La Grande Librairie et la littérature jeunesse

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Encore une fois, tempête dans un verre d’eau, mais tempête tout de même. Comme vous le savez peut-être, jeudi soir, la Grande Librairie était consacrée à la littérature jeunesse, émission initialement prévue pour être diffusée pendant le salon du livre jeunesse de Montreuil. Les amateurs avaient sorti le champagne : rendez-vous compte, François Busnel, après avoir dit il y a quelques années dans une interview qu’il ne voyait pas l’intérêt de cette littérature, y consacrait enfin une émission. Sans doute un peu contraint, du reste. Et puis, depuis, il a lu Harry Potter et il a trouvé ça bien. Mais bon, Harry Potter n’est pas vraiment de la littérature jeunesse.

Bref, comme je suis plutôt tolérante, je n’ai pas manifesté contre cette émission spéciale, alors même que le sujet ne m’intéressait pas du tout. De la jeunesse, je n’en lis plus que très exceptionnellement, et des trucs triés sur le volet. En même temps, je n’ai pas d’enfants, je n’en veux pas, et les histoires d’ados ça me passe très au-dessus. Sauf Harry, mais j’ai expliqué pourquoi. Mais, me suis-je dit, après tout, il en faut pour tout le monde, tant que ça reste ponctuel, admettons. J’ai tout de même regardé, parce que chez moi le jeudi soir c’est Grande Librairie quoi qu’il arrive, un point c’est tout.

Bon, je me suis ennuyée comme un rat mort. Ou à peu près. Mais ça ne m’a pas plus inquiétée que ça, je m’y attendais, je n’ai pas trop compris ce qu’Orsenna faisait là pour ce roman-là, Pef et Fombelle ok mais je n’ai lu que Tobie Lolness il y a une éternité, quant aux deux femmes (Stéphanie Blake et Florence Hinckel) je n’avais tout simplement jamais entendu parler d’elles et d’ailleurs j’ai été obligée d’aller rechercher sur un site pour retrouver leur petit nom.

Donc, je me suis profondément ennuyée, mais ce n’était à la base pas un problème. Le problème, c’est que les « spécialistes » de littérature jeunesse aussi, et que depuis fleurissent les articles critiques. Du coup, j’ai réfléchi à nouveau, à la lumière de ces critiques, et c’est vrai que l’émission n’était pas réussie. Néanmoins, selon moi, ces critiques sont à la fois justifiées dans un sens, mais injustes (oui, je vais défendre François Busnel, ça n’étonnera personne, je suppose). En gros, les critiques reviennent à dire que le plateau était mal composé, et les questions idiotes, Busnel ne maîtrisant pas du tout son sujet et n’arrivant pas à faire croire qu’il s’y intéressait.

Alors concernant la composition du plateau, je suis assez d’accord : en fait, le gros problème venait que l’émission n’était pas anglée et que du coup, il y avait un flottement. On avait pris cinq auteurs qui avaient en commun d’écrire des livres pour la jeunesse avec la volonté d’échelonner les âges et les publics, mais du coup il n’y avait pas d’unité. A mon avis, il aurait été plus intéressant de composer un plateau avec des écrivains de littérature générale ayant aussi publié en jeunesse, et il y avait de quoi faire : Orsenna toujours, mais aussi Ovaldé, Bénameur, Deghelt, d’autres encore. D’abord, le public habituel de l’émission n’aurait pas été déconcerté, et Busnel aurait été plus à l’aise (mais certains, soyons-en sûrs, auraient rouspété qu’on voyait toujours les mêmes…). De plus, cela aurait pu donner lieux à des questionnements très intéressants sur le plan de l’écriture et de la création, comment on s’adapte à son public etc.

