City Guide : Milan

Cette année, mon city trip estival s’est déroulé à Milan. Pourquoi Milan ? A vrai dire, je n’ai pas la réponse : la ville était vaguement sur la liste, mais pas du tout prioritaire. En fait, cette histoire a été comme tout dans ma vie en ce moment : compliquée. D’abord je m’étais fixée sur Copenhague, puis sur Florence/Pise, puis sur Édimbourg. Mais je ne voulais pas réserver avant la parution des postes dans le supérieur, au cas où. Du coup au lieu de m’y mettre en janvier, je m’y suis mise en mars, et là, impossible : je n’arrivais pas à réserver, quelque chose en moi résistait, je ne sais pas quoi. En avril j’en étais toujours là et ça devenait urgent d’autant que j’avais des bons airbnb qui expiraient. Alors sur un coup de tête, sans aucune réflexion préalable et sans du tout savoir ce que j’allais y faire, j’ai réservé pour Milan. Mais c’était de la complète improvisation, et 48h avant de décoller, je n’avais toujours pas de vrai programme : autant vous dire qu’il y a beaucoup de confiance dans le hasard dans l’histoire, beaucoup de lacunes évidemment, mais je pense que ce n’est pas très grave car j’ai compris en y étant pourquoi l’Univers m’avait un peu forcé la main (pour faire vite : je n’ai pas été dans cette ville intéressée par ce qui m’aurait intéressée il y a quelques mois ; il y a aussi un truc sur Vérone, mais nous y reviendrons dans l’article dédié).

Les essentiels
– L’aéroport de Linate est vraiment très proche de la ville que l’on peut rejoindre de diverses manières, mais attention, il ferme à la fin de la semaine pour travaux jusqu’à fin octobre et les avions en provenance de Paris atterriront donc à Malpensa (d’où part un express qui rejoint la gare de Cadorna)
– Pour mon vague programme j’ai utilisé Mapstr et deux cartes publiques : celle de Deedee et celle de A Milano Puoi ; j’ai mis la mienne à jour au fur et à mesure, mais je ne peux pas encore la rendre publique donc n’hésitez pas à m’envoyer une demande d’amis.
– La ville n’est pas très étendue, et plutôt plate, donc on peut faire l’essentiel à pieds ; sinon, les transports en commun sont assez pratiques et bien maillés (mais un peu chers, ai-je trouvé). N’hésitez pas à prendre le tram 1, très typique (un vieil electrico comme à Lisbonne) et qui passe par tous les lieux essentiels.
– Il fait très chaud en cette saison, on s’en doute, mais j’ai trouvé que la ville restait néanmoins assez aérée, grâce aux nombreux parcs et jardins et à une vraie volonté de végétalisation, nous y reviendrons.
– A peu près partout on pourra vous parler anglais ; pour ma part j’ai essayé de parler un peu italien, mais c’est une langue que j’ai apprise sur le tas et que je comprends mieux que je ne m’exprime, ce qui fait que j’étais assez vite bloquée, et j’ai finalement pratiqué une langue non autorisée par la convention de Genève, mélange d’italien, d’anglais où pointait parfois de l’espagnol, ce qui donnait des truc comme voglio linguine alle vongole con un glass of prosecco è water frizzante !
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L’ensemble est moyennement cher, moins que la France mais plus que le Portugal ; la ville est plutôt épargnée par le tourisme de masse, et c’est plutôt appréciable.

Que voir ? Que faire ?

– Avant tout, et comme d’habitude, je dirais se promener au hasard et sans but : c’est vraiment l’une des activités que je préfère dans une ville inconnue (et même dans une ville connue d’ailleurs), cela permet de découvrir des merveilles. N’hésitez pas à lever le nez et à jeter un petit oeil curieux dans les entrées, certaines sont absolument fabuleuses !

– Le Duomo : c’est la troisième plus grande cathédrale du monde, et vous ne pourrez guère la louper. Pour ma part, je n’ai pas visité l’intérieur, car je n’avais pas tellement envie de faire 1h de queue en plein soleil et de risquer une insolation alors même que je ne suis pas une grande adepte des églises (attention, vous ne pourrez de toute façon pas entrer si vos genoux et/ou épaules ne sont pas couverts). Par contre l’extérieur est vraiment très majestueux !

Milano Duomo
Milano Duomo

– Juste à côté, la Galleria Vittorio-Emanuele est véritablement une splendeur : du sol au plafond, un des plus beaux passages couverts qu’il m’ait été donné de voir, et j’en ai vus. Immanquable !

– Le musée du théâtre et la Scala : à l’autre bout de la galerie par rapport au Duomo, je n’ai d’ailleurs pas failli la trouver alors qu’elle était sous mon nez. De fait, l’extérieur n’a rien de notable, mais alors l’intérieur : il abrite un intéressant petit musée du théâtre et de l’opéra (le seul musée que j’aie visité au final) et surtout, on peut voir l’intérieur de la salle de spectacle lorsqu’il n’y a pas de répétitions (il faut donc vérifier avant sur le site). Et là : une merveille absolue, qui m’a pas mal rappelé l’opéra de Prague !

– Château des Sforza : je n’ai là encore pas visité l’intérieur, mais il est très agréable d’y faire un tour.

– Le quartier des navigli est un très joli endroit, assez calme (je m’attendais à une foule de touristes en goguette et étonnamment, pas du tout) : il n’en reste que deux encore en eau, le naviglio grande et le naviglio pavese qui rejoignent la Darsena ; il est très agréable de se promener le long des canaux, particulièrement le naviglio grande ; il ne faut pas omettre, vers le haut du canal, de prendre sur la droite le vicolo dei landandai, l’endroit où les Milanaises venaient faire leur lessive : c’est très pittoresque et joli comme tout. Plus bas, le Centro dell’incizione offre une jolie cour toute en verdure, et permet d’apprécier le travail d’artistes graveurs !

– Le cimitero monumentale, véritable musée à ciel ouvert, est stupéfiant de beauté et regorge de petits bijoux architecturaux et artistiques. J’ai eu pour ma part un véritable coup de foudre pour la statue d’une femme ange sublime de grâce, de beauté et de sérénité (en fait, j’ai eu la bizarre impression qu’elle me parlait, et je me suis sentie particulièrement en paix en la regardant, et d’ailleurs je suis restée très longtemps devant elle en état de contemplation) !

