Instantané : Bande annonce

Quand on est autrice indépendante, il faut tout faire : écrire le livre, bien sûr (cela reste tout de même la partie essentielle), mais aussi les trucs administratifs, les trucs techniques comme la mise en page et la couverture (même si on peut, aussi, engager des prestataires), et la communication. J’avoue que je n’aime pas tellement la partie technique : mettre en page le fichier, créer l’ebook, à chaque fois cela me met les nerfs en pelote, surtout quand KDP me signale qu’il y a des polices non reconnues sur une page qui est… blanche, ou que Calibre me met des sauts de pages là où il n’y en a pas. Par contre, il y a une chose que j’ai découvert adorer faire : les bande-annonce. C’est un peu technique, mais c’est surtout créatif et j’adore ça !

Pourtant, je n’avais pas prévu d’en faire pour Tout Ecrivain doit avoir le cœur brisé ! Je trouvais cela un peu dommage, mais je n’avais strictement aucune idée. Et dimanche dernier, la grande magie a à nouveau opéré : les mots sont venus, les images aussi, il ne me restait plus qu’à trouver ce que je voulais et à faire le montage. Evidemment (je n’en suis plus surprise) j’ai trouvé exactement les images qui convenaient.

Ce que je trouve extraordinaire, c’est la manière dont, parfois, en laissant reposer les choses, en ne forçant pas, elles se font en arrière-plan et se manifestent lorsqu’elles sont prêtes ! Un peu comme Athéna, qui grandit pour sortir ensuite casquée et armée de la tête de son père.

Si vous ne l’avez pas déjà vu, je vous présente donc le booktrailer de Tout Ecrivain doit avoir le cœur brisé, qui sort le 3 mars mais que vous pouvez d’ores et déjà pré-commander en version numérique :

Secrets et transparence

C’est encore une fois une question d’écriture. La manière dont, en écrivant, nous avons parfois accès à des secrets : nous croyons inventer, et nous ne faisons que mettre au jour une vérité que nous ne connaissions pourtant pas. Je ne parle pas uniquement des secrets de famille, de ces faits que l’on cache aux enfants pour les protéger alors que non seulement ça ne protège de rien mais encore, ils savent malgré tout ce qu’on fait pour qu’ils ne sachent pas. Cela m’est arrivé de nombreuses fois. C’est un des aspects de l’écriture prédictive, finalement. Ce fut le cas dernièrement avec Adèle. Mais surtout avec Tout Ecrivain doit avoir le cœur brisé.

J’en parlais l’autre jour : pendant de longues semaines, François a refusé de me livrer son secret, ce qui fait que j’écrivais un peu dans le brouillard. Je parle ici de François comme d’une personne réelle, parce que, quelque part, il l’est. Un beau jour (en réalité, un jour triste), François a décidé de révéler ce secret à Johanne. Et, parce que la mise en abyme est la figure organisatrice de toute mon écriture, il se trouve qu’en écrivant, Johanne avait justement eu accès à ce secret.

Sauf que le plus fort restait à venir. Quelques mois plus tard, quelqu’un qui m’est plus précieux que l’air que je respire m’a offert (je le vois comme une offrande) son secret. Et que ce secret, et bien, il était assez proche de celui de François. Autant dire que cela ne m’a guère étonnée, lorsque j’ai fait le thème astral de François, d’y trouver des placements similaires à celui de l’individu précieux, alors qu’au départ ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Enfin, consciemment, bien sûr.

Et là, bien sûr, on se heurte (Johanne et moi) au dilemme de l’écrivain : écrire sur ses propres secrets, être transparent, ce n’est pas un problème. Mais que faire des secrets des autres, même lorsqu’on n’y a pas eu accès consciemment ? Cette peur de passer pour un traître, un écrivain vampire qui se nourrit de la vie des autres, quand bien même ce n’est pas ce qui s’est passé ?

