Les heures qui s’écoulent

Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac. La pendule marque les secondes, qui deviennent des minutes, qui deviennent des heures qui s’écoulent et ne reviennent plus, comme un fleuve coule toujours vers la mer sans jamais revenir vers sa source. Image banale, usée, cliché, pour dire cette idée d’un temps linéaire où les heures s’écoulent et nous conduisent inexorablement vers la fin.

L’eau, le temps.

Mais le débit du temps n’est pas régulier, oh non. Parfois les heures s’écoulent à une vitesse vertigineuse, elles semblent des minutes, lorsqu’on est gai, lorsqu’on est dans les bras de la personne aimée, lorsqu’on fait l’amour le temps passe trop vite et tout autant il s’arrête, il est immobile et les horloges ne marquent pas cet instant qui est d’une autre nature.

Mais le débit du temps n’est pas régulier. Lorsqu’on travaille, lorsqu’on attend, les heures s’écoulent à une vitesse épouvantablement lente.

Les heures s’écoulent, pourtant. Deviennent des jours qui deviennent des semaines qui deviennent des mois. Rien, au regard de l’éternité. Une éternité, au regard d’une vie humaine. Et nous sommes humains, malgré tout, et les heures qui s’écoulent laissent des traces sur notre corps comme les larmes qui coulent sur les joues d’un enfant.

Les heures s’écoulent, pourtant, nous portant, nous supportant, nous emportant comme de frêles bateaux dans le courant. Nous transportant, où ?

I Amsterdam #4 : obsessions photographiques

AmsterdamDernière salve de clichés amstellodamois. Evidemment, j’ai profité de mon séjour pour compléter mes séries de photographies en cours : les horloges, les lanternes et les détails architecturaux. Par contre, je n’ai pas beaucoup vu de chiffres intéressants.

Les horloges – Ultima necat
Bien sûr, il y a beaucoup d’églises à Amsterdam, et donc beaucoup d’horloges, mais au final j’ai trouvé qu’elles étaient toutes assez semblables, et il y a certains clichés dont je n’arrive pas à identifier la provenance, malheureusement, en particulier ceux que j’ai pris depuis le bateau. Si vous les identifiez, n’hésitez pas !

Les lanternes – Fiat Lux
Pour le coup, belle moisson. Il y en a beaucoup, des très différentes, c’est vraiment un plaisir !

Détails architecturaux – les détails
Là encore, il y a de quoi faire avec plein de jolies enseignes, quelques décors Art Nouveau, les pignons des maisons…

Les numéros
Bon, là, je ne sais pas si c’est que je n’ai pas été assez attentive, mais j’ai un peu fait chou blanc. Nonobstant, j’adore l’entrée de Waterstones !

 

Bruxelles #2 : en promenade

Ce que j’ai adoré à Bruxelles, c’est me promener dans les rues, plus ou moins au hasard, et d’admirer les façades des immeubles. Par certains côtés et dans certains quartiers, j’ai trouvé que cela ressemblait assez à Prague, de par la multitude de détails architecturaux, sculptures, peintures, dorures. J’ai beaucoup aimé aussi rencontrer la bande-dessinée un peu partout. Alors, souvent, j’ai laissé errer mon objectif au gré des jolies choses rencontrées :

Il ne faut pas hésiter à monter la montagne du parc à l’or du soir qui tombe : c’est sublime (et on brûle les calories des frites) :

Bruxelles

Mais musarder au gré du vent ne suffit pas : il y a bien sûr des incontournables, à commencer par la Grand Place, sans doute l’une des plus belles du monde (en lien le petit film que j’ai fait). Il faut la voir de jour, mais aussi y passer à la tombée de la nuit, c’est tout simplement magique et féerique :

Non loin de là, l’incontournable Manneken Pis. Je l’ai vu deux fois : le jour de mon arrivée, il portait un petit costume car c’était la Fête Nationale, et la veille de mon départ, il était tout nu. N’hésitez pas non plus à aller voir son frère, le Jeanneke Pis (qui malheureusement est difficile à photographier car protégé par une grille), dans une petite impasse donnant sur la rue des bouchers :

Autre incontournable : les Galeries royales saint-Hubert, l’équivalent de nos passages parisiens : c’est une véritable merveille !

Le quartier royal, très en hauteur, est également un lieu à voir absolument, qui regorge de bâtiments somptueux, sur lesquels nous reviendrons lorsque nous aborderons les musées. A voir notamment : le mont des Arts, la place royale, et le Parc !

Evidemment, j’ai pu m’adonner à loisir à mes vices photographiques, et en priorité les horloges (avec une originalité : un cadran solaire) :

Et, dans une moindre mesure, les lanternes :

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, mais je pense avoir fait à peu près le tour de l’essentiel, même s’il manque des choses, mais en 6 jours, c’est compliqué, d’autant que la météo ne m’a pas aidée : il manque notamment l’atomium et Laeken mais le jour où j’avais prévu d’y aller, il pleuvait des cordes…

La semaine prochaine, nous nous concentrerons particulièrement sur l’Art Nouveau

Esto Memor

J’éprouve une véritable fascination pour les objets marquant le passage du temps, en particulier les horloges. J’hésite pour l’expliquer entre l’obsession personnelle qui serait à psychanalyser et l’atavisme familial (mon grand-père a tendance à installer 5 pendules dans chaque pièce, mon père pas loin et ma mère collectionne les montres). Chez moi, cela se traduit par une marotte photographique : je ne peux pas passer devant un bâtiment décoré d’une horloge sans le prendre en photo (j’en ai d’ailleurs repéré une sur le trajet Paris-Orléans qui m’a l’air bien jolie, mais je n’arrive pas à identifier sa ville). Ce qui me conduit, on le comprend bien, à beaucoup photographier les églises, et cela fait beaucoup rire autour de moi ceux qui connaissent mon aversion assez pathologique pour ces lieux, mais enfin, l’esthétique prime, et d’ailleurs il y a des horloges ailleurs que sur les églises, heureusement.

Cette fascination n’est sans doute pas sans lien avec ce célèbre et ô combien magnifique poème de Baudelaire (mon dieu), « L’Horloge » :

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! « 

Je commence à en avoir une jolie collection, que voici :