Citoyennes ! de Caroline Stevan Elina Braslina : il était une fois le vote des femmes

Ce jour-là, je me suis sentie si proche des femmes qui m’entouraient mais aussi de celles qui me précédaient. Je me suis sentie héritière de toutes les luttes féministes, à commencer par l’une des premières : la conquête du droit de vote. J’ai pensé avec reconnaissance à celles qui s’étaient battues pour obtenir le statut de citoyennes. Je me suis souvenue de manifestations joyeuses et débridées comme la nôtre mais aussi de peines de prison, de condamnations à mort, d’exclusions. Partout dans le monde, à leur manière, des pionnières ont ouvert la voie pour que nous puissions participer à la vie politique, défiler encore et réclamer toujours. J’ai eu envie de vous raconter leurs histoires, Dune et Salomé, cette grande histoire.

Dans cet album, Caroline Stevan raconte à ses filles l’histoire des luttes des femmes pour leurs droits, à commencer par celui de voter : les pionnières, en commençant par Olympe de Gouges, le long historique mondial de l’acquisition de ce droit, la présence des femmes en politique, et les luttes actuelles pour l’égalité des salaires, par exemple.

Magnifiquement illustré par Elina Braslina, ce petit album très clair, pédagogique et accessible grâce à l’humour est à mettre entre toutes les mains et pas seulement enfantines, car j’y ai moi-même appris beaucoup de choses ! A noter si vous commencez à penser à vos cadeaux de Noël, par exemple !

Citoyennes ! Il était une fois le droit de vote des femmes
Caroline STEVAN et Elina BRASLINA
Helvetiq, 2021

Instantané #11 : orgasme et droit à l’avortement

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Parfois, les événements se télescopent de manière inattendue, on pourrait presque dire poétique si la situation n’était pas aussi tragique : alors que quelques connards piétinent en Espagne les droits fondamentaux des femmes et reviennent en arrière en repénalisant l’avortement, nous célébrons aujourd’hui, 21 décembre, solstice d’hiver, jour le plus court de l’année, la journée mondiale de l’orgasme… oui, cela pourrait être amusant, si cela n’était pas aussi pathétique et triste, de penser que bientôt, l’orgasme de nos amies espagnoles aura un goût amer, celui de la peur de concevoir un enfant dont elles ne voudront pas. Que les plus pauvres seront condamnées à avorter à l’ancienne, dans des conditions atroces et au péril de leur vie, quand les plus riches pourront venir en France. Et pour combien de temps, d’ailleurs ? Parce que, ce que vivent les femmes espagnoles, c’est la preuve que toujours, partout dans le monde, il y aura des barbares qui lutteront contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps, à choisir leur projet de vie, à s’épanouir ailleurs que dans la maternité. Et ça, ça me fait très peur !