English do it better, ou le mancrushing à l’anglaise

Une de mes activités favorites, c’est le mancrushing. Je n’ai donc pas pu résister à l’appel de ce petit tag des fantasmes british, qu’évidemment je n’ai pas pu m’empêcher de modifier à ma sauce (anglaise, bien sûr). A savoir que je n’ai pas fait de catégories, j’ai fait un top ten. Donc, voici la liste des englishmen qui me donnent des vapeurs.

1. Roger Moore

Roger-Moore-sir-roger-moore-12986256-421-425Ok, sir Roger Moore a l’âge de mon grand-père et il était au sommet de sa sexytude alors que je n’étais même pas née. Mais. Que ce soit en Simon Templar, en Brett Sinclair ou en James Bond, il m’électrise. Et alors sur cette photo, je ne vous explique même pas.

2. Jason Isaacs

luciusPlus spécifiquement Jason Isaacs en Lucius Malefoy, qui m’a inspiré des scènes torrides dans une fanfiction que je mettrai peut-être en ligne quand je l’aurai terminée. Et je vous assure qu’il y fait des trucs avec sa baguette magique auxquels JK Rowling n’a pas pensé (ou alors, si elle l’a pensé, elle ne l’a pas écrit).

3. Hugh Grant

Hugh GrantEvidemment. Hugh Grant dans Love Actually, délicieusement maladroit !

4. Ralph Fiennes

44c81ccd39ad6993e48f4c2ec013277dAlors évidemment, pas Ralph Fiennes en Voldemort, je veux bien admettre avoir parfois des goûts bizarres mais tout de même (cela dit, il existe des fanfictions érotiques avec lord Voldemort). Mais partout ailleurs, et en particulier dans The English Patient… damned !

5. Tim Roth

42e6417a1d5938279283be994df57951La coolitude incarnée. Pas vraiment beau, mais… le seul problème de Tim Roth, c’est qu’il est trop sexy pour ses rôles, que ce soit Rainier de Monaco ou très dernièrement Sepp Blatter.

6. Daniel Craig

Daniel CraigJ’ai eu du mal à m’y faire, j’ai toujours du mal avec son interprétation de James Bond, mais bordel, ce mec est la virilité incarnée ! Bon, il fait un peu peur, mais c’est le genre à vous plaquer contre un mur au détour d’une ruelle sombre et… haan.

7. David Beckham

BeckhamJe n’aime pas le foot, mais ce n’est pas une raison ! Ce mec a juste la classe. Et quand il a sa petite fille dans les bras, je fonds.

8. Jude Law

Jude LawIl fait un peu moins Bad Boy que les autres, mais il cache bien son jeu, le coquin…

9. Colin Firth

Colin FirthJ’ai failli l’oublier, honte à moi.

10. Alan Rickman

Alan RickmanAlways…

N°11 (bonus) Christopher Lee

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Il ne me faisait pas spécialement fantasmer, mais j’apprends sa mort à l’heure où je termine l’écriture de cet article, donc je l’ajoute dans ma liste, un petit clin d’oeil hommage !

Bon vous remarquerez que je suis maniaque et que mes obsessions sont : le smoking/le costume 3 pièces, éventuellement porté de manière négligée ; la cigarette ; le verre de on ne sait pas quoi ; l’air mystérieux et inspiré. Avec une nette préférence pour l’aristocratie… ouais, parce que quand même.

Maintenant, vous avez une petite idée du mal alpha que vous pourrez retrouver ça et là dans mes textes, même si ce n’est jamais explicitement dit car je préfère laisser aux lectrices imaginer mes personnages selon leurs propres fantasmes (cette question fut d’ailleurs l’objet d’une passionnante discussion l’autre jour sur Facebook). Ceci dit, dans la nouvelle qui devrait paraître ces jours-ci, le mâle originel n’est aucun de ceux-là…

D’autres fantasmes chez YueYin, Bianca, Claire, Alexandra, Anne, Lili, Rp1989, Syl

Mois anglaisBy Titine, Lou et Cryssilda

Fantasmes et Miroirs

Fantasmes et MiroirsIl était une fois l’histoire d’un miroir. Non, non, pas un miroir magique comme dans les contes de fées, pas le miroir d’Alice qui vous emmène dans un autre monde rempli de lapins travaillant du chapeau et de chenilles adeptes de la pipe. Pas même le beau miroir de la sorcière dans Blanche-Neige qui savait à coup sûr qui était la plus belle. Il était une fois l’histoire d’un miroir bien plus pervers que ça.