Johanne a réécrit, changé des éléments. J’ai réécrit, changé des éléments, mais avec tout de même la peur de toucher involontairement à une partie de la vérité que je ne connais pas. Ce qui serait, pour tout dire, une malédiction…

Autrice indépendante : Tout écrivain doit avoir le cœur brisé

Un jour du printemps 2016, alors que je venais juste de prendre la décision d’envoyer enfin le manuscrit de L’Aimante (qui n’était pas du tout ce qu’il est aujourd’hui, d’ailleurs) à des éditeurs, deux personnages ont débarqué chez moi pour que j’écrive leur histoire. J’étais un peu surprise : je n’avais pas du tout prévu d’écrire un deuxième roman alors que je ne savais pas encore quoi faire du premier. Mais ils se sont montrés très insistants, et je n’ai pas eu d’autre choix que de m’atteler à l’écriture. Avec beaucoup de joie, même si je ne savais pas du tout où j’allais.

Avec le recul des années, je vois de quoi et de qui est né ce roman, mais à l’époque, je ne le voyais pas du tout. Ce que je voyais, c’était deux personnages d’écrivains, deux fauves, deux êtres abîmés par la vie, qui se retrouvent, pour une opération marketing de leur maison d’édition, devoir passer une semaine ensemble dans la maison de l’un d’eux, une maison que d’ailleurs je connais bien, dans une région que j’aime.

Johanne est une jeune autrice, qui vient de publier un premier roman qui ressemble beaucoup à L’Aimante. Et qui, donc, me ressemble beaucoup, surtout à l’époque. François, lui, est un écrivain célèbre et reconnu, il a même eu le prix Goncourt, mais certains événements ont fait qu’il se montre très hostile envers Johanne et sa manière d’être. Au fil du temps, je me suis rendu compte que lui aussi me ressemblait beaucoup, même s’il ressemble aussi à quelqu’un d’autre, ce que je ne pouvais pas savoir à l’époque.

C’est une sorte de romance. Mais pas seulement, et je crois que c’est mon style, quelqu’un me l’avait dit un jour : me servir des codes de la romance, en faire un cadre que je peux ensuite dépasser. Ici il est question, une nouvelle fois, de découvrir ce qui se cache au fond de nous, des secrets, et d’écriture.

Plusieurs fois, au cours des différentes phases d’écriture, j’ai expérimenté la Grande Magie.

La première fois, c’est lorsqu’au cours d’une conversation, François donne à Johanne une interprétation très personnelle de ce qu’elle écrit. Les mots sont venus sous mes doigts sans que j’y réfléchisse, et lorsqu’ils se sont posés sur la page, j’ai été aussi perturbée que Johanne par ce qui semblait une révélation existentielle. Il m’a révélé sur L’Aimante quelque chose que je n’avais pas vu (et je ne sais toujours pas s’il a raison ou non). Peu après d’ailleurs, j’ai interviewé une autrice, dans le roman duquel il y avait me semblait il quelque chose du même ordre, et j’ai eu confirmation qu’elle aussi avait vécu cette expérience de découvrir quelque chose d’essentiel grâce à son personnage.

La deuxième fois, c’est lorsqu’après des pages et des pages écrites sans savoir quel était ce secret dont François ne voulait parler à personne (même à moi, son auteur, c’était quand même un monde), il nous l’a enfin révélé, à Johanne et à moi. En fait, la grande magie a eu lieu plusieurs mois après, lorsque ce secret fictif est venu, d’une certaine manière, percuter un autre secret, réel celui-là. Avec assez de différences (encore que, je ne sais pas tout) pour que je puisse laisser tel quel, mais tout de même.

La troisième fois, j’en ai parlé, c’est lorsque dans une phase de réécriture, je me suis mise en tête de faire le thème astral de François, et que tout était tellement juste et nourri de synchronicités par rapport à autre chose que j’ai souri.

