Victor Hugo amoureux, de Christine Clerc

Victor Hugo amoureuxLe 26 février 1802, je suis né à la vie, le 17 février 1833, je suis né au bonheur dans tes bras. La première date, ce n’est que la vie, la seconde, c’est l’amour. Aimer, c’est plus que vivre. (Lettre à Juliette Drouet, février 1835)

La récente exposition Eros Hugo nous a appris (si on ne le savait pas déjà) que si l’oeuvre de Victor Hugo est plutôt sage, sa vie est marquée par une grande vitalité amoureuse. C’est ce sujet que nous permet de creuser ce petit ouvrage de Christine Clerc, qui s’interroge sur le rôle des femmes dans la vie de Hugo.

Il ne s’agit donc pas d’une énième biographie de ce cher Totor : si les grandes périodes et les événements marquants de sa vie sont évidemment racontés, ils le sont sous l’angle des femmes et de l’amour : son épouse Adèle, ses maîtresses officielles Juliette Drouet et Léonie Biard, mais aussi sa fille Léopoldine. Quatre femmes, quatre inspiratrices, quatre muses du poète.

Et c’est bien sûr passionnant de découvrir Victor Hugo sous cet angle : on a souvent de lui cette image du grand-père à la barbe blanche, ses petits enfants sur les genoux ; mais l’autre Hugo, c’est un vrai Don Juan, pour qui le monde ne suffit pas pour assouvir son désir, cet élan vital où la pulsion de vie est à la fois celle d’aimer et celle d’écrire, et où les femmes qui l’entourent lui donnent l’impulsion d’écrire ses plus grands textes ; on peut d’ailleurs se faire la réflexion qu’il est dommage qu’Hugo n’ait pas travaillé sur ce mythe : quel drame romantique cela aurait donné, un Don Juan hugolien ! En tout cas, le portrait du grand homme est ici contrasté, et il apparaît quand même assez lâche dans certaines circonstances !

Un très joli livre, richement illustré et solidement documenté, qui nous offre un portrait fascinant d’un homme qu’on croit souvent connaître mais dont on a souvent une image tronquée. A lire absolument !

Victor Hugo amoureux
Christine CLERC
Editions Rabelais, 2016

Les Indociles, de Murielle Magellan

Les IndocilesElle est une chasseuse. Elle aime conquérir, faire l’amour, aux hommes et aux femmes, ne pas s’attacher, ou plutôt s’attacher le temps que ça dure. Et elle est d’une lucidité intransigeante avec la lassitude en amour, c’est pourquoi elle peut quitter aussi vite qu’elle a conquis. Un homme très épris, intellectuel émérite, lui a dit un jour qu’elle était une Don Juane et il avait même ajouté qu’il fallait qu’elle se méfie de la statue du Commandeur. Elle ne sait pas. Mais si c’est le vocable le plus près de ce qu’elle est, soit.

Le précédent roman de Murielle Magellan, N’oublie pas les oiseauxm’avait totalement conquise et bouleversée, et j’étais donc particulièrement enthousiaste à l’idée de me plonger dans ce nouveau roman, enthousiasme décuplé par le résumé, qui m’a fait dire que ce roman avait été écrit pour moi.

Olympe, à 37 ans, est une des galeristes les plus en vue de Paris. C’est aussi un Don Juan en jupon, chasseuse, collectionneuse et croqueuse d’hommes aussi bien que de femmes, une séductrice à laquelle nul ne peut résister. Mais un vieux peintre dont la peinture l’émeut et un client dont elle n’a pas envie de faire une proie peuvent-ils la dérouter d’elle-même ?

Immédiatement charnel et d’une sensualité bouleversante, ce roman est une magnifique exploration de la séduction au féminin et de la pulsion de vie, qu’elle soit celle du désir et de l’éros ou celle de la création artistique. Les deux se mêlent étrangement sous la plume de Murielle Magellan qui encore une fois montre qu’elle sait dire de manière sublime les émotions qui traversent les êtres, et nous dresse un fascinant portrait de femme, une femme libre, sans entraves — une indocile qui ne se plie pas à l’impératif amoureux. Il y a en Olympe (rien que ce prénom est tout un programme, révolutionnaire et divin) quelque chose de Madame de Merteuil, le cynisme et la cruauté en moins et l’innocence en plus. Olympe ne manipule pas : elle est toujours sincère, et si elle fait du mal, c’est à son corps défendant. On ne trouve pas non plus, chez elle, trace d’idéologie : si elle vit sa vie comme elle le fait, c’est que c’est sa manière d’être.

Bouleversant par moments, cruel aussi, mais surtout lumineux, ce roman est une vraie réussite !

Les Indociles
Muriel MAGELLAN
Julliard, 2016

Risibles amours, de Milan Kundera

13381689865_362acc9459_oNous traversons le présent les yeux bandés. Tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes en train de vivre. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens.

