Instantané #49 (Halloween et Harry Potter)

Halloween

Halloween, c’est l’occasion de sortir ma collection Harry Potter : le dernier-né de la saga, l’édition illustrée que j’avais eue avec le tote bag collector, les contes de Beedle le barde, la collection originale bien sûr (je n’ai pas tout mis) et mes deux dernières acquisitions : les Moleskine série limitée, dont je vous reparle un de ces jours.

Ce soir, comme d’habitude, je regarderai un des films, sans doute The Chamber of secrets cause mancrushing Lucius. D’ailleurs, à ce sujet, ma fanfiction (interdite aux mineurs) est en ligne sur Wattpad. Âmes sensibles s’abstenir, c’est violent et pas seulement érotique, mais cela tourne autour de la magie sexuelle, sujet que je trouve fascinant ! Si vous lisez, n’hésitez pas à me faire des retours, sur les 113 lectures je n’ai eu aucune remarque (positive ou négative, même si je sais bien, idéologiquement parlant, ce qu’on peut lui reprocher) et c’est dommage ! Je ne sais pas si j’en écrirai d’autres, même si depuis quelques idées (dans la même veine mais pas forcément avec Lucius) ont « poppé » (vous savez, comme les fenêtres pop-up) dans mon esprit, mais en tout cas j’ai trouvé que c’était une chouette expérience !

Et vous, vous faites quoi ce soir ?

Instantané #22 (Keep Calm and Carry on Writing)

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Réalisé avec keepcalm-o-matic (j’adore !!!).

De fait, en ce moment, je suis atteinte de scriptomanie et je ne sais pas m’arrêter. L’autre jour, j’ai même réussi à écrire un morceau de nouvelle érotique pendant une réunion, alors que d’habitude il me faut un calme et un silence absolu. Le seul problème, c’est que je suis sur plusieurs trucs à la fois, que tout avance plus ou moins mais que rien n’est terminé, forcément. Mais le truc finalement le plus avancé, c’est une fanfiction (devinez qui en est le héros ?), qui pour le moment suit bien son cours et que je publierai peut-être si j’arrive à trouver un site qui accepte les fictions « pour adultes seulement » (ce qui n’est, officiellement, pas le cas de la plupart). En tout cas, je trouve l’exercice vraiment amusant et stimulant, et surtout très libérateur. Après, évidemment, je n’ai pas pu suivre les règles jusqu’au bout, et j’ai ajouté un personnage de mon cru, donc pas sûre que ça plaise, mais l’essentiel, ai-je envie de dire, c’est que je m’amuse !

L’autre problème, c’est que du coup, je lis moins… mais c’est pour la bonne cause ! Et aussi, j’ai tendance à être hyper pénible car j’ai besoin d’isolement total. Pour le dire autrement, je suis en mode « ours des cavernes ».

Enfin, toujours est-il qu’hier, le 12/12, à 12h12, j’étais donc en train d’écrire…

bureau

(Oui, quand j’écris je veux que ça sente bon, ça m’inspire mieux, d’où la bougie parfumée. Je n’écris pas toujours sur l’ordinateur de bureau car j’ai tendance à être facilement distraite par internet, or sur le Macbook comme il est vieux ça ne fonctionne pas très bien ; ceci dit, le traitement de texte non plus. Oui, je collectionne les messages « positive attitude » qui sont dans My little box ainsi que les carnets et les post-it).

EnnaBy Enna

Fangirl, de Rainbow Rowell

fangirlElle savait que si elle essayait de se justifier davantage, cela ne ferait qu’empirer les choses. Reagan peinerait à croire – voire à comprendre, simplement – que Cath n’était pas qu’une inconditionnelle de Simon : elle était l’une des plus ferventes admiratrices du Mage. Une fan au pseudo célèbre, qui avait son propre fan-club. Si elle révélait à Reagan que ses histoires comptabilisaient chaque fois plus de quinze mille lecteurs, elle lui rirait au nez.

