Le Hollandais volant, le spectre de la culture de Youri Maletski

Le hollandais volantJe suis un vagabond en situation irrégulière, qui ne connaît pas un traître mot dans une seule langue européenne, mais je suis le dernier Européen parmi tous ces barbares post-européens, italiens, français, allemands, qui, pour je ne sais quelle raison, ont décidé un jour qu’ils étaient ici chez eux ; je prendrai d’assaut le château de Versailles, comme les marchandes de primeurs l’ont fait en septembre 1789. 

Les éditions Louison ont été créées en 2015 à Paris par Natalia Turine, écrivaine et photographe russe, et sont consacrées à la littérature russe moderne. Chaque texte, soigneusement choisi, est préfacé par un auteur ou journaliste français, pour l’instant Eric Naulleau (le parrain de la maison, qui a rédigé la préface de l’ouvrage dont je vais vous parler), Mazarine Pingeot ou encore Simon Liberati. Comme je vous l’ai dit il y a peu, découvrir plus avant la littérature russe à laquelle je ne connais pas grand chose est une de mes résolutions, donc on va dire que cela tombait bien.

Dans ce roman, le narrateur s’identifie au Hollandais volant — mais tient aussi, beaucoup, du Juif errant. Russe d’origine, il a immigré en Allemagne où, refusant de s’abaisser à faire n’importe quel travail, il vit d’aides sociales. Il met également à profit sa parfaite connaissance de l’Europe pour faire ce qu’il appelle de la « contrebande intellectuelle » : autrement dit, il organise des excursions touristiques illégales dans les grandes capitales de la vieille Europe.

Étrange roman que celui-ci, porté par un étrange narrateur : plus réflexif que narratif, il nous fait beaucoup voyager d’Amsterdam à Vienne et de Venise à Paris où Vérone, nous fait découvrir la richesse de ces villes, si on en doutait et propose une réflexion à la fois drôle et tragique sur des sujets actuels : l’identité, la culture, le tourisme de masse (avec par exemple une réflexion assez drôle sur les cafés comme la Rotonde ou la Coupole devenus des attractions à touristes à cause des célébrités qui les ont fréquentés) et surtout l’Europe, qui a ici tout d’un mirage décevant pour celui qui en admire la richesse culturelle qu’il connaît à la perfection mais ne parvient pas à s’y intégrer et reste toujours en marge. C’est très postmoderne, nourri d’une multiplicité de références d’une richesse assez étourdissante (heureusement éclairées par les notes) et somme toute assez déconcertant, mais très intéressant par l’éclairage (un peu désabusé) qu’il apporte sur notre monde contemporain.

Une curiosité à découvrir, qui se double d’un bel objet très soigné (les livres Louison sont vraiment très chic), et qui nous fait réfléchir à notre identité.

Le Hollandais Volant, le Spectre de la culture
Youri MALETSKI
Traduit du russe par Marie Roche-Naidenov
Préface d’Eric Naulleau
Louison, 2016

Charles, la revue politique (autrement)

CharlesMes chers compatriotes, je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas.

Dirigé par Arnaud Viviant, Charles (comme Charles de Gaulle) est l’équivalent français du magazine américain George (comme George Washington), lancé au milieu des années 1990 par John John Kennedy (peut-on plus glamour ?), et considéré comme une sorte de Vanity Fair de la politique.

Totalement exempt de publicité, le magazine se présente d’abord comme un bel objet : une maquette recherchée, une mise en page soignée, du beau papier, des illustrations originales, pour beaucoup des dessins (ici, François Mitterrand par Isaac Bonan). Un magazine, donc, que l’on a plaisir à feuilleter, à conserver dans sa bibliothèque ou sur sa table basse : ça fait chic.

Mais le chic ne fait pas tout, et c’est bien le contenu, ici, qui fait tout l’intérêt de cette publication dont l’objectif est de parler de politique autrement. Autrement ? Loin de la politique politicienne, des querelles de partis et des prises de position à chaud, Charles entend faire bouger les lignes en offrant un autre regard, en multipliant les points de vue, en suscitant la réflexion. D’où l’idée de construire chaque numéro autour d’un dossier thématique : politique et télévision, dynasties, politique et justice, culture et politique, politique et sexualité… le dernier numéro est consacré au « roman Mitterrand ».

