En mots et en images : mars 2020

Les mots…

Patiemment se construire un nid // Slow // Giboulées // Illumination existentielle // Un souvenir tout doux et une couronne de fleurs séchées sous un globe. Nostalgie // Non, je ne peux pas, je ne peux plus // Ciboulette et escargots // Inspiration // A l’arrêt // Profiter malgré tout de la poésie de la nature et des arbres en fleurs qui annoncent l’arrivée du Printemps // Et puis de la poésie tout court // Laisser libre cours à ma créativité // Drôle d’anniversaire ! Je m’en souviendrai de mes 42 ans, sans bisous ni fleurs, mais avec quand même une bougie sur un petit gâteau // Tous confinés // La bienveillance // Accueillir tout de même le printemps // Etat de flow : écrire, créer // Lecture sur canapé : futur sport olympique ? // L’arbre à pompons jaunes sous la fenêtre (son vrai nom est « corete du Japon » mais j’aime mieux « arbre à pompons jaunes ») // Au milieu des livres // Expression et créativité // Le bonheur de réussir à valider un panier de drive // Mes pivoines

Les images…

Authenticité, sécurité, intégrité ?

Ça va vous ?

Moi je dois dire que ça secoue beaucoup beaucoup, j’ai l’impression d’être dans une machine à laver sur programme essorage, traversée par tout un tas d’émotions pas toujours très sympathiques. Disons que la plupart du temps ça va, je suis dans ma bulle, mais parfois, j’ai une émotion qui vient me titiller (euphémisme : me ravager, en vrai). Hier c’était la colère (et c’est, j’avoue, surtout la colère qui revient), mais une colère exponentielle contre à peu près tout et tout le monde, mais vraiment, si j’avais eu des pouvoirs magiques je crois qu’il ne resterait plus pierre sur pierre sur cette planète (donc, heureusement : je n’ai pas de pouvoirs magiques). Et je me retiens très très fort de ne pas insulter beaucoup de gens sur les réseaux sociaux. Et s’il y a du vent très violent, je vous prie de m’excuser parce que c’est souvent le cas lorsque je suis en colère : il y a du vent ou de l’orage.

Tout ça pour dire que ça remue beaucoup à l’intérieur.

Il faut dire que je suis dans la situation parfaite pour une période d’introspection seule face à moi : je n’ai même pas eu besoin de faire de faire une retraite Vipassana, elle est venue à moi ou tout comme (ce n’était pas mon truc de toute façon). Et ce qui est amusant (enfin, amusant, vous voyez l’idée) c’est que cette espèce de retraite en appartement, je l’ai écrite : à la fin de mon premier roman (oui je sais j’en parle beaucoup mais vous ne pouvez pas le lire : ce n’est pas ma faute, et c’est une des raisons de ma colère) mon héroïne reste plusieurs semaines confinée dans son appartement, non pas à cause d’une épidémie mais juste parce qu’elle en a ras-le-pompon des gens.

L’appartement est une grotte (enfin symboliquement : en vrai c’est un très bel appartement terrasse avec une vue magnifique sur les montagnes). La grotte de la nymphe Calypso mais aussi finalement peut-être la grotte de l’ours. Je dis ça parce que depuis des semaines (des mois !) je suis assaillie par les synchronicités à propos des ours : j’ai toujours toute une ribambelle de photos de grizzli dans mes flux, ou bien les gens parlent d’ours, d’articles sur les ours, que sais-je : tous les jours, plusieurs fois par jour, il est question d’ours. Alors, bien sûr, je me suis interrogée sur cette synchronicité assez envahissante même si pour l’instant je n’ai pas trouvé d’ours dans ma cuisine. Il y a une première raison, qui est tout à fait biographique et personnelle. Mais il y a aussi une raison symbolique : l’ours (tout comme le papillon et l’escargot) est un symbole de transformation. Chaque année, il entre dans sa grotte pour y rester durant l’hiver, et sort renouvelé au printemps. Dans l’ours, il y a aussi cet aspect dangereux, instinctif à apprivoiser : la colère (oui, tout fait sens).

