Une nouvelle parution à ajouter à ma bibliographie personnelle : « Les Insoumis », dans le recueil Osez vingt histoires d’infidélité à la Musardine. Pour la petite histoire, cette nouvelle n’avait pas été écrite, à l’origine, pour être érotique, mais pour un autre vague projet de recueil de nouvelles que je terminerai peut-être un jour. Mais lorsque j’ai vu le thème proposé, je me suis dit que je pouvais la reprendre un peu pour la rendre plus croustillante, ce que j’ai fait, plus d’ailleurs pour proposer quelque chose que par réelle conviction. Et puis ça a fonctionné, pour mon plus grand bonheur. En tout cas, j’espère que vous l’aimerez !
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Sexe des urgences à l’hôtel (ou l’inverse)
C’est mardi, c’est permis et doublement aujourd’hui, puisque je vais vous parler de deux ouvrages parus récemment à la Musardine, fournisseur officiel de lectures grivoises.
Le premier, écrit par Stéphane Rose, est susceptible de venir à bout de n’importe quel coup de déprime : vaillamment, l’auteur a recensé tous les « accidents » sexuels les plus cocasses, même si le rire le dispute parfois à la consternation. De témoignages de médecins en brèves de journaux en passant par les forums médicaux, il a ainsi recueilli une multitudes d’anecdotes, toutes vraies, même si on peine parfois à le croire. Bien sûr, beaucoup de ces petites histoires tournent autour d’objets les plus divers (et parfois même autre chose que des objets) coincés dans des orifices où ils n’ont absolument rien à faire (et on peut dire que certains ont de l’imagination), occasionnant de la part des patients des méthodes peu recommandées pour les extraire (l’aspirateur : oubliez) et des explications presque aussi drôles (et navrantes) que le fait en lui-même. Mais pas seulement : parfois, les parties de sexe tournent mal (parfois très mal : le sexe tue, annonce ainsi une des catégories) (j’avais écrit sur le sujet, d’ailleurs) sans que les joueurs en soient vraiment responsables. Une de mes préférées : une femme qui appelle les pompiers parce que, menottée au lit, elle ne parvient pas à se libérer ; il faut dire que son compagnon, déguisé en Spiderman, était monté sur l’armoire, dont le plafond avait cédé, et il était donc tombé à l’intérieur du meuble et s’était assommé. Priceless ! Bref, un ouvrage très drôle, et en même temps préventif, parce que certaines aventures se terminent quand même assez mal !
Les Perles des urgences du sexe
Stéphane ROSE
La Musardine, 2016
Bon, le deuxième, pour des raisons éthiques et déontologiques, je ne m’étendrai pas dessus, même s’il est beaucoup question de lits, vu que toutes les nouvelles se déroulent à l’hôtel, c’est le thème. Mais, vraiment, lisez-le ! Les nouvelles sont variées, de grande qualité dans l’ensemble, et il y en a vraiment pour tous les goûts ! Un de mes ouvrages préférés de la collection (<== bon ok, j’en fais trop !).
Osez… 20 histoires de sexe à l’hôtel
Collectif
La Musardine, 2016
Sur une idée originale de Stephie
Breaking News : parution !
Depuis hier, dans toutes les bonnes librairies, vous pouvez vous procurer Osez… 20 histoires de sexe à l’hôtel, recueil de nouvelles coquines dans lequel apparaît une histoire que j’ai écrite — enfin, que Serena a écrite. Normalement la jeune femme est dénudée, mais les réseaux sociaux ont un problème avec les seins des femmes…
Osez… 20 histoires de punitions sexuelles
(désolée, c’était le seul fouet à ma disposition)
Si la politique était une forme d’art de la séduction, alors Garance avait une grande carrière devant elle, quitte à baigner dans un concentré de testostérone. Ses réunions avaient des airs de vestiaire de rugby, où elle était entourée d’une équipe entière qui buvait ses paroles tout en rêvant de boire à son entrejambe. Cette tension sexuelle dans l’air, elle en jouait en virtuose : elle croisait et décroisait les jambes sous la table, multipliait les allusions sexuelles en feignant la maladresse, faisant obéir à ses directives par un sourire appuyé dont le destinataire espérait que derrière, peut-être, il y avait quelque gratification à récolter.
C’est le premier mardi, et comme on le sait maintenant, tout est permis. Ce mois-ci, j’ai décidé de me plonger à nouveau dans un recueil de la collection « Osez… ».
