Instantané : Bocal à bonheurs 2023

Mardi, nous parlions de gratitude et d’émerveillement.

Aujourd’hui, j’avais envie de vous inviter à la poésie du bocal à bonheur, qui constitue ma propre pratique de la gratitude. J’en ai déjà parlé un certain nombre de fois, mais je le refais avec plaisir en ce début d’année. C’est une idée que j’ai piquée à Elizabeth Gilbert, et que j’ai un peu adaptée.

Il vous faudra : un bocal, des petits bouts de papier (moi je prends des papiers de couleurs pour que ce soit encore plus joli et motivant, mais n’importe quel papier fait l’affaire) et un stylo. Rien de très sorcier, donc.

Ensuite, dès qu’on passe un beau moment, qu’on éprouve de la joie, on le note sur un petit papier, et on le met dans le bocal. Cela peut être beaucoup de choses : un moment passé avec quelqu’un qui nous est précieux, une fête, une réussite (en 2022 j’avais bien sûr noté la publication de L’Aimante) mais aussi une jolie promenade, un arc-en-ciel, le chant d’un oiseau. Quelque chose qui nous fait sourire et nous emplit de bien-être.

Cela peut être aussi un ticket de concert, de cinéma ou d’entrée dans un musée, un petit mot que nous a laissé quelqu’un.

C’est merveilleux de voir le bocal se remplir petit à petit au fil des jours !

Et le soir du 21 décembre (mais on peut aussi faire ça le 31), je relis les petits papiers à bonheurs pour me remémorer tous ces jolis souvenirs !

Alors, partants pour le faire avec moi ?

Petit éloge de la gratitude, d’Olympia Alberti : dire merci au monde

Il y a, dans la gratitude la plus consciente, une ouverture à l’émerveillement, cet immense bonheur qui nous comble par le simple fait de découvrir, d’accueillir et de recevoir. Le bonheur d’accepter d’être comblé.

Ce petit ouvrage est l’un des cadeaux de mon calendrier de l’Avent, et j’ai tout de suite eu envie de m’y plonger, car le sujet me parle et m’intéresse, avec ma propre manière de faire il est vrai.

Dans ce petit essai, Olympia Alberti envisage donc ce qu’est la gratitude, et toutes les formes de gratitude, de la plus superficielle à la plus profonde, le tout assorti de petits exercices.

Il y a dans ce texte de très jolies choses, qui donnent à réfléchir, et notamment cette idée qui m’a beaucoup parlé que la gratitude n’est autre qu’une attention extrême au monde qui permet une vie plus profonde : se sentir pleinement vivant, et s’émerveiller. Tous ces passages là m’ont vraiment charmée, car ils font écho à mon propre travail.

Je suis un peu plus perplexe concernant la souffrance : en effet, elle permet, parfois, la création, et il y a dans ce livre de très belles choses sur les ombres, l’abîme, et la lumière. Mais on peut aussi créer dans la joie, et surtout j’avoue que j’en ai un peu assez de cette tarte à la crème que la souffrance a des vertus et blabla ! Même si certaines choses sont vraies, évidemment.

Globalement, j’ai beaucoup aimé ce petit texte, même si j’ai trouvé qu’il restait très spirituel et mystique, ce dont j’ai tendance à m’éloigner un peu. Mais cette vigilance au monde, pour en saisir ce qu’il y a de plus beau, m’a vraiment nourrie, et j’en suis reconnaissante à l’autrice !

Petit Eloge de la gratitude
Olympia ALBERTI
Les Pérégrines, 2021

Instantané #124 (Solstice)

Comme tous les ans, lundi soir, pour le solstice d’hiver, j’ai fait mon petit rituel de passage d’une année à l’autre : relire mes gratitudes de l’année et remplir mon YearCompass, le tout avec du champagne, de bonnes choses et beaucoup de lumière. Et vraiment, ça fait un bien fou de faire le bilan de l’année qui s’achève (nous en reparlerons jeudi, de ce bilan), la refermer, et planifier celle qui vient, l’accueillir : mieux savoir ce qu’on veut, c’est déjà un pas vers l’épanouissement (d’autant que nous sommes officiellement entrés dans l’ère du Verseau avec la Grande Conjonction Saturne-Jupiter) !