Parce que le vrai problème, c’est qu’on sentait bien que Busnel avait beau faire des efforts, il se sentait sur ce plateau un peu comme un poisson hors de son bocal. Alors c’est bien, parfois, de sortir de sa zone de confort. Mais. Pas trop non plus. Il n’y connaît pas grand chose, et apparemment les questions qu’il a posées étaient stupides et rebattues (bon, moi je n’ai pas trouvé, mais encore une fois je ne connaissais pas tous ces gens et donc je ne les avais pas entendus mille fois répéter leurs histoires), il avait du mal à guider les entretiens parce qu’il n’avait pas assez de matière sur quoi s’appuyer, etc. Mais peut-on le lui reprocher ? Non. Parce qu’il a quand même le droit de ne pas tout connaître sur tout, me semble-t-il. Et d’autant moins que les gens qui lui reprochent tout ça ne sont pour beaucoup pas des téléspectateurs habituels de la Grande Librairie, donc j’ai envie de leur dire (gentiment hein, mais quand même) d’aller se faire cuire un œuf et de laisser cette émission tranquille.

Du reste, je ne crois pas du tout que le format de la Grande Librairie soit adapté à la littérature jeunesse… En revanche, maintenant qu’il a fait une spéciale littérature jeunesse, j’aimerais quand même que François Busnel réfléchisse à une spéciale littérature érotique. Oui, j’ai très envie de l’entendre dire des trucs cochons !

Entrée Libre

Entrée_libre_logoLa seule émission culturelle quotidienne à la télévision

J’étais passée complètement à côté de cette émission, qui en est pourtant à sa cinquième saison. Il faut dire que les autres années, à 20h15, j’étais devant Canal+, mais suite à certains événements fâcheux sur lesquels il est inutile de revenir, je me suis réfugiée sur le service public. Et c’est comme ça que j’ai eu le bonheur de découvrir cette émission : une quotidienne de 20 minutes présentée par Laurent Goumarre, entièrement consacrée à l’actualité culturelle.

Un bonheur, et c’est peu de le dire, car cette émission est vite devenue mon indispensable shoot quotidien d’intelligence : un tour rapide de l’actualité culturelle du jour, des reportages sur le cinéma, le théâtre, la littérature, les expos du moment, la musique et autres spectacles : tout y est, avec une approche parfois décalée, toujours variée sous forme de reportages, d’interviews, de portraits. Ce qui est particulièrement stimulant, c’est que bien sûr on y parle de l’actualité incontournable, mais aussi d’événements plus confidentiels, dont on n’entend pas parler partout mais qui ont pourtant l’air bien intéressant. A noter aussi la pastille hebdomadaire de Christophe Carrière, qui revient sur des films plus ou moins anciens par le biais de tel ou tel détail.

Bref, une émission passionnante et stimulante, qui traite de la culture de manière vivante, et clairement ça fait du bien !

Mon seul souci ? Une rumeur, qui annonce l’éviction de Laurent Goumarre au profit de Claire Chazal (rumeur ni démentie, ni confirmée), et j’avoue que je serais très fâchée si Michel Field, nouveau patron de France 5 (et que j’aime plutôt bien) se comportait à la manière d’un patron de chaîne privée. Ce serait d’autant plus dommage que l’émission fait plutôt de bonnes audiences et que je ne suis pas certaine que l’arrivée de Claire Chazal les fasse monter, au contraire, les fidèles de l’émission voyant ce changement d’un très mauvais oeil. Pour ma part, n’ayant jamais été une très grande adepte de Claire Chazal, je ne suis pas certaine de continuer à regarder avec elle aux commandes, et j’apporte tout mon soutien à Laurent Goumarre ! Mais si ça se trouve, ce n’est qu’une vilaine fausse rumeur, n’est-ce pas ?

Entrée Libre
Du lundi au vendredi à 20h15
Le samedi à 20.00 rediffusé le dimanche à 8.40  26’
France 5

Bloc notes de rentrée

Beaucoup d’infos en cette veille de 1er septembre, qui pour beaucoup sonnera l’heure de la rentrée. Mais focalisons-nous sur la rentrée culturelle ! Alors, pour nous mettre un peu de baume au coeur :

* L’album de la rentrée : celui d’Angus et Julia Stone sorti chez Discograh le 29 juillet. Une belle réussite folk, qui donne envie de reprendre la route et met encore un peu d’été dans ce mois de septembre !

