La Grande Librairie et la littérature jeunesse

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Encore une fois, tempête dans un verre d’eau, mais tempête tout de même. Comme vous le savez peut-être, jeudi soir, la Grande Librairie était consacrée à la littérature jeunesse, émission initialement prévue pour être diffusée pendant le salon du livre jeunesse de Montreuil. Les amateurs avaient sorti le champagne : rendez-vous compte, François Busnel, après avoir dit il y a quelques années dans une interview qu’il ne voyait pas l’intérêt de cette littérature, y consacrait enfin une émission. Sans doute un peu contraint, du reste. Et puis, depuis, il a lu Harry Potter et il a trouvé ça bien. Mais bon, Harry Potter n’est pas vraiment de la littérature jeunesse.

Bref, comme je suis plutôt tolérante, je n’ai pas manifesté contre cette émission spéciale, alors même que le sujet ne m’intéressait pas du tout. De la jeunesse, je n’en lis plus que très exceptionnellement, et des trucs triés sur le volet. En même temps, je n’ai pas d’enfants, je n’en veux pas, et les histoires d’ados ça me passe très au-dessus. Sauf Harry, mais j’ai expliqué pourquoi. Mais, me suis-je dit, après tout, il en faut pour tout le monde, tant que ça reste ponctuel, admettons. J’ai tout de même regardé, parce que chez moi le jeudi soir c’est Grande Librairie quoi qu’il arrive, un point c’est tout.

Bon, je me suis ennuyée comme un rat mort. Ou à peu près. Mais ça ne m’a pas plus inquiétée que ça, je m’y attendais, je n’ai pas trop compris ce qu’Orsenna faisait là pour ce roman-là, Pef et Fombelle ok mais je n’ai lu que Tobie Lolness il y a une éternité, quant aux deux femmes (Stéphanie Blake et Florence Hinckel) je n’avais tout simplement jamais entendu parler d’elles et d’ailleurs j’ai été obligée d’aller rechercher sur un site pour retrouver leur petit nom.

Donc, je me suis profondément ennuyée, mais ce n’était à la base pas un problème. Le problème, c’est que les « spécialistes » de littérature jeunesse aussi, et que depuis fleurissent les articles critiques. Du coup, j’ai réfléchi à nouveau, à la lumière de ces critiques, et c’est vrai que l’émission n’était pas réussie. Néanmoins, selon moi, ces critiques sont à la fois justifiées dans un sens, mais injustes (oui, je vais défendre François Busnel, ça n’étonnera personne, je suppose). En gros, les critiques reviennent à dire que le plateau était mal composé, et les questions idiotes, Busnel ne maîtrisant pas du tout son sujet et n’arrivant pas à faire croire qu’il s’y intéressait.

Alors concernant la composition du plateau, je suis assez d’accord : en fait, le gros problème venait que l’émission n’était pas anglée et que du coup, il y avait un flottement. On avait pris cinq auteurs qui avaient en commun d’écrire des livres pour la jeunesse avec la volonté d’échelonner les âges et les publics, mais du coup il n’y avait pas d’unité. A mon avis, il aurait été plus intéressant de composer un plateau avec des écrivains de littérature générale ayant aussi publié en jeunesse, et il y avait de quoi faire : Orsenna toujours, mais aussi Ovaldé, Bénameur, Deghelt, d’autres encore. D’abord, le public habituel de l’émission n’aurait pas été déconcerté, et Busnel aurait été plus à l’aise (mais certains, soyons-en sûrs, auraient rouspété qu’on voyait toujours les mêmes…). De plus, cela aurait pu donner lieux à des questionnements très intéressants sur le plan de l’écriture et de la création, comment on s’adapte à son public etc.