Au menu ? Les punitions sexuelles. Mais si vous vous attendez à un simple enfilage (!) de scènes sado-maso, vous en serez pour vos frais, car les auteurs de ces nouvelles se sont ingéniés, avec une imagination débordante, à donner un sens très étendu à ce terme de punition. Oh, il y a bien quelques scènes de fessées, de ligotage et des institutrices/profs sévères, mais l’ensemble est finalement assez éclectique, certaines punitions sont plus psychologiques que physiques, et l’ouvrage, encore une fois, nous entraîne du côté obscur du fantasme.
Evidemment, il y en a pour tous les goûts, toutes les nouvelles n’atteindront pas leur but avec tout le monde car chacun possède ses propres limites, mais l’ensemble est plutôt réjouissant, et non dénué d’humour. Et ma complainte a dû être entendue par quelque divinité de l’érotisme : la dernière fois, je me plaignais et m’interrogeais quant au fait que ce type de recueil comportait toujours des scènes lesbiennes (qui me laissent de glace) et jamais de scènes gay. Et bien cette fois, bingo, il y en a une. Bon, pour être honnête, cette nouvelle m’a beaucoup plu au début, mais la fin m’a un peu soulevé le coeur. Mais il y a du progrès, j’ai envie de dire.
(Un de ces jours, j’essaierai de proposer un texte pour cette collection, je trouve l’idée amusante).
Osez… 20 histoires de punitions sexuelles
La Musardine, 2014
By Stephie
La Fabuleuse histoire de la fellation, de Thierry Leguay
Ce livre est donc né d’un étonnement. Dieu sait que les ouvrages consacrés à la masturbation, au coït génital ou au sadomasochisme ne manquent pas. Mais, sur la fellation, presque rien. Les rayons des bibliothèques et des librairies (mêmes spécialisées) demeurent étrangement vides.
Aujourd’hui, premier mardi du mois de mai, tout est permis. D’abord parce que c’est le premier mardi du mois, et ensuite parce qu’en mai, fais ce qu’il te plaît. Et aujourd’hui, je me suis permis de m’instruire (oui, de m’instruire, parfaitement) sur une pratique qui, quoique devenue assez courante, n’en est pas pour autant moins mystérieuse : la fellation.
Partant du principe d’une lacune bibliographique, l’auteur (qui est professeur de lettres, caution sérieuse s’il en est) s’attache à faire le tour de la fellation. Tout, vous saurez tout. Le vocabulaire (finalement moins riche et imagé qu’on ne pourrait s’y attendre, à part chez San Antonio) pour désigner la chose, sa représentation dans la littérature, sa pratique dans la vraie vie (statistiques à l’appui), sa pratique dans l’histoire, la manière dont elle est considérée par les religions et la loi, le rapport entre le sexe et la gastronomie, la zoologie, l’épineuse question des perversions, sa présence au cinéma et dans la prostitution, comment la pratiquer, et ses ambivalence. Avant de clore la question sur les aventures du président Clinton et de son cigare, et de Dominique (nique nique) en Amérique.
Tout au long du texte, l’auteur adopte un ton très spirituel, léger et enjoué, qui fait de ce petit ouvrage un véritable délice (sans mauvais jeu de mots, voyons, ce n’est pas mon genre). Mais c’est aussi passionnant, fort instructif et richement documenté (et d’ailleurs, on se dit au passage qu’il y a des chercheurs qui ont de chouettes sujets d’études, comme ceux par exemple qui compilent les estampes érotiques et font des statistiques sur les actes qui y sont représentés). Le cocktail est donc parfait : on apprend des choses (difficiles à recaser dans un dîner mondain, je l’admets, encore que cela dépende sans doute du type de dîner mondain), on éclate de rire (j’avoue que le chapitre sur la religion et notamment la religion catholique a manqué de peu de me tuer tellement je m’esclaffais ; certaines anecdotes sont aussi très… croustillantes). L’auteur sort parfois un peu de son sujet pour élargir ses réflexions à la sexualité en général, et l’ensemble mène à des réflexions véritablement fascinantes. Je le conseille sans réserve !
La fabuleuse histoire de la fellation
Thierry LEGUAY
La Musardine, 2014
By Stephie
Tout Osez… de Marc Dannam
La dimension ludique de la sexualité est essentielle. La jouissance s’intensifie avec la créativité personnelle. Ne rien s’interdire, ne rien s’imposer.