Où se reposer un moment ? Les parcs et jardins

Ce que j’ai vraiment aimé à Milan, c’est qu’il s’agit d’une ville très végétale (un exemple à suivre, en fait) : outre les parcs et jardins dont nous allons parler et qui sont des havres de paix et de fraîcheur, le moindre espace est occupé par des arbres, des plantes, des fleurs ; certaines façades sont entièrement végétalisées et les milanais mettent tellement de plantes sur leurs balcons et dans les cortile qu’il n’y a plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Résultat ? Et bien il n’y fait pas une chaleur si insupportable que ça. Quant aux divers jardins, ce sont des lieux où il fait vraiment bon se poser :

– Parco Sempione : un très grand parc bordant le château des Sforza ; très ombragé et arboré, c’est un véritable bonheur !

– l’orto botanico : dans le quartier Brera, à deux pas du quadrilatère de la mode et de la via Montenapoleone, il m’a littéralement « appelée ». J’ai été émerveillée par cet écrin de verdure, de fraîcheur, de calme, à l’écart de la foule. J’y ai passé un long moment à écrire !

– Le jardin de la villa Necchi Campiglio : un coup de coeur également pour cet endroit agréable, calme et plein de fraîcheur ; idéal pour se reposer un moment. La maison peut se visiter (mais uniquement en groupe et en visite guidée, le truc dont j’ai horreur), le jardin quant à lui est gratuit !

– Jardin public Indro Montanelli : à deux pas du précédent, c’est un endroit agréable où les Milanais viennent passer un moment en famille (mais c’est loin d’être mon préféré)

Où boire un cappuccino ?

Attention, malheureux : jamais de cappuccino après 11h, cette boisson est exclusivement réservée au petit-déjeuner. Alors évidemment on en trouve partout : les Milanais le prennent plutôt debout au comptoir, moi je préfère évidemment m’installer en terrasse (mais il faut tout de même commander à l’intérieur puis, selon les endroits, prendre sa commande et aller s’installer, soit aller s’installer et on vous apportera votre commande). Deux endroits ont retenu mon attention :

– Pasticceria Angela Milano, via Ruggero di Laria, 15 : en face de mon appartement donc ça aidait, mais en outre j’ai cru comprendre que c’était une des meilleures pâtisseries de Milan !

– Pasticcera Fratelli Freni, Corso Venezia, 43 : parce que j’ai eu un dessin sur mon capuccino !

Pasticceria Fratelli Freni
Pasticceria Fratelli Freni

Où déjeuner/dîner ?

Evidemment je suis partie avec toute une liste, et j’en ai testé un : le reste est dû au hasard, et de fait il a très bien fait les choses car j’ai été contente de tous les restaurants que j’ai essayés (exclusivement à midi : le soir je dînais à l’appart).

– Obicà duomo : au sommet du centre commercial Rinascente, la terrasse de ce restaurant offre une vue absolument fabuleuse sur le duomo. On y mange de l’excellente mozzarella, puisque c’est un bar à mozzarella, j’ai donc dégusté une exquise caprese, mais il y a beaucoup d’autres choix !

– Officina 12 : une excellente adresse sur le naviglio grande : une jolie terrasse au calme avec vue sur le canal, de la très bonne cuisine (j’ai mangé une côtelette à la milanaise, qui est un de mes plats préférés). Un poil cher cela dit, mais bon.

– Carlsberg OI, Bastioni di porta nova, 9 : j’étais un peu désespérée ce jour-là de trouver quelque chose qui corresponde à mes critères, quand j’ai avisé en contrebas de la rue une petite terrasse brumisée (ils font ça à Milan : les terrasses sont pourvue de ventilateurs/brumisateurs) avec vue sur un ancien naviglio et l’écluse de Léonard de Vinci ; l’endroit est plutôt estampillé bar, et porte un nom pas du tout italien, mais j’ai décidé de tester et bien m’en a pris : les spaghetti con vogole que j’ai dégustés étaient absolument délicieux, et la terrasse particulièrement agréable. Le tout pour un prix raisonnable.

– Da Regina, via Silvio Pellico 1 : l’expérience fait que je me méfie toujours des restaurants sis à proximité des attractions touristiques, ce sont souvent des lieux où on ne mange pas très bien, pour cher. Celui-ci est dans une petite rue parallèle à la galeria Vittorio-Emanuele, et m’a inspiré confiance. Il faut dire aussi que ma bienveillance leur était toute acquise : à peine j’avais mes fesses sur ma chaise que ce trouvait devant moi une coupe de prosecco ! Mais le reste était très bien : un délicieux trio de tartares (avec des tomates cerises presque aussi bonnes que celles que je cultive, ce qui est très rare) et un somptueux choix de desserts ! Un peu cher, mais bon !

Où déguster une glace ?

J’ai une manie avec les glaces : je les aime un peu fondues, ce qui fait que je les sors du congélateur et je les laisse fondre quelque temps avant de les manger ; les glaces italiennes, qui ont cette texture parfaite dès le départ, sont donc mes préférées, mais en France on n’en trouve pas partout et les parfums sont tout de même très limités. Bon, je ne me suis pas pour autant jetée sur tous les glaciers de Milan, je me suis contentée de deux :

– Il massimo del Gelato, via Lodovico Castelvetro, 18 : j’ai cru comprendre que c’était sinon le, du moins l’un des meilleurs glaciers de Milan. Je veux bien le croire : j’ai failli avoir un orgasme gustatif tellement c’était bon. C’est juste dommage qu’il n’y ait pas de petite terrasse ou de petit jardin à proximité : je suis revenue sur le Corso Sempione mais enfin niveau bucolique on fait mieux. Mais tout de même : à tester absolument.

– Gelateria Sempione, via Emanuele Filiberto 2 : très bon aussi, mais honnêtement moins que l’autre (mais il y a des petits bancs devant)

Gelateria Sempione
Gelateria Sempione

Où et que shopper ?

– Dans les supermarchés, c’est vraiment un endroit que j’adore quand je suis à l’étranger.
– Malgré mes recherches, je n’ai malheureusement pas trouvé de jolis concept stores de souvenirs artisanaux (j’ai un peu mieux trouvé à Vérone), donc j’ai passé mon tour ; il y a quelques jolies petites choses, néanmoins, à la boutique de la villa Necchi Campiglio
– Des livres : Rizzoli, Galeria Vittorio-Emanuele. Outre que cela permet d’acheter quelque chose dans la galerie qui ne coûte pas les deux yeux, c’est une excellente librairie où l’on trouve vraiment son bonheur question lectures dans toutes les langues et de tous les pays : j’y ai non seulement trouvé tout un assortiment de Petit Prince (en italien, en dialecte local et même en latin, et encore je me suis limitée) mais également Bonjour tristesse. Ils ont aussi de très jolis carnets fabriqués en Italie.