Parce que le vrai problème, c’est qu’on sentait bien que Busnel avait beau faire des efforts, il se sentait sur ce plateau un peu comme un poisson hors de son bocal. Alors c’est bien, parfois, de sortir de sa zone de confort. Mais. Pas trop non plus. Il n’y connaît pas grand chose, et apparemment les questions qu’il a posées étaient stupides et rebattues (bon, moi je n’ai pas trouvé, mais encore une fois je ne connaissais pas tous ces gens et donc je ne les avais pas entendus mille fois répéter leurs histoires), il avait du mal à guider les entretiens parce qu’il n’avait pas assez de matière sur quoi s’appuyer, etc. Mais peut-on le lui reprocher ? Non. Parce qu’il a quand même le droit de ne pas tout connaître sur tout, me semble-t-il. Et d’autant moins que les gens qui lui reprochent tout ça ne sont pour beaucoup pas des téléspectateurs habituels de la Grande Librairie, donc j’ai envie de leur dire (gentiment hein, mais quand même) d’aller se faire cuire un œuf et de laisser cette émission tranquille.

Du reste, je ne crois pas du tout que le format de la Grande Librairie soit adapté à la littérature jeunesse… En revanche, maintenant qu’il a fait une spéciale littérature jeunesse, j’aimerais quand même que François Busnel réfléchisse à une spéciale littérature érotique. Oui, j’ai très envie de l’entendre dire des trucs cochons !

Bloc Notes de rentrée

Et oui, la rentrée est déjà là. *soupir* J’ai l’impression que l’été est passé à une vitesse folle… comme d’habitude. L’heure est donc venue de revenir à nos moutons culturels (ce qui est, soyons honnêtes, la seule chose qui me motive dans la rentrée…)

<« Dessine-moi le bonheur » : L’opération ‘bonheur’ de Balzac Paris x l’Unesco>UnescoxBalzac

Je vous ai déjà parlé de Balzac Paris, la marque de mode inspirée par la littérature. En hommage aux 70 ans de l’UNESCO, elle s’associe à Guila Clara Kessous, la plus jeune Artiste de l’UNESCO pour la Paix en soutien au Fonds Malala pour l’opération «Dessine moi le bonheur». Le but de cette initiative est d’aider l’accès à l’éducation des jeunes filles pour poursuivre l’action de Malala Yousafzai, prix Nobel de la Paix 2014. Guila Clara Kessous a donc réuni autour d’elle de nombreux artistes (Charlie Winston, Garance Doré, Laetitia Casta, Thomas Dutronc, Louis Chedid, Alfred Cointreau le «Professeur de Bonheur» de l’université de Harvard, Tal Ben Shahar) qui ont chacun créé un T-shirt unique et personnalisé pour exprimer leur idée du bonheur. Ces T-shirts seront en vente exclusive chez Colette et sur le site www.balzac-paris.fr à partir de Septembre 2015. J’avoue une petite préférence pour celui de Garance Doré !

<Fyctia : restez lecteur, devenez auteur>

fyctiaFyctia est la première plateforme de concours d’écriture web et mobile qui permet à des auteurs de toucher une grande communauté de lecteurs, d’interagir avec eux, d’être conseillés par des professionnels du livre et publiés par une maison d’édition en cas de victoire. Sur Fyctia, le succès des auteurs est lié à l’engagement des lecteurs sur les textes grâce à la mécanique des concours : ainsi les auteurs peuvent échanger avec leurs lecteurs sur les chapitres publiés et la sélection du livre destiné à la publication n’est plus le fait de l’éditeur, mais celui des lecteurs. Le principe est simple : sur un thème donné, les auteurs publient un chapitre, et à partir de là ce sont les lecteurs qui choisissent les séries qu’ils souhaitent voir continuer, puisqu’il faut un certain nombre de « likes » pour pouvoir continuer à publier. C’est cruel, mais stimulant, d’autant qu’au fur et à mesure de la progression les éditeurs donnent des « coups de pouce » en mettant en lumière certains textes et en donnant quelques conseils ! Les premiers concours s’inscrivent dans des univers de fiction dont le succès en numérique, en France et ailleurs, est très fort : le Young Adult, New Adult, et la Fan-Fiction. La plateforme est faite pour lire et écrire n’importe où, n’importe quand sur smartphone, tablette et ordinateur. C’est pour les auteurs la possibilité d’une publication au format numérique, voire papier, par la maison d’édition Hugo & Cie (qui a notamment édité les séries best-sellers Beautiful Bastard et After) et les conseils de professionnels du livre tout au long des concours. Pour les lecteurs, c’est la possibilité de participer activement au processus d’élaboration et de sélection d’un livre. Bref, une nouvelle façon d’écrire à étudier de plus près !