Tout est de la faute de notre bien-aimée Angéla Morelli (non non, je ne cherche pas à me justifier en accusant les autres : vous allez voir, c’est réellement sa faute) : lorsque jeudi dernier est paru mon article sur la fanfiction elle m’a gentiment signalé que c’était justement le sujet de Fangirl et qu’en plus, la fanfiction en question tournait autour d’un personnage ressemblant fort à Harry Potter. Bon. Moi je n’avais pas trop suivi, j’avais entendu parler de ce roman mais je n’avais pas compris que ça parlait de ça. Bref. Il n’en fallait pas plus, évidemment, pour que je veuille le lire là maintenant tout de suite ! Ce que j’ai fait.

Cath est (comme à peu près la totalité de la planète) une inconditionnelle de Simon Snow, un jeune sorcier qui vit dans un monde où un groupe d’enchanteurs, les Mages, luttent contre la Monotonie rampante, une créature maléfique qui tente de débarrasser le monde de toute trace de magie*. Mais elle n’est pas une fan comme les autres : au lieu de se contenter de lire les livres et voir les films, elle écrit des fanfictions dans lesquelles Simon tombe amoureux de son pire ennemi, Baz ; et en attendant la sortie du dernier tome officiel de la série, les lecteurs sont suspendus aux chapitres écrits par Cath sous le titre de Carry On. Or Cath vient d’entrer à l’université, et sa soeur jumelle Wren, bien décidée à profiter (un peu trop) des joies de la vie d’étudiante, refuse d’être sa colocataire : Cath va devoir composer avec la vraie vie, alors qu’elle n’aspire qu’à passer tout son temps dans le monde des mages.

Alors, je passerai assez rapidement sur l’aspect comédie sentimentale de campus : c’est mignon tout plein, il y a des passages aussi choupis et sucrés qu’un paquet de marshmallows, ça fait un bien fou, mais ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard, soyons honnête. D’autant que j’ai eu, quand même, un peu de mal avec le personnage de Cath, qui est sympathique mais qui manque un peu d’ouverture, parfois. Disons que si j’ai du mal avec le monde réel, elle c’est puissance 10. Mais elle a du pot : souvent, les nerd, on leur dit que l’amour ne va pas se matérialiser comme ça directement dans leur lit. Et bien elle, si. Enfin Bref.

Non, ce qui m’a vraiment intéressée — que dis-je, passionnée — dans ce roman, et qui du coup a fait que je ne l’ai pas lâché une fois commencé, c’est vraiment la réflexion sur la création et l’écriture. Cath, donc, est vraiment très douée comme auteur de fanfiction ; cela donne d’ailleurs lieu à plein de passages intéressants sur la question : « Tout l’intérêt des fanfics, c’est de jouer avec l’univers de quelqu’un d’autre, d’en modifier les règles fondatrices, de les plier à tes inspirations. L’histoire n’a plus à se terminer lorsque Gemma Leslie s’en sera lassée. Tu peux rester dans ce monde que tu aimes aussi longtemps que tu le souhaites ; aussi longtemps que tu as de nouvelles histoires à raconter… » ;  mais cela suffit-il à faire d’elle un authentique écrivain ? Suffit-il, pour être écrivain, de manipuler des personnages comme un marionnettiste ? C’est une des question que pose le roman. Cath s’inscrit a un cours d’introduction à l’écriture de fiction. Sa prof semble l’apprécier et lui trouver un talent certain, mais tout se gâte lorsque notre jeune héroïne, pour l’un des travaux demandés, rend un texte inspiré de l’univers de Simon Snow : évidemment, l’enseignante n’est pas d’accord. J’ai lu ça et là que l’enseignante méprisait la fanfic, je trouve que c’est un peu exagéré : c’est juste que pour elle, ce n’est pas réellement de l’écriture. En fait, le débat reste ouvert, et c’est intéressant (je ne veux pas spoiler, donc j’arrête là).