Rizzoli
Rizzoli

– Acqua di Parma : très honnêtement, alors qu’il y a quelques années j’aurais léché toutes les vitrines de la via Montenapoleone, tout cet étalage de luxe m’a un peu donné la nausée. J’ai fait une exception pour Acqua di Parma (je suis entrée mais je n’ai rien acheté) parce que ça reste du savoir-faire local, et que la boutique est un écrin feutré, jolie et élégante.

Acqua di Parma
Acqua di Parma

– Individuals, via Vigevano 11 : comme son nom ne l’indique pas, il s’agit d’une petite boutique de lingerie made in Italy ; des coupes très simples dans de magnifiques tissus, j’avoue que j’ai totalement craqué (je suis une addicte de lingerie)

Individuals
Individuals

– Eataly, Piazza XXV Aprile : alors je sais, il y en a un à Paris ; du reste j’ai une épicerie italienne à 200m de chez moi. Mais je voulais absolument visiter ce temple de la gastronomie italienne, et je me suis sentie dans le magasin comme une enfant dans une confiserie (j’étais malheureusement limitée par la taille et le poids de ma valise).

– 10 Corso Como : le feu Colette local. L’entrée vaut le coup d’oeil (une très jolie petite cour verdoyante), après ça reste un concept store de luxe, très cher. Bon j’avoue j’ai tout de même eu un coup de cœur pour un bracelet, mais j’ai été raisonnable (en sachant qu’il y a quelque temps, j’aurais été du genre à craquer, yolo !) et je n’ai pris qu’un petit badge (avec un coeur aussi). Il faut néanmoins aller y faire un tour si on est dans le coin, par curiosité !

Et voilà pour Milan ! A venir : le lac de Côme et Vérone !

City guide : Porto

Ça c’est le voyage bonus de l’année, une découverte de Porto au début de l’automne. Un voyage scolaire, ce qui veut forcément dire organisation différente, pas de Airbnb mais auberge de jeunesse, ni de visites qui n’auraient intéressé que moi, mais en revanche des activités que je n’aurais probablement pas faites toute seule.

Que voir ? Que faire ?

– Se balader. Evidemment. Comme Lisbonne, Porto est une ville très en pente ce qui fait qu’on a très vite l’impression d’avoir fait mille kilomètres alors qu’on en a à peine fait un, mais quel bonheur de jour comme de nuit de flâner dans la Ribeira ou au bord du Douro, de se perdre dans les petites ruelles, de grimper vaillamment une côte et d’être récompensé par un point de vue exceptionnel, de s’arrêter un moment pour se reposer dans un magnifique jardin, de tomber au hasard d’une rue sur une magnifique maison ou église décorée d’azulejos, ou sur un étudiant en tenue traditionnelle qu’on croirait échappé de Poudlard, de traverser le pont Dom Luis (si on n’a pas le vertige : le point de vue est exceptionnel), de flâner sur les quais de Villa Nova de Gaia (par contre le vrai Mercado do Bolhão est actuellement fermé pour travaux, le marché provisoire est néanmoins sympathique)… je mets donc ici surtout des photos, parce que Porto, avant tout, se regarde, de tous les côtés, même si on n’entre pas forcément partout !

Plus précisément :

La gare de São Bento : sans doute une des plus belles gares du monde (et je m’y connais, je viens de Limoges) avec ses 20000 azulejos composant de superbes fresques créées par Jorge Colaço en 1930 et représentant des scènes de la vie quotidienne et les grands épisodes de l’histoire du Portugal.

Museu Nacional Soares dos Reis : la plus belle collection d’art de Porto, aussi bien en arts décoratifs qu’en peinture et en sculpture, et notamment de sublimes pièces de celui qui a donné son nom au musée, António Soares dos Reis.

Centro Português de Fotografia : un musée gratuit installé dans une ancienne prison. Quelques photographies contemporaines, une très belle collection d’appareils photos, et une vue à couper le souffle, notamment de la cellule où fut emprisonné pour adultère l’écrivain Camillo Castello Branco. En ce moment également : une sublime exposition « Women see women », des femmes photographiées par des femmes : c’est d’une poésie absolue. Il y a aussi une exposition Frida Kahlo, payante, que je n’ai pas vue mais je me suis laissé dire qu’elle n’était pas extrêmement intéressante.

Jardim do Palàcio de cristal : le palais lui même est fermé, mais les jardins luxuriants constituent une magnifique promenade, au milieu des paons et des fontaines.

Casa Museu Texeira Lopes : il faut se rendre jusqu’à Villa Nova de Gaia, mais franchement ça vaut la peine de voir cette jolie maison-musée gratuite, où on peut notamment découvrir une superbe collection de sculptures, avec une salle dédiée aux écrivains où on pourra admirer l’originale de la statue d’Eça de Queiros qui se trouve à Lisbonne.

– Faire une balade en bateau, la promenade des six ponts : une heure sur le Douro qui permet non seulement de voir tous les ponts, mais aussi d’admirer des endroits de Porto jusqu’auxquels on n’a pas forcément le temps de se rendre. Et de se reposer un peu.

– Faire une visite-dégustation d’une cave de Porto : impératif. Nous avons visité les caves Burmeister, une marque que je ne connaissais pas. C’était très intéressant, sur l’histoire de la boisson, son mode de fabrication et les différents types de Porto. La visite se termine par une dégustation, avec des quantités généreuses.

Aller à la plage : nous avons eu un temps exceptionnel donc j’ai même pu me baigner (honnêtement, elle était très froide, mais moi dès qu’il y a possibilité d’un bain de mer, on ne m’arrête pas) mais si on n’a pas envie, il s’agit d’une promenade très agréable.

Où manger ? Où boire un verre ?

Porto regorge de petits endroits qui ne payent pas forcément de mine, mais où on mange bien (en quantité et en qualité) et pour pas cher.

Concept31, Rua dos Caldeireiros 41 : le nom n’indique pas forcément qu’il s’agit d’un restaurant familial de cuisine portugaise, et pourtant si. J’y ai dégusté une excellente bacalhau a bras, dans un cadre typique, où on est sympathiquement reçu.

7groaster, Rua de França 52, 4400-174 Vila Nova de Gaia : de l’autre côté du Douro, un truc assez bobo qui sert une cuisine healthy et succulente dans un joli cadre, pour pas très cher.

Casa Bragança, R. Arquitecto Nicolau Nasoni 14 : un coup de coeur pour ce lieu trouvé par hasard. Une vraie taverne familiale, beaucoup de générosité dans les quantités et dans le service, on se sent comme à la maison. J’y ai goûté une francesinha, plat typique de Porto (un machin très gras à base de fromage et de charcuterie) avec un verre de vin qui débordait. Du bonheur, pour vraiment pas cher, et on nous a offert un godet de digestif maison excellent !

