Je crois que votre problème à tous les deux, c’est la communication.
Là, pour le coup, je pense que je peux affirmer que ce film est un effet de la synchronicité jungienne, et est arrivé à moi pour faire signe et m’obliger à réfléchir à un sujet important. Je m’explique : vendredi matin, quelqu’un m’ouvre les yeux sur le fait que la communication non-verbale, c’est très bien, mais que ça ne suffit pas. Et de fait, ça tourne en boucle toute la journée dans ma tête, et je me rends compte que oui, en effet, je ne sais pas verbaliser mes émotions, que je pense que ce que je transmets en non-verbal suffit pour que les choses soient claires mais que très probablement non. Vendredi soir, je me dis que je vais arrêter de cogiter et regarder un film. Je vais sur Netflix, j’ouvre mes recommandations personnalisées, et là, on me propose cette comédie, qui a l’air pas mal, et je me dis pourquoi pas. Sans savoir de prime abord que l’enjeu était bien celui de la communication, le résumé mettant plutôt l’accent sur le sexe.
The little Death (sorti en France, allez savoir pourquoi, par if you love me : nonobstant que rien à voir, je m’interroge tout de même sur la pertinence de choisir un autre titre en anglais — d’ailleurs non, je ne m’interroge pas : c’est complètement con, soit on traduit fidèlement, La Petite Mort, soit on garde le titre original en anglais) est un film choral mettant en scène quatre couples à la recherche de l’orgasme. Maeve fantasme de se faire violer par son petit ami Paul, et lui en fait part. Le thérapeute d’Evie et Dan leur propose des jeux de rôle pour retrouver une sexualité épanouie. Richard et Rowena essaient de faire un enfant, n’y arrivent pas, ont des rapports assez peu romantiques au cours desquels elle ne jouit pas, jusqu’au jour où elle se rend compte qu’elle est très excitée lorsque Richard pleure. Quant à Phil, le truc qui le met en transe, c’est de voir sa femme Maureen dormir. Et d’autres…
Une comédie sur le sexe, donc, et une comédie parfaitement réussie, puisqu’à de très nombreuses reprises on rit franchement. Mais pas seulement, car le film se propose d’explorer la sexualité, les fantasmes, les désirs profonds, dont on a parfois honte, et donc la communication qui est bien le problème de chacun de ces couples : ils n’osent pas se dire ce qu’ils ressentent, ce qu’ils veulent, exprimer sans peur, à l’autre, leur désir profond, du coup ils mentent, font des choses folles, et au final mettent en danger leur couple. Alors que c’est si simple (enfin, si simple, non) de se dire franchement les choses. Et qu’aimer, c’est accepter ce qu’on ne peut pas toujours comprendre. Y compris les fantasmes les plus obscurs.
Une comédie résolument jubilatoire, qui parle de sexe mais surtout d’amour, de tabous et de communication, et qui n’est pas sans rappeler par certains côtés les meilleures comédies de Woody Allen sur le sujet. En tout cas, pile le film dont j’avais besoin pour nourrir mes interrogations existentielles — un premier pas pour résoudre les problèmes.
The Little Death (If you Love me)
Josh LAWSON
2014