Pour mon héroïne, sa grotte/appartement est une sorte d’utérus, lieu de gestation d’elle-même où, femme poisson océanique, elle plonge dans ses eaux profondes, meurt à l’ancien pour se mettre au monde à une nouvelle vie. Parce qu’à la fin, quand elle ressort, elle a trouvé ce qui lui manquait, cette force d’être enfin elle-même, authentique et intègre dans le monde, de s’y sentir en sécurité parce qu’elle n’a plus peur d’affirmer qui elle est — même si ce qu’elle est n’est pas conforme à la norme, à ce que les autres voudraient d’elle : elle cesse de jouer un rôle. Lorsqu’elle sort, elle est prête à prendre sa place dans le monde : celle de l’habiter poétiquement (vous l’aviez vu venir ?) et amoureusement.

Alors quand je ressortirai dans quelques semaines, serai-je réellement enfin moi ? Aurai-je trouvé authenticité, sécurité et intégrité ? Ce qui était plus ou moins de la fiction avait-il quelque chose de prédictif ? Et aurai-je le courage d’enfin vivre la vie que je souhaite au lieu de subir des choses dont je ne veux plus — qui me forcent à jouer un rôle ?

L’ours de la photo a été peint par la créatrice Julie Dru dont j’adore le travail !

Un peu d’inspiration et de créativité

En ces temps troublés, je suis émerveillée par les initiatives de certaines, qui proposent à tous des contenus gratuits (ou peu chers) et de qualité, qui donnent de leur temps pour mettre un peu de joie dans toute cette histoire. Il y a beaucoup de choix, mais bien sûr certains me parlent plus que d’autres !

1. Boostez votre créativité avec Anne-Solange Tardy
En marge de son cours en ligne Instagratitude, elle propose à tous un challenge photos 365 jours d’inspirationun livret à télécharger avec une idée par jour (le livret date d’avant le confinement donc certains sujets sont un peu difficiles à traiter) puis une newsletter quotidienne, « vivre et créer », avec plein d’astuces pour laisser s’exprimer sa créativité et faire de jolies photos !

2. Chantez des mantras avec Lili Barbery
Tous les soirs, à 18h, Lili Barbery propose en live sur son compte instagram un moment de détente pour élever nos vibrations et nous détendre. Cela dure presque une heure, on commence par quelques mouvements simples de kundalini yoga puis on chante un mantra (et je n’aurais jamais pensé aimer chanter des mantras). On est de plus en plus nombreux, et cette idée d’être relié à 10000 autres personnes qui chantent en même temps, c’est magnifique ! Beaucoup d’autres personnes proposent également des cours de yoga.

3. Philosophez avec Marie Robert
Je vous parlais de son podcast la semaine dernière mais elle propose aussi des live Philo sur son compte Philosophy is sexy  et sur le compte Sezane !

4. Visitez des musées
Comme ils sont fermés, musées et expositions proposent des visites en ligne, particulièrement inspirantes (et calmes !), c’est le cas notamment du Louvre ou du MET ! Le Grand Palais propose aussi pas mal de contenu sur l’Exposition Pompéi dont l’ouverture est bien sûr repoussée, dont une vue d’une statue en réalité augmentée ! 

5. Relevez le défi arc-en-ciel de Lilou Macé
Après avoir terminé mon Défi des 100 jours mission de vie, j’avais continué à faire certains exercices quotidiens : poser l’intention du jour, se consacrer à 3 pratiques, et en fin de journée faire un bilan de ce qu’on a compris, de ce qu’on a réussi, et de ce pour quoi on est reconnaissant. J’envisageais vaguement d’en faire un autre, mais je ne savais pas lequel choisir. Depuis hier, Lilou propose le Défi arc-en-ciel, un défi entièrement gratuit qui est un mix de tous les autres cahiers. Après s’être inscrit, toutes les vendredi on recevra un PDF avec toutes les pages de la semaines, et un bilan hebdomadaire…

Et tant d’autres : des cours de danse, d’aquarelle, de cuisine, de sport, de l’opéra, des films, les archives de l’INA… la richesse est incroyable ! A vous d’explorer et de trouver ce qui vous plaît !

Minimalisme, abondance, liberté et discipline

Il y a quelque temps, j’ai fait de la numérologie avec l’ouvrage de Dan Millman Votre chemin de vie. C’était vraiment très instructif, notamment sur un de mes chiffres, le deuxième (pas mon but principal donc, mais une des étapes), qui correspond au chemin 5, « liberté et discipline » : deux termes a priori opposés, et pourtant l’idée était que sur mon chemin de vie je devais apprendre que la véritable liberté ce n’était pas de s’éparpiller dans tous les sens et de faire ce qu’on veut quand on veut, mais au contraire que la liberté naît de la profondeur et de l’application à un but précis (la discipline, donc).