Et d’autres fois, que je ne vais pas énumérer. C’est aussi dans ce roman qu’est née Adèle, vous verrez comment.

Donc voilà, il s’appelle Tout écrivain doit avoir le cœur brisé en référence à une phrase d’Hemingway à Salinger. Il sort le 3 mars, et j’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire.

Les personnages de roman comme des Horcruxes

C’est la phrase qui est venue l’autre jour sous ma plume (enfin, mon stylo, mais plume c’est plus joli) dans ma séance d’introspection du soir. Les personnages de romans sont comme des horcruxes : l’écrivain y cache une partie de son âme.

(Alors les horcruxes, pour ceux qui ne connaîtraient pas Harry Potter : c’est un objet, ou pourquoi pas une personne, dans laquelle un sorcier cache un morceau de son âme, afin de devenir immortel. Alors c’est de la magie très noire, puisqu’il faut pour cela déchirer son âme, et pour déchirer son âme il faut commettre un meurtre, évidemment, ce n’est pas de cela que je parle, mais vous voyez l’idée).

C’est une des magies de l’écriture, ça : parfois, des phrases surgissent, on ne sait pas d’où, et elles révèlent une vérité essentielle.

Ce soir-là, je réfléchissais à Adèle. Le résumé de mon état émotionnel actuel, c’est que, justement, je me sens coupée de mes émotions, je vis dans mon mental, et lorsque je suis dans l’espace de l’écriture, je m’ouvre et j’ai accès à ce qui, le reste du temps, en tout cas du temps actuel, est soigneusement verrouillé, et c’est pour cela, aussi, que l’écriture m’est aussi vitale que l’air que je respire. Et, donc, ma réflexion était que ce texte est pourtant beaucoup moins personnel et intime que les autres : L’Aimante, on s’en doute un peu j’imagine, le prochain, qui sortira en février, également, même s’il reste entièrement fictionnel, sont des récits très intimes. Adèle, pas du tout. Et pourtant, il y a bien, chez elle, une partie de moi-même, de mon âme.

Et c’est comme ça que cette phrase a surgi. J’ai donc commencé à réfléchir : a quel point cela est-il vrai ? (j’ai conscience que ce n’est pas non plus une idée révolutionnaire, que l’on met un bout de nous dans nos personnages : Flaubert disait « Madame Bovary, c’est moi » ; c’est surtout l’image de l’horcruxe et ses implications, qui m’a frappée : ce morceau de nous, il est immortel).

J’ai réfléchi. Aux personnages qui gravitent autour d’Adèle. Même les mauvais (un, surtout). A mon deuxième roman, et ces deux personnages forts qui s’affrontent et s’opposent et semblent n’avoir rien de commun : et bien, ils sont pourtant tous les deux un aspect de moi. Et cela fait du bien d’en prendre conscience.

J’ai déjà parlé de l’effet miroir et des personnages de roman, et bien sûr, c’est lié. Mais, pour le créateur de ces personnages, cela va plus loin. Ils ne sont plus seulement un miroir : ils sont un bout de nous. Sans avoir besoin de tuer personne, c’est le grand avantage. Notre âme reste entière, j’ai même envie de dire que le processus aide à l’unifier, et c’est d’ailleurs pour cela que j’insiste toujours sur l’importance de l’écriture dans le processus d’individuation. Ecriture de soi et de l’intime, mais aussi la fiction. Parce que cela nous permet de voir beaucoup de choses qui, sans cela, resteraient cachées. Des parts de nous à réconcilier et intégrer.

Et à bien y réfléchir, je me demande si cela ne fonctionne pas dans les deux sens. Si, à force de les fréquenter intimement pendant des semaines, des mois, les personnages ne laissent pas un morceau d’eux chez leur créateur, une empreinte qui les transforme et que c’est pour cela que les écrivains « ne sont pas tout seuls dans leur tête ». Ils y sont avec leurs personnages.