art3f Paris : l’art contemporain autrement, accessible et ouvert à tous>

4X3-PARIS-1Fort de son expérience de 4 années dans l’organisation de salons internationaux d’art contemporain dans 8 villes majeures de province (Bordeaux, Nice, Mulhouse, Montpellier, Nantes, Metz, Lyon, Rennes), art3f s’implantera à Paris les 3,4,5 et 6 septembre 2015 dans les murs du tout nouveau Paris Event Center, le nouveau parc des expositions porte de la Villette. Au programme : de jeunes artistes en vogue, des expositions de galeries parisiennes et internationales avec les œuvres d’artistes émergents, de très belles signatures (Pasqua, Soulages, Combas, Di Rosa, Vasalery, de Stael, Dubuffet…), du street art, des animations vivantes, des expositions et des performances live, des happenings dédiés à la créativité des enfants, des pôles dégustation : bars à vin, à sushi, à huîtres, « green bar »… Bref, une sympathique idée de sortie pour le premier week-end de septembre que ce salon qui a pour but de faire découvrir aux novices l’art contemporain à un prix plutôt abordable (10€ l’entrée, gratuit pour les -18 ans accompagnés).

<Magdalena Montpellier France>

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Magdalena Montpellier France 2015 est un événement organisé par La Bulle Bleue en association avec le Théâtre de la Remise et Réseau en scène Languedoc-Roussillon. Magdalena Project est un réseau international d’échanges dédié au théâtre et aux arts vivants créés par des femmes. Depuis bientôt trente ans, Magdalena traverse les continents et les générations par le biais des événements régulièrement organisés dans différentes villes du monde et pour cette première en France, des femmes artistes du Danemark, d’Angleterre, de Suisse, de Biélorussie, d’Argentine, d’Inde, d’Allemagne, du Brésil, de Pologne, d’Espagne, d’Italie, du Japon et d’Australie seront à la rencontre des professionnel(le)s de la région et de tous les publics : spectacles, formations, conférences, expositions et performances, le tout du 21 au 26 septembre à Montpellier !

<Ex-libris>

28Un coup de coeur : le site de la graphiste Morgane Rospars, qui propose notamment de magnifiques ex-libris pour personnaliser vos livres. Vous pouvez même lui demander de vous en créer un rien que pour vous ! Sinon, vous pouvez aussi choisir un des modèles déjà existants. Pour ma part, je lorgne sur le hibou !

<La Grande Librairie>

francoisbusnel_lagrandelibrairieUne huitième saison qui s’ouvre en beauté jeudi, avec un plateau de choc : Astrid Manfredi pour La Petite BarbareAmélie Nothomb pour Le Crime du comte NevilleLaurent Binet pour La Septième fonction du langage et un entretien exclusif tourné à Livingstone dans le Montana avec Jim Harrison qui publie Péchés Capitaux, et dont les amateurs ont déjà pu voir quelques images si comme moi ils suivent le Grand Maître (Busnel, pas Harrison) sur Instagram (compte grâce auxquels j’ai pu constater que Busnel avait les mêmes addictions que moi : les livres bien sûr, les huîtres et le vin blanc — même si lui déguste ces derniers à l’île de Ré et non au Cap-Ferret) !

<Journées du patrimoine>

© Archives Galeries Lafayette
© Archives Galeries Lafayette

Les Journées européennes du patrimoine, c’est le 19 et le 20 septembre. Que de choix encore cette année ! Par exemple, grâce à un parcours de 45 minutes, en français ou en anglais, les visiteurs auront le loisir de découvrir les secrets du grand magasin à travers un itinéraire retraçant la naissance des grands magasins parisiens et l’évolution des Galeries Lafayette depuis 1894. Mais, évidemment, il y en a pour tous les goûts, il n’y a qu’à demander le programme !