A plus d’une semaine de confinement total (à l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis même pas sortie de mon appartement depuis plusieurs jours, ne serait-ce que pour descendre la poubelle ou prendre le courrier — cela dit il va falloir le faire), je crois que j’ai fait un grand pas niveau discipline : d’abord j’ai réussi à dépasser cette peur viscérale d’être mise sous cloche, je crois, en tout cas je n’ai pas fait de crise d’angoisse à l’idée non pas de rester chez moi mais d’être obligée de rester chez moi (je n’aime pas, donc, qu’on m’oblige à faire des trucs, ou qu’on m’empêche de faire des trucs, même des trucs que j’aurais fait/pas fait de moi-même) ; je ne m’éparpille pas dans tous les sens comme j’ai l’habitude de le faire mais au contraire mes journées sont hyper bien réglées entre mes différentes activités (et notamment celle du ménage : si ce confinement m’aura apporté un truc, c’est bien que mon appartement sera briqué comme un sous neuf, non parce que je m’ennuie, mais parce que comme j’ai assez de temps pour le reste aussi, je peux m’y consacrer plus sérieusement).

Autre enseignement : j’apprends à faire avec ce que j’ai — ce qui est un pas vers mon vrai but de vie, qui est « influence et abondance ». Là encore ce n’est pas contradictoire. Et ça a un rapport avec la discipline. Alors de fait, je n’ai jamais été minimaliste (et je suis sûre que Marie Kondo, il lui manque des trucs, en ce moment, qu’elle regrette d’avoir jetés), au contraire, et là j’apprends à profiter de l’abondance que j’ai déjà : puisqu’aucun nouveau livre ne va venir à moi dans les prochaines semaines, j’ai ressorti ce que je voulais lire/relire de mes bibliothèques sans trouver le temps ; j’ai aussi réanimé mon i.pad pour pouvoir lire un peu en numérique et il fonctionne encore très bien (mais je déteste toujours autant lire sur écran donc ça va être très marginal, d’autant que ma box confine le wifi dans le bureau, ce qui rend les choses moins pratiques, mais visiblement l’Univers a décidé que j’aurais du wifi, oui, mais que dans la pièce où je travaille) ; et je cuisine ce que j’ai dans mes placards en établissant une liste de menus et de recettes que j’ai envie de faire (et une liste d’achats aussi pour quand je sortirai de ma grotte pour me ravitailler, un de ces jours), sans descendre 3 fois à l’épicerie dans la même journée ni commander sur U*** ou D*** (ce qui resterait possible si je ne m’imposait pas, oui, de la discipline) ; le plus compliqué, ça va être mon matériel de création : la peinture ça devrait aller (en tout cas l’aquarelle : l’acrylique ça risque d’être juste), j’espère que mon journal poétique ne sera pas terminé (sinon après je n’ai que des petits) (mais bon, là je m’en sers beaucoup), par contre je risque de manquer de colle. Mais, on va gérer, au pire j’essaierai d’en fabriquer…

Quand on sortira, je serai hyper disciplinée et organisée, moins dépensière, et donc prête à monter ma boîte (j’ai du mal, vraiment du mal, à envisager un retour à la normale au niveau du travail, ou alors vraiment très provisoire…) !

Bon, on le voit, si d’habitude je cogite beaucoup (et cogito, ergo sum) là c’est puissance mille, mais je crois justement que c’est dans cet espace de vide que l’on peut apprendre à se connaître et se transformer. Ce qui n’empêche pas les coups de mou : mardi soir par exemple ça n’allait pas très fort, mais bon…

Et vous, ça va ?

Quelques podcasts pour se sentir bien et apprendre des choses (et passer le temps)

Puisque nous sommes enfermés chez nous, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles choses, d’apprendre, de réfléchir. Je vous propose donc aujourd’hui une petite sélection des podcasts que j’aime particulièrement en ce moment. Il y a de tout, mais surtout du développement personnel et de la spiritualité, mais chacun devrait néanmoins pouvoir y découvrir son bonheur. J’ai mis les liens Apple Podcast car c’est ce que j’utilise, mais en cherchant vous pouvez les trouver ailleurs !