Je me demande si Rowling y a pensé. Il est possible que oui, mais il est aussi possible que non, tant une autre vérité est que nous ne possédons pas toutes les clés de nos œuvres (c’est d’ailleurs ce qui arrive dans mon deuxième roman, le personnage masculin révèle au personnage féminin le sens profond de ce qu’elle a écrit) (bientôt, juré, vous en saurez plus sur ce roman et notamment le titre).

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Autrice indépendante : le chaudron qui bouillonne

Parmi toutes les peurs de l’écrivain, qui à la fête foraine de l’angoisse a tendance à vouloir essayer tous les manèges, il y a celle-ci : est-ce que j’ai encore un roman en moi ? Est-ce que je suis capable de donner naissance à une nouvelle histoire, ou est-ce que j’ai dit tout ce que j’avais à dire ?

Je crois que cette interrogation revient sans fin, que l’on en ai écrit un, deux, ou cinquante. Et c’était une de mes interrogations en me lançant dans le projet Adèle : est-ce que la grande magie va opérer à nouveau ?

Resituons le contexte : comme je travaille par couches, et que mon deuxième roman n’attend que les derniers retours de bêta-lecteurs pour les ultimes corrections et le travail éditorial, je me suis dit que le moment était venu de mettre en chantier le troisième. Et parmi plusieurs idées (et là, je me fais plutôt confiance : les idées de départ, ce n’est pas ce qui manque et ça n’a jamais manqué) c’est celle-ci qui montrait le plus d’insistance pour que je l’écrive.

Oui, mais : j’avais l’idée de départ, certes. Mais tout le reste ? En outre, je devais changer mon processus, à savoir que ce roman, pour être écrit, demandait des recherches précises sur beaucoup de sujets. Alors, c’est ce que j’ai fait, suivant la sérendipité, un sujet en conduisant à un autre, à une idée, à un personnage. Ces recherches m’ont occupée pas mal de temps, et c’était l’objectif principal de Preptober. On est à un peu plus de la milieu du parcours de cette dernière ligne droite préparatoire.

Et… encore une fois, la magie opère. Des recherches naissent des idées, des thèmes, des scènes. La chronologie se met en place. De nouveaux personnages s’invitent, que je prends plaisir à découvrir, qui ne me disent pas encore tout mais ça, je sais que c’est en phase d’écriture que ça se produit.

Depuis quelques jours, ce sont des phrases. Des morceaux. Des paroles, qui tournent dans ma tête. Et, encore une fois, je suis absolument émerveillée de la manière dont le chaudron finit par se remettre à bouillonner. Je ne peux pas encore être totalement sûre de ce que cela donnera, mais enfin, je crois que je suis pas mal prête pour commencer mon NaNoWriMo le 1er novembre, et j’ai hâte de me lancer dans l’écriture concrète, les mots qui naissent par cohortes, l’histoire qui se déploie.

Comme par magie…

A la recherche des ancêtres perdus…

En 2018, je m’étais lancé dans mon arbre généalogique, et j’écrivais : je pense qu’ils [les gens de mon entourage] soupçonnent un nouveau projet d’écriture, ce qui n’est pas le cas pour l’instant, mais allez savoir avec la sérendipité. Et bien, ce moment est arrivé, sans que je m’en rende compte d’abord. Et c’est encore une fois une histoire de grande magie.

En fait tout part de ce que j’appelle « le projet Adèle », qui est beaucoup plus ancien : ce vieil album photo que j’avais récupéré d’une grande tante et pour lequel j’éprouve une véritable fascination, et notamment pour cette femme que je ne connais pas et que j’ai, allez savoir pourquoi, baptisée Adèle (si ça se trouve, j’apprendrai un jour qu’elle s’appelait vraiment Adèle et qu’elle m’a communiqué son prénom par voie médiumnique et j’aurai peur). Ce projet est longtemps resté dans les limbes, parce que je n’avais pas trop de temps à y consacrer, et finalement c’est lui qui a toqué le plus fort à la porte en juillet (et il y avait de la concurrence !). Me voilà donc bien ancrée dans mon projet, l’angle est venu, les thématiques, je me suis éloignée du projet de départ car mes recherches m’ont conduite à conclure que les photos étaient bien plus anciennes que ce que j’avais cru au départ et donc ça ne colle plus à ma chronologie, mais bref, ça avance, et j’ai, plus ou moins, les grandes lignes de mon histoire.