Café Santiago R. de Passos Manuel 226 : moins typique au niveau de la décoration, mais de la vraie cuisine portugaise là encore. Et comme d’habitude j’ai choisi ce qu’il y avait de plus gras : un cachorro (hot dog à la portugaise) et en désert, un truc qui porte bien son nom de crème du paradis : Natas de Ceú !

São João da Ribeira, R. de São João 112 : un très bon restaurant qui sert des mets fins dans un joli cadre. Les prix sont très raisonnables.

Café Guarany, Av. dos Aliados 85/89  : le restaurant gastronomique de la semaine, avec un concert de Fado (qui n’est pas du tout typique de Porto, mais puisqu’on avait l’occasion). Très bonne cuisine dans un très beau cadre !

O Muro, Cais da Estiva 87 : l’endroit vaut surtout pour la vue, mais franchement, quoi de plus agréable que de savourer une sangria en regardant le Douro dans la lumière du soleil qui se couche ?

Café MajesticRua Santa Catarina 112 : je le mets dans la liste même si fort malheureusement je n’ai à aucun moment eu le temps de me mettre dans la longue file d’attente. Cela me donne une bonne raison de revenir à Porto un jour !

Où et que shopper ?

Ce que j’ai aimé à Porto comme à Lisbonne, c’est qu’à côté des habituels boutiques attrape-touristes débordant de made in china, on trouve de très jolis concept-store proposant de l’artisanat portugais et de beaux produits, et ça c’est agréable, d’autant que ce n’est pas forcément extrêmement cher ! J’en ai vu beaucoup mais je n’ai pas tout testé et pas acheté grand chose faute de place (impossible de rapporter des choses fragiles puisque les compagnies low cost considèrent le sac à main comme un bagage cabine, ce qui me limitait puisqu’il fallait que mon sac à main loge dans mon sac cabine, et qu’il est hors de question que je mette du fragile en soute (et j’ai bien fait, ma valise a attrapé quelques bosses et ils ont cassé mon cadenas (pas pour farfouiller, juste par manque de délicatesse)).

A Vida Portuguesa, R. da Galeria de Paris 20 : déjà testé à Lisbonne, mais celui-là est bien plus grand que celui du Chiado. Je me suis lâchée sur les produits en bois (attention, la boutique est au premier : celle du rez-de-chaussée est jolie mais propose plutôt des trucs design que l’on trouve partout)!

Santo da Casa, R. de São João 56 : une joli petite boutique où j’ai trouvé notamment des magnets d’un goût exquis et un joli foulard qui n’a d’ailleurs rien de portugais mais me fera un souvenir !

– Et puis bien sûr, l’une des plus belles librairies du monde : la Librairie Lello, R. das Carmelitas 144. Alors il faut parfois faire longuement la queue, c’est payant et pas donné (5€ qui sont déduits si vous achetez quelque chose) mais franchement c’est une pure merveille, et pas seulement pour les raisons liées à Harry Potter !

Voilà. J’ai vraiment adoré cette ville, ses ruelles, ses azulejos, ses lieux typiques, son énergie bouillonnante de ville du sud. Un peu moins ses escarpements épuisants, qui font que je ne pourrais pas y vivre. Mais j’y reviendrai certainement un jour prochain, probablement pour un long week-end, et j’espère que je vous ai donné envie de la découvrir si ce n’est déjà fait !

 

City guide : Vienne, musées etc.

Comme toutes les grandes capitales, Vienne regorge de musées, tous plus intéressants les uns que les autres a priori, et il faut donc faire des choix, guidé par ses centres d’intérêts. Evidemment, avec l’anniversaire de la mort de Klimt, de Schiele et d’Otto Wagner, on va les rencontrer partout, et pour moi c’était bien agréable. Comme d’habitude, à part le Belvédère j’ai évité les très grands musées sans thématique particulière, pour me laisser plutôt porter dans certains lieux délaissés, à tort souvent, par les touristes, et j’ai fait de merveilleuses découvertes (il y a eu aussi quelques loupés, malheureusement). De manière générale, l’accueil est très courtois, et il n’y a aucun problème pour faire des photos.

Le Musée des Arts Appliqués (MAK)

Le MAK est le premier musée que j’ai visité à Vienne, peu après mon arrivée : situé près de Wien Mitte, où j’avais déposé mes bagages en attendant de récupérer l’appartement, il était de toute façon sur ma liste, et m’a permis de m’abriter de la pluie diluvienne. Et ce fut une très belle découverte : le bâtiment à lui seul vaut le coup d’oeil, et le contenu est tout à fait passionnant. La visite offre un classement semi par type d’objets (la vaisselle, les tapis…) et semi par époque (le baroque, mais surtout, ce qui m’intéressait, tout un pan sur Vienne 1900). Si vous y allez avant octobre, il est impératif d’aller voir l’installation « le jardin magique de Klimt », qui vous permet de plonger, grâce à un casque de réalité virtuelle, dans un monde à la Alice au Pays des merveilles. En outre, le musée n’est pas plein de foule, et offre de nombreux endroits confortables pour se reposer…

La Maison de la musique (Haus der Musik)

L’histoire de Vienne se confond avec celle de la musique, et il est somme toute normal qu’un lieu lui soit consacré (outre les maisons de Mozart et Beethoven, que je n’ai pas visitées). Et même pour moi qui n’y connais pas grand chose, cette maison de la musique s’est révélée une très belle expérience, à la fois informative et ludique, très bien conçue, utilisant toutes les ressources des technologies actuelles. Si le premier étage, consacré à l’orchestre philharmonique, m’a intéressée mais pas plus que ça car je n’y connais rien, j’ai adoré le troisième étage, consacré aux compositeurs les plus importants liés à Vienne, comme Mozart, Strauss ou Beethoven : chaque salle, baignée de musique, possède une ambiance et une scénographie qui lui est propre, et regorge de documents passionnants et parfois d’installations interactive. En fin de visite, on peut se transformer en chef d’orchestre. Enfin, au deuxième étage, on trouve la sonosphère, une sorte de musée du son qui permet de se plonger dans des expériences sonores originales (comme les sons des grandes villes, ou les sons prénataux) : je suis passée assez vite car je suis très sensible à certains sons qui me déséquilibrent, et je ne me sentais pas bien, ce qui n’enlève rien à l’intérêt de l’installation. En tout cas c’est un lieu très intéressant, particulièrement je pense pour les enfants.

