Serendipity, de Peter Chelsom : un heureux hasard

Ce n’est pas vraiment un film de Noël même si ça se passe à Noël, donc on peut toujours le regarder en janvier (cela dit, on peut regarder les films de Noël en juillet si on a envie). C’est une comédie romantique qui commence à dater (2001) mais que je ne connaissais pas et je ne comprends pas ce qui s’est passé tant, comme vous l’allez constater, on la croirait écrite pour moi.

Une veille de Noël, deux inconnus se rencontrent dans un grand magasin. Ils passent des heures délicieuses ensemble, vivent un vrai coup de foudre, puis s’en reviennent chacun vers leur petits amis respectifs : en effet, elle, qui s’appelle Sara, refuse de lui (Jonathan) laisser ses coordonnées. Si elle elle aime le mot « sérendipité », « heureux hasard », elle croit au destin, que nous faisons des choix mais guidés par les signaux de l’Univers, et que s’ils doivent se revoir, l’Univers trouvera un moyen. Ils lancent donc dans l’Univers un objet avec leur nom et leur numéro, et laissent le destin faire le reste. Ce qu’il fait, quelques années après.

J’ai tellement aimé ce film, il m’a tellement émue et donné le sourire que je pense qu’il va entrer dans mon top films réconfortants. Bien sûr, c’est une comédie romantique et tout est absolument cousu de fil blanc, mais j’ai absolument aimé : ce romantisme, cette folie de l’amour absolu, celui qui nous pousse à traverser les océans pour un être unique dont on sait qu’il est le bon. Tout risquer pour une certitude. La certitude, la seule. Suivre les signes que l’on a créés, et que l’on voit à deux, même si on ne peut jamais être sûr que l’autre les voit et y est sensible. Mais ça existe. Et c’est beau.

Bref : voyez ce film si vous ne le connaissez pas (le titre a été traduit par Un amour à New-York mais je n’aime pas du tout).

Serendipity
Peter CHELSOM
2001 (disponible sur Netflix et je crois aussi sur Prime)

Isn’t it romantic, de Ted Strauss-Schulson : la vie (n’) est (pas) une comédie romantique

Fais une croix sur les hommes, fais une croix sur l’amour. Dans la vraie vie, les nanas comme nous, on n’a pas droit à ça. 

J’adore les comédies romantiques. On ne se refait pas, je suis une sentimentale, et même si j’essaie parfois de le cacher, je rêve qu’un homme sonne à ma porte avec un bouquet de fleurs à la main et une déclaration d’amour sur les lèvres (oui, ceci est un message subliminal, mais ne vous précipitez-pas : cela ne concerne pas n’importe qui). Pas forcément le prince charmant tel qu’on le voit dans les films : j’aime les imparfaits. Bref. Tout ça pour dire que j’aime les comédies romantiques et leur côté parfois caricatural, et j’étais très curieuse de voir ce film qui est à la fois une comédie romantique et une parodie de comédie romantique.

Petite, Nathalie adorait regarder les comédies romantiques et en particulier Pretty WomanMais voilà, 25 ans plus tard elle a perdu ses illusions : elle n’a pas le physique de Julia Roberts, ne croit plus que la vie puisse être un conte de fées, et clame haut et fort qu’elle n’a pas besoin d’amour. Bref elle déteste les comédies romantiques, et ne cesse de se moquer de sa meilleure amie qui les adore. Elle est devenue cynique, en somme. Mais suite à une agression, elle se réveille à l’hôpital, et sa vie s’est métamorphosée en film à l’eau de rose !

Le principe est un peu le même que I feel Pretty, mais selon moi c’est beaucoup plus réussi. Surtout, beaucoup plus drôle : le film pousse à fond tous les clichés guimauves des films romantiques, les fleurs, les limousines, les hommes tous plus beaux, gentils, délicats les uns que les autres, les appartements de rêve aux dressings de 100m2 contenant 300 paires de chaussures, et décorés d’autant de bouquets de fleurs qu’une boutique de fleuriste, un meilleur pote gay, un job de rêve (avec une rivale méchante et méprisante), et bien sûr le Prince Charmant tout sourire et compte en banque bien garni. La vie parfaite ? Et bien justement non, et Nathalie ne rêve que d’une chose, parvenir à sortir de ce monde parallèle et revenir à sa vie d’avant. Il faut dire que le truc a un défaut : il n’y a pas de scènes de sexe.  Elles sont purement et simplement coupées au montage.