Angus et Julia Stone

* Si vous aimez la photographie, ce site devrait vous intéresser : Meet the artist. En quelques mots, il s’agit d’une nouvelle galerie qui permet de découvrir des artistes photographes de talent et propose des tirages de qualité à des prix abordables, dans l’objectif de rendre la photographie plus accessible et révéler de nouveaux talents. Une fois qu’on a sélectionné l’oeuvre qui nous intéresse, par artiste ou par thème, on choisit le format, puis la finition, et c’est bon. Les tirages sont limités, mais les quantités sont supérieures à ce qui est proposé d’habitude, ce qui permet des prix moins élevé. Ce que j’apprécie surtout, c’est la variété des choix proposés : la galerie est très riche, et il y en a vraiment pour tous les goûts, et j’ai repéré quelques oeuvres qui iraient très bien au-dessus de mon canapé !

MTA

* Comme je l’ai déjà dit je ne sais plus où, j’aime beaucoup les innovations littéraires et en particulier celles que permettent les nouveaux moyens de communication comme twitter. Et s’il y en a une qui mérite qu’on s’y intéresse, c’est celle de  @francoisVinsot, « Le roman avec titre » : tout un roman écrit par tweet. Si vous avez du mal à suivre, l’auteur propose de vous l’envoyer par mail !

* Toujours sur twitter mais dans un tout autre registre : @DisMoiNicolas, le nouveau service interactif des magasins Nicolas pour nous guider et répondre à toutes nos questions sur le vin du Lundi au Vendredi, de 9h30 à 19h. Grâce à lui, je saurai quelle bouteille ouvrir la prochaine fois que je ferai mon risotto aux asperges !

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* Dernier compte twitter, totalement inutile mais du coup forcément indispensable : celui de Big Ben, qui sonne toutes les heures (enfin, tweete bong bong bong) : @big_ben_clock

Big Ben

* On connaissait les paniers bio, voici maintenant le panier culturel, pour les nourritures spirituelles. Kilti, qui se développe actuellement à Paris et à Lille, propose ainsi de découvrir la création culturelle locale et la diversité de biens culturels : Musique, Cinéma, Théâtre, Danse, Littérature, Arts Graphiques… Le principe est simple : tous les deux mois, vous êtes invités à une soirée festive lors de laquelle vous pourrez récupérer votre Kilti. À l’intérieur, vous trouverez différents biens culturels : un CD, un DVD, des places de concert ou de spectacle, peut-être un magazine, un livre ou même une bande dessinée, le tout dans un joli sac sérigraphié pour vous par un artiste local. Le contenu de chaque sac est une surprise. Par exemple le premier panier parisien a été lancé le 20 juin au F.G.O. Barbara et avait pour thème l’été. Il y avait à l’intérieur un CD et Vinyle de Mr Crock, un livre de Virginie Gautier les yeux fermés les yeux ouverts (Chemin de Fer), un sac sérigraphié réalisé par George Bodocan et des places pour le Summer of Loge, La Maison des Métallos, Les Solistes à Bagatelle et Les Tréteaux Nomades… Plusieurs formules (Duo, solo, mini) sont proposées. Le prochain panier sortira en octobre, vous pouvez le réserver jusque mi-septembre !

KILTI

* Envie d’un peu de douceur ? Adoptez un ours (en peluche). À l’occasion de la sortie au cinéma le 3 décembre prochain du film Paddington de Paul King, STUDIOCANAL organise l’opération « Paddington & Friends », qui permet d’aider tous les ours en peluche qui n’ont plus de compagnon de jeu à trouver une nouvelle famille aimante et attentionnée qui s’engagera à les chouchouter. Pour donner son ours en peluche, et lui offrir une nouvelle jeunesse, il suffit de partager la plus jolie photo possible de ce dernier avec le hashtag #PaddingtonAndFriends sur Facebook, Twitter ou Instagram. Paddington & Friends vous contactera et fera en sorte de lui trouver une nouvelle famille. Pour adopter un ours en peluche, rendez-vous sur http://www.paddington.com/fr/paddington-friends et remplissez votre demande d’adoption. Une fois que vous l’aurez adopté, vous serez invités à partager des photos de sa nouvelles vie avec le hashtag #PaddingtonAndFriends.

