Notre vœu le plus cher

L’autre jour, allez savoir pourquoi, je me suis plongée dans un abîme de perplexité métaphysique suite à la formulation d’une hypothèse somme toute plutôt improbable : et si un génie popait dans mon salon et me proposait de réaliser un seul vœu, lequel serait-il ?

Toute la difficulté tenait dans cette formulation. Un voeu unique. Parce que, dès lors qu’il y en aurait eu deux, le problème était résolu. Là il fallait faire un choix, et je ne sais pas si ça tient à mon nœud nord en Balance, mais les choix, c’est un vrai problème chez moi.

Bien sûr, pas question de résoudre la difficulté en formulant le vœu de pouvoir en faire deux. Les génies connaissent l’astuce, et c’est interdit par les CGU. Donc, un seul vœu.

Or j’en ai deux. Le premier est de « vivre dans l’abondance financière grâce à mes livres et à mes activités créatives ». C’est celui qui m’occupe le plus actuellement, mais qui aurait bien besoin d’un petit coup de baguette magique (je ne sais pas si les génies ont des baguettes magiques, cela dit). Pour lancer la machine. Le petit coup de pouce nécessaire au départ. Le reste, je m’en occupe : vu mon investissement il s’agit juste que quelque chose se débloque.

Oui, mais si ce vœu se réalisait, est-ce que pour autant je pourrais me dire pleinement satisfaite ? Et bien, satisfaite, oui, pleinement probablement pas. L’autre vœu, je ne vais pas le formuler ici, mais il est lié à ma vie personnelle et à part une intervention magique, je ne vois pas. Autant du côté professionnel je sais quoi faire, autant quand on aborde le côté personnel, intime, privé, je me sens comme une poule devant un piano. Perplexe et démunie. Je ne sais absolument pas comment ça fonctionne. Néanmoins, c’est important.

Alors, évidemment, ce choix reste totalement hypothétique : aucun génie ne va apparaître dans mon salon pendant que je suis en train de crusher sur Pedro Pascal (de toute façon, The Last of us c’est terminé pour le moment). Et il n’y a de toute façon aucune raison de devoir choisir, mes deux vœux ne sont pas en contradiction l’un avec l’autre.

Après tout, je pourrais répondre, à la question du génie, que mon vœu le plus cher est d’être heureuse. Ou alignée. Mais il me semble aussi que c’est dans les CGU : un vœu se doit d’être précis et spécifique. Et personnel.

L’été dernier, pour la première fois de ma vie, j’ai vu une étoile filante et j’ai donc fait un vœu. Mais je crois que, justement, il n’était pas assez précis.

Alors, je ne suis pas plus avancée. Ou peut-être que si, malgré tout.

Et vous ? Quel est votre vœu le plus cher ?

En attendant Noël : décorer le sapin

C’est un des meilleurs moments de l’année : l’après-midi passée à décorer le sapin de Noël. Certains le font très tôt, et je comprends : le mois de novembre est souvent tellement déprimant qu’il est tout à fait compréhensible de vouloir lui donner un peu de lumière et de magie. Néanmoins, j’attends. Je me retiens. J’anticipe. Les plaisirs différés sont-ils les meilleurs ? Vous avez 4h.

La semaine dernière, je me suis enfin donné l’autorisation. J’ai rangé la décoration d’automne, et j’ai mis ma maison en mode Noël. Cela s’est fait en plusieurs étapes : d’abord j’ai installé des guirlandes lumineuses et quelques babioles sur la commode (en plus des décorations lumineuses qui restent toute l’année), ensuite je suis allée acheter quelques petites décorations (oh, pas grand choses, juste quelques petites boules roses, et du ruban. Pour l’instant…). Et enfin, vendredi, je me suis mise au sapin.

C’est toujours une longue histoire. Cette année, j’ai mis des podcasts. Et près de trois heures. J’ai installé le sapin (toujours le même, il a désormais 18 ans, un bel âge, donc même si sentimentalement j’y suis très attachée je pense que c’est sa dernière année) au même endroit, mais contrairement à ce que je faisais depuis toujours, je ne l’ai pas surélevé, enfin à peine, et en fait je trouve cela plus joli… J’ai mis les guirlandes lumineuses, le ruban écossais (une idée vue sur Pinterest et je trouve que ça rend vraiment bien) et…

Et bien, comme d’habitude, on est très loin de la sobriété et du minimalisme. Mais d’habitude, je trie un peu, je ne mets pas toutes les décorations, je sélectionne, je fais tourner. Là non, et je pense qu’il n’y a pas une seule branche qui n’ait pas un truc qui pend au bout. Et c’est parfait comme ça. Non, en effet, je n’ai ni chat ni enfant, ma seule crainte c’est Perlimpinpin (mon aspirateur robot), donc je le surveille de près lorsqu’il travaille.