Tout commence avec une maison d’édition créée en janvier, et qui s’appelle « Paulette ». Des textes érotiques mettant en scène une jeune femme sans complexes, qui aime rire, qui aime le sexe, inspirée de la Paulette de Wolinski et Pichard. C’est un projet collectif, qui lance des appels à textes, et les deux premiers étaient « Donjons » et « Miroirs ». J’avais commencé à écrire un texte pour le second, qui m’inspirait pas mal, d’autant qu’ayant moi-même un grand miroir face à mon lit… enfin bref, je ne l’ai pas terminée parce qu’en ce moment, mon boulot me bouffe tellement que je n’arrive plus à écrire. Comme si toute ma substance vitale était vampirisée. Mais bon, j’étais tout de même curieuse de lire ce que les autres avaient fait, et dans le coffret j’ai choisi le volume où était publiée notre Stephie nationale, sa première publication, puisqu’elle a terminé sa nouvelle, elle.

Six nouvelles composent ce recueil, des nouvelles très différentes, et qui s’approprient le thème de manière parfois surprenante, mais toujours émoustillante. L’intérêt de ce thème du miroir, c’est qu’il permet la variété, notamment lorsque, comme dans ce recueil, il est lié au fantasme : il permet de jouer sur l’apparence, la spécularité, la mise en abyme de l’acte sexuel, le voyeurisme. La pulsion scopique se double souvent ici d’une bonne dose de narcissisme : c’est soi-même que l’on regarde jouir, expérience plus que troublante.

Quant à la nouvelle de Stephie, je l’ai trouvée particulièrement réussie et originale, elle illustre parfaitement le thème et nous présente un fascinant personnage féminin, Zazie, que j’ai hâte de découvrir plus avant.

Moi, je dis bravo à Paulette : bravo pour ces textes décomplexés où les femmes s’assument, assument leur corps, assument leurs désirs, bravo pour cette ligne éditoriale résolument moderne, et bravo pour la chance offerte aux nouveaux auteurs !

(Quant à moi, je vais essayer de finir ma nouvelle « bas de soie »…)

Fantasmes et miroirs E38, collection Paulette

Leiloona, Laurie, Sarah, Anne-Véronique et Noukette ont lu aussi !

Mardi-c-est-permisBy Stephie

Dictionnaire des fantasmes, perversions et autres pratiques de l’amour, de Brenda B. Love

15885420977_fe35615136_oCela faisait un petit moment que j’avais envie de vous parler de cet ouvrage qui est pour moi une référence (je m’en suis beaucoup servi pour mes recherches), mais il n’était plus disponible. Fort heureusement pour la science (et la curiosité), les éditions de La Musardine l’ont réédité récemment.

Dans cet ouvrage, l’auteure recense, dans l’ordre alphabétique tous les fantasmes sexuels et les pratiques plus ou moins étonnantes dont elle a pu avoir connaissance. D’abattage à zoophilie, vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, et même plus : évidemment, on croise les très classiques fétichisme, fellation, sodomie, masturbation et autres sado-masochismes*, mais aussi des pratiques beaucoup plus exotiques, enfin moins courantes quoi, dont je n’avais jamais entendu parler. On a aussi des passages très intéressants sur la magie sexuelle, les aphrodisiaques et autres rites.

La grande qualité de cet ouvrage est que les articles sont très clairs, très bien documentés, parfois illustrés de citations littéraires ou scientifiques. Et surtout, l’ensemble reste objectif : l’auteure s’interdit tout jugement moral, l’idée de base étant que toute recherche du plaisir, quelque soit le chemin qu’elle prend, est légitime, tant qu’elle reste respectueuse de l’autre.

Bref, une curiosité indispensable dans la bibliothèque de tout amateur d’érotisme qui se respecte, et pourquoi pas un beau cadeau de noël (peut-être pas pour votre belle-mère, néanmoins, encore que, je ne connais pas votre belle-mère et ses centres d’intérêt).

Dictionnaire des fantasmes, perversions et autres pratiques de l’amour
Brenda B. LOVE
Editions Blanche, 1997/réédition La Musardine, 2014

* Je pense qu’avec ça, mon prochain relevé de requêtes Google va être gratiné…

Les soirées de Charles, d’Armand Aurèle

les soirées de CharlesJe n’avais pas eu à trop argumenter pour convaincre Bérénice d’honorer l’invitation à la soirée concocter par Charles. Nous le connaissions tous deux depuis plus de dix ans et avions pu apprécier à maintes reprises son savoir-faire en matière d’organisation, l’art qu’il maîtrisait à la perfection de distiller tout au long de rencontres inoubliables sa convivialité discrète et chaleureuse au service de situations toujours surprenantes et particulièrement excitantes.