Trouver ce qui nous convient…

L’autre jour, pour mon nouveau projet, je réfléchissais aux différents outils de « développement personnel » (je n’arrive décidément pas à aimer cette expression), à la spiritualité. Parce que j’étais agacée sur certaines choses, et sur certaines remarques, à la fois de certains « gourous » et de certains détracteurs du truc. Et j’en suis arrivée à la conclusion qu’il n’y a pas de recette miracle. S’il y en avait, ça se saurait et tout le monde les utiliserait. Enfin, il me semble. Et que donc, chacun doit trouver son propre fonctionnement, ce qui lui convient à lui. Ce qui paraît une évidence dit comme ça, mais qui ne l’est pas tant que ça.

L’idée de base du développement personnel, et de la psychologie positive, c’est de s’interroger sur ce qui fait que nous allons bien, sur les habitudes qui pourraient nous aider à être heureux. Sauf que ce sont des propositions, pas des obligations, pour la simple et bonne raison que nous sommes tous différents, et que ce dont nous avons besoin pour être heureux diffère, à part quelques ingrédients qui reviennent d’une personne à l’autre. Et là est le malentendu : penser qu’il suffit d’appliquer certains principes pour que sa vie change instantanément, et comme ce n’est pas le cas, culpabiliser et être en colère.

Prenons la méditation, outil ô combien vanté par des milliers de personnes : et bien à part la méditation de l’amour bienveillant (et encore, je ne fais plus comme ça) et 5 minutes de cohérence cardiaque avant de m’endormir, la méditation ça me soûle, je m’ennuie, je ne vois strictement pas ce que ça m’apporterait, de toute façon je n’arrive absolument pas à visualiser quoi que ce soit ; par contre, écrire, peindre, me promener dans la nature, je trouve que c’est une forme de méditation — qui me fait vraiment du bien. Donc même la méditation que tant de gens mettent en avant n’est pas un outil pour tout le monde, et qu’il ne sert donc à rien de vouloir que tout le monde se mette à méditer (et surtout : de faire culpabiliser ceux qui n’y arrivent pas, que ça gonfle et qui se disent qu’ils ont un problème). Idem avec la nourriture et certains régimes qui virent tellement à l’orthorexie pathologique que je me demande bien où il y a de la joie, du plaisir de manger. Or, cuisiner, manger est une de mes joies : devrais-je m’en priver, ne me nourrir que de choses que je trouve tristes, sous prétexte que ce qui m’apporte de la joie n’est pas très sain ? Et bien non.

Car, s’il y a un outil miracle, c’est ça : les émotions positives. La joie, l’amour. Ce doit être notre seul guide. Si ça ne vous procure pas de joie, c’est que ce n’est pas pour vous. Par exemple, le journal de gratitude ou la happiness jar : si on fait sa liste de gratitudes automatiquement comme on ferait une liste de courses ou comme un enfant que l’on oblige à remercier, ça n’a strictement aucun intérêt, l’intérêt est de ressentir une émotion, de la revivre telle qu’on l’a vécue (par exemple mon émerveillement ce matin en allant faire mes courses et en passant sous les troènes dont l’odeur m’a ravie : en l’écrivant je ressens à nouveau la joie d’enfouir mon nez dans les fleurs (ce qui a eu pour effet de bien faire rire les gens, du coup ça leur a procuré de la joie à eux aussi alors tant mieux), ou mon bouquet de fleurs aux couleurs merveilleuses).

Alors écoutez-vous, vous, pas les autres, même s’ils vous disent que vous devez faire ci ou ça (enfin, vous pouvez écouter et essayer, bien sûr, y réfléchir, mais en sachant que peut-être ce n’est pas pour vous). Ecoutez votre joie, ce que vous aimez, ce qui vous fait vibrer car c’est votre âme qui parle. C’est la seule recette miracle !