Et ensuite, j’ai mis au pied du sapin mes paquets du calendrier de l’Avent. Et sur la porte d’entrée, la couronne. Il ne me reste plus qu’une petite chose à faire (je voudrais décorer les vitres) et on y sera !

Et enfin, en début de semaine, j’ai entrepris de décorer la baie vitrée. J’avais déjà essayé l’an dernier, mais je m’étais lancée avec du blanc de Meudon et un pinceau, et le résultat n’était pas très réussi. Cette année, j’ai donc acheté un stylo spécial, et j’ai ressorti les magnifiques printables de Jesus Sauvage : j’ai un peu galéré avec le double vitrage qui rendait l’opération un peu compliquée, mais je suis plutôt satisfaite !

Et vous, vous avez fait votre sapin ou pas encore ?

La Magie sexuelle, de Sarane Alexandrian : bréviaire des sortilèges amoureux

L’homme et la femme, par la magie sexuelle, extraient l’un de l’autre ce qui manque à la virilité et à la féminité pour être toute puissante. L’individu, par la magie sexuelle, opère la fusion du monde charnel et du monde spirituel. L’humanité dans son ensemble, en conséquence, a intérêt d’aller plus loin que l’amour, plus loin que le plaisir, pour assurer à l’érotisme le développement des pouvoirs magiques déjà latents en lui.

La magie sexuelle : un sujet qui m’intéresse, d’un point de vue plus intellectuel et esthétique (et même littéraire puisque je l’aborde dans certains textes) que pratique d’ailleurs, mais que je trouve absolument fascinant, et j’étais donc très curieuse de découvrir cet essai de Sarane Alexandrian, connu pour avoir été le bras droit d’André Breton (et on sait que l’ésotérisme était un sujet qui intéressait beaucoup les surréalistes). Cet essai est d’abord paru en 2000, et jouit d’une nouvelle édition sortie récemment : une occasion parfaite donc.

Dans cet essai, l’auteur aborde tout d’abord la magie sexuelle inférieure, à savoir comment améliorer sa vie sexuelle et amoureuse grâce à la magie, dans un premier chapitre consacré à la tradition des sortilèges amoureux (sur le sujet, je vous renvoie à la merveilleuse conférence de Tobie Nathan). Mais visiblement, tout comme moi, c’est la magie sexuelle supérieure qui l’intéresse, à savoir celle qui utilise l’énergie sexuelle pour développer les pouvoirs psychiques et influer sur le monde, et il l’aborde dans les cinq chapitres suivants : la magie blanche de l’amour, la sexualité sacrée, le grand œuvre de chair, comment faire l’amour avec une créature invisible et « l’art de chevaucher le tigre » (c’est à dire l’abstinence). Il revient ensuite brièvement sur la magie sexuelle inférieure avec un dernier chapitre sur les aides magiques au sexe. Un dernier addendum s’intéresse brièvement à la wicca.

Un ouvrage du grande richesse, très érudit, parfois curieux (un passage sur le Tarot fera que je ne regarderai plus jamais mes jeux de la même manière), très ésotérique voire occulte, mais absolument passionnant (quand on s’intéresse à ce type de sujets, ce qui est mon cas), et il constitue un véritable fertiliseur pour l’imaginaire !

La Magie sexuelle. Bréviaire des sortilèges amoureux.
Sarane ALEXANDRIAN
La Musardine, 2000-2022

Les livres qui disparaissent

je ne sais pas si je suis la seule à qui ça arrive, mais il se trouve que, parfois, mes livres disparaissent. Des livres que je suis absolument certaine de ne pas avoir prêtés.

C’est ce qui m’est arrivé avec Comme par magie d’Elizabeth Gilbert : je l’avais lu il y a quelques mois et depuis impossible de remettre la main dessus. J’avais d’ailleurs mentionné cette mystérieuse disparition dans mon article sur les meilleurs livres pour développer sa créativité. Au début, je ne me suis pas trop inquiétée, cela m’arrive régulièrement de mettre un livre sur un mauvais rayonnage, je finis par retomber dessus. Mais celui-là, j’en avais besoin, j’avais envie de le relire, alors J’ai vidé toute ma bibliothèque (plusieurs fois, dont une pour faire mon arc-en-ciel), fait appel à saint Antoine de Padoue, sainte Rita et le pendule mais làs : il s’est très bien caché. Disparu « comme par magie ».

J’ai résisté longtemps avant de le racheter : d’abord parce qu’économiquement c’est un peu idiot, ensuite parce que je suis têtue, mais surtout j’avais pris beaucoup de notes au fur et à mesure de ma lecture, et je voulais aussi ces notes. Mais j’en avais vraiment besoin. Donc je l’ai racheté. Avec la certitude que l’exemplaire original sortira bientôt de sa cachette, évidemment (pour l’instant il ne l’a pas fait, mais je garde espoir) !