Les vingt livres qui ont changé la vie des Français… et la vôtre ?

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Hier soir avait lieu sur France 5 un événement de première importance : le dévoilement du classement des 20 livres qui ont changé la vie des Français. L’émission a eu un certain succès, et a en tout cas suscité un bel engouement sur twitter, au point que #20livresF5 s’est retrouvé en TT, ce qui pour une émission culturelle est un peu une première.

J’espère que vous étiez de la partie. Si vous ne l’étiez pas, voici le classement (avec mes commentaires, parce que comme vous le savez, je ne peux pas m’empêcher de commenter).

20. Les Misérables de Victor Hugo
Honnêtement, j’attendais Hugo plus haut, et je suis un peu déçue, surtout que ce n’est pas ce roman que je préfère de lui… en tout cas, je suis heureuse de savoir désormais, grâce à Jean d’Ormesson, qu’il y a eu un pic de naissances 9 mois après la mort d’Hugo. C’est le genre d’anecdotes que j’adore raconter !

19. Madame Bovary de Flaubert
Qui est évidemment un incontournable, même si Jean Teulé trouve le roman, je cite, « casse-burnes ». Ce qui n’est pas totalement faux, mais étant moi-même une bovaryste convaincue…

18. Le journal d’Anne Franck
Pas grand chose à dire. Evidemment, c’est un texte fort, marquant, bouleversant, mais je crois qu’il doit surtout sa place au fait qu’il est beaucoup donné à lire par les profs…

17. Le Parfum de Patrick Süskind
Un roman que j’ai adoré, mais auquel je n’aurais jamais pensé pour ce classement…

16. Le Seigneur des Anneaux de Tolkien
Aucun commentaire sur le plateau, au grand désarroi de beaucoup sur twitter. De fait, je rappelle que Busnel a consacré une émission entière à Tolkien la semaine dernière… Sinon, j’aime beaucoup évidemment !

15. Crime et Châtiment de Dostoïevski
J’avoue ne pas l’avoir lu, car j’ai vraiment un gros problème avec les romanciers russes en général, et avec Dostoïevski en particulier (j’ai été traumatisée par L’Éternel Mari, je n’ai jamais osé poursuivre avec cet auteur)

14. Le Monde selon Garp de John Irving
Evidemment, la présence d’Irving dans le classement a ravi Busnel. Pour ma part, ce titre est sur ma liste depuis que j’ai, récemment, découvert Irving. Donc…

13. Harry Potter de JK Rowling
Totalement attendu, et je déplore fermement la condescendance des gens présents sur le plateau concernant cette oeuvre beaucoup plus riche qu’ils n’ont l’air de le penser. De fait, la saga a donné à beaucoup le goût de la lecture, fait réfléchir et grandir, et pour moi c’est une oeuvre qui marquera l’histoire de la littérature…

12. 1984 d’Orwell
Certes, mais comme je n’aime pas la SF… ceci dit, je ne peux qu’admirer le nez d’Orwell sur de nombreux points.

11. La Peste de Camus
Pour moi le meilleur Camus, et de fait un roman qui m’a profondément marquée, une des phrases étant devenue ma devise : « Peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu’on ne croit pas en lui et qu’on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans tourner les yeux vers ce ciel où il se tait », avec celle-ci : « Lorsque l’innocence a les yeux crevés, le chrétien doit perdre la foi ou accepter d’avoir les yeux crevés » (je cite de mémoire, je l’ai lu il y a 20 ans, donc pardonnez si c’est inexact). De fait, ce roman m’aurait détournée de la religion si cela n’avait pas déjà été fait depuis longtemps…

10. Les Fleurs du Mal de Baudelaire
Nécessairement.

9. Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez
Pas lu, sur ma liste.