Musée de la littérature (literaturmuseum)

J’ai failli le manquer, car il n’était dans aucun guide, et j’ai compris après pourquoi, mais lorsque je l’ai vu apparaître sur Google map, je me suis dit que je ne pouvais pas faire l’impasse sur une visite. En fait, je pouvais, car il n’y a pas grand chose à voir (et d’ailleurs pas de visiteurs) : l’exposition temporaire, consacrée aux figures centrales de la Vienne moderne et qui permet de croiser Klimt et la Sécession, pourrait être intéressante. Mais l’exposition permanente m’a affligée : non seulement elle n’est qu’en allemand (mais admettons), mais elle est surtout vide : ce n’est quasiment que de la décoration, du fac-similé, et même sans comprendre l’allemand on se rend bien compte que ça manque de contenu…

Musée Leopold (leopoldmuseum)

En plein coeur du MuseumsQuartier, le Musée Léopold était bien évidemment en haut de ma liste, pour son fond Egon Schiele et aussi, en ce moment, pour son exposition « Klimt artiste du siècle ». On pourra y admirer des oeuvres absolument fascinantes de ce dernier : le tableau Life, love, death et de nombreux dessins préparatoires (dont deux pour Le Baiser) et quelques dessins érotiques. L’exposition Schiele est également passionnante, et permet de saisir les variations de style de cet artiste hors-normes et ses thèmes obsédants. L’ensemble est clair, aéré, et bizarrement malgré sa notoriété ne semble pas attirer les foules…

La Bibliothèque nationale (Österreichische Nationalbibliothek)

C’est évidemment un lieu incontournable pour les amoureux des livres, mais aussi pour tout le monde : les lieux sont époustouflants, et les collections d’une richesse incroyable ! La bibliothèque fête cette année ses 650 ans, et tout ce qui la concerne, son rôle, son histoire, son contenu est très bien mis en valeur.

Le Palais du Belvédère

C’était le clou de la semaine, et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, je ne m’y suis pas précipitée. Je n’ai visité que le Belvédère supérieur et les jardins, mais j’en ai profité à fond, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, avec le musée : si comme moi vous faites le voyage à Vienne pour Klimt, c’est le lieu incontournable puisque c’est là qu’est conservé Le Baiser — mais aussi nombre d’autres merveilles !

Le musée de Vienne (Wien museum)

Le Wien museum est apparemment très peu fréquenté par les touristes, et c’est dommage : l’exposition permanente sur l’histoire de la ville est absolument passionnante et instructive, regorge d’oeuvres fascinantes, des maquettes, des cartes… et de très belles oeuvre de Klimt (Emilie Flöge, et un magnifique tableau que je ne connaissais pas (et pourtant j’ai travaillé sur Klimt et j’ai plusieurs livres), Lovers, qui m’a bouleversée) et de Schiele. A noter aussi, l’exposition temporaire sur Otto Wagner, d’une très grande richesse !

Le Palais de la Sécession

Construit en 1897, le Palais de la Sécession était à la fois un manifeste architectural du jugendstil et un lieu d’exposition pour les artistes de la Sécession viennoise. L’extérieur est fascinant, avec en dessous de l’entrée la sculpture des trois gorgones représentant la peinture, la sculpture et l’architecture,  et la devise du mouvement : « À chaque âge son art, à chaque art sa liberté ». A gauche, la devise latine Ver Sacrum (printemps sacré). A l’intérieur, on retrouve Klimt et sa frise Beethoven, fascinante… et c’est tout (enfin pas tout à fait, il y a une exposition temporaire d’art contemporain à la quelle je n’ai pas trouvé le moindre intérêt…)

Le musée des horloges et des montres (uhrenmuseum)

Ce n’est pas un impératif, sauf si comme moi on est obsédé par le temps et les objets qui le marquent, montres, pendules et autres horloges, mais c’est une curiosité : le musée est petit (et à éviter avec les enfants en bas âge car pourvu d’escaliers en colimaçon plutôt dangereux), mais on y trouve vraiment des choses très intéressantes sur l’horlogerie du Moyen-Age à nos jours, et nombre d’objets insolites !

Le musée Freud

Je confesse une petite déception pour ce musée finalement dispensable pour le prix, même s’il ne manque pas totalement d’intérêt : on est bien dans l’ancien appartement de Freud, où il avait son cabinet de consultation. Mais le souci est que Freud, lors de son exil à Londres, avait emporté la plupart de ses meubles, qui y sont restés. Il ne reste plus ici que le moins intéressant, à savoir la salle d’attente et le vestibule (en gros, si vous voulez voir le divan, allez à Londres). Le cabinet et le bureau ne sont donc ici que des espaces dont les murs sont recouverts de reproductions et de quelques documents originaux, ce qui n’est pas excessivement passionnant. En revanche, la petite exposition temporaire sur Freud et la littérature était sympathique ! Et j’ai aimé la mise en scène pour entrer, comme si on allait réellement consulter.

Voilà, j’espère que cette petite parenthèse viennoise vous a plu et que je vous ai donné envie d’y aller !

City guide : Vienne, les promenades

Vienne est vraiment la ville parfaite pour se promener sans forcément avoir un but précis, tant où qu’on aille on est certain de tomber sur des lieux magnifiques, des bâtiments à l’architecture fabuleuse ou des parcs où il fait bon s’asseoir et se reposer. Comme elle n’est pas construite sur le Danube, il n’est malheureusement pas possible de découvrir ses richesses en bateau ; certains conseillent à la place de faire un tour de calèche, et il y a l’embarras du choix : personnellement je ne suis pas très pour, même si c’est sans doute très romantique (mais je n’étais pas en voyage romantique) parce que j’ai lu plusieurs fois des articles qui dénonçaient la maltraitance des chevaux. Du reste, je préfère utiliser mes pieds, ça secoue moins et c’est plus facile pour prendre des photos.

Dans cet article, je vous propose donc un petit aperçu des merveilles, touristiques (je case dans cet article certains monuments que j’aurais pu mettre dans la catégorie musée, comme les palais et les églises, que je n’ai pas visités) ou non, que vous pourrez rencontrer sur votre chemin : elles ne sont pas toutes localisées et légendées, parce qu’honnêtement je ne sais plus toujours exactement où j’ai pris la photo et ce qu’elle représente. Qu’importe : pour moi l’essentiel est aussi de se laisser guider par le hasard !