Quelques articles sont hors dossier : une réflexion (un peu trop dithyrambique) sur Emmanuel Macron, un entretien (passionnant) avec Ali Badou concernant l’exercice de l’interview politique, un autre entretien (tout aussi passionnant) assez philosophique avec Tristan Garcia, et un portrait de Sébastien Lecornu, très « House of Cards ». Mais l’enjeu essentiel est bien le personnage de François Mitterrand, sur lequel les points de vue sont démultipliés afin d’aboutir à un portrait complexe du personnage : chacun apporte sa petite pierre à l’édifice, pose un regard différent. Au cours de longs entretiens ou articles on découvre Mitterrand dans les yeux de Jean-Luc Mélanchon, Mazarine Pingeot, son fils Gilbert, Michel Charasse, ses biographes, Philippe Sollers ou encore Elizabeth Tessier. Le mystère de Baltique nous est enfin dévoilé. En complément, « le petit Mitterrand illustré », abécédaire de petites phrases, ou encore une analyse des différentes affiches de campagne.

Last but not least, la revue publie des nouvelles inédites, avec en ce moment une série de politique-fiction consacrée à la présidentielle de 2017. Dans ce numéro, C’est Jérémy Collado qui s’y colle, avec une nouvelle, « les Quatre Mercenaires », absolument excellente… et terrifiante !

Bref, un magazine comme on les aime : beau, riche, intelligent, qui pose un regard non partisan sur la politique et donne la parole à des personnalités vraiment diverses (notamment issues du monde de la culture) et ne manque pas de susciter la réflexion. A découvrir absolument, notamment pour ceux que la politique a tendance à fatiguer (genre moi). Le peut sembler élevé mais franchement, il les vaut : il y a beaucoup à lire et, rappelons-le, il n’y a pas de pub !

Charles
Trimestriel
Editions La Tengo
En kiosque et en librairie
16€

Bloc Notes

<Le logis du musicien>

 Le Logis du Musicien à Mirebeau, façade sur rue © Fondation du Patrimoine - Tous droits réservés
Le Logis du Musicien à Mirebeau, façade sur rue
© Fondation du Patrimoine – Tous droits réservés

Un très joli projet pour commencer, initié par quelqu’un que je ne connais pas personnellement mais avec qui j’ai beaucoup d’amis communs et qui a vraiment l’air d’une chouette personne. Erwan Lahrer est donc écrivain, amoureux des vieilles pierres, et à eu l’idée de restaurer le logis dit « du Musicien » à Mirebeau dans la Vienne, un bâtiment du XVe siècle, pour en faire un lieu d’échanges et de partage autour de la création littéraire : accueillis en résidence d’écriture, un ou deux auteurs à la fois pourront y trouver le calme et l’énergie indispensables à leur travail. S’y tiendront aussi des lectures publiques et rencontres avec des écrivains. Vous savez combien ce genre de projets me tient à coeur (je rêve d’une résidence d’écriture quand je serai grande). Erwan a été blessé au Bataclan, évidemment avant de se remettre à fond dans ce projet il va devoir se retaper lui-même, et ce serait donc super qu’on l’aide tous ! C’est par là ! En plus, c’est partiellement déductible des impôts, Erwan se fend régulièrement d’une petite bafouille, et on a même le droit de visiter le chantier ! Franchement, que demande le peuple ?

<Time to philo>

time to philoLa dernière fois, je vous avais parlé de la newsletter Time to sign off. Voici sa petite soeur : Time to philoune newsletter hebdomadaire dans laquelle le philosophe Gaspard Koenig passe un fait d’actualité au crible de la pensée philosophique. Une sorte de mini dissertation dans laquelle il convoque les grands penseurs et leurs théories pour nous éclairer (et nous permettre de briller dans les dîners en ville). C’est court, c’est compréhensible par tout le monde et c’est gratuit : pourquoi s’en priver ?