Et mon arbre généalogique, me direz-vous, quel rapport puisque ces gens ne sont pas du tout mes ancêtres ? J’y viens.

Voilà : il se trouve que petit à petit, j’ai donné (sans trop m’en rendre compte) à Adèle une histoire très inspirée de celles de mes ancêtres féminines, deux en particulier.

D’abord mon arrière grand-mère maternelle (la mère de ma grand-mère maternelle). Qui a fait le choix de se sacrifier, et au lieu de devenir institutrice, comme elle aurait pu le faire, est restée à la ferme pour s’occuper de sa mère (il y a des éléments de cette mère d’ailleurs aussi chez Adèle, car je sais qu’elle a des choses à raconter aussi). Ne me signalez pas le lien entre mon propre « choix » de métier et cet élément : je l’ai déjà fait. Et m’en libérer est aussi un des enjeux du roman je pense.

Et surtout mon arrière grand-mère paternelle (la mère de ma grand-mère paternelle). Et c’est là que les choses se compliquent. C’était une enfant abandonnée. J’ai pu retrouver son acte de naissance, et il comporte le nom de sa mère, je pourrais donc rattraper le fil par-là, mais en fait, non : je pense qu’elle a donné un faux nom, ou a menti sur son âge, car je ne la retrouve pas dans les années où elle a dû naître à l’endroit où elle dit être née (et pourtant là encore, d’un point de vue psychogénéalogique, je suis persuadée que mes problèmes avec l’idée de maternité ne sont pas sans lien avec cette histoire d’abandon, et d’autres problèmes sans doute)*. Mais en fait, c’est surtout son père qui m’intéresse : quand elle était petite, avant la Première Guerre mondiale, mon arrière grand-mère recevait régulièrement la visite d’un homme, qui passait du temps avec elle, lui offrait plein de choses et visiblement donnait de l’argent à sa famille d’accueil, car elle avait de beaux vêtements et ne manquait de rien. Il n’est jamais revenu après la guerre, probablement a-t-il été tué. Et, je ne peux pas m’empêcher de trouver cela très émouvant : il aurait pu s’en moquer, mais non, il l’a cherchée, il a sans doute dû faire jouer ses relations pour la retrouver ; il aurait pu se contenter, s’il culpabilisait, de donner de l’argent, mais non, il passait du temps avec elle. Et, de manière somme toute normale (d’autant que je soupçonne mes goûts de luxe de me venir de cet ancêtre inconnu sans doute riche mais pas libre) j’ai envie de savoir. Mais j’ai peu d’espoir, même en farfouillant dans les dossiers de l’Assistance Publique, de retrouver quoi que ce soit.

*Edit : en fait, je me suis à nouveau penchée sur le sujet, avec un autre angle, et j’ai réussi à la retrouver. Disons qu’il y avait deux erreurs sur l’acte de naissance de mon arrière grand-mère : une erreur orthographique (un y à la place d’un i) et surtout une erreur sur l’âge de sa mère, qui avait 37 et non 27 ans, et cela m’empêchait de la retrouver. Donc j’ai pu remonter un peu plus loin. Après, cela m’a l’air d’un sacré phénomène dans le genre « je me tamponne des conventions sociales » et ça, j’aime bien, mais je ne suis pas sûre de pouvoir aller très loin si je ne retrouve pas la trace de son voire de ses autres enfants naturels (oui, il y en a eu d’autres avant mon arrière grand-mère) qu’elle n’a pas abandonnés… et ce n’est pas simple !

