Se recentrer sur l’essentiel

Il y a des moments dans la vie où on se heurte à un mur. En ce qui me concerne je trouve d’ailleurs que c’est un peu trop souvent ces derniers temps, et je finis par penser que j’ai pris le mauvais chemin, ce n’est pas possible autrement. En fait, dernièrement, j’ai vécu un gros échec qui m’a beaucoup attristée. Celui de l’Oracle des poètes. J’y avais passé trois ans, mis tout mon cœur et niveau communication je ne vois pas bien ce que j’aurais pu faire de plus. Et ça n’a pas du tout fonctionné. Je ne sais pas trop pourquoi, d’ailleurs, parce que c’était un beau projet, je trouve. Mais peut-être pas un projet pour moi, finalement.

Alors, le laisser s’envoler. Je garde mon exemplaire pour moi, puisqu’il me sert au quotidien, et qu’il m’apporte des messages justes, mais il n’y aura plus d’énergies de la semaine si vous les suiviez sur Instagram, ni de ventes. Le « message » que j’ai eu à ce sujet était que je ne devais plus me cacher derrière les mots des autres.

Mais je crois que c’était plus général que ça. En ce moment, j’ai l’impression de m’éparpiller, de multiplier les projets, les tentatives. Il y a toujours plusieurs phases : d’abord je pars pleine d’énergie, et pouf, cela finit par retomber comme un soufflet. Le découragement. Pourquoi je fais tout ça ? Ah, oui, me libérer de mon travail alimentaire. C’est en effet essentiel. Mais je me demande si, depuis des mois, je ne m’obstine pas sur un mauvais chemin. Je dis ça parce que, parfois, j’ai la sensation qu’on m’attrape, qu’on me soulève, qu’on me remet au bon endroit, et aussitôt je repars où il ne faut pas. Parce que, sans doute, je suis un peu têtue. Parce que, sans doute, le bon chemin me fait un peu peur, alors je vais sur le chemin d’à côté cueillir des fleurs, et je finis par me perdre.

Le résultat ? Comme je suis éparpillée, voire écartelée, et bien même quand je suis sur le bon chemin, ça ne fonctionne pas comme ça devrait. C’est normal : j’use mon potentiel et mon énergie sur des projets non pas qui ne sont pas du tout alignés, mais qui ne sont pas essentiels.

Conséquence ? Il faut que je me recentre et que je reste sur mon chemin. Ce qui implique des décisions. Que je sais être les bonnes (l’une d’elles me poursuit depuis le mois de juin dernier). Mais qui impliquent de renoncer à des choses que j’ai construites et dans lesquelles j’ai mis beaucoup d’énergie. Qui impliquent de renoncer au Voyage Poétique tel qu’il est aujourd’hui. Pas d’y renoncer totalement, mais je pense que c’était une très mauvaise idée de créer un autre site, qui outre le fait qu’il me coûte cher, contribue à m’éparpiller, je vais donc le fermer et rapatrier les livrets ici. Parce que ce ne sont pas deux activités distinctes, mais la même, et surtout, l’essentiel, c’est bien l’écriture ! Et en ce moment, à force de m’agiter dans tous les sens, et bien je n’écris plus, ce qui n’aide pas mon humeur à être au beau !

Et se recentrer sur l’essentiel, cela implique d’autres choses aussi, plutôt dans le champ personnel cette fois, mais quand on écrit, en fait, je crois que c’est la même chose !

Qu’auriez-vous aimé comprendre plus tôt dans la vie ?

Je ne sais plus à quelle occasion je réfléchissais l’autre jour au fait qu’en vieillissant, j’avais compris beaucoup de choses, notamment sur moi, sur mes croyances (fausses), et que peut-être, cela n’aurait pas été plus mal de comprendre tout cela lorsque j’étais plus jeune.

Bien sûr, il y a cette croyance au sujet du travail et de l’argent dont je parlais l’autre jour. Il y a aussi toutes mes croyances au sujet de l’amour et du couple.

Il y a aussi les croyances à propos de moi. J’aurais aimé comprendre que je ne dysfonctionnait pas : je fonctionne autrement, c’est tout. Oui, je suis souvent perdue dans mes pensées, et il est difficile de m’atteindre. Oui, mon cerveau est en ébullition constante, j’ai mille idées qui « popent » constamment, et il est difficile de me suivre. Oui, je suis hypersensible, je ne supporte pas le bruit et l’agitation, je pleure devant les pubs Ricoré, et c’est très déconcertant. Oui, je suis passionnée, excessive, et cela peut faire peur. Oui, j’ai des centres d’intérêt extrêmement divers, parfois étranges, j’ai souvent connaissance de faits sans pouvoir expliquer d’où me vient ce savoir, et c’est étonnant. Mais je ne dysfonctionne pas.

J’aurais aimé savoir tout ça, comprendre que ceux qui me harcelaient et me rejetaient ne le faisaient que par peur ou incompréhension. Que ceux qui m’aimaient m’aimaient et m’aimeraient comme je suis, et pour les autres tant pis, ce n’est pas grave, ce n’est pas une grosse perte que de perdre ceux qui conditionnent leur amour à notre soumission à la norme et à ce qu’ils veulent de nous. J’aurais aimé comprendre que je n’étais pas obligée de me contorsionner, de couper des bouts de moi pour entrer dans une boîte trop petite, pas de la bonne forme, pour être acceptée. J’aurais aimé comprendre que si je voulais être aimée, je voulais l’être pour la personne que je suis, et pas pour un personnage que j’aurais créé.