La préparation de mon voyage à Prague (qui approche, qui approche) a été bien sûr l’occasion, ou le prétexte, pour me replonger dans les textes de mon cher Kundera, et j’ai choisi ce recueil de nouvelles écrites entre 1959 et 1968, et qui est un peu le point de départ de toute l’entreprise romanesque de l’écrivain.

Un jeune enseignant qui, parce qu’il refuse de rédiger une note de lecture, voit sa vie devenir un enfer ; deux don Juan en goguette ; un jeu de rôles qui tourne mal ; un marivaudage cruel ; deux anciens amants qui se revoient par hasard quinze an après ; le déclin d’un vieux séducteur ; un jeune homme qui fait semblant de croire en Dieu pour séduire une jeune filles : tels sont les personnages et les sujets de ces contes cruels où l’amour est malmené.

Pantins souvent ridicules, séducteurs en échec, les personnages de Kundera ne cessent de poursuivre le désir, et celui-ci les pousse parfois dans des situations invraisemblables, d’autant qu’ils ne sont pas aidés par l’absurdité du système politique communiste, ligne de force de l’oeuvre de Kundera et toujours présent en arrière-plan. Infini du désir et finitude de l’être, Éros et Thanatos, légèreté et profondeur, amour et vanité… dans une valse à la fois cruelle et mélancolique, Kundera sonde les profondeurs de l’âme humaine et les analyse avec une finesse extraordinaire. Ici, l’amour n’est pas une chose sérieuse, il n’est qu’un jeu de dupes, un jeu de rôles, sujet d’une comédie parfois tragique. Ce qui est en jeu, c’est le précaire masculin, incarné par des séducteurs inconstants qui bavardent beaucoup mais agissent peu, qui se voudraient des don Juan dans un monde où don Juan est mort : « Don Juan était un conquérant. Et avec des majuscules, même. Un Grand Conquérant. Mais, je vous le demande, comment voulez-vous être un conquérant dans un territoire où personne ne vous résiste, où tout est possible et où tout est permis ? L’ère des don Juan est révolue ». Phrase magnifique dans sa justesse, et qui résume tout le drame des personnages de Kundera, dans ses nouvelles et aussi dans ses romans, puisque le mythe de don Juan est omniprésent dans toute son oeuvre.

Evidemment, un bonheur de lecture indicible, d’autant que lorsque j’ai commencé ce recueil, j’ai appris qu’un nouveau roman de Kundera paraîtrait en avril chez Gallimard, ce qui me met en joie pour deux raisons : d’abord parce que cela fait un roman de plus à lire, et d’autre part parce que ça relance l’auteur dans la course au prix Nobel. Parce que si un jour Kundera devait mourir sans avoir eu le prix Nobel, je ne le pardonnerais jamais à l’Académie.

Risibles Amours
Milan KUNDERA
Gallimard, 1970/1984 (Folio, 1986)

Oeuvres érotiques complètes, de Guillaume Apollinaire

11172455714_d79f2bb571_oJe mets mon amour et ma fortune à vos pieds. Si je vous tenais dans mon lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens !

Aujourd’hui, retour aux fondamentaux avec un des grands classiques de la littérature licencieuse : les oeuvres érotiques d’un des plus grands poètes de la langue française, Guillaume Apollinaire. Classique, et pourtant, depuis 1934, date à laquelle sont parus pour la première fois les trois textes ensemble, accompagnés d’illustrations de Berthommé Saint-André, jamais ils n’avaient été réédité autrement que séparément. Cet oubli est réparé, puisque les éditions de La Musardine proposent une nouvelle édition de ces écrits et de leurs fort suggestives illustrations.

Cette édition, établie et présentée par Alexandre Dupouy, aura tout à fait sa place dans les rayons des bibliothèques universitaires, car il ne s’agit pas seulement ici de donner accès à une oeuvre érotique, mais aussi de la contextualiser et de la comprendre. L’introduction est à cet égard particulièrement intéressante et éclairante, notamment grâce à de nombreux extraits de correspondances et moult références biographiques et historiques. Chaque texte est ensuite pourvu d’une notice particulière permettant d’en saisir les enjeux.

Le premier récit, les Onze mille verges, est sans doute le plus connu et le plus édité à droite ou à gauche. C’est une sorte de récit picaresque mettant en scène le prince Vibescu et une ribambelle de personnages aux noms très évocateurs. Très sadienne, l’histoire propose un éventail à peu près complet de toutes les pratiques sexuelles possibles et imaginables, même les plus repoussantes (pour moi !) : sadisme et masochisme, ondinisme et coprophilie (là j’avoue, je bloque), onanisme, saphisme, vampirisme, j’en passe et des meilleures*. Le burlesque domine, mais aussi une grande violence, et j’aurais envie de dire tout de même « âmes sensibles s’abstenir ».