Les soirées de Charles, comme celles de l’ambassadeur, sont toujours un succès. Mais pas à cause des chocolats et du champagne : ses réceptions, qui prennent l’apparence de soirées échangistes, sont en réalité de véritables thérapies de groupe, où chacun va en apprendre beaucoup sur lui-même. C’est à une de ces soirées que nous invite ce roman…

C’est tout à fait brillant, et relativement déconcertant. Evidemment, on s’attend à un récit érotico-pornographique, enchaînant les situations diverses et variées, mais si on a bien tout ça, on a aussi plus. Car ce roman est presque un traité d’anthropologie sexuelle, où la jouissance est thérapeutique. Charles est le maître de cérémonie et invite dans son univers raffiné et décadent des personnes d’horizons divers, qu’il a sélectionnées grâce à un questionnaire et surtout à une connaissance profonde de l’âme humaine (c’est un ancien chercheur en sciences du comportement) : chacun a un problème à régler, une prise de conscience à avoir, un fantasme à cesser de refouler et la soirée est minutieusement organisée de manière à ce que chacun ait « son » moment de révélation ; mais, en participant aux moments des autres (ou simplement en restant spectateur), on apprend aussi. Cela n’a pas été sans me rappeler les « constellations symboliques », la dimension sexuelle en plus. Chaque personnage prend la parole à tour de rôle, ce qui permet d’avoir un point de vue assez complet sur les différents tableaux. C’est excellemment écrit, finement analysé, certaines scènes sont assez troublantes, bref, c’est une vraie réussite !

Armand Aurèle est le pseudonyme d’un auteur publiant d’habitude en littérature générale, et je suis assez curieuse de savoir qui : s’il passe par ici, qu’il se dénonce par mail (je garderai le secret, promis).

Lu par Noukette (moins enthousiaste que moi)

Les soirées de Charles
Armand AURÈLE
La Musardine, 2014

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By Hérisson

Moodboard #13 (l’effleure du mâle)

Veuillez accepter toutes mes excuses pour cet article totalement ridicule j’en conviens, à commencer d’ailleurs par son titre au jeu de mot douteux construit sur un néologisme, comme s’il n’y avait pas assez de mots dans notre belle langue française. Mais j’ai des circonstances atténuantes : c’est mon anniversaire, je fais ce que je veux.

Donc, après m’être interrogée sur le glamour féminin, je me suis penchée sur la virilité. Et en observant mon tableau pinterest consacré au sujet, je me suis rendu compte que les photographies d’hommes que je jugeais séduisants étaient très largement dominées par les hommes, sinon en costume trois pièces (de plus en plus rares, malheureusement), du moins en costume, de préférence avec cravate (j’adore dénouer les cravates. J’ai beaucoup plus de mal à les nouer, par contre). Ou chemise négligemment déboutonnée, qui connote une désinvolture chic.

De fait, j’ai toujours eu une affection très grande pour les dandys un peu snobs, ces êtres qui recherchent toujours le raffinement le plus extrême et la distinction en ce qui concerne non seulement le vêtement, mais plus généralement tout ce qui relève du paraître (manière de parler, de se tenir, goûts esthétiques…). D’où mon goût certain pour les romans balzaciens, peuplés de tels êtres. J’ai même, à une époque, consacré un article à la question*. D’où, aussi, ma fascination pour James Bond, Jonathan Hart et Brett Sinclair… et pour Mister Big qui est tout de même l’homme idéal.

Enfin bref, quelques photos qui, pour ma part, me plaisent beaucoup…

Men

Sources : Pinterest

* « Comment l’élégance vient aux provinciaux : l’apprentissage des codes du paraître dans Illusions perdues de Balzac ». Isabelle Paresys (dir.), Paraître et apparences en Europe occidentale. Du Moyen Age à nos jours, PU du Septentrion, coll. « histoire et civilisations », 2008

 

Le goût du désamour, de Delphine Solère

11928776224_4cd302d12a_oFinalement, il y a très peu de différences entre celui qui rêve de gagner au Loto et se construit des films sur ce qu’il ferait avec les millions d’euros et celui qui rêve de baiser sa voisine et qui construit un scénario pornographique extrême. Tous deux savent que les chances de réaliser leur fantasme sont quasi nulles, mais tous deux ont besoin de cette phase imaginaire pour vivre un quotidien banal. La question est plutôt de savoir pourquoi l’un rêve de fortune et l’autre de cul ? Peut-être un détail de leur vie ? Une image, un mot, un sourire ?

Il aura suffi des fesses musclées d’un joueur de Bitch Beach Volley pour que Delphine, 30 ans, décide de plaquer son vieux (mais riche) mari. Mais, lorsqu’elle le lui annonce, il se noie sous ses yeux dans la piscine, sans qu’elle intervienne. Commence alors pour elle une nouvelle vie, où elle découvre ce qu’elle avait occulté pendant toutes ses années de mariage : un solide appétit sexuel.