Drôle, bien trouvé, ce film est donc une parodie qui met en évidence les clichés dont nous abreuvent les films romantiques — tout en restant un film romantique : car bien sûr, l’amour est là, elle l’avait sous le nez depuis le début (évidemment), et tout l’enjeu du film est que Nathalie parvienne un peu à retrouver la petite fille en elle, et accepte l’idée qu’elle aussi à droit à l’amour. L’amour normal. Encore une fois une histoire de confiance en soi !

Un très chouette film donc, qui permet de passer une bonne soirée et aussi de nous interroger sur nos rêves et nos attentes !

Isn’t it romantic ?
Ted STRAUSS-SCHULSON
2019

A tous les garçons que j’ai aimés, de Susan Johnson : on ne peut pas toujours fuir les sentiments

Les histoires d’amour, je préfère les vivre dans mon imagination. Dans la réalité, plus tu laisses les gens entrer dans ta vie et plus tu prends le risque de les voir ressortir. 

Des lettres d’amour, j’en ai écrit un certain nombre, dont récemment une de plus de 150000 mots ; seules deux ont été envoyées, dont une de manière anonyme quand j’étais adolescente. Autant dire que le pitch de ce film de l’été sur Netflix m’a directement murmuré à l’oreille.

Lara Jean est une adolescente rêveuse et romantique, qui vit dans les histoires d’amour qu’elle lit. Dans la réalité, effacée et timide, elle jamais vécu d’histoire d’amour et comme elle n’ose pas dire aux garçons ce qu’elle ressent, elle leur écrit des lettres qui ne sont pas destinées à être envoyées. Mais un jour, elles le sont.

Bien sûr, on pourra dire de ce film que c’est une bluette pour adolescents cousue de fil blanc et pas du tout réaliste, et on n’aura pas complètement tort. Reste qu’il m’a permis de passer un bon moment, et qu’il m’a surtout beaucoup touchée parce que, malgré tout, je me suis pas mal reconnue en Lara Jean — et pas seulement l’adolescente que j’ai été. Le film, en fait, traite d’un problème qui est celui de beaucoup de gens, y compris les adultes (surtout les adultes) : la peur de l’engagement et de l’attachement. La maman de Lara Jean est morte, et si elle préfère vivre les histoires d’amour dans son imagination, c’est qu’elle ne veut pas s’attacher aux gens de peur de les perdre ; elle fuit ses sentiments, parce qu’elle est terrorisée (mais bien sûr la force de l’amour va lui permettre de lâcher ses peurs et d’aller de l’avant, j’ai dit que c’était cousu de fil blanc). Alors bien sûr ça peut paraître assez simpliste dit comme ça, mais parfois le vrai est dans les choses les plus simples.

Donc un joli film, à la fois drôle (certaines situations sont cocasses) et émouvant, qui se laisse regarder avec plaisir (on se sent redevenu adolescent et ça ne fait pas de mal) et une boîte de mouchoir (cela dit, il m’a fait pleurer parce qu’il a appuyé sur le problème exact auquel je me heurtais ce soir-là, à savoir l’idée que peut-être les histoires d’amour c’est mieux de se contenter de les vivre en imagination, donc ce n’est pas forcément une référence).

A tous les garçons que j’ai aimés
Susan JOHNSON
D’après le roman de Jenny HAN
Netflix, 2018

Le Songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare

Hélas ! d’après tout ce que j’ai pu lire dans l’histoire ou appris par ouï-dire, l’amour vrai n’a jamais suivi un cours facile […] Si les vrais amants ont toujours été contrariés ainsi, c’est en vertu d’un édit de la destinée ; supportons donc ces épreuves, puisqu’elles sont une croix nécessaire, aussi inhérente à l’amour que la rêverie, les songes, les soupirs, les désirs et les pleurs, ce triste cortège de la passion. 