Cela faisait quelque temps que j’avais envie de découvrir la collection des petits guides « Osez… » de la Musardine. Mais le problème était que je ne savais pas trop lequel choisir pour commencer. Problème résolu, puisque l’éditeur propose désormais un condensé des différentes possibilités offertes par les guides de la collection.
50 propositions, 50 chapitres pour aborder les différents aspects d’une sexualité ludique et inventive : préparer son corps à l’amour, la masturbation, fellation et cunnilingus, faire l’amour partout, à 3, à 4, à plus, la sodomie, le bondage, les massages érotiques, les jeux de soumissions et de domination, les films X, les aphrodisiaques, le tantrisme, le libertinage… il y en a vraiment pour tous les goûts ou presque.
(et je rigole à l’avance à l’idée des requêtes farfelues que cette liste éclectique va mener ici…)
La grande qualité de ce guide, c’est de montrer la sexualité comme un vaste terrain de jeu où tout est possible, sans tabou. Un peu comme un mezze des plats les plus divers, il permet de tout goûter, tout envisager, afin de pouvoir faire son choix et d’approfondir éventuellement certains sujets. Le parti pris est celui de l’humour, de la légèreté, du plaisir des mots aussi avec de longues listes de synonymes que ne renierait pas Rabelais, pour désigner le sexe masculin, le sexe féminin ou certaines pratiques. Mais l’humour n’empêche pas le sérieux, et l’ensemble est émaillé de conseils de spécialistes et de témoignages. Bref, un petit guide utile à tous (car oui, on peut encore apprendre des choses), qui dédramatise et désacralise pas mal les choses. J’irais même jusqu’à dire que certains chapitres (pas tous, évidemment) seraient assez utiles à mettre entre les mains des adolescents qui découvrent la sexualité et le corps de l’autre, mais j’ai peur d’avoir Copé sur le dos (et franchement, j’ai d’autres fantasmes…).
Tout Osez
Marc DANNAM
La Musardine, 2014
By Stephie
Le goût du désamour, de Delphine Solère
Finalement, il y a très peu de différences entre celui qui rêve de gagner au Loto et se construit des films sur ce qu’il ferait avec les millions d’euros et celui qui rêve de baiser sa voisine et qui construit un scénario pornographique extrême. Tous deux savent que les chances de réaliser leur fantasme sont quasi nulles, mais tous deux ont besoin de cette phase imaginaire pour vivre un quotidien banal. La question est plutôt de savoir pourquoi l’un rêve de fortune et l’autre de cul ? Peut-être un détail de leur vie ? Une image, un mot, un sourire ?
Il aura suffi des fesses musclées d’un joueur de Bitch Beach Volley pour que Delphine, 30 ans, décide de plaquer son vieux (mais riche) mari. Mais, lorsqu’elle le lui annonce, il se noie sous ses yeux dans la piscine, sans qu’elle intervienne. Commence alors pour elle une nouvelle vie, où elle découvre ce qu’elle avait occulté pendant toutes ses années de mariage : un solide appétit sexuel.
Si le point de départ n’est pas très moral, le mérite de ce roman est d’être un véritable texte érotique comme on en voit finalement peu, au sens où ce n’est pas simplement un enchaînement de galipettes plus ou moins reliées par le fil ténu d’une vague narration. Non, ici nous avons une histoire avec des rebondissements, construite autour d’un personnage complexe, et d’une vraie réflexion sur le désir, les fantasmes, la place de la sexualité dans une vie. Les personnages s’analysent, se réfléchissent, parfois partagent sous forme de récits leurs expériences passées, ce qui donne à l’ensemble un aspect plutôt cérébral qui n’est pas pour me déplaire. L’éventail des pratiques est assez larges, ce qui permet d’avoir des scènes très troublantes (je ne verrai plus mes huîtres du même œil sachant désormais ce qu’on peut faire avec), d’autres qui sont moins émoustillantes de mon point de vue mais ça, c’est le problème du genre.
Un mot tout de même sur l’écriture, que j’ai trouvée inégale : l’ensemble est plutôt bien mené et écrit, mais par-ci par-là certains passages sont assez plat.
Mais mon impression finale est positive : c’est un roman de bonne tenue, qui gagne à être découvert !
Le Goût du désamour
Delphine SOLERE
La Musardine, 2013
By Stephie