<Noël aux châteaux>

Noël . Château d'Amboise © L. de Serres
Noël . Château d’Amboise © L. de Serres

Que diriez-vous de vous plonger dans la magie de Noël dans un château ? C’est ce que proposent les châteaux de la Loire : dans des décors enchanteurs, expositions, concerts, marchés de Noël et autres surprises vous attendent pour des escapades inoubliables en famille. A Amboise, et jusqu’au 10 janvier, dans un décor magique, les visiteurs sont invités à retracer l’histoire et les traditions de la plus belle fête de l’année : bougies, gourmandises et feu de cheminée rappelleront les Noëls princiers célébrés dans le château. A Valençay, pour lequel c’est une première, et afin d’en faire un moment d’exception, le Château a prévu des dégustations, ateliers de pâtisserie, concert baroque et dîners de Noël dans une ambiance féérique ! Les jardins seront ornés de sapins dorés tandis qu’à l’intérieur, les odeurs d’épices envahiront les cuisines. Le talentueux chef Stéphane Lopez viendra dispenser des ateliers « pâtisserie de Noël » pour petits et grands. Et pendant que les enfants passeront leurs commandes auprès du Père Noël qui fera le déplacement pour l’occasion, les adultes pourront déguster les vins chauds et jus de fruits chauds à la cannelle concoctés par les viticulteurs de Valençay. Clou du spectacle, les chandelles de Noël… Les samedi 19 et dimanche 20 décembre entre 18h et 22h, des milliers de chandelles orneront le château et les jardins pour célébrer le début des vacances. L’occasion d’une visite poétique des collections (meubles, sculptures, peintures et objets précieux) à la lueur des bougies. A Cheverny, toute la famille pourra admirer la crèche géante, ou encore savourer une pause gourmande dans le Café d’hiver de la chaleureuse salle des Trophées… A Brézé, les souterrains du Château, autrefois celliers seigneuriaux abritant toutes les richesses du domaine, accueilleront un grand marché de Noël. Les exposants y présenteront leur artisanat : art, gastronomie… pendant que les plus petits pourront profiter des nombreuses activités proposées : balades en poney, chorales ou encore rencontre avec le père Noël. Les souterrains seront en libre visite tandis qu’à la tombée de la nuit, le Château revêtira son manteau de couleurs pour une illumination complète du site ! Et encore je ne vous dis pas tout : retrouvez toutes les activités sur le site des châteaux de la Loire ! Et si vous préférez Vaux-le-vicomte, il n’y a pas de problème, puisque là aussi on vous a préparé un véritable enchantement ! Moi qui me prends pour la Belle au bois dormant, je ne sais que choisir !

<Rushout, les sorties que vous allez aimer découvrir>

Si vous êtes à Paris et que vous recherchez l’inspiration pour vos sorties, alors rushout est fait pour vous. L’application vous propose en effet Les meilleures sorties sélectionnées par des influenceurs passionnés (journalistes, blogueurs, artistes…) et réservables en deux clics !

Muze – Culture, Allure, Lecture

MuzeMuze a l’ambition forte et singulière de s’intéresser à la « création au féminin ». Si je choisis ces termes de préférence à ceux de « création féminine », c’est qu’à ces derniers est associée, dans la droite ligne de l’expression « littérature féminine », l’idée condescendante d’une sous-culture. Or, s’intéresser à la création au féminin est, au contraire, l’expression d’une volonté qui consiste à rendre visible ce qui, dans le travail de la femme artiste, confine à l’universalité. Des siècle de culture ont consacré la création au masculin comme étant universelle. Elle peut l’être, bien sûr, mais pourquoi le serait-elle plus systématiquement que la création au féminin ? Pourquoi parler de littérature féminine si l’on ne peut parler de littérature masculine ? L’oeuvre universelle est la marque d’un talent, voire d’un génie, non celle d’un genre – Stéphanie Janicot

Muze est typiquement le genre de publication à laquelle j’aimerais collaborer, tant sa ligne éditoriale est tout à fait ce qui m’intéresse : l’esthétique (un très bel objet, richement illustré) alliée à l’intelligence et à la richesse des contenus. Trimestriel, le magazine dont le slogan est La Revue culturelle au féminin a pour vocation de s’intéresser à la création par le biais de dossiers thématiques, au nombre de cinq dans chaque numéros, et aborde toutes les formes artistiques (littérature, musique, arts plastiques, cinéma, photographie…). Décortiquons un peu le numéro d’hiver 2016, qui vient de paraître.