Ces derniers temps, je n’ai cessé de croiser cette pièce sur ma route (limite c’était du harcèlement) : y voyant une injonction de l’Univers (oui, je sais, nous sommes plusieurs dans ma tête, parfois), j’ai obéi, et je l’ai relue (en plus ça tombe bien, on est en été, c’était la saint-Jean, une des dates possibles de la fameuse nuit d’été, il y a trois jours, et c’est le mois anglais), dans l’édition que j’avais sous la main (c’est un peu dommage d’ailleurs car j’ai une édition beaucoup plus jolie, mais je ne sais pas trop où elle est…), à la recherche de la raison pour laquelle cette pièce m’a fait signe (j’ai trouvé, mais je ne vous le dirai pas).

Résumer cette pièce est un peu compliqué. Tout commence alors que Thésée, le duc d’Athènes, doit épouser Hippolyte, la reine des Amazones ; se marier, c’est aussi ce que voudraient faire Lysandre et Hermia, mais le père de la jeune fille a décidé qu’elle épouserait plutôt Démétrius, qui est très amoureux d’elle mais qu’elle n’aime pas, contrairement à Héléna. Lysandre et Hermia décident de s’enfuir et se donnent rendez-vous la nuit suivante. Pendant ce temps, les artisans du village répètent une petite pièce racontant l’histoire de Pyrame et Thisbée, qu’ils comptent représenter au mariage. Quant à Obéron, le roi des Elfes, et Titania, la reine des Fées, ils sont fâchés, et Obéron, aidé de Puck, compte bien jouer un sale tour à sa femme. Tout ce petit monde va se retrouver dans la forêt, pendant cette fameuse nuit d’été…

Le Songe d’une nuit d’été est sans doute l’une des plus fascinantes pièces de Shakespeare, et des plus foisonnantes — baroque, en somme : s’y mêlent l’antiquité, le christianisme et le paganisme anglo-saxon, dans une joyeuse succession de quiproquos et de rebondissements loufoques. Une comédie romantique pleine de magie, avec des filtres d’amour remplaçant les flèches de l’aveugle Cupidon (L’amour en son imagination n’a pas le goût du jugement. Des ailes et pas d’yeux : voilà l’emblème de sa vivacité étourdie) et des problèmes, parce qu’aucune grande histoire d’amour ne naît dans la simplicité, et ce sont les épreuves traversées qui l’adoubent — mais heureusement, tout se termine bien par des mariages. Enfin, une réflexion sur le théâtre, l’illusion théâtrale et la mise en abyme, le quatrième mur qui s’effondre.

Illusion ? Rêve ? Réalité ? De toute façon, l’amour est fou et capricieux et comme lui nous sommes des enfants. Et c’est une belle folie à laquelle Shakespeare nous invite à céder, en cette nuit d’été, nuit de la saint-Jean, nuit de Beltane ou autre nuit…

Le Songe d’une nuit d’été
William SHAKESPEARE
Traduit de l’anglais par François-Victor Hugo (revu par Yves Florenne et Elisabeth Duret)

Le mois anglais

(Toujours) jeune, (toujours) jolie, Maman (mais pas seulement) de Stéphanie Pélerin

(Toujours) jeune, (toujours) jolie, Maman (mais pas seulement) de Stéphanie PélerinOn se demande souvent pourquoi les contes s’arrêtent à « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’est tout simplement parce que le quotidien, c’est chiant. Personne n’a envie de savoir que le prince rentre tard pendant que la princesse s’occupe des mioches et veille à ne pas oublier de sortir les poubelles. J’entends d’ici Suzy… « Eh Cendrillon, file-moi un mouchoir avant que je ne me mette à pleurer sur ton sort ! » Je sais bien tout cela. Je connais ma propension à me transformer en « drama queen » et à me lamenter sur des détails. Mais la vie de famille n’a pas que des avantages. D’ailleurs, la mienne manque un peu d’originalité et de surprise. Nous sommes tellement accaparés par nos jobs et nos enfants qu’on en oublie d’être un couple. 