Philosophy is sexy

Vous suivez peut-être déjà le compte Instagram de Marie Robert, une mine de poésie et d’inspiration. Ses livres également ont l’air formidable, mais je ne me suis pas encore penchée sur la question. Depuis janvier, elle propose un podcast qui vise à sortir la philosophie des bibliothèques, l’ancrer dans le quotidien et la rendre légère et pétillante : une « bulle de respiration » pour penser le monde : l’audace, l’amour, tels sont les sujets qu’elle propose dans ce pas de côté. Chaque épisode dure environ un quart d’heure, c’est vivant, vibrant, une vraie bouffée d’oxygène. Comme le dit Matie, « il n’y a rien de plus sexy que la pensée ».

Change ma vie

Un podcast que j’écoute fidèlement depuis un an maintenant, qui n’a pas complètement changé ma vie mais qui m’a beaucoup aidée sur certains points : tous les jeudi, Clotilde Dusoulier nous propose, dans des petits épisodes d’environ un quart d’heure organisés parfois en série, des « outils pour l’esprit ». Si vous ne connaissez pas, il est temps de vous lancer : 140 épisodes vous attendent pour vous aider à apprivoiser votre vie intérieure ! Très utile en ce moment pour affronter les événements !

Invente ton ciel

Je suis fan de Marie-Sélène, qui, avec son podcast, nous invite à découvrir une astrologie poétique : plein de belles histoires de planètes qui dansent, son travail nous permet de mieux comprendre ce qui se joue dans le ciel et dans notre ciel, mais sans fatalité !

Les Déviations

Les déviations est un podcast qui nous raconte des histoires de gens qui ont changé de vie, qui ont quitté la voie qui semblait toute tracée pour eux afin de prendre un autre chemin. Je n’ai pas tout écouté, mais dans ma situation actuelle, ce podcast m’inspire énormément !

Grand bien vous fasse

Un peu différent des autres puisqu’il ne s’agit pas d’un podcast indépendant mais d’une émission de radio, mais je le mets quand même parce que c’est ma dernière découverte : je suis tombée sur l’émission tout à fait par hasard, et il se trouve que c’était un épisode sur l’amour donc évidemment, j’ai accroché ! De manière générale, l’émission aborde des sujets de société très divers, c’est une véritable mine d’or !

metamorphose

J’ai découvert Métamorphose, le podcast qui éveille ta conscience à l’occasion de l’épisode sur Camille Sfez, une femme que je prends toujours tellement de plaisir à écouter que je me précipite sur tous ses entretiens, et j’ai découvert un podcast très intéressant, axé sur le développement personnel, la quête de soi, le féminin, bref tous les sujets qui m’intéressent en ce moment. Alors tous les épisodes ne me passionnent pas, mais il y en a de vraiment très intéressants !

Etat de flow

L’état de flow, c’est l’état optimal, ces moments où l’on est complètement absorbé par une activité et où tout se déroule parfaitement, sans accroc. L’état où l’on est lorsqu’on fait ce qu’on doit faire, qu’on est à sa place. Dans son podcast, Elisabeth Smeysters propose à des personnes inspirantes de nous parler de ce que ça représente pour elles. Un podcast plein de joie, qui fait un bien fou.

Le Phare

Josée-Anne a décidé avec Le Phare de repartir de zéro et de nous proposer un podcast totalement nouveau (mais tout aussi spontané et authentique que l’ancien) : un podcast pour nous guider vers la lumière, notre lumière. Moi ça me fait un bien fou de l’écouter !

Etre bien chez soi…

Au début du mois, j’ai été prise d’une étrange frénésie de ménage et de réaménagement de l’espace intérieur (physique et non plus seulement spirituel) un truc assez inédit chez moi (je veux dire, je fais le ménage hein, mais ce n’est pas une obsession et c’est souvent assez aléatoirement fait et très loin de la perfection, en tout cas c’est loin du niveau des derniers jours). J’y ai vu quelque chose de très symbolique : nettoyer, balayer l’intérieur de ma maison était une sorte de rituel de passage pour ancrer dans la matière le profond nettoyage intérieur qui se fait, finit de se faire en ce moment. Et puis aussi j’y voyais quelque chose de printanier : comme les oiseaux, me construire une sorte de nid. Je ne savais pas, à l’époque, que mon nid, j’allais devoir y rester confinée plusieurs semaines, et que ça tombait donc bien qu’il soit chaleureux, accueillant et confortable encore plus que d’habitude, en tout cas pour moi, et que c’était bien un nid d’ailleurs : un lieu où se couver soi-même pour renaître à un nouveau moi. Un cocon, pour tout dire.