La première séquence, Actu, la plus courte, met en lumière les événements marquants à ne pas louper : dans ce numéro, il s’agit du Paris des femmes, festival de théâtre dont nous avions parlé l’année dernière, et Star Wars (comment passer à côté) analysé sous l’angle des personnages féminins.

Deuxième séquence, Société. Là, on s’intéresse au temps, sous des angles divers : philosophie, physique, psychologie, design, photographie, société, littérature… des éclairages riches, qui permettent de mieux saisir ce concept qui se conçoit mais que l’on ne parvient pas à définir. Vu ma passion pour les horloges, ce dossier était évidemment fait pour moi !

La séquence Monde, qui propose la découverte d’un pays par le biais de ses créatrices grâce à des portraits, des entretiens, des lectures, est cette fois-ci consacrée à Haïti. Histoire, figures symboliques, cinéma… permettent de mieux appréhender cette culture très riche.

L’avant-dernier dossier, Ego, est consacré au civisme et à la politesse, et c’est peu de dire que par les temps qui courent, c’est assez utile.

Enfin, le magazine se clôt sur l’atelier d’écriture, avec notamment la chronique de Claire Delannoy, directrice littéraire chez Albin Michel, qui propose conseils et exercices autour de la thématique du second roman.

L’un des gros points forts de Muze, outre la richesse de ses articles qui permettent vraiment d’apprendre beaucoup de choses, c’est cette ligne éditoriale qui fait la part belle à la création, qui donne la parole aux photographes, aux cinéastes, aux plasticiennes… et aux écrivaines : Muze est l’un des seuls magazines en France qui publie encore des nouvelles, une dans chaque dossier. Des nouvelles d’auteures reconnues (Carole Zalberg, Yanick Lahens, Faïza Guène), mais aussi de lectrices puisque, dans la séquence Atelier d’écriture, c’est la nouvelle d’une lectrice du magazine qui est publiée, en l’occurrence Olivia Billington, que certains d’entre-nous connaissent déjà.

Bref, précipitez-vous sur ce numéro riche et intelligent, très inspirant (certains articles ont fait germer chez moi quelques idées), qui vous fera découvrir et apprendre avec plaisir ! En plus, c’est un très bel objet à conserver dans une bibliothèque, exactement comme un livre !

Muze
janvier-février-mars 2016

Entrée Libre

Entrée_libre_logoLa seule émission culturelle quotidienne à la télévision

J’étais passée complètement à côté de cette émission, qui en est pourtant à sa cinquième saison. Il faut dire que les autres années, à 20h15, j’étais devant Canal+, mais suite à certains événements fâcheux sur lesquels il est inutile de revenir, je me suis réfugiée sur le service public. Et c’est comme ça que j’ai eu le bonheur de découvrir cette émission : une quotidienne de 20 minutes présentée par Laurent Goumarre, entièrement consacrée à l’actualité culturelle.

Un bonheur, et c’est peu de le dire, car cette émission est vite devenue mon indispensable shoot quotidien d’intelligence : un tour rapide de l’actualité culturelle du jour, des reportages sur le cinéma, le théâtre, la littérature, les expos du moment, la musique et autres spectacles : tout y est, avec une approche parfois décalée, toujours variée sous forme de reportages, d’interviews, de portraits. Ce qui est particulièrement stimulant, c’est que bien sûr on y parle de l’actualité incontournable, mais aussi d’événements plus confidentiels, dont on n’entend pas parler partout mais qui ont pourtant l’air bien intéressant. A noter aussi la pastille hebdomadaire de Christophe Carrière, qui revient sur des films plus ou moins anciens par le biais de tel ou tel détail.

Bref, une émission passionnante et stimulante, qui traite de la culture de manière vivante, et clairement ça fait du bien !

Mon seul souci ? Une rumeur, qui annonce l’éviction de Laurent Goumarre au profit de Claire Chazal (rumeur ni démentie, ni confirmée), et j’avoue que je serais très fâchée si Michel Field, nouveau patron de France 5 (et que j’aime plutôt bien) se comportait à la manière d’un patron de chaîne privée. Ce serait d’autant plus dommage que l’émission fait plutôt de bonnes audiences et que je ne suis pas certaine que l’arrivée de Claire Chazal les fasse monter, au contraire, les fidèles de l’émission voyant ce changement d’un très mauvais oeil. Pour ma part, n’ayant jamais été une très grande adepte de Claire Chazal, je ne suis pas certaine de continuer à regarder avec elle aux commandes, et j’apporte tout mon soutien à Laurent Goumarre ! Mais si ça se trouve, ce n’est qu’une vilaine fausse rumeur, n’est-ce pas ?