Errer dans les rues (plus ou moins au hasard)

Le château de Schönbrunn

Aller à Vienne sans pousser jusqu’à Schönbrunn, la résidence d’été de la famille impériale, quand bien même les châteaux ne sont vraiment pas ma passion (et en particulier lorsqu’ils sont un peu trop rococo), eût été dommage. Nonobstant, je n’ai pas été jusqu’à visiter le château lui-même, mais j’ai effectué un tour du parc avec le petit train, et j’ai trouvé cette promenade parfaite. Les vues du château sont splendides, et les jardins magnifiques !

La Hofburg

En plein centre de la ville, l’ancien palais impérial de la Hofburg a de quoi impressionner, rien que de l’extérieur. J’ai particulièrement apprécié les dômes (je ne sais pas pourquoi j’aime beaucoup les dômes)

Le Prater

Le Prater est considéré comme l’un des dix plus beaux parcs du monde, et s’étend, entre le Danube et le canal, sur 6 km2. J’avoue que j’ai été un peu surprise, en arrivant, de tomber en fait sur Disneyland, puisqu’une partie a été transformée en parc d’attraction, même s’il reste de belles étendues de verdure où les viennois aiment venir passer la journée. Pour ma part, j’ai fait un tour de grande roue, histoire de voir la ville de haut, et de petit train. Le reste des attractions ne me disait trop rien, mais avec des enfants ça doit être sympa !

Le Volksgarten

Comme Londres, Vienne est une ville de parcs : il y en a à tous les coins de rue, certains pâtés de maison en partagent un où les habitants aiment venir profiter de la fraîcheur le soir. Et il y a les grands parcs qui verdissent la ville : le resselpark, le stadtpark, le volksgarten/burgarten, deux grands espaces verts qui communiquent un peu comme Hyde Park et Kensington.

Et voilà, j’espère que la promenade vous a plu ! La semaine prochaine, pour clore cette parenthèse viennoise, nous irons faire un petit tour dans les musées !

 

 

City Guide : Vienne, les essentiels

Cette année donc, c’était Vienne. Une ville qui, au premier abord, ne m’attirait pas plus que ça (j’ai vraiment un mouvement de recul envers tout ce qui est germanique, et de manière globale, étant une vraie latine, je suis plus attirée par le bouillonnement des villes du sud, comme Lisbonne) (disons qu’elle était sur ma liste, mais pas en haut) mais je ne sais pas, j’ai été prise d’une impulsion subite, j’avais envie de Schnitzler, de Zweig, de Klimt surtout. Par contre je ne suis pas une adepte de Sissi, même si pour mes 20 ans mes parents m’ont offert une bague fabriquée avec une pièce en or de François-Joseph à laquelle je tiens beaucoup. Disons que j’y suis allée pour la Sécession et le Jugendstil (variante de l’Art Nouveau que j’aime tant), pas du tout pour la capitale de l’Empire. Néanmoins, mais on en reparlera, j’ai retrouvé énormément de ce que j’avais aimé à Prague (ce qui est somme toute logique).

La ville de Vienne jouit d’une excellente réputation : en 2017, et ce pour la 8e fois consécutive, elle a été classée en tête des villes les plus agréables à vivre au monde par le cabinet international Mercer. En outre, en 2018, on célèbre le centenaire de la mort de quatre des plus grands représentants de la modernité : Gustav Klimt, Egon Schiele, Otto Wagner et Koloman Moser, auxquels il est rendu hommage à peu près partout (enfin surtout les trois premiers). L’occasion rêvée d’y aller pour ce qui m’attirait dans cette ville, donc.

L’anticipation :

–  Pour le logement, comme tous les ans, j’ai choisi Airbnb, un très mignon studio au sud du Döbling, à l’écart du centre historique mais à deux pas du métro U4 qui permet de tout faire, et surtout, avec une terrasse (je suis maniaque des terrasses donnant sur la ville). Je m’y suis sentie comme chez moi (c’est le but) et j’y ai d’ailleurs beaucoup écrit (je me suis remise au Truc).

Pour l’avion, j’ai pris Austrian Airlines (Air France était un poil moins cher mais avec le risque de rester clouée au sol par une grève inopinée, donc sans façon, non). Je n’étais pas hyper satisfaite de l’aller : la compagnie ne propose pas de bagage drop à Roissy, ce qui fait que même en s’étant enregistré en ligne il faut faire une queue monstrueuse pour déposer sa valise (quel est donc du coup l’intérêt de s’enregistrer en ligne, surtout quand comme moi on a de la chance et qu’on tombe derrière un groupe de Japonais). En outre, le personnel de bord ne parle pas le français ce qui, sur une liaison entre Vienne et Paris, me semble problématique (oui parce que bon, les crcchh au haut-parleur, c’est déjà difficile à comprendre dans sa langue, alors en anglais mâtiné d’accent autrichien, bonjour). Mais j’ai trouvé qu’à Vienne c’était mieux organisé : il est très facile de faire le trajet entre l’aéroport et la ville, notamment par le CAT, qui n’est pas cher et qui vous conduira à Wien Mitte en 16 minutes (à quand un express de ce type en France, où c’est le parcours du combattant pour rejoindre les aéroports, je vous le demande !). Et surtout au retour j’ai pu déposer mes bagages à Wien Mitte, c’est Austrian qui s’est occupé de transférer ma valise à l’aéroport et dans l’avion, et ça m’a bien facilité les choses ! Donc au vu de l’organisation autrichienne, j’en ai déduit que c’était la France qui semait le bordel (ce qui m’a été confirmé en atterrissant à Roissy : une désorganisation sans nom).

Pour établir mon programme, j’ai fait comme d’habitude : au fur et à mesure de l’année, en lisant des articles de blog (par exemple celui-ci) ou d’ailleurs (ainsi que quelques communiqués de presse), j’ai noté les choses qui me plaisaient et me faisaient envie dans Google Map ; cette année, j’ai néanmoins complété avec le Guide Vienne du National Geographic, extrêmement bien fait et complet : chaque zone est très détaillée, avec une foule de renseignements historiques et culturels, mais ce que j’ai surtout apprécié ce sont les promenades, qui permettent, en ajoutant ou en retirant des choses en fonction de ses envies, d’établir son parcours journée par journée. Bref, je reprendrai ce guide lorsqu’il existera sur mes destinations.

– J’ai choisi de ne pas quitter Vienne, même si c’est tout à fait possible de faire des excursions dans les environs, voire à Bratislava qui n’est qu’à une heure et que l’on peut rejoindre facilement grâce à une liaison en bateau. Je le regrette presque, mais on ne peut pas tout faire !