En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce roman, et en particulier, j’avoue, les passages nous immergeant dans le monde de Simon Snow, dont j’aimerais maintenant, lire les aventures : ça ressemble évidemment à Harry Potter mais pas complètement non plus, donc… (il paraîtrait que Rainbow Rowell se serait attelée à la tâche. Tant mieux)

Fangirl
Rainbow ROWELL
Milady, 2014

* J’appartiens aussi à ce groupe de mages

De la fanfiction

keep-calm

Le phénomène de la fanfiction est en plein essor, grâce à internet, et ce même si le fait lui-même d’inventer de nouvelles aventures aux personnages de séries ou de romans a toujours existé : moi même, lorsque j’étais enfant, je passais mon temps à ça, imaginer mes personnages préférés dans de nouvelles aventures (je le fais encore beaucoup, de fait, parce que souvent ça débouche sur autre chose de totalement différent et plus personnel) ; je ne les ai jamais écrites (si, une fois, mais c’était diablement mauvais), mais cela n’est pas grave, j’imaginais.

Beaucoup d’éditeurs et d’auteurs s’en émeuvent (voire se scandalisent, comme Robin Hobb), car ils ont l’impression d’être dépossédés de quelque chose, et je peux tout à fait le comprendre, surtout en ce qui concerne les auteurs : évidemment, il doit être troublant de voir ses personnages évoluer sous la plume de quelqu’un d’autre et faire des choses totalement… surprenantes. Maintenant, je suis plutôt d’accord avec J. K. Rowling, qui voit les choses de manière positive : « J’en ai lu et j’ai été très flattée de voir à quel point les gens s’absorbent dans cet univers » (avec cependant des nuances, nous y reviendrons). En effet, si les gens s’emparent de ce que vous avez créé pour continuer à le faire vivre, c’est bien que vous avez donné naissance à un univers suffisamment cohérent et des personnages à ce point riches qu’ils peuvent vivre sans vous et correspondre à l’univers d’autres.

Ce que je trouve fascinant dans cet univers, c’est la manière dont il en dit beaucoup sur notre monde et ses thématiques obsédantes. Et, n’y allons pas par quatre chemins, ce qui obsède notre monde, c’est le sexe. Il n’y a pas besoin d’approfondir beaucoup les choses pour se rendre compte que 95% des fanfictions s’organisent autour des relations amoureuses entre les personnages, même lorsque l’univers de départ s’y prête assez peu. Disons que la fanfiction s’insère dans les silences, propose des univers alternatifs, et que quels que soient les enjeux, c’est l’érotisme qui gouverne le monde. Et c’est là que le bât blesse avec Harry Potter, selon son auteur : si comme je l’ai (remarquablement bien, je trouve) montré hier l’amour est au coeur de l’oeuvre, le fait est qu’il s’agit avant tout d’une oeuvre pour la jeunesse, et qu’il n’y a donc évidemment aucun contenu sexuel explicite. Or, du contenu sexuel explicite, je peux vous dire qu’il y en a beaucoup dans les fanfictions, et J. K. Rowling s’en est un peu émue par le biais de son agentLa série commence sans doute à dater, mais elle est toujours destinée à de jeunes enfants. Si ces derniers devaient tomber par hasard sur une histoire de Harry Potter classée X, ce serait un problème. Elle a donc, par le bais de son avocat, essayé de purger certains sites, mais en pure perte car je peux vous assurer que beaucoup de textes trouvés sur Fanfiction sont à faire rougir les moins prudes d’entre nous, moi y compris : chaque personnage se retrouve à s’accoupler avec à peu près tous les autres (quel que soit le sexe), dans toutes les positions possibles et imaginables, et plus si affinités. J’avoue une préférence pour les histoires Lucius/Hermione, car beaucoup sont assez bien faites et montrent assez bien la frontière étroite entre la haine et l’amour. Et puis, bon, Lucius quoi. Bref.