Entrée Libre
Du lundi au vendredi à 20h15
Le samedi à 20.00 rediffusé le dimanche à 8.40  26’
France 5

Bloc notes

<Le salon du patrimoine culturel>

salon du patrimoineUne idée de sortie pour ce week-end, au cas où vous seriez déjà allé au salon de la photo ? Le salon du patrimoine culturel qui se tient ce week-end au Carrousel du Louvre, et où 350 exposants sont là pour faire découvrir, apprécier et partager leur passion : la sauvegarde et la préservation de notre patrimoine culturel.

<« The forbidden sale » : Pierre Molinier, collection Emmanuelle Arsan>

Théo Lesoual’ch & Pierre Molinier, Emmanuelle Arsan, tirage argentique d’époque (estimation 1 500 – 2 000 € / 1 700 – 2 250 $)
Théo Lesoual’ch & Pierre Molinier, Emmanuelle Arsan, tirage argentique d’époque
(estimation 1 500 – 2 000 € / 1 700 – 2 250 $)

Si j’étais riche, je pense que je pourrais tout à fait devenir collectionneuse d’art et passer ma vie dans les ventes aux enchères, notamment celles qui sont consacrée à l’ars erotica. Comme celle-ci, par exemple : le 13 novembre prochain, pendant le Mois de la Photo, le département Photographie d’Artcurial proposera aux enchères une collection majeure : la collection de près de 200 œuvres de Pierre Molinier, réunies par Emmanuelle Arsan qui fut une des muses de l’artiste. Elle regroupe photographies, dessins, clichés d’œuvres et lettres personnelles, qui témoignent de l’admiration que se portaient les deux artistes, et leur passion commune pour le plaisir et l’amour.

<La bibliothèque de Pierre Bergé>

sadeSi j’étais riche, donc, et que je passais ma vie dans les ventes aux enchères, je ne louperais certainement pas celle de la bibliothèque de Pierre Bergé, qui se tiendra le 11 décembre à Drouot, organisée par Pierre Bergé et associés en collaboration avec Sotheby’s. Comme malheureusement il est peu probable que d’ici-là ma fortune se soit assez accrue pour cela, je me contente de musarder sur le site dédié, qui permet notamment de feuilleter le superbe catalogue et d’admirer les merveilles qui sont proposées à la vente et qu’il serait difficile de toutes citer. Pour ceux qui veulent admirer de plus près et qui éventuellement sont milliardaires et peuvent se permettre d’envisager d’investir, plusieurs expositions : à Londres du 6 au 9 novembre, à Bruxelles le 19 novembre et enfin à Drouot, juste avant la vente, du 8 au 10 décembre.

<Les Abeilles de Guerlain : concours de nouvelles>

Logo_Abeilles_Guerlain_V2_925x521Comme l’an dernier, la maison Guerlain et le Cherche-midi organisent un concours de nouvelles, « les Abeilles de Guerlain », ouvert à tous les auteurs n’ayant jamais été publiés, sur le thème, cette année, des couleurs. Pour participer, il vous suffit d’envoyer votre texte, qui comprendra 12000 signes maximum, à abeillesdeguerlain@cherche-midi.com avant le 15 décembre. Les nouvelles seront ensuite soumises à un jury présidé par Laurent Boillot, PDG de Guerlain, et composé, entre autres, de Grégoire Delacourt, Clara Dupont-Monod, Sylvie Germain, Olivia de Lamberterie et Christophe Ono-dit-Biot. Les nouvelles retenues seront éditées au Cherche-Midi en 2016, et l’ensemble des droits d’auteurs reversés aux Restos du Coeur pour leur atelier de lutte contre l’illettrisme. A vos plumes !