* Vous ne savez pas quoi faire ce week-end ? Vous organisez un événement et souhaitez le mettre en avant ? Alors allez sur sasagite, un nouveau site qui permet aux internautes de trouver facilement des activités a travers des catégories variés, près de chez eux ou dans toute la France, et cela grâce à des petites annonces classées par centre d’intérêt. C’est encore un peu en chantier, mais le concept est sympa !

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* Depuis lundi, Augustin Trappenard a pris ses quartiers sur France Inter, et nous propose tous les jours à 9h un entretien avec une personnalité du monde de la culture. L’émission (très intéressante) s’appelle Boomerang et est évidemment à podcaster !

Le Carnet d’orquant à lui, sera désormais animé par Christophe Ono-dit-Biot, que j’ai hâte d’écouter. La Grande Librairie rouvre ses portes pour une nouvelle saison jeudi, avec Olivier Adam pour Peine perdue (que je compte lire très vite), Amélie Nothomb pour Pétronille, Joy Sorman pour La peau de l’ours (pas d’avis) et Serge Joncour pour L’écrivain national (que je compte lire très vite aussi).

Les Carnets de route de François Busnel

400x300_15115_vignette_Grande-Librairie-2On connaît mon addiction à François Busnel, je n’en ai jamais fait un secret. Du coup, il est évident que quoi qu’il fasse, je le suis aveuglément. Pas seulement parce que je le trouve beau et qu’il a une voix charmante, bande de mauvaises langues : c’est surtout parce que je sais que je vais passer une bonne soirée cultur’ellement riche*. Le genre de soirées au cours desquelles je ne regrette pas le montant de ma redevance…

J’aime énormément La Grande Librairie, mais j’aime aussi lorsqu’à la place France 5 diffuse les Carnets de route qui en sont le parfait complément. Dans cette émission qui prend la forme d’un road movie et pourrait s’intituler Sur la route si cela n’avait pas déjà été pris par Kerouac, François Busnel sillonne les routes au volant de sa voiture, et s’invite chez quelques écrivains qui lui ouvrent les portes de leur maison. Après nous avoir entraînés aux Etats-Unis (bien sûr) dans la saison 1 (disponible en DVD, mais j’ai réussi à refréner mes ardeurs et à ne pas l’acheter), ce sont les îles britanniques qu’il nous invite à découvrir dans cette saison 2.  Dans le premier épisode, diffusé jeudi soir, il nous emmène à la rencontre de Ian McEwan à Gloucester, au coeur de la région des Cotswolds, l’une des plus belles d’Angleterre. Il rejoint ensuite Jonathan Coe à Newport, dans le Shropshire puis David Lodge à l’Université de Birmingham où il a longtemps enseigné et qui sert au Rummidge de ses romans, puis chez lui dans la banlieue de cette grande ville, deuxième métropole du pays (mais très moche et sans réel intérêt) (mais ça m’a donné envie de relire tout David Lodge, j’aime infiniment cet écrivain). Après un détour par Stratford-Upon-Avon, la ville natale de William Shakespeare qu’il quitte aussitôt arrivé tant ça ressemble à un Shakespeareland paradis des marchands du temple, il poursuit sa route en direction du sud, vers Portsmouth puis l’île de Wight, où il a rendez-vous avec le romancier Graham Swift.

Cette émission est un vrai régal, car elle parvient à allier le charme d’une émission de voyages (que de beaux paysages traversés par Busnel, cheveux au vent au volant de sa voiture) à l’intérêt intellectuel d’une émission littéraire : quel bonheur de visiter les lieux qui leurs sont chers avec les plus grands écrivains de notre temps, quel plaisir de les écouter parler avec passion de l’écriture, de manière plus détendue et conviviale que dans La Grande Librairie. J’aime, j’aime, j’aime ! J’aime le format, j’aime le choix des écrivains (moins nombreux que pour l’escapade américaine pour leur laisser plus d’espace) et j’aime la manière de les interviewer de Busnel !