– J’avais, comme d’habitude, acheté une carte, une Vienna Card en l’occurrence, qui permet de prendre les transports en commun sans se casser la tête de savoir comment ça fonctionne, et propose en outre de nombreuses réductions : partout où je suis allée, j’ai économisé des sous grâce à elle, donc bon investissement. Prendre la rouge si vous voulez les transports !

– Last but not least, on m’avait proposé avant de partir de tester une application qui s’appelle Desticity et qui propose des mini-audioguides sur les lieux incontournables, une vingtaine pour Vienne parmi lesquels le Belvédère, la Cathédrale, le Rathaus ou encore la Sécession. L’essentiel en peu de mots. Si vous souhaitez tester à votre tour, pas forcément à Vienne, je vous offre un bon de 10€ pour télécharger la destination de votre choix : pour cela, il vous suffit d’utiliser le code DESTICULTURELLE !

A savoir avant de partir :

Les transports : le métro fonctionne très bien, il est clair, propre et pas bondé. Je suis moins enthousiaste sur le tram. Après, l’essentiel peut se faire à  pieds, car les distances sont plutôt réduites dans le centre (j’ai souvent été surprise d’ailleurs que des monuments que j’imaginais un peu loin les uns des autres soient en fait juste à côté).

La météo : est très variable, j’ai eu de la chaleur insupportable, de la pluie, des orages, le tout parfois dans une même journée. J’avais prévu mes bagages en conséquence : robes légères et sandales l’essentiel du temps, et jean/basket pour les journées plus mitigées (mais comme les jours qui commençaient mitigés se terminaient en chaleur accablante et inversement, ce n’était pas toujours idéal)

La langue : l’essentiel du temps, vous pourrez vous débrouiller avec l’anglais ; je dis l’essentiel du temps parce que j’ai été surprise, à 2-3 occasions, d’avoir face à moi un interlocuteur qui n’en parlait pas un mot, et sachant que ma connaissance de la langue de Goethe se résume à Ich liebe dich, vous imaginez le problème (je ne dis pas Ich liebe dich comme ça). Personne ne parle français, ou alors que des gens que je n’ai pas rencontrés…

L’argent : file vite, comme partout ailleurs. Les lieux touristiques sont un peu chers, par contre j’ai trouvé que dans les restaurants et les supermarchés, ce n’était pas exorbitant, voire très raisonnable. J’avais lu que souvent ils refusaient la CB, je n’ai pas eu le problème. Attention avec le liquide, les distributeurs ne délivrent souvent que de grosses coupures et j’ai eu des sueurs froides lorsque je me suis retrouvée avec un billet de 100 qui en France aurait été refusé par tous les commerçants sauf pour un gros achat, mais en fait non, vous pouvez payer votre café avec, ça ne les gêne pas.

– J’ai trouvé qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, même dans les lieux très touristiques, je n’ai jamais fait la queue pour visiter. Je m’interroge sur ce point, mais apparemment tout le monde le dit de partout…

Où boire ? Où manger ?

Vienne est une ville à terrasses, à chaque coin de rue vous avez l’embarras du choix. Sachant que c’est une de mes activités favorites, je ne vais pas vous faire la liste de tous les endroits où je me suis arrêtée, je me contenterai donc du notable :

– Figlmüller : les escalopes panées, plus milanaises que viennoises d’ailleurs, étant un de mes plats préférés, il m’était impossible de ne pas aller en goûter une dans leur temple, une véritable institution qui a un peu tendance malheureusement à se transformer en parc touristique : une longue attente, c’est un peu l’usine et on vous encourage à partager votre table avec d’autres pour remplir (c’est convivial, cela dit, et j’ai ainsi déjeuné avec un couple d’Américains et un couple d’Israéliens). C’est quand même à faire : l’endroit est très beau, les schnitzels sont gigantesques et excellentes, et les prix ma foi pas exagérés.

– Café Sacher : une institution pour la fameuse sachertorte qu’ils ont inventée. Là encore, il faut un peu faire la queue tant le touriste s’y presse, mais c’est une expérience : endroit luxueux, ambiance feutrée, serveurs en livrée, et un gâteau absolument renversant (pour un prix qui ne m’a pas fait tomber de ma chaise).

Café Central : il y a à Vienne une multitude de vieux cafés historiques, et ne pouvant tous les tester je me suis décidée pour le café central. Là encore il y a la queue (en fait à Vienne je n’ai fait la queue que pour manger), je n’ai pour ma part pas trop attendu mais lorsque je suis ressortie je pense que l’attente était longue. J’y ai mangé un excellent apfelstrudel dans un décor absolument sublime.

– Fischerbrau : alors là, on change complètement d’ambiance. Il s’agit d’une, sinon de la plus ancienne brasserie de Vienne, et elle se trouvait juste en face de l’appartement que j’avais loué : il aurait été dommage de ne pas tester. Franchement, j’étais ravie : un jardin très agréable, une excellente bière maison, un plat (des saucisses viennoises) simple mais copieux et très bon, et le tout pour vraiment pas cher. L’endroit n’est pas du tout fréquenté par les touristes, et d’ailleurs ils ont eu du mal à me trouver une version anglaise du menu, mais du coup, c’est vraiment typique : n’hésitez pas !

Où et que shopper ?

Comme ailleurs, les boutiques de souvenirs ne manquent pas, et les jolies choses voisinent avec les horreurs habituelles. Sissi, Klimt et Mozart sont mis à peu près à toutes les sauces, de la tasse au porte-clé en passant par des trucs non identifiés. Vous me connaissez, ce n’est pas trop ce que je cherche. On se contentera donc :

A manger : j’ai rapporté un excellent fromage tyrolien, du Heumilchkäse, bêtement acheté au supermarché du coin (et que j’espère pouvoir retrouver chez l’un de mes fromagers) ; de manière générale, j’adore écumer les supermarchés à l’étranger, on trouve toujours des choses que l’on ne trouve pas chez soi, mais j’ai dû me limiter (je n’ai pas pu rapporter de crème au chocolat Milka qui est pourtant une tuerie absolue). J’ai également rapporté des gaufrettes Manner, que l’on trouve aussi en supermarché mais aussi dans des boutiques dédiées, dans de jolies boîtes pour offrir à sa grand-mère. Je suis d’ailleurs embêtée parce que c’est devenu ma nouvelle drogue et je ne sais pas comment je vais faire (enfin si, je pourrai les commander). Autre « incontournable » : les boules Mozart, on en trouve partout, je n’en ai pas pris parce que j’en avais rapporté de Prague et pas trouvé extraordinaire (bon, mais pas à tomber, et comme elles risquaient de souffrir avec la chaleur…).