Si j’avais compris tout cela plus tôt, sans doute certains de mes choix auraient-ils été différents.

Mais ce n’est pas comme cela que la vie se passe. La vie n’a pas de mode d’emploi : on apprend en vivant. En faisant des expériences. En vieillissant. On apprend les choses lorsqu’on est prêt. Et il vaut mieux comprendre les choses tard que de ne jamais les comprendre, et passer son existence entière dans les vêtements de quelqu’un d’autre…

Et vous, il y a des choses que vous auriez aimé comprendre plus tôt dans votre vie ?

Bucket list

J’ai l’impression que ces derniers temps, beaucoup de gens se sont interrogés sur toutes ces choses qu’ils voudraient faire et ne font jamais. Ces choses que nous aimerions faire avant de mourir, et que nous repoussons toujours à plus tard. Parce que, toujours pris dans le tourbillon de la vie, nous n’avons « pas le temps ». Or ces derniers mois, ponctuellement enfermés chez nous, à l’arrêt, du temps nous avons eu, et surtout celui de prendre conscience que tout pouvait arriver, n’importe quand. Certains veulent tout changer dans leur vie (j’en fais partie), d’autres y mettre plus de fun, de plaisir, d’aventure. Pour rédiger ma bucket list j’ai choisi cette deuxième option : publier mon roman, déménager, tout ça pour moi c’est un peu différent, ce sont des projets de vie, des objectifs, alors que selon moi la bucket list est une liste de choses que j’aimerais réaliser, certes, mais des choses qui mettent du piment, font pétiller les yeux, des expériences, mais ne constituent pas le socle de ma vie. Il y a donc des voyages (en réalité ma liste de lieux est beaucoup plus longue que ça : je n’ai mis que ce qui demande une certaine organisation), des activités nouvelles, des apprentissages…

Alors j’aimerais… Apprendre à monter à cheval // Faire du surf // Apprendre le portugais et m’installer quelques mois au Portugal // Donner une conférence TedX // Faire de la plongée sous-marine // Dormir dans une cabane dans les arbres // Parcourir tout le Royaume-Unis en voiture // Photographier les champs de tulipes aux Pays-Bas // Organiser une exposition // Faire du chien de traîneau // Monter en montgolfière et survoler les volcans d’Auvergne // Regarder le soleil se coucher depuis la terrasse d’un joli restaurant en Grèce en buvant un verre // Faire une simulation d’apesanteur // Passer le nouvel an à New-York // Voir un volcan en éruption (de loin) // Pique-niquer sous les cerisiers en fleurs au Japon // M’inscrire à un cours de théâtre d’improvisation // Passer une nuit toute seule dans un musée…

Et vous, qu’est-ce que vous aimeriez faire de nouveau, de palpitant, d’aventureux ?

Tout m’intéresse

Un jour, lorsque j’étais enfant et que l’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, j’ai répondu « apprendre ». Et je me serais d’ailleurs bien vue à faire des études toute ma vie. Enfant, je lisais le dictionnaire, les encyclopédies. J’ai fait 3 ans de classes préparatoires et de la littérature comparée, parce que cela me permettait de tenir ensemble de nombreuses disciplines. En fait, rien ne me fait plus peur que la spécialisation, faire la même chose tout le temps : j’ai besoin de variété, d’explorer de vastes de champs de connaissances, et on comprend donc que l’enseignement scolaire n’est pas ma place pour cette raison aussi : je m’ennuie à mourir.

Pourtant, cette propension à m’intéresser à tout, de passer d’un sujet à un autre, mais sans parvenir à me fixer parce qu’au bout d’un moment je considère que j’en sais assez (après m’y être consacrée pleinement pendant des mois, cela dit, et comme j’apprends vite, au bout d’un moment j’ai fait le tour de ce qui était accessible sans entreprendre de longues études), elle m’a longtemps semblée honteuse, d’autant qu’on me le reprochait souvent, cet éparpillement. Au début du blog, beaucoup étaient déconcertés par le fait que j’abordais tout plein de sujets sans lien apparent les uns avec les autres.

Et comme je ne suis pas Gémeaux, je n’avais même pas d’excuse. Sauf que : si, j’ai ma Lune en Gémeaux, et ça doit bien faire quelque chose dans cette histoire.

Et j’ai décidé d’assumer pleinement cette part de moi, cette curiosité, ce goût de la diversité et de la variété, cette envie de multiplier les expériences et les apprentissages. Parce que c’est ma mission : expérimenter pour transmettre (mais pas comme je le fais actuellement : je suis de plus en plus convaincue que je ne me suis pas complètement plantée dans mon choix de vie. Plantée c’est sûr, de contexte, mais tout de même). Donc en ce moment j’apprends beaucoup : la psychologie, les neurosciences, le tarot, l’astrologie, et tous ces domaines parviennent à s’organiser dans un projet cohérent. J’écris beaucoup, mais ce n’est pas un livre.

Et je me sens à ma place. Il ne manque pas grand chose pour que je sois parfaitement dans l’accomplissement de ma mission.