Vous l’avez sans doute remarqué (et en plus je l’ai déjà dit) en ce moment, c’est un peu le vide sidéral question articles. D’abord parce que j’ai énormément de mal à lire, et pourtant je ne manque pas de chouettes trucs, mais voilà, je n’arrive pas à me concentrer. Mais ce n’est pas le pire : j’ai énormément de mal aussi à écrire des articles sur les livres que je suis pourtant parvenue à terminer. Alors quand j’ai reçu le nouveau roman de Stephie, qui nous raconte la suite des aventures d’Ivana, je me suis dit que cela tombait bien, et qu’une comédie romantique m’aiderait peut-être à résoudre mes problèmes.

Ivana est désormais maman de jumeaux de 5 ans, Raphaël et Emilie, a publié un roman assez inspiré de sa vie et se débat avec l’écriture du deuxième, et file toujours le parfait amour avec Bruno, même s’il a la fâcheuse tendance à s’accaparer la couette… mais bien sûr, si quelques grains de sable ne venaient pas détraquer un peu le tableau, il n’y aurait pas de roman…

Bien que d’humeur assez sombre lorsque je l’ai lu (et encore plus aujourd’hui que je me débats avec moi-même pour écrire cet article et où je songe de plus en plus à militer pour l’interdiction des comédies romantiques qui nous font croire que les fins heureuses existent aussi dans la vraie vie) j’ai passé un excellent moment avec ce roman (et quand je dis moment, c’est le cas, je l’ai lu d’une traite en un après-midi, ce qui ne m’était pas arrivé depuis… oulàlà). Frais, drôle, léger, il pose aussi de bonnes questions sur l’amour et le couple, ce qui se passe après la fin heureuse et qu’apparaissent les difficultés à tout concilier, le partage de la couette et les enfants, la vie de couple et le désir, l’épanouissement personnel, le poison de la jalousie parce que malgré tout le manque de confiance en soi repointe le bout de son nez surtout lorsqu’on approche la quarantaine et qu’on s’interroge sur ses choix de vie. Bref, le tout n’est pas de trouver le grand amour (enfin, ça dépend pour qui) : un couple, ça demande du boulot, notamment sur le plan de la communication, et quand comme Ivana on ne sait pas exprimer ses sentiments parce qu’on a peur d’être envahissante, ça ne va pas (cela dit manifestement quand on les exprime ça ne va pas non plus. Bref). Mais heureusement, il y a les copines (ça, oui !!).

Bref, même si ça ne se voit pas forcément en lisant mon article (désolée mais il y a vraiment trop de choses qui se battent dans ma tête en ce moment), c’est un roman qui fait du bien. Que vous connaissiez déjà Ivana ou non (ce n’est pas grave), précipitez-vous !

(Toujours) jeune, (toujours) jolie, Maman (mais pas seulement)
Stéphanie PÉLERIN
Diva Romance, 2018

Happy Anniversary, de Jared Stern

Happy Anniversary, de Jared SternOn ne dit pas se laisser glisser amoureux. On dit tomber amoureux. Et ouais, ça peut faire mal, mais tu ne le sauras jamais si tu ne te laisse pas tomber de cette putain de falaise. 

Encore une comédie romantique dénichée grâce à l’algorithme de Netflix…

Le jour de leur troisième anniversaire, Mollie avoue à Sam qu’elle n’est pas heureuse avec lui. Simple doute ou remise en question de leur couple, au passage fatidique des trois ans ?