Dans la prochaine émission, en janvier, nous ferons une première escale à Londres en compagnie de William Boyd, Hanif Kureishi (qui paraît-il ne fut pas des plus simples à interviewer), Joseph Connolly et Peter Ackroyd.

*En vrai, je suis jalouse et je veux lui piquer son job…

Les carnets de route de François Busnel
France 5
Un jeudi par mois à 20h40

Amélie au pays du Soleil Levant

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Le Japon est le pays qui s’est forgé le corset le plus strict de toutes les civilisations parce que les Japonais étaient conscients de leur nature excessive. Il y a un règlement pour toutes les actions de la vie japonaise. L’écriture, c’est beaucoup plus que l’écriture. Il faut se contenir aussi pour contenir l’écriture. Il faut contenir sa violence pour la garder pour l’écriture. Je suis moi aussi profondément excessive et l’écriture est le plus efficace de mes corsets.

Alors que le dernier roman d’Amélie Nothomb, La Nostalgie heureuse, caracole en tête des meilleures ventes de livres, France 5 rediffusait jeudi soir, après La Grande librairiele documentaire Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux, qui en est la genèse.

Au printemps 2012, la romancière belge s’envole pour le Japon, un pays où elle a passé les cinq premières années de sa vie et où elle ne s’est pas rendue depuis 1996. A l’occasion de ce reportage réalisé par Lucas Chiari, de Tokyo à Kobe, elle se lance à la recherche de son passé, de sa première école qu’elle détestait mais où les institutrices, bienveillantes, recherchent les albums photos à sa nounou adorée, Nishio-San, en passant par son amour de jeunesse (que l’on ne verra pas dans le reportage).

Malgré mon manque d’enthousiasme pour le Japon, ce reportage m’a beaucoup intéressée et à l’occasion bouleversée. Car ce n’est pas à un simple voyage d’agrément que nous invite la caméra, mais bien à une plongée au cœur d’une personnalité complexe. Amélie Nothomb s’y livre avec à la fois beaucoup de sincérité et de pudeur : son attachement viscéral à ce pays qui est finalement plus le sien que la Belgique est au cœur de sa créativité, et c’est sur le sol de sa petite enfance qu’elle parvient au plus juste à se confier. Confier cette tragédie fondatrice que fut pour elle l’épisode effroyable qu’elle nomme « les mains de la mer » et qui a donné naissance à cet « ennemi intérieur » contre qui elle se bat chaque nuit. Confier son rituel d’écriture que l’on a envie de qualifier de monacal : se lever à 4h du matin, avaler 1/2 litre de thé en trois gorgées (2 silencieuses et la troisième un peu bruyante), se laver les mains pour se purifier, et écrire, quatre heures, dans un jet. Confier ses doutes, ses angoisses, sa victoire sur l’anorexie, sa difficulté à trouver la stabilité après une enfance passée à déménager d’un pays à l’autre. Confier, dans une scène bouleversante, son amour pour sa « maman nippone », la délicieuse Nishio-San.

Durant 52 minutes, on a réellement l’impression d’apprendre à mieux connaître l’écrivain Amélie Nothomb, mais aussi la femme, qui, sous des dehors excentriques, cache de nombreuses failles.

Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux
Laureline AMANIEUX et Luca CHIARI
Réalisé par Luca CHIARI
Cinétévé, avec la participation de France Télévision, 2012
A revoir sur Pluzz

C à vous

C_à_vous_logo_2012Depuis que je boycotte la chaîne dont on ne doit pas prononcer le nom, et donc par conséquent tpmp (dont je commençais de toute façon à me lasser), je suis désespérément à la recherche d’un access prime time qui me convienne ( je vous rassure, je ne le suis pas abaissée à tester Morandini, j’ai tout de même un minimum de respect pour moi-même et apparemment je ne suis pas la seule puisque l’émission est un tel bide qu’elle est déjà déprogrammée — ce qui me rassure, finalement, sur mes contemporains). La semaine dernière, j’ai testé la nouvelle formule du Grand Journal, qui m’a moyennement convaincue. Je me suis donc dit que j’allais jeter un oeil à ce que faisait Anne-Sophie Lapix aux commandes de c à vous, sachant que n’ayant que très peu vu Alessandra Sublet dans l’exercice (mais le peu que j’ai vu m’a plutôt plu), je n’avais aucun a priori.