Si le point de départ n’est pas très moral, le mérite de ce roman est d’être un véritable texte érotique comme on en voit finalement peu, au sens où ce n’est pas simplement un enchaînement de galipettes plus ou moins reliées par le fil ténu d’une vague narration. Non, ici nous avons une histoire avec des rebondissements, construite autour d’un personnage complexe, et d’une vraie réflexion sur le désir, les fantasmes, la place de la sexualité dans une vie. Les personnages s’analysent, se réfléchissent, parfois partagent sous forme de récits leurs expériences passées, ce qui donne à l’ensemble un aspect plutôt cérébral qui n’est pas pour me déplaire. L’éventail des pratiques est assez larges, ce qui permet d’avoir des scènes très troublantes (je ne verrai plus mes huîtres du même œil sachant désormais ce qu’on peut faire avec), d’autres qui sont moins émoustillantes de mon point de vue mais ça, c’est le problème du genre.

Un mot tout de même sur l’écriture, que j’ai trouvée inégale : l’ensemble est plutôt bien mené et écrit, mais par-ci par-là certains passages sont assez plat.

Mais mon impression finale est positive : c’est un roman de bonne tenue, qui gagne à être découvert !

Le Goût du désamour
Delphine SOLERE
La Musardine, 2013 

64652259_pBy Stephie

Virgule etc., dans les pas de Roger Viver, au Palais de Tokyo

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Il n’y a pas que les sacs à main dans ma vie, il y a les chaussures aussi. A vrai dire, il y a surtout les chaussures et j’en possède un nombre de paires probablement indécent (mais, pour être honnête, je n’ai jamais eu le courage de compter). Et mon panthéon personnel se compose d’une quadrinité : saint Jimmy Choo (le seul dont je possède une pièce, celle de mon avatar), saint Manolo (dont j’admire les dessins faute de pouvoir m’en acheter une paire), saint Louboutin (dont les créations ont souvent un rôle dans mes écrits) et saint Roger Vivier (à qui on doit les mythiques Belles de jour que j’espère m’offrir un jour). C’est donc avec l’enthousiasme d’une mystique se rendant à une cérémonie sacrée que je suis allée au Palais de Tokyo admirer cette exposition consacrée à un de mes maîtres.

Et, voilà : j’ai pris mon pied (je la place maintenant cette blague, comme ça c’est fait). Cette exposition est absolument exceptionnelle. Bien sûr, cela tient tout d’abord au matériau exposé, des petits bijoux d’œuvres d’arts, qui finalement ont plus leur place dans des vitrines que sur un trottoir, aux formes parfois déroutantes, aux matières sublimes, à l’équilibre parfait. Mais aussi des dessins et collages du Maître.

Mais un matériau exceptionnel ne suffit pas à faire une exposition grandiose, et ce qui est ici totalement magnifique, c’est la scénographie, totalement inventive. Les chaussures sont placées dans des vitrines, la plupart dans une longue nef dont des miroirs judicieusement placés démultiplient l’espace à l’infini, d’autres dans deux alcôves. Pour le moment, rien de révolutionnaire, mais voilà, lorsqu’on commence la visite, on est intrigué par les cartels, qui ne semblent pas décrire ce qu’on a sous les yeux. Et pour cause, nous avons là une exposition malicieuse et presque parodique, ludique en tous les cas : comme dans un musée traditionnel, nous voilà dans un département des antiquités égyptiennes avec sous les yeux un serviteur funéraire (en réalité un escarpin à boucle en velours, taffetas, cuir et cabochon plastique du même bleu que les fameuses statuettes antiques) ou un fragment de statue de Cléopâtre (un escarpin en chevreau peint), plus loin dans un cabinet des objets d’arts, admirant un cimeterre de Constantinople (un escarpin à bout turc), avant d’arriver au corridor des peintures anglaises ou au pavillon des arts premiers.

Les chaussures ne sont pas exposées par ordre chronologique, mais par inspiration, par thématique. Il se crée, de la rencontre entre l’oeuvre exposée et le cartel qui décrit autre chose (pour avoir la vraie description, il ne faut pas oublier de prendre l’aide à la visite) un effet surprenant et poétique, pour tout dire sublime.

Bref, une vraie belle exposition sur la mode, irrévérencieuse et inventive, comme on aimerait en voir plus souvent !

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(je veux le même papier peint !)

Virgule etc., dans les pas de Roger Vivier
Commissariat : Olivier Saillard
Scénographie : Jean-Julien Simonot
Palais de Tokyo
Jusqu’au 18 novembre