8. Belle du Seigneur d’Albert Cohen
C’est celui pour lequel j’ai failli voter. Néanmoins, je ne suis pas sûre que je l’aimerais si je le lisais aujourd’hui : je l’ai lu très jeune, je devais avoir 16 ans, et je me demande si j’avais vraiment tout compris…

7. L’Alchimiste de Paulo Coelho
Je l’ai lu à sa sortie, mais il ne m’a pas spécialement marquée…

6. Le Grand Meaulnes, d’Alain Fournier
C’est évidemment un roman absolument magnifique…

5. La Recherche du Temps Perdu de Marcel Proust
J’avoue que je n’en ai pas lu l’intégralité, alors que j’ai beaucoup aimé ceux que j’ai lus, cet univers décadent et élégant, c’est vraiment ce que j’aime, mais il me faudrait une autre vie…

4. L’Écume des jours de Boris Vian.
Evidemment.

3. Voyage au bout de la nuit de Céline
Je savais que ce roman serait haut placé dans le classement. Je l’ai lu un certain nombre de fois, la première j’étais en hypokhâgne, les dernières quand je passais l’agrégation car c’était au programme. Et je suis au regret d’annoncer que je n’ai toujours pas compris ce que tout le monde trouve à ce roman qui ne m’émeut pas, ne me touche pas, et que je trouve mal écrit (tout le monde s’extasie sur la langue de Céline : pour moi, c’est juste de la vulgarité…). Je ne sais pas si c’est simplement que je n’arrive pas à séparer le roman de son auteur pour qui pour qui j’ai le plus profond mépris (j’en doute : je n’aime guère Aragon l’homme et je tiens Les Yeux d’Elsa pour un chef-d’oeuvre) ou autre chose qui résiste, mais toujours est-il que je suis totalement hermétique à son univers.

2. L’Etranger de Camus
Je le craignais premier, je me suis trompée de peu. De fait, j’ai un peu le même problème qu’avec le précédent, le mépris pour l’auteur en moins car j’aime beaucoup Camus : juste, je ne comprends pas l’engouement pour ce roman, que je me cogne tous les ans aux oraux du bac car il est toujours au moins sur une liste, que j’ai du coup lu un certain nombre de fois, et que je trouve totalement surévalué. C’est un bon roman, intéressant et profond, je ne dis pas, mais tout de même pas à ce point, je trouve…

1. Le Petit Prince de Saint-Exupéry
C’est celui pour lequel j’ai voté !

Alors évidemment, comme tout classement, celui-ci est largement critiquable, il y a des manques, des regrets, des incompréhensions… mais j’aime son éclectisme !

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Et vous, quel est le livre qui a changé votre vie ?

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C’est la dernière torture inventée par François Busnel : demander à ses invités quel est le livre qui a changé leur vie. Mais s’il ne le demandait qu’à ses invités, ça irait, on compatirait, on se dirait « le pauvre, comment peut-on répondre à cette question ? » et puis c’est tout. Mais Busnel est diabolique, et cette épineuse question, il nous invite, nous aussi, à y répondre.

Et je ne le remercie pas, car cette interrogation m’a plongée dans des abîmes de perplexité métaphysique. Des livres qui m’ont bouleversée, marquée (en bien ou en mal), remuée, interrogée, il y en a. Plein. Mais « changer la vie », c’est autre chose. Et surtout, il ne faut en citer qu’un (sauf si on triche, évidemment).

Alors j’ai cherché, cherché, et je pense que j’ai trouvé. C’est Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupery. Parce que c’est le premier livre que j’ai vraiment étudié, lorsque j’étais en sixième. J’ai alors appris ce que c’était que de lire vraiment un texte, en saisir toute la richesse et la profondeur, ne pas s’arrêter à l’histoire mais en saisir toute la portée. Ce livre m’a ouvert la porte du merveilleux monde de l’imaginaire et de l’écriture. J’ai aimé sa vision de l’amour, de l’amitié, de la vie.

C’est sans doute ce livre, maintenant que j’y réfléchis, qui m’a fait comprendre que la littérature coulait dans mes veines, et qui m’a conduite à lui consacrer ma vie !

Et vous, quel est le livre dont vous pouvez dire qu’il a changé votre vie ?

A partir du 2 octobre (ce qui vous laisse le temps d’y réfléchir), vous pourrez voter ici !