Le second, Les exploits d’un jeune Don Juan (qui n’est pas complètement d’Apollinaire) est également assez souvent édité, et je le trouve personnellement plus intéressant : il s’agit d’un récit rétrospectif initiatique à la première personne où le narrateur raconte son apprentissage de la sexualité et du corps féminin, avec un art consommé de la description évocatrice. Beaucoup plus subtil et écrit que le précédent, il pourra néanmoins mettre mal à l’aise par certains aspects.

Enfin, la poésie : autant je connaissais un peu les deux récits, autant je n’avais jamais lu ces poèmes et je dois dire que c’est ce qui m’a le plus plu : Apollinaire fait preuve d’une grande fantaisie langagière dans ce recueil où il manie avec brio les métaphores et les néologismes, et montre une vraie jouissance de l’écriture, quelque chose d’à la fois dionysiaque et baudelairien, n’hésitant pas par endroit à subtiliser un vers célèbre à Hugo ou à La Fontaine pour lui faire dire autre chose, et là c’est du grand art.

Alors, clairement, c’est une édition nécessaire, et elle satisfera les curieux qui ont envie de découvrir un autre Apollinaire que celui qu’on étudie en classe, tout en éclairant de manière nouvelle ses poèmes les plus connus : on découvre ici un poète traversé par la violence et l’envie de choquer et cette part sombre est assez fascinante. Mais au final j’en dirai la même chose que de Gamiani : un texte à savourer littérairement et culturellement, mais dont l’efficacité érotique est loin d’être certaine, surtout sur un imaginaire féminin…

* Je n’ose pas imaginer les mots-clés que cette liste va susciter…

Oeuvres érotiques complètes
Guillaume APOLLINAIRE
La Musardine, 2013

64652259_pBy Stephie

La nuit de Valognes, d’Eric-Emmanuel Schmitt

Vous verrez, mon amour, au début, le bonheur est aussi fort qu’une douleur, cela déchire tellement qu’on souffre… C’est un coup mortel pour l’orgueil de se savoir autant lié à l’autre… Il faut consentir à aimer.

En ce moment, avec mes Premières, je travaille sur le mythe de Don Juan (oui, je sais, cela n’est pas très original) et évidemment sur la magnifique pièce de Molière . Or en discutant, un de mes collègues m’a rappelé cette pièce de Schmitt, que je n’avais pas encore lue, et je me suis donc précipitée…

Nous sommes au XVIIIème siècle. La duchesse de Vaubricourt a convié chez elle un assemblage assez hétéroclite de femme, afin de mener à bien un projet d’envergure : juger Don Juan, dont elles sont toutes les victimes, et l’obliger à épouser sa dernière conquête, la très jeune Angélique. Le séducteur, contre toute attente, accepte…

Quelle merveille ! J’en suis encore toute retournée ! Il y a tout dans cette pièce : c’est très fin et très drôle, le style est alerte, j’aurais pu tout noter tant les répliques font mouche à chaque fois, c’est à certains moments très grivois, et j’ai franchement ri. Au début. J’ai également été admirative devant la richesse intertextuelle : Molière, mais aussi Da Ponte (avec la référence à l’air du catalogue), Barbey d’Aurévilly, Musset… J’ai aimé voir ici un Don Juan sans âge, incarnant parfaitement le mythe, et en même temps vieillissant et lassé de ses turpitudes. Mais surtout, j’ai été touchée par cette pièce souvent poétique et lyrique, mélancolique, remarquable dans l’analyse des sentiments, où Sganarelle n’est plus un pédant ridicule mais la conscience grave de son maître, et où l’auteur nous offre une scène belle à pleurer avec Angélique, sur le thème de l’amour et du bonheur.

Dans ma chronique sur la pièce de Molière, j’avais écrit que « Don Juan, c’est l’homme qui aime, totalement, mais qui n’arrive pas à trouver l’objet unique qui sera digne de cet amour, et seule la pluralité des femmes peut combler le vide laissé par celle qui lui manque et qu’il cherche désespérément sans la trouver. Dom Juan, c’est la tragédie de l’âme qui ne trouve pas son âme soeur… ». Et bien ici, Schmitt va encore plus loin que moi et nous propose un Don Juan qui non seulement commet l’erreur de chercher l’agapè (l’amour des âmes) dans l’eros (l’amour des corps) et confondait les deux, mais en plus, se trompait carrément d’objet. Ou, plus exactement : sa punition est de rencontrer l’amour parfait qui le comble sous une forme qu’il ne peut pas désirer physiquement.