Un autre m’a fait ce coup-là, de disparaître : Le Paradoxe amoureux, de Pascal Bruckner, une merveille que je cherche depuis que j’ai commencé à écrire le Truc, ce qui ne nous rajeunit pas puisque j’en suis au tome 2 (et j’espère bientôt au tome 3) et que j’ai commencé en décembre 2017. Et pareil : je veux mes notes. Et puis tout de même, je n’aime pas trop ce mystère.

Et chez vous, il y a des livres qui ont mystérieusement disparu comme ça ?

Instantané : un cadeau venu du ciel

L’autre jour, quelle ne fut pas ma surprise de trouver, sur mon balcon, un caillou en forme de cœur. Le mystère reste entier sur la manière dont il est arrivé là, mais la seule explication rationnelle est qu’il a été apporté par un oiseau : pigeon, pie, corbeau, qui le tenait dans son bec pour une raison quelconque et l’a laissé tomber. Mais après tout, qu’importe : j’ai envie d’y voir de la magie et de la poésie, et il y en a de toute façon. Et j’ai envie d’y voir un signe.

Et, au vu des événements qui ont suivi, ou plutôt d’un événement, qui est venu me libérer d’un poids que je portais depuis toujours et qui a quelque chose à voir avec Jupiter coupant les c*** de Saturne, oui, c’était un message. Un joli cadeau venu du ciel.

Les meilleurs livres pour commencer sur la spiritualité, l’ésotérisme et la magie

Dernier volet (en tout cas pour le moment) de cette petite série « les meilleurs livres, après l’amour et la créativité, voici quelques livres qui sans être forcément « les meilleurs » ont tout de même marqué mon chemin et m’ont beaucoup fait réfléchir, et qui constituent selon moi une bonne introduction pour vous lancer sur le sujet.

1. Le matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier : un ouvrage fondateur, que je pense d’ailleurs relire, qui permet de faire un pas de côté et de regarder les choses avec ouverture d’esprit, dans une voie moyenne entre « la science » et « la magie ». En ce moment j’ai envie de le coller dans les mains de pleins de gens, des fois que ça leur ouvrirait un peu l’esprit…

2. La Voix de l’éternelle sagesse de Khalil Gibran, texte que je préfère encore au Prophète car je le trouve plus profond et plus vibrant, mais c’est vraiment une question très personnelle, évidemment.

3. Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés : alors oui, je le colle dans toutes les catégories mais ce livre a littéralement changé ma vie sur tous les plans, donc je ne peux pas faire autrement.

4. Ame de sorcière d’Odile Chabrillac : un essai qui a changé ma manière de voir certaines choses, et qui a commencé à semer en moi la petite graine du Tarot, qui a bien grandi…

5. Cosmic Girl de Mélody Szymczak : sans doute pas le « meilleur », mais c’est un livre que je trouve vraiment clair, accessible, gai, la spiritualité comme je l’aime et je le conseille vraiment.

J’ai volontairement réduit cette sélection (d’autant que je me suis rendu compte en la faisant qu’il y en avait une autre sur un sujet précis derrière, on verra à la rentrée) aux ouvrages plutôt « grand public » et simples, mais nous reparlerons bientôt (enfin à la rentrée aussi) de textes plus hermétiques et complexes.

Instantané : une histoire de miroir

Je me suis toujours dit qu’il manquait quelque chose dans ce coin, et que ce quelque chose était un miroir. Et je savais exactement comme je le voulais : un miroir ancien, au cadre doré, un peu piqué, pas trop grand (j’ai un autre miroir ancien doré qui attend chez mes parents que je puisse le transporter, mais il sera pour la chambre).

Mardi, j’étais en train de lire sur mon canapé quand j’ai eu l’impulsion subite d’aller au dépôt-vente à côté. Chaque fois ça se passe de la même manière, en tout cas ça s’est passé comme ça pour le meuble de ma machine à écrire et pour la chaise de la chambre : je visualise plus ou moins parfaitement ce que je veux, en tout cas je veux un truc, mais je n’écume pas tous les antiquaires et brocanteurs de la région. J’attends. Et un jour, j’ai l’intuition que c’est bon, je peux aller à côté, ce que je voulais attend, ou alors j’y passe par hasard. C’est un peu de la magie genre « loi de l’attraction » mais c’est le seul domaine où ça fonctionne.

Bref. Je suis très très contente de mon miroir, je trouve qu’il va parfaitement avec l’ensemble. J’ai aussi trouvé un joli pot en laiton, je ne sais pas encore ce que je vais en faire et il ne restera pas là, mais c’est la trouvaille « bonus ».