Bloc notes de rentrée

Beaucoup d’infos en cette veille de 1er septembre, qui pour beaucoup sonnera l’heure de la rentrée. Mais focalisons-nous sur la rentrée culturelle ! Alors, pour nous mettre un peu de baume au coeur :

* L’album de la rentrée : celui d’Angus et Julia Stone sorti chez Discograh le 29 juillet. Une belle réussite folk, qui donne envie de reprendre la route et met encore un peu d’été dans ce mois de septembre !

Angus et Julia Stone

* Si vous aimez la photographie, ce site devrait vous intéresser : Meet the artist. En quelques mots, il s’agit d’une nouvelle galerie qui permet de découvrir des artistes photographes de talent et propose des tirages de qualité à des prix abordables, dans l’objectif de rendre la photographie plus accessible et révéler de nouveaux talents. Une fois qu’on a sélectionné l’oeuvre qui nous intéresse, par artiste ou par thème, on choisit le format, puis la finition, et c’est bon. Les tirages sont limités, mais les quantités sont supérieures à ce qui est proposé d’habitude, ce qui permet des prix moins élevé. Ce que j’apprécie surtout, c’est la variété des choix proposés : la galerie est très riche, et il y en a vraiment pour tous les goûts, et j’ai repéré quelques oeuvres qui iraient très bien au-dessus de mon canapé !

MTA

* Comme je l’ai déjà dit je ne sais plus où, j’aime beaucoup les innovations littéraires et en particulier celles que permettent les nouveaux moyens de communication comme twitter. Et s’il y en a une qui mérite qu’on s’y intéresse, c’est celle de  @francoisVinsot, « Le roman avec titre » : tout un roman écrit par tweet. Si vous avez du mal à suivre, l’auteur propose de vous l’envoyer par mail !

* Toujours sur twitter mais dans un tout autre registre : @DisMoiNicolas, le nouveau service interactif des magasins Nicolas pour nous guider et répondre à toutes nos questions sur le vin du Lundi au Vendredi, de 9h30 à 19h. Grâce à lui, je saurai quelle bouteille ouvrir la prochaine fois que je ferai mon risotto aux asperges !

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* Dernier compte twitter, totalement inutile mais du coup forcément indispensable : celui de Big Ben, qui sonne toutes les heures (enfin, tweete bong bong bong) : @big_ben_clock

Big Ben

* On connaissait les paniers bio, voici maintenant le panier culturel, pour les nourritures spirituelles. Kilti, qui se développe actuellement à Paris et à Lille, propose ainsi de découvrir la création culturelle locale et la diversité de biens culturels : Musique, Cinéma, Théâtre, Danse, Littérature, Arts Graphiques… Le principe est simple : tous les deux mois, vous êtes invités à une soirée festive lors de laquelle vous pourrez récupérer votre Kilti. À l’intérieur, vous trouverez différents biens culturels : un CD, un DVD, des places de concert ou de spectacle, peut-être un magazine, un livre ou même une bande dessinée, le tout dans un joli sac sérigraphié pour vous par un artiste local. Le contenu de chaque sac est une surprise. Par exemple le premier panier parisien a été lancé le 20 juin au F.G.O. Barbara et avait pour thème l’été. Il y avait à l’intérieur un CD et Vinyle de Mr Crock, un livre de Virginie Gautier les yeux fermés les yeux ouverts (Chemin de Fer), un sac sérigraphié réalisé par George Bodocan et des places pour le Summer of Loge, La Maison des Métallos, Les Solistes à Bagatelle et Les Tréteaux Nomades… Plusieurs formules (Duo, solo, mini) sont proposées. Le prochain panier sortira en octobre, vous pouvez le réserver jusque mi-septembre !