Instantané #100 (juste quelque chose de joli)

Pour mon challenge photo, jeudi il fallait que je photographie des coquillages. Et quel merveilleux moment j’ai passé à les assembler comme ça : je les ai toujours sous les yeux puisque certains sont dans un bocal dans la bibliothèque, d’autres dans une coupelle (en forme de coquille d’huître) dans l’entrée, d’autres dans mon bureau, d’autres dans un vase dans la chambre et… un peu partout en fait. Mais je ne prends jamais le temps de les sortir, de les toucher, de les contempler, de m’émerveiller de leur beauté, de leur diversité, de leur variété de formes, de tailles, de couleurs ! C’est pourtant ce que j’avais prévu en septembre en mettant ma moisson estivale dans le bocal : consacrer les saisons intérieures à l’inventaire de mes petits trésors. J’avais même acheté un livre. Mais voilà, les saisons intérieures sont passées, elles ont même eu une prolongation, j’ai fait mille choses, mais je n’ai pas consacré de temps à mes coquillages.

Alors, c’est ce que j’ai fait jeudi. Et c’est tellement apaisant, de les arranger comme ça en tableau d’art éphémère, une sorte de mandala ! Quelle joie, et quelle beauté ces petits bijoux façonnés par la mer ! Ça m’a remplie de gratitude !

Ce qui n’allait pas de soi…

C’est marrant, avec le déconfinement, j’ai l’impression que je profite mille fois plus de ces petites choses du quotidien dont j’ai été privée, et que j’aimais mais auxquelles je ne faisais pas plus attention que ça. Parce qu’elles allaient de soi. Alors que non.

Se promener tranquillement, voir ceux qu’on aime et passer un bon moment avec eux, prendre un verre en terrasse, s’asseoir dans un parc, manger une glace ou une gaufre au bord de l’eau, mettre une valise dans le coffre de la voiture pour aller en vacances, s’offrir un bouquet de fleurs, discuter sur un bout de trottoir… oui, toutes ces choses étaient agréables, mais en profitions-nous vraiment, lorsque nous les tenions pour acquises et ne pensions pas en être privés, un jour ?

En ce moment, j’ai l’impression de tout redécouvrir puissance mille. Partir en promenade, ce que je faisais un peu machinalement, éveille mes sens comme jamais. Mes pivoines, je passe mon temps à les regarder et à les respirer. Dans chacun de ces plaisirs dont j’ai été privé, je profite en étant pleinement là. D’autres, je ne me précipite pas pour les savourer. J’attends, j’anticipe : il paraît que les plaisirs différés sont les meilleurs et je ne voudrais pas être ivre tout de suite. Aller prendre un verre en terrasse par exemple je ne me suis pas précipitée, j’attends (cela dit, il pleut). Et lorsque je le ferai je profiterai de chaque seconde, de chaque sensation. Parce que non, cela ne va pas de soi, cette liberté.

Et cela finit même par concerner aussi ce dont je n’ai pas été privée : les couleurs et les saveurs de la nourriture, les couleurs du jardin et le chant des oiseaux, la joie de lire un bon livre…

Et c’était peut-être alors un mal pour un bien : apprendre à profiter de l’instant présent, je, ici, maintenant, dans une sorte d’épiphanie parfois, à vivre les choses en pleine conscience, et la gratitude.

Instantané #96 (juste quelque chose de joli)

Dimanche dernier en allant faire ma première promenade du dimanche depuis des semaines je suis passée devant cette maison. Et vous serez d’accord avec moi : quelle merveille ! Et je trouve qu’il y a, tout de même, une immense délicatesse à décorer comme ça devant chez soi, une participation active à rendre le monde plus beau, et une attention envers les passants. Leur apporter de la joie. Et oui : ces fleurs, finalement, ce sont les passants qui en profitent le plus. Et cette générosité esthétique, ça mérite de la gratitude, non ?