De fait, j’ai toujours aimé être chez moi : c’est l’endroit que je préfère au monde, même dans une ville que je n’aime pas, et c’est encore plus vrai depuis mon déménagement il y a 3 ans. Je le sais depuis toujours, mon idéal de vie est d’être freelance et de travailler de chez moi : je suis beaucoup plus efficace, surtout depuis que j’ai une pièce dédiée au travail (un bureau, on appelle ça), et surtout beaucoup plus heureuse car je travaille à mon rythme (pas tôt le matin) et je ne perds pas de temps en transport et temps morts. C’est quelque chose qui est en réflexion depuis des mois mais de manière beaucoup plus précise depuis quelques semaines, même s’il me reste des questions compliquées concernant ma séparation d’avec mon travail actuel : ça se fera, je le sais, c’est inéluctable, nous n’étions pas faits l’un pour l’autre et là nous ne nous supportons plus. Pourquoi c’est évident donc, pour quoi je vois à peu près, quand, très probablement bientôt, comment, là est l’interrogation la plus épineuse et c’est bien évidemment là-dessus qu’il faut que je lâche prise tout en restant attentive aux opportunités.

J’ai l’impression qu’avec cet épisode de confinement, l’Univers non seulement me sauve d’un nouvel épisode de burn-out que je sentais venir, mais aussi me donne l’occasion de tester mon « idéal de vie », sans (pour l’instant) les risques inhérents à l’activité indépendante (sauf que j’ajouterai « promenades dans la nature » à mes activités lorsque je pourrai). Une sorte de « test » grandeur nature, de training avec filet de sécurité, et en dépit des circonstances extérieures j’ai l’impression d’avoir trouvé un point d’équilibre, même avec mon travail alimentaire puisque ce que je fais et comment je le fais me convient plutôt (bah oui : c’est plus créatif).

Malgré les circonstances tragiques, donc, et même si j’ai conscience d’être privilégiée car beaucoup de gens n’ont pas cette chance de pouvoir se confiner, le fait est que je ne me suis jamais sentie aussi libre (ce qui répond à mes angoisses de mardi), aussi intègre et authentique, à ma place. Libre surtout dans la gestion du temps : d’habitude, lorsque je suis chez moi, je passe ce temps qu’on ne me vole pas à me stresser parce que si je fais ça, je ne fais pas autre chose, si je cuisine et bien je ne peins pas et si je peins je ne lis pas et si je lis je n’écris pas (autant d’activités qui me rendent heureuse mais pour lesquelles le week-end ne me suffit pas, du coup je cours de l’une à l’autre sans en profiter vraiment). Là je fais tout ça et d’autres choses en plus, si je ne le fais pas et bien demain est un autre jour, sans le syndrome de l’impossible choix qui est renoncement : je vis, enfin, dans le moment présent. Et je me sens en sécurité : à l’extérieur, face aux gens, c’est très rarement le cas, je n’arrive pas à être authentiquement moi-même, je me sens en danger. Pas avec tout le monde, bien sûr, il y a surtout un être humain avec qui je me sens vraiment en sécurité (avec qui je me suis sentie suffisamment en sécurité pour me dépouiller de toutes mes couches de protection, me dissoudre et me métamorphoser pendant deux ans) (et le seul sur cette planète avec qui j’aurais pu envisager de me confiner) (celui pour qui j’ai écrit chaque jour depuis 2 ans 1/2 presque 300000 mots) (bref, ce n’est pas le sujet), mais justement, mon challenge actuel est d’arriver à me sentir en sécurité, me sentir entière et bien loin de lui. Et je dois dire que ces derniers jours j’y arrive. A peu près. L’équilibre.