KILTI

* Envie d’un peu de douceur ? Adoptez un ours (en peluche). À l’occasion de la sortie au cinéma le 3 décembre prochain du film Paddington de Paul King, STUDIOCANAL organise l’opération « Paddington & Friends », qui permet d’aider tous les ours en peluche qui n’ont plus de compagnon de jeu à trouver une nouvelle famille aimante et attentionnée qui s’engagera à les chouchouter. Pour donner son ours en peluche, et lui offrir une nouvelle jeunesse, il suffit de partager la plus jolie photo possible de ce dernier avec le hashtag #PaddingtonAndFriends sur Facebook, Twitter ou Instagram. Paddington & Friends vous contactera et fera en sorte de lui trouver une nouvelle famille. Pour adopter un ours en peluche, rendez-vous sur http://www.paddington.com/fr/paddington-friends et remplissez votre demande d’adoption. Une fois que vous l’aurez adopté, vous serez invités à partager des photos de sa nouvelles vie avec le hashtag #PaddingtonAndFriends.

* Vous ne savez pas quoi faire ce week-end ? Vous organisez un événement et souhaitez le mettre en avant ? Alors allez sur sasagite, un nouveau site qui permet aux internautes de trouver facilement des activités a travers des catégories variés, près de chez eux ou dans toute la France, et cela grâce à des petites annonces classées par centre d’intérêt. C’est encore un peu en chantier, mais le concept est sympa !

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* Depuis lundi, Augustin Trappenard a pris ses quartiers sur France Inter, et nous propose tous les jours à 9h un entretien avec une personnalité du monde de la culture. L’émission (très intéressante) s’appelle Boomerang et est évidemment à podcaster !

Le Carnet d’orquant à lui, sera désormais animé par Christophe Ono-dit-Biot, que j’ai hâte d’écouter. La Grande Librairie rouvre ses portes pour une nouvelle saison jeudi, avec Olivier Adam pour Peine perdue (que je compte lire très vite), Amélie Nothomb pour Pétronille, Joy Sorman pour La peau de l’ours (pas d’avis) et Serge Joncour pour L’écrivain national (que je compte lire très vite aussi).

En bref : François Busnel arrête le Grand entretien… (et c’est le drame)

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C’est la nouvelle dont je ne me remets pas depuis hier : François Busnel arrête le Grand Entretien. Evidemment, c’est moins terrible que s’il avait dit qu’il arrêtait La Grande Librairie (je regarde toujours la grande librairie, je sélectionne pour le grand entretien). Mais j’ai dit l’autre jour combien j’aimais ces petites conversations informelles avec des gens souvent fascinants, et qui sont un bonheur à écouter.

La seule raison pour laquelle je pardonne à François Busnel de nous abandonner comme ça, c’est qu’il le fait pour la meilleure cause qui soit : celle de l’amour, puisqu’il veut consacrer plus de temps à Delphine de Vigan. Ce que je ne peux que comprendre : avec Lire, l’Express et la Grande Librairie, je pense qu’il a encore largement de quoi s’occuper, et une émission d’une heure par jour, aussi passionnante qu’elle soit, doit être bien chronophage. Donc voilà, je pardonne ce faux bond à François Busnel.

Et je me tiens à l’entière disposition de France Inter pour le remplacer, au cas où ils chercheraient quelqu’un. Au passage, je signale aussi à Antoine De Caunes que j’ai été biberonnée à Nulle part Ailleurs et que j’ai même l’intégrale de ses chroniques. Donc je pense que je pourrais trouver ma place dans son remake du Grand Journal.

(quoi ? J’essaie de me caser, c’est tout…)

La Grande Librairie

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J’ai honte de ne pas vous avoir parlé avant de cette émission que je suis religieusement tous les jeudi soir, au point qu’il n’y a plus à me sortir ces jours-là. Et pourtant, le jeudi soir, il y a théâtre, souvent, mais je me préfère confortablement installée devant mon écran. Bon, il faut dire aussi que c’est la fin de la semaine, et je n’ai moins que jamais pas envie de sortir.

La Grande librairie est donc, comme le furent, en leur temps béni, Apostrophe et Bouillon de culture, la grande messe culturelle de la semaine, où les écrivains, à une heure raisonnable*, viennent parler avec enthousiasme, en direct et en public, de leur dernière œuvre, interrogés par François Busnel, mon chouchou, mon maître, mon idole (non, je n’exagère pas, je n’exagère jamais : l’autre jour, je disais d’ailleurs sur Twitter que quand je serai grande, je voulais être François Busnel).