<Billet gratuit>

billetgratuitEnvie d’un bon plan ? Ne quittez-pas : je vous présente Billet Gratuit, qui propose des invitations gratuites pour des pièces de théâtre, concerts, spectacles, principalement sur Paris mais aussi en province. Chaque semaine des centaines d’invitations sont disponibles, il suffit de s’inscrire pour les voir : on peut alors réserver une date et obtenir une invitation valable pour deux personnes. Il faut être au taquet car les dates sont souvent courtes (la veille ou le jour même) mais c’est parfait pour découvrir de jeunes artistes et se faire plaisir même si on n’a pas trop les moyens !

<Bibliothèque « sous-titre »>

etagere-fixations-invisible-pJe suppose que vous avez le même problème que moi : les livres qui petit à petit colonisent tous les espaces disponibles de votre foyer. Pour ma part, je n’ai plus de place dans mes bibliothèques, et plus de place non plus pour ajouter de nouvelles bibliothèques. Damned ! Je fais des piles, des petites piles, des grandes piles, qui parfois s’écroulent lamentablement. Et là, je tombe sur ça : la manufacture nouvelle propose des étagères à fixation invisible, conçues exprès pour les livres, et qui peuvent s’installer un peu partout, au dessus d’un canapé par exemple. L’idée est ingénieuse : de faux-livres, réalisés en bois et dont la tranche est recouverte d’un titre, d’un nom d’auteur, se dissimulent  parmi les vrais,  faisant aussi office à la fois de serre-livres et de fixation ! C’est joli et pratique, ça ne va évidemment pas sauver mon appartement de l’invasion mais j’aime beaucoup !

<Prix du polar auto-édité>

prix du polarPour son édition 2016 du prix du polar auto-édité, Thebookedition.com (Premier site d’autoédition français) s’associe au Furet du Nord (Une des plus grandes Librairies Physiques d’Europe) pour promouvoir et distribuer des auteurs indépendants afin de faire reconnaître l’autoédition comme un acteur incontournable du marché du livre d’aujourd’hui. Ce prix s’adresse donc à tous les auteurs indépendants ayant un livre déjà écrit et/ou publié depuis moins de deux ans, qui peuvent déposer leur texte avant le 31 décembre sur www.prixdupolar.com. 3 prix seront remis : le prix du jury, un prix encouragement du président du jury, et un prix des lecteurs ! A vos plumes (again) !

<48h pour écrire>

Affiche 48 heures pour écrire LDCette année encore, les Editions Edilivre organisent le concours d’écriture « 48 heures pour écrire« , qui en est à sa troisième édition. Organisé en partenariat avec Post-it, Studyrama, Didactibook, Youscribe et le magazine Books, il est ouvert à tous (il y a eu 2100 participants l’an dernier) et ce sont des milliers d’euros de lots que se partageront les quatre lauréats. Pour participer, rendez-vous le vendredi 20 novembre à 19h sur Edilivre.com pour connaître le thème : vous aurez alors 48 heures pour écrire et envoyer votre texte de 10 000 caractères maximum.

<Ecrire en Gallimard>

BD01papeterie7J2A7919-2©M.Martin-Delacroix-Gallimard
© M. Martin Delacroix-Gallimard

Vous en rêviez, Gallimard l’a fait (et a mon avis, d’autres éditeurs suivront) : toute une ligne de carnets d’écriture aux couleurs de la mythique Blanche de la prestigieuse maison : des petits, des grands, des moyens, reprenant les titres des grands auteurs (« souvenirs personnels », « exercices de style »…) pour accueillir vos propres mots. Moi, j’ai déjà craqué :

gallimardEt vous ?

<La journée des auteurs à Sciences Po>

sciencespoLa Journée des Auteurs, anciennement la Journée des Dédicaces, le salon littéraire de Sciences Po, se déroulera à Sciences Po le 21 novembre. Le thème de cette année est particulièrement intéressant : « L’écrivain : sa vie versus son œuvre ». Plusieurs conférences, ateliers et concours seront organisés en amont, afin de préparer au mieux cette journée littéraire, et je jour-même vous pourrez retrouver de nombreux auteurs. L’événement est gratuit et ouvert au public. Pour en savoir plus, c’est par ici.