Et la grande magie de l’écriture, c’est que je sais que ce que j’ai tricoté dans ma tête et donnera une partie de l’histoire que je vais écrire sera sans doute assez proche de la vérité !

Autrice Indépendante : processus d’écriture

Ces derniers temps, libérée de cette charge mentale qui pesait sur moi et se résumait à oui mais qu’est-ce que je vais faire de mes textes (et je trouve finalement la charge mentale de s’occuper de tout bien plus légère), je me suis totalement fondue dans mon processus d’écriture. Avec une joie indicible.

En fait, il faut savoir que j’écris par couches : d’abord les recherches si besoin, puis j’écris le premier jet, ensuite je laisse poser, je fais une première couche de corrections, je laisse poser etc. jusqu’à ce que j’estime que c’est terminé, ou que j’ai envie de le reprendre. C’est ce qui s’est passé pour L’Aimante : j’ai fait au moins 50 couches de corrections.

Le corollaire, c’est que j’ai toujours plusieurs textes en cours, à des stades divers d’avancements. Ces derniers temps, j’avais le recueil de nouvelles érotiques de Salomé, qui a subi ses dernières corrections et qui est désormais en phase de pré-publication pour septembre. J’avais mon deuxième roman, qui a bien avancé le mois dernier, que je laisse en repos jusque fin août, mais qui je pense (parce que j’ai beaucoup de notes avec des idées de développement) aura encore besoin de plusieurs couches de corrections. J’avais ma novella de magie sexuelle, intégralement reprise, et qui elle aussi est en pose. Et j’ai enfin un recueil de nouvelles érotiques (un autre) : pour les nouvelles, c’est un peu particulier car certaines sont terminées, certaines sont à développer, certaines à corriger et d’autres à écrire. J’ai aussi Le Truc 1 et 2 (et j’espère commencer bientôt le 3) mais ça, c’est un projet très particulier. Derrière tout cela, il y a un calendrier de publication très précis, mais je vois loin : si j’ai autant de textes en chantiers c’est que depuis des années j’écrivais sans publier, donc j’ai du stock.

Mais il me manquait… un projet entièrement nouveau. Et c’est là qu’intervient la première phase : la germination. Dans un carnet, j’ai plein d’idées de textes. Elles sont là, attendant l’étincelle. A ce stade, il n’y a pas d’ordre : je ne sais pas laquelle de ces idées poussera en premier.

Et cette semaine, c’est venu. C’est encore une fois la grande magie. Je vous avais parlé de cette vague idée, il y a plusieurs années. A partir d’une photo. J’avais quelques idées (et d’ailleurs, c’est le roman qu’est en train d’écrire mon personnage masculin dans mon roman n°2… oui parce que, vous verrez, tout a toujours un lien avec moi). Quelques idées, mais il me manquait quelque chose, l’angle, qui me permettrait de démarrer le moteur. Et cette semaine, ça a commencé à être la cohue, dans ma tête : les idées qui se bousculent, les thèmes, les personnages, j’ai ouvert la porte, et tout est venu.

J’ai donc pu commencer un nouveau carnet, avec toutes mes idées. La photo (je n’ai pas l’originale : il faut que je la récupère cet été). Il y a beaucoup de recherches préparatoires pour celui-là qui je pense ma mèneront au moins à l’automne, et je me dis que par amusement, je pourrais essayer de participer au NaNoWriMo.

Je sais que ce processus d’écriture un peu particulier va en horrifier certains, qui travaillent projet assez projet, mais en fait c’est comme pour tout dans ma vie : j’ai besoin, absolument besoin, de variété (d’autant qu’il y a de longues phases où le texte est en repos, comme de la pâte à crêpes, et qu’il faut bien que je fasse autre chose). Vous faites comment, vous ?