L’émission s’organise donc autour d’un dîner, préparé par Luana Belmondo en fonction de la personnalité ou des origines de l’invité principal. L’idée est somme toute sympathique, mais je trouve que du coup, c’est un peu dommage, tant qu’à faire, de ne pas régulièrement faire un point sur la recette, parce qu’on a l’impression que cette histoire de cuisine est purement décorative. Je pense que Luana mériterait un peu plus de place. A ce sujet, lorsque je l’ai vue, j’ai eu peine à la reconnaître, et je me suis dit qu’elle avait pris un vilain coup de vieux, avant de réaliser que la dernière fois que je l’avais vue, c’était il y a vingt ans, un jour qu’elle faisait la queue à la boulangerie du marché du Cap-Ferret (à l’époque où Bébel louait la maison de Jean Anouilh, pour ceux qui suivent…), et que depuis, le temps ne m’avait pas épargnée non plus. Bref, c’était pour l’anecdote, totalement superflue j’en conviens…

Plusieurs rubriques se succèdent, selon un rythme assez rapide qui me convient plutôt ; avant l’arrivée de l’invité, on a ainsi le débriefing de l’émission de la veille par Mathieu Noël (qui ressemble beaucoup aux questions en 4/3 de Jean-Luc Lemoine, mais qui est très très drôle), les histoires qui font l’actu par Maxime Switek (qui le vendredi fait une revue de presse) et l’entretien actualité/politique de Patrick Cohen, avec, un peu étrange, des gens qui ne sont pas invités au dîner (ce que je ne trouve pas très poli, surtout qu’on ne leur sert même pas l’apéritif, on se croirait dans un certain restaurant ; ceci dit, quand l’invité en question est Vincent Peillon, il n’en mérite pas plus). Enfin, sauf le vendredi, Pat Co se prenant visiblement un week-end de trois jours (ce que je ne critiquerai pas, je fais pareil).

Ensuite arrive enfin l’invité principal, et le dîner commence, de manière plutôt conviviale. Des questions (et là tout le talent d’intervieweuse d’Anne-Sophie Lapix saute aux yeux). Quelques rubriques, notamment celle de Jérémy Michalak autour des images qui font le buzz et la rubrique média d’Emmanuel Maubert, ainsi que le twittomaton de la veille. C’est dans cette partie là qu’on eu lieu les prises de positions dont on a parlé dans toute la presse : Alain Delon pérorant sur une homosexualité « contre-nature » sous le regard affligé de sa fille (dès la première lundi), Mélenchon (qui déteste les médias mais qu’on voit partout tout le temps) accusant Christophe Barbier d’être d’extrême-droite (provoquant une vigoureuse protestation de Patrick Cohen, laquelle entraîna de la part de Mélenchon une réaction digne d’un adolescent : « on ne peut rien dire » (ton boudeur) — comme disait mon prof de philo de terminale : la liberté de penser n’est pas le droit de penser des conneries), ou encore Stephane Bern traitant Pascale Clark de frustrée (provoquant une protestation de Patrick Cohen, mais nettement moins vigoureuse que la veille). Dérapage, clash, et bâchage en règle : moi j’aie beaucoup.

A 20h pile arrive l’invité du dessert, souvent issu du monde du spectacle, et enfin, la photo.

Alors, au final, j’aime beaucoup, c’est un peu le bordel mais finalement ça rend l’ensemble sympathique, j’avais peur qu’Anne-Sophie Lapix soit trop sérieuse, trop « journaliste » et je trouve au contraire qu’elle parvient à s’amuser tout en restant pertinente notamment dans ses questions. Surtout qu’ils n’essaient pas de solutionner les cafouillages et le bordel généralisé, c’est justement ce qui donne une âme à l’émission, qui est assez rythmée, l’ambiance agréable, c’est donc un bon divertissement qui n’oublie pas, aussi, d’être intelligent !