils aient cette maison pour eux, qu’ils puissent y créer au calme, l’hiver, qu’ils puissent y donner naissance pourquoi pas à des projets communs. L’été, quand il y a du monde, on aurait organisé des expositions, des lectures publiques, des conférences, des projections, des ateliers pourquoi pas (surtout les jours de pluie), des apéros littéraires et des goûters créatifs, les gens auraient pu visiter cette maison unique et mythique qui jouit d’une vie extraordinaire sur le plus bel endroit du monde. J’aurais voulu qu’on en fasse un lieu de vie. Une sorte d’utopie communautaire et artistique.

Je ne sais pas quel est le projet de Philippe Starck pour cet endroit, mais je suis sûre qu’il est beaucoup moins bien (mais sans doute plus réaliste) que le mien…