J’aime La Grande Librairie, donc, parce que j’aime follement Busnel. Pas seulement parce qu’il est beau et que je suis en pâmoison devant son regard qui frise et ses petits gilets de dandy qu’il doit être un des derniers hommes à porter (et c’est un tort de ne plus porter le gilet : le gilet est non seulement élégant, mais aussi très hot), pas seulement parce que sa voix est extrêmement agréable à entendre (je suis également relativement fidèle au Grand Entretien sur France Inter), mais aussi et (quand même, soyons sérieux) surtout parce que je me trouve beaucoup de points communs (intellectuels) avec lui : beaucoup des livres que j’ai lus et adorés, c’est lui qui m’a tenté avec dans son émission. Et puis, comme moi, il aime aimer, il aime être enthousiaste : contrairement à Naulleau qui lit certains romans juste pour pouvoir en dire du mal et invite certaines personnes juste pour leur envoyer des horreurs dans la figure, Busnel n’est que rarement méchant (et lorsqu’il l’est, c’est dans lire et dans l’Express, pas à la télé). Alors certains diront que ça fait un peu bisounours. Mais moi, je préfère les bisounours aux méchants (et ce même si j’apprécie de plus en plus Naulleau, pour peu qu’il ne soit pas avec Zemmour auquel je suis irrémédiablement allergique).

C’est donc une émission estampillée « pourvoyeuse officielle de ma PAL ». Chaque semaine, je note au moins un, voire deux, parfois trois, éventuellement quatre ouvrages de plus à lire. Et je suis loin d’être la seule : je lisais l’autre jour un article qui expliquait en substance que les libraires, même sans regarder l’émission, savaient quels auteurs étaient passés la veille, car les ventes montaient en flèche. J’aime aussi énormément lorsque Busnel reçoit un écrivain dont j’ai déjà lu le livre (ce qui est rare, car il faut pour cela que l’éditeur m’ait envoyé le livre assez en amont de sa sortie pour que j’aie eu le temps de m’y consacrer… ce n’est pas tous les jours donc, mais ça arrive), car en général il pose juste les questions auxquelles j’ai envie d’avoir une réponse.

Et puis, c’est une émission éclectique, comme je les aime : de grosses pointures, évidemment : Eco, Zafon, Wolfe, j’en passe. Mais aussi de tout jeunes écrivains, inconnus ou presque, tout intimidés d’être là, mais heureux de pouvoir faire découvrir leur livre. Un jour, j’irai à La Grande Librairie (promis, je saurai me tenir et je ne sauterai pas sauvagement sur l’animateur).

Évidemment, cette émission a quelques défauts (well, nobody’s perfect). Bon, d’abord celle de sa grande qualité : Busnel is Devil. Je n’en peux plus des tentations. Bon, mais je n’ai qu’à être moins faible aussi. Non en fait, le vrai problème est celui du format : 60 min, c’est un peu court, et 90 min conviendraient mieux : d’abord parce que souvent, la parole n’est pas toujours équitablement répartie entre les écrivains, lorsqu’il y a déséquilibre de « pointure » ; mais quand bien même, souvent, Busnel est obligé d’écourter une réponse pourtant passionnante, ce qui est somme toute extrêmement frustrant. Donc je milite pour un rallongement de l’émission, voilà !

Je vous invite à lire cette interview de François Busnel, qui est très instructive !

* Oui, La Grande Librairie est la seule émission culturelle à ne pas être diffusée à une heure totalement farfelue, en tout cas en première diffusion (les rediffusions, lorsqu’elles existent, ont des horaires un peu moins ésotériques). Je sais bien que les gens qui aiment la culture sont souvent des noctambules, mais le fait est que si j’aime plus que tout lire (ou écrire) jusqu’au milieu de la nuit, regarder la télé, c’est autre chose…

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(Bon, il n’a pas son gilet sur la photo… Tant pis !)