C’est magistral…

La Nuit de Valognes
Eric-Emmanuel SCHMITT
Actes-Sud, 1991 (Magnard, 2005)

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 By Leiloona

Le jeudi, c’est citation…

Aujourd’hui, comme on ne change pas une équipe qui gagne, je vous propose à nouveau une citation extraite de L’Insoutenable légèreté de l’être dont je vous reparlerai plus en détails samedi. En fait, j’avoue que j’ai eu tellement de mal à choisir une seule citation pour ma chronique que j’ai décidé d’en partager d’autres, et encore, j’ai eu du mal à choisir. Cette semaine, j’ai élu ce passage sur les hommes à femmes, les séducteurs, les dom Juan et autres Casanova. Je trouve cette réflexion de Kundera sur ces hommes qui ne peuvent pas exister sans le regard des femmes, qui ont besoin de se rassurer en séduisant sans cesse, extrêmement juste (et parfaitement en phase avec ma propre expérience des énèrgumènes en question).

Les hommes qui poursuivent une multitude de femmes peuvent aisément se répartir en deux catégories. Les une cherchent chez toutes les femmes leur propre rêve, leur idée subjective de la femme. Les autres sont mus par le désir de s’emparer de l’infinie diversité du monde féminin objectif.

L’obsession des premiers est une obsession romantique : ce qu’ils cherchent chez les femmes, c’est eux-mêmes, c’est leur idéal, et ils sont toujours et continuellement déçus parce que l’idéal, comme nous le savons, c’est ce qu’il n’est jamais possible de trouver. Comme la déception qui les pousse de femme en femme donne à leur inconstance une sorte d’excuse mélodramatique, bien des dames sentimentales trouvent émouvante leur opiniâtre polygamie.

L’autre obsession est une obsession libertine, et les femmes n’y voient rien d’émouvant : du fait que l’homme ne projette pas sur les femmes un idéal subjectif, tout l’intéresse et rien ne peut le décevoir. Et précisément cette inaptitude à la déception a en soi quelque chose de scandaleux. Aux yeux du monde, l’obsession du baiseur libertin est sans rémission (parce qu’elle n’est pas rachetée par la déception).

Par souci de parité, je tiens à ajouter que la corollaire féminine existe également…

 citation

 Les autres participants sont chez Chiffonnette

Dom Juan, de Molière

Dom Juan

Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon coeur à tout ce que je vois d’aimable, et dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, on des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. […] Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs, je me sens un coeur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

Ahhhhh, Dom Juan. De toutes les pièces de Molière, voire de toutes les pièces du répertoire français que je connais, c’est ma préférée, avec le Misanthrope, et je l’étudie dès que possible avec les élèves. C’est une pièce qui me parle, et que je ne me lasse pas de relire, en particulier la tirade de l’inconstance dont j’ai mis un extrait en exergue.

L’histoire, tout le monde la connaît : Don Juan est un noble libertin, dont les activités principales sont de blasphémer et de séduire les femmes, au grand dam de son valet Sgnanarelle et de son père. Récemment, il a épousé Elvire après l’avoir enlevée de son couvent, et avant de la laisser en plan pour voler vers de nouvelles aventures. Mais la jeune femme, humiliée, n’entend pas se laisser faire, et ses frères souhaitent plus que tout venger l’affront fait à l’honneur de la famille.

Don Juan (dont le nom est passé dans le langage courant pour désigner un séducteur) est l’archétype de l’homme qui n’est pas né à la bonne époque. Épris de liberté, il ne supporte pas le carcan moral de la société dans laquelle il vit et contre laquelle il se révolte. Là est sa grandeur : il vit sa vie comme il l’entend, sans que rien ne puisse l’en détourner, et même au moment de la mort, lorsqu’il donne la main à la statue qui va l’emmener avec elle en Enfer, il ne fléchit pas et reste fidèle à lui-même. C’est véritablement ce que j’appelle un héros, même si, il est vrai, son attitude envers les femmes est quelque peu cavalière. Mais justement, cette soif de séduction est aussi ce qui me touche chez lui, sans doute parce que je ne la comprends que trop bien, ayant longtemps été un Don Juan en jupons. Ce besoin de plaire et de se rassurer sur soi-même dans le regard des autres est symptomatique. Don Juan, c’est l’homme qui aime, totalement, mais qui n’arrive pas à trouver l’objet unique qui sera digne de cet amour, et seule la pluralité des femmes peut combler le vide laissé par celle qui lui manque et qu’il cherche désespérément sans la trouver. Dom Juan, c’est la tragédie de l’âme qui ne trouve pas son âme sœur

Et puis, avez-vous remarqué ? On ne voit jamais sa mère. Elle est absente. C’est intéressant ça, je me demande ce que Freud en aurait pensé…

Bon, je sais, mon interprétation de cette pièce est tout à fait particulière et personnelle, mais ça c’est la force des grands textes : que l’on puisse s’y projeter. Malheureusement, je n’ai jamais eu l’occasion de la voir sur scène, et je le regrette vivement, mais un jour, sans doute…