Malgré quelques scènes un peu douteuses et des caricatures (la femme qui réfléchit trop et pense à son horloge biologique), cette comédie romantique est assez plaisante à voir, et interroge des thèmes qui finalement ne sont que peu abordés dans le genre : d’habitude, on s’arrête au moment où enfin les héros se mettent ensemble. Procédant par flash-backs sur les débuts de Sam et Mollie, Happy Anniversary s’intéresse donc au fameux cap des trois ans, et montre un couple excentrique qui profite des doutes de Molly pour mettre la relation à plat, la communication n’étant habituellement pas trop leur fort. La question centrale : est-ce que l’amour peut durer toujours comme aux débuts, ou bien est-il forcément amené à évoluer — pas à s’user, pas à s’éteindre, mais à prendre une nouvelle forme que certaines personnes, idéalisant le début de la relation, ont du mal à supporter, accusant l’autre d’avoir changé et de ne plus aimer autant. C’est lors de ce cap aussi que peut se manifester la peur de l’engagement : au bout de trois ans, on commence à faire des projets concrets, se marier, avoir des enfants (on peut aussi les faire avant ou ne jamais les faire) et on se demande si on a choisi la bonne personne, s’il n’est pas temps de fuir. Alors du coup, s’engager plus avant ou rompre ? Tel est le choix des personnages.

Donc une comédie sympathique, qui ne révolutionnera pas le monde mais se laisse agréablement regarder et permet de passer une bonne soirée tout en réfléchissant à des sujets importants.

Happy Anniversary
Jared STERN
2017

Lovesick (complètement fou), de Luke Matheny

Lovesick (complètement fou), de Luke MathenyOn perd tous un peu la tête quand on est amoureux…

Je pense que c’est l’Univers, la Providence, appelez ça comme vous voulez, qui a mis ce film sur mon chemin, par l’intermédiaire des suggestions personnalisées de Netflix (n’empêche, leur algorithme est le plus efficace que j’aie jamais vu…).

Charlie n’a jamais eu de chance en amour : toutes ses petites amies l’ont trompé (c’est en tout cas ce dont il est convaincu). Il s’est donc interdit de tomber amoureux, et ne sort qu’avec des filles qui ne sont pas son genre. Mais le jour où il rencontre Molly, il revoit un peu sa position, le problème étant qu’il ne cesse évidemment de la soupçonner de le tromper…

L’idée de base de cette comédie, c’est que l’amour romantique et la psychose ont beaucoup à voir l’un avec l’autre : l’amour perturbe les connexions neuronales, et l’amoureux est donc toujours plus ou moins délirant ; mais chez certaines personnes, les plus romantiques et celles dont l’imagination est exacerbée (genre, un écrivain ?), les débuts d’histoires sont une véritable torture, et l’amour les rend carrément psychotiques. C’est le cas de Charlie, adorable et attachant, en qui je me suis beaucoup reconnue, même s’il est quand même largement plus frappadingue que moi : le moindre truc que fait l’autre et il se fait des films, le moindre signe est le point de départ d’un total délire interprétatif dans lequel il se convainc qu’il est trahi. Je regrette un peu que le film ne creuse pas plus les origines de cette fragilité d’ailleurs, et ne fasse que mentionner que cela vient d’un déficit d’estime de soi, qui fait que le sujet considérant qu’il n’est pas assez bien pour être aimé (mais pourquoi ? d’où ça vient, ça ?) cherche tous les signes qui prouvent qu’il ne l’est pas. Et c’est fatigant, à la fois pour lui qui souffre le martyr car chaque début d’histoire d’amour, marqué par les incertitudes sur ce que veut l’autre, est un chemin de croix, et pour l’autre, qui en a vite assez d’être sans cesse soupçonné de trahison, et jette l’éponge, prouvant donc un peu plus au sujet psychotique qu’effectivement il ne mérite pas d’être aimé et le plongeant un peu plus dans sa psychose.

Alors évidemment, le film n’analyse pas les choses autant que moi : c’est une comédie romantique, vraiment drôle et en même temps très émouvante, qui montre aussi que l’amour demande des efforts : accepter l’autre comme il est même si on ne le comprend pas toujours, mais aussi parfois faire un véritable travail sur soi. En tout cas, c’est un film qui m’a fait beaucoup de bien (je me suis sentie à peu près normale dans mes délires, du coup) et comme c’est aussi un peu l’objet du Truc que j’écris, ça tombait bien.

Bref, un film choupitrognon, à voir !

Lovesick (complètement fou)
Luke MATHENY
2014