Bref, tout ça pour dire que je suis bien chez moi, que j’aime y être, que c’est un lieu qui m’inspire et où, surtout, je me sens en sécurité (même si je sais bien que la prochaine étape sera aussi d’arriver à me sentir en sécurité dehors). Je saurai le recréer ailleurs, lorsque je quitterai enfin Orléans (je sais que mon activité indépendante n’est pas destinée à s’épanouir ici) parce que ça tient surtout à l’ambiance qu’au lieu lui-même (et ça c’était le sujet de l’article, à la base : comment être bien chez soi, mais ça a comme qui dirait dévié sur autre chose qui avait manifestement besoin d’être écrit) : mes plantes, des bougies, des pierres partout, des beaux meubles en matière naturelle, des fleurs, et bien sûr, les livres… tout ce qui m’apporte de la joie au quotidien en absence de l’être humain !

Et vous, vous aimez être chez vous ?

Face à la peur…

Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur (ça, c’est la témérité voire l’inconscience). Non, le courage, c’est d’avoir peur, mais de lui faire face, à sa peur.

Hier, je vous parlais de ma manière de considérer les événements actuels comme un examen de passage, et je suis toujours d’accord avec moi-même (ce qui est plutôt bien). Mais je suis allée un peu plus loin parce que dimanche soir je me suis rendu compte que quelque chose coinçait, qu’il y avait une émotion négative qui me titillait, mais je ne savais pas quoi exactement.

Je disais donc hier que je n’ai aucun problème avec l’idée de rester enfermée chez moi les prochaines semaines : j’ai mes livres, de quoi bricoler, peindre, dessiner, coller, moult idées d’écriture sur lesquelles je vais pouvoir avancer (saviez-vous que Shakespeare a écrit King Lear pendant qu’il était en quarantaine à cause de la peste ?), mon ordinateur, Netflix, de quoi manger, un balcon et un appartement vaste et lumineux, aucun voisin avec enfants, mes plantes, ainsi qu’une certaine tendance à la solitude contemplative. Donc, ça ira. Et pourtant, à l’idée d’un confinement total et obligatoire avec l’armée dans les rues, l’angoisse est montée. En fait, je n’ai aucun problème avec l’idée de rester chez moi si je le fais de moi-même, par contre j’ai du mal à supporter l’idée que l’on m’y oblige. Même si je ne le fais pas, je voudrais garder le choix de pouvoir sortir.

Et tilt, là est la clé, le problème sur lequel je travaille depuis des mois : ma terreur d’être privée de liberté (qui explique mon incapacité à être en couple, par exemple : j’ai l’impression que je vais être étouffée, enchaînée, attachée, alors mon inconscient me pousse à tout gâcher). Il y a dans cette peur du karmique (une expérience de prison ou de régime totalitaire, c’est ce qui me vient), du transgénérationnel (femmes enchaînées à leur foyer), et évidemment elle a été moult fois reprogrammée dans cette vie présente. Et paf : challenge level up. A moi d’arriver à le relever en affrontant ma peur la plus intime pour m’en défaire et pouvoir avancer (vous noterez que l’Univers est quand même sympa et ne m’a pas collé en plus un mec dans les pattes, ça aurait peut-être été trop…). Lui faire face, et la surmonter. Etre courageuse.

Et puis j’ai creusé, et je me suis rendu compte que le virus fonctionnait un peu comme un épouvantard, vous savez, ce monstre dans Harry Potter qui se cache dans les placards et qui prend l’apparence de ce qui terrifie le plus celui qui lui fait face. Et bien il fonctionne pareil : il nous oblige à faire face à notre peur la plus profonde. Pour certains c’est la maladie, la mort, la perte de ceux qu’on aime, le ralentissement, l’immobilité, la solitude et être face à soi, l’enfermement, la privation de liberté, la pénurie et la famine. Bien sûr, plusieurs de ces peurs sont présentes à des degrés divers en chacun de nous, mais il y en a une qui crie plus fort. La peur alpha, celle sur laquelle on s’est construit. Et qu’on a aujourd’hui une opportunité de nettoyer.

Identifiez votre peur alpha, et vous saurez quel est votre challenge pour les prochaines semaines : l’affronter avec courage et en sortir vainqueur ! Et face à la peur, quelle qu’elle soit, il n’y a qu’un remède : aimer (c’est meilleur que les anxiolytiques) !