Alors, évidemment, on trouve de tout, des textes d’une niaiserie absolument indécente, des personnages totalement OOC Out of character c’est-à-dire un personnage complètement différent de ce qu’il est dans l’oeuvre d’origine, genre au hasard un fluffy Lucius qui se pointe avec un bouquet de fleurs, ou une Bellatrix qui se mat en tête d’offrir des cadeaux de noël à tout le monde, y compris Voldy, qui en est d’ailleurs fort ému (WTF ?)), des situations abracadabrantes, des incohérences et d’énormes fautes d’orthographe et de grammaire pour couronner le tout (les fanfics françaises sont juste illisibles pour moi, en tout cas celles que j’ai vues ; en anglais, soit il y a mois de fautes, soit je ne les vois pas). Mais, au milieu, on trouve aussi de véritables pépites, écrites par des gens qui ont un véritable talent pour proposer des histoires bien meilleures que ce que l’on peut trouver parfois dûment publié par un éditeur (non, je ne pense à personne en particulier…). C’est ainsi que l’autre jour j’ai lu Edenqui est un véritable roman, extrêmement bien écrit et bien mené, très subtil dans l’analyse des sentiments, et qui m’a tenue en haleine durant plusieurs jours ; d’ailleurs, cette histoire a marqué beaucoup de monde, d’après mes recherches. Pour ce qui est du contenu explicite en général, je dois dire que les auteurs font tout de même preuve d’une inventivité assez déconcertante, et que beaucoup de textes sont parmi ce que j’ai lu de mieux et de plus original en la matière, et vous savez que j’en ai lu beaucoup, et que je suis un peu difficile. J’en ai récemment lu une qui me fera regarder les marshmallows et le sirop de chocolat d’un oeil très différent…

Le maître mot, c’est la liberté. Tenir ou non compte de ce qui se passe effectivement dans les romans, inventer ce qui se passe avant ou après, développer des personnages et des intrigues juste esquissés, voyager ailleurs (les autres écoles de magie pour HP), dans des univers alternatifs, changer de ton et s’adonner à la parodie. Et le comble : les crossover qui mêlent plusieurs univers (personnellement je ne suis pas très très adepte car c’est très difficile de tout tenir ensemble de manière cohérente, et voir débarquer Buffy à Poudlard a tendance à me perturber, mais après tout pourquoi pas). Par contre, il est très rare de trouver des fanfictions avec l’intervention de personnages créés de toute pièce (alors que c’est comme ça que je fonctionne personnellement, car je trouve cela intéressant de voir comment ça peut changer les choses).

Où est l’intérêt ? Et bien, cela stimule la création. Je trouve assez plaisant de voir des adolescents de l’âge de mes élèves, rétifs à l’écriture, produire des textes de 1000, 2000 mots ou plus, avec leurs défauts certes, mais au moins ils écrivent, cela stimule leur imaginaire, et il y a fort à parier que parmi les auteurs de fanfictions, certains, vu leur talent, finiront par franchir le pas et inventer leur propre univers et leurs propres personnages. Et puis, j’aime le fait que tout soit gratuit : les auteurs proposent leur texte à la communauté, sans rien attendre d’autre en retour que des commentaires, et je trouve que c’est sain et vivifiant. Je suis beaucoup moins enthousiaste lorsqu’il s’agit de les publier, comme cela se fait beaucoup actuellement autour des oeuvres de Jane Austen (en revanche, il faudra un jour que quelqu’un m’explique en quoi 50 shades of grey est une fanfiction de Twillight…).

Donc selon moi, la fanfiction, véritable stimulateur d’imaginaire, est aussi un vivier de futurs auteurs, et c’est chouette. C’est aussi un monde cohérent avec ses règles, son vocabulaire… qui commence à susciter pas mal d’études universitaires. Donc… à suivre !