Le musée Eugène Delacroix

Delacroix est un peintre que j’affectionne beaucoup, et pour cette raison cela faisait longtemps que j’avais envie de faire un tour dans le musée qui porte son nom et qui est son ancienne résidence. Sans jamais prendre le temps de le faire, puisqu’à chaque fois je privilégiais les expositions temporaires ailleurs, me disant (à juste titre du reste) que le musée serait toujours là la prochaine fois. Mais fin août, les astres étaient favorables : peu d’expositions dans mon programme, un temps exécrable empêchant la promenade : bref, après un café au Flore, me voilà au musée Delacroix.

Niché au cœur de saint-Germain, quartier que j’affectionne tant, le musée est installé dans l’ancien appartement du peintre et son atelier donnant sur un très joli petit jardin (qui doit être fort agréable lorsqu’il fait beau, mais ce n’était pas le cas).

Lorsque j’y suis allée, c’était les derniers jours de l’exposition « Eugène Delacroix, le plus légitime des fils de Shakespeare », exposition plutôt intéressante, permettant d’admirer notamment les lithographies exécutées par Delacroix et illustrant l’oeuvre du dramaturge, et en particulier toute une série autour d’Hamlet, oeuvre qui fascinait tellement le peintre qu’il s’est lui même représenté sous les traits du héros tragique dans un autoportrait. On peut aussi admirer quelques tableaux illustrant des scènes tirées de Shakespeare.

Exposition intéressante donc, mais qui ne m’a pas empêchée d’être déçue par cette visite, globalement. Pas par le lieu : c’est toujours un plaisir pour moi de pénétrer dans les lieux où ont vécu et créé des génies que j’admire, et celui-ci est particulièrement beau, notamment l’atelier. Mais j’ai été déçue par la pauvreté des collections : finalement, le plus intéressant, ce sont les objets, notamment les souvenirs rapportés d’Afrique du nord par le peintre, ou encore ses meubles à peindre, et quelques autographes. Par contre, au rayon peinture, c’est frustrant : toutes les œuvres majeures de Delacroix étant au Louvre (ce que je savais, du reste), on n’a droit ici qu’à des tableaux d’intérêt réduit et, en lieu et place de La Mort de Sardanapale, une copie de Villot et une variation de Vincent Corpet pour sa série Fuck maîtres, assez étonnante et saisissante d’ailleurs. Mais enfin, je trouve regrettable que l’on consacre un musée à l’oeuvre d’un artiste, et que ses œuvres majeures soient exposées ailleurs : il me semble que les oeuvres du peintre seraient finalement mieux chez elles, où elles pourraient être réellement mises en valeur, plutôt que noyées dans la masse d’un musée géant (mais, de fait, je n’aime pas les très gros musées où on trouve de tout, je préfère les endroits plus intimistes et spécialisés).

Musée national Eugène Delacroix
6 rue de Furstenberg
75 006 Paris