Ce que j’aurais voulu, c’est ne jamais avoir mon âge. C’est trop compliqué, je trouve. Il y a trop de responsabilités. Trop de pression. Je préférais quand j’étais un enfant. Et en plus, je ne sais pas danser.
J’avais cette pièce dans ma bibliothèque depuis des lustres, mais je n’avais encore jamais pris le temps de la lire. Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs. Mais l’autre soir, je cherchais quelque chose de court, et sur une pile, elle était là, et je me suis dit que c’était le moment.
Nicolas a 17 ans, et il vit avec sa mère depuis le divorce de ses parents. Lorsqu’elle apprend que son fils sèche le lycée depuis des mois, elle demande l’aide de Pierre, son ex-mari, qui vient d’avoir un deuxième enfant. Nicolas s’installe dans ce nouveau foyer, mais les choses ne s’arrangent pas, et il plonge peu à peu dans une profonde dépression qui laisse son entourage démuni.
Un très beau texte sur la dépression, adolescente mais pas seulement : ce dont il est question, ce n’est pas uniquement de la maladie, qui longtemps se cache même si le spectateur n’est pas aveugle, mais aussi de ses répercussions sur l’entourage, qui se sent démuni et ne sait pas comment aider Nicolas. Et le thème central, c’est bien cette incompréhension profonde entre les êtres qui pourtant s’aiment mais ne savent pas se parler, en l’occurrence Nicolas et son père, qui ont des scènes magnifiques et émouvantes entre eux. Et la fin m’a brisé le cœur.
Une pièce que j’aimerais voir sur scène…
Le Fils
Florian ZELLER
2018