<Les vendredis d’Apostrophes>

© CINÉTÉVÉ / FRANCE 2
© CINÉTÉVÉ / FRANCE 2

Vendredi soir, France 2 proposait un documentaire réalisé par Pierre Assouline sur les « années Apostrophes », émission culte s’il en est. Des passages plus ou moins célèbres, sous forme d’abécédaire, et commentés par Pivot lui-même : l’émission sur l’amour avec Barthes et Sagan, Jean d’Ormesson qui mouche sévèrement Alain Peyrefitte, Bukowski rond comme un boulon, Cohen qui veut lire lui-même un extrait de Belle du Seigneur (« oh, je voudrais le lire moi »), Nabokov qui faisait semblant de boire du thé mais sifflotait du whisky, la première télé de Modiano, Kirk Douglas qui remet en place Séguéla venant de dire une ânerie (oh !), Gainsbourg qui explique à Beart que la chanson est un art mineur… Bref, des moments chargés d’émotions, du rire, de l’impertinence, de l’intelligence, de l’étonnement aussi devant la liberté qui régnait : tout le monde fume, tout le monde boit, et on y tient des propos qui feraient scandale aujourd’hui. Une petite madeleine (à moins que ce ne soit une biscotte) vintage, à voir absolument en replay (moi-même je pense me faire une deuxième séance).

 

Au fil de la nuit

Au fil de la nuitVoilà une émission que je n’avais que très rarement regardée lorsqu’elle était animée par Michel Field, alors même que j’aime beaucoup ce dernier. Il faut dire qu’elle porte bien son nom, et qu’elle est diffusée au milieu de la nuit. A 2h du matin. Ce qui est un peu raide quand on doit se lever (pour son plus grand déplaisir d’ailleurs) très (trop) tôt le lendemain. Et le replay, je ne sais pas pourquoi, c’est un truc que j’ai du mal à faire entrer dans mes mœurs. Mais bon, je suis une faible femme, et la perspective de pouvoir mancrusher à mon aise sur Christophe Ono-dit-Biot (dont j’écoute religieusement Le Temps des écrivains et Le Temps des libraires podcastés dans la voiture*) m’a donc fait prendre une nouvelle habitude, et Au fil de la nuit est devenu mon remède anti-blues du dimanche soir.

Si la programmation est essentiellement littéraire (pour mon plus grand bonheur), elle ne l’est pas exclusivement, et on note des incursions dans les domaines du cinéma, du théâtre ou plus généralement du spectacle vivant, que ce soit dans la première ou la deuxième partie, toutes deux construites autour de plateaux riches et ambitieux. La première partie, assez traditionnellement thématique, fonctionne pour ainsi dire comme La Grande Librairie ou Le Temps des écrivains : des artistes réunis autour d’une idée, et que l’on essaie de faire dialoguer, intervenir les uns au sujet des autres ; la nuance avec les émissions sus-citées vient de l’intervention de chroniqueuses spécialisées dans un domaine (Jessica Nelson pour la littérature, Sophie Soulignac pour le cinéma, Sandra Freeman pour la musique, le one-man show et le spectacle vivant et  Salomé Lelouch pour le théâtre), en plus de Christophe Ono-dit-Biot, et qui offrent un autre regard. Mais la grande originalité vient de l’intermède entre les deux parties, « le forum », qui fait intervenir les lycéens présents dans le public et qui apporte un petit vent de fraîcheur mais pas de naïveté, car ils ont au contraire des questions très pointues. Enfin, la deuxième partie de l’émission consiste en un « coup de projecteur » sur deux nouveaux invités.

Très riche et intéressante, rythmée et dynamique, cette émission est un vrai bonheur, un shoot de culture et d’intelligence comme on en aimerait plus. Non seulement Christophe Ono-dit-Biot est plus qu’agréable à regarder dans le style « piège à filles intello », mais il a surtout un vrai regard d’écrivain et d’artiste sur ses invités, ce qui donne des questions très intéressantes et très complémentaires de celles de François Busnel, l’autre « piège à filles intellos » (vous vous rendez compte les filles comme on a de la chance, quand même ?).

Bref, à ne pas louper. En replay, donc !

*Oui, bizarrement j’ai du mal avec le replay alors que le podcast est totalement entré dans mes pratiques habituelles. Allez comprendre !