Les boutiques des musées : c’est vraiment là que je préfère acheter mes souvenirs, pas seulement livres et cartes-postales mais ils proposent souvent de jolis objets décoratifs (et également des trucs d’un goût plus douteux, c’est un fait) ; j’aurais bien rapporté un vase en cristal avec le baiser de Klimt émaillé mais j’avais peur qu’il arrive en kit. La boutique du musée Leopold et celle du Belvédère sont mes deux préférées.

– Une boutique où on trouve de jolies choses est située en face de Figlmüller, elle regorge de souvenirs artisanaux. J’y ai acheté du cristal et deux jolis magnets.

Swarovski : j’ai craqué, il y avait des soldes et un joli pendentif exactement comme je cherchais ; alors vous allez me dire qu’on en trouve partout, des boutiques, et je dirai certes, mais c’est quand même local !

Les livres : alors j’ai un peu écumé les librairies mais je n’en ai pas trouvé de waow. J’étais à la recherche de mon exemplaire « souvenir de voyage » de Bonjour Tristesse que je n’ai pas trouvé donc une nouvelle fois je me suis rabattue sur Le Petit Prince qui me semble plus facile pour mon projet vu que c’est le livre le plus traduit au monde (mais maintenant, je ne l’ai pas en néerlandais) !

– Et puis, comme d’habitude j’ai gardé tous mes tickets, prospectus etc. ainsi qu’une pièce de 50cts représentant la Secession frappée en 2018, pour ma Vienna Box : ce sont finalement les meilleurs souvenirs !
vienna box

Voilà pour les essentiels pratiques. La semaine prochaine on se baladera dans les rues, les parcs et tout ça, et la semaine suivante on visitera les musées !

(Je n’ai pas fait de vraie video, simplement une story sur Instagram que vous pouvez voir ici)

Lisbonne : Mix and tips

Me voilà donc revenue de Lisbonne, une ville absolument stupéfiante pour laquelle j’ai eu un véritable coup de coeur. Comme je l’ai dit par ailleurs, mon voyage était essentiellement littéraire, raison pour laquelle, dans les différents articles, vous ne verrez pas forcément passer tous les trucs dont on dit qu’il faut absolument les voir à Lisbonne : ce n’était pas mon propos, et puis, vous commencez à le savoir, je n’aime pas trop faire comme tout le monde. Bref.

Cette année, je m’y suis prise très tôt pour la réservation du logement : sur Airbnb, j’avais dès le départ eu un coup de coeur pour l’appartement de Pedro, dans le quartier d’Arroios, à cause de sa sublime terrasse (où j’ai passé des heures délicieuses) qui offrait une vue magnifique de la ville basse, du Tage et du château. Comme l’appartement était traversant, la vue de l’autre côté était tout aussi sublime, et j’étais au Paradis, la ville à mes pieds.

 

Avant de partir, j’avais commandé 2 Lisboa cards de 72h pour que cela fasse la semaine. Je conseille vraiment, car cela évite de se casser la tête à comprendre comment fonctionnent les tickets de transports, en plus d’offrir la gratuité ou des réductions dans nombre d’endroits.

A savoir avant de partir :
– La ville est très pavée et, construite sur des collines, très en pente : c’est agréable de se promener, mais on est vite épuisé car le dénivelé et les pavés triplent les distances. Le mieux que j’ai trouvé, ce sont les espadrilles (comme j’étais en robe à cause de la chaleur, les baskets, on est d’accord, ce n’était pas possible). Plutôt que de vouloir tout faire à pieds, il est aussi bien, parfois, de prendre les transports en commun : le métro est très bien, j’ai souvent attrapé le tram 28 au vol ; par contre je ne suis pas enthousiaste sur le bus : certains ont un écran qui affiche la station suivante donc tout va bien, mais d’autres non, et sachant que des abrutis arrachent sur les abris-bus le nom de l’arrêt, et bien on ne sait pas où on est arrivé. Savoir aussi qu’au pire, les taxis sont très peu chers, aimables, souvent en maraude et que, ô miracle, ils s’arrêtent quand on lève le bras.
– Le climat : j’ai eu un peu de tout, mais surtout une chaleur écrasante, d’où les robes très légères. Par contre je conseille d’avoir une petite étole dans son sac, parce que même s’il fait 37°, dès qu’on est en bord de Tage, il y a beaucoup d’air et on peut avoir froid ; de même, la fraîcheur tombe très vite le soir !
– La langue : en général, on pourra vous parler anglais, voire parfois français, mais dans certains quartiers les gens ne parlent que portugais : on s’en sort avec une espèce d’espagnol peu conventionnel et force gestes.
– L’argent : comme partout, il file aussi vite que l’eau dans une passoire à nouille, même si globalement Lisbonne n’est pas une ville chère (pour manger notamment) : en fait, toutes les attractions touristiques ne sont pas données.
– Attention dans les restaurants : souvent on vous apporte des petits amuse-bouche, pain, olives, rillettes et fromage dès que vous vous installez, mais ce n’est pas comme en France où dans ce cas c’est un cadeau de la maison ; si vous les croquez, ça vous sera facturé (pas très cher, mais il faut le savoir)
– Il y a des vendeurs de babioles un peu partout, notamment lorsque vous êtes au restaurant, et c’est parfois un peu pénible parce qu’ils ne renoncent pas toujours lorsque vous dites non…

Où boire ? Où manger ?
Evidemment, ce ne sont que quelques exemples, mais de manière générale, je n’ai pas été déçue (une fois seulement, à côté du monastère des hiéronymites, du coup je n’ai pas mis l’endroit dans la liste) : j’ai vraiment, très très bien mangé, et en terrasse car il y en a beaucoup, avec souvent de très belles vues :
Paça d’Agua : c’est le premier endroit où je me suis arrêtée en arrivant, j’étais Place du Commerce, j’avais 2h à tuer avant de récupérer les clés de l’appartement, j’avais la dalle (levée au milieu de la nuit et petit déjeuner dans l’avion infâme), donc je me suis arrêtée là pour l’emplacement. Ce n’est sans doute pas la meilleure adresse de la ville, mais c’est bon (j’ai pris des oeufs benedict, un truc qu’on voit rarement sur les cartes des restaurants), le personnel est sympatique et la terrasse est très agréable car aérée.

 

– Pasteis de Bélem : absolument immanquable, vous trouverez des pasteis de nata partout mais ceux-là sont vraiment à tomber. Le mieux : les acheter à emporter et les savourer dans le jardin des hiéronymites, en face.

 

– A Brasileira : on en reparlera ultérieurement mais mentionnons-le tout de même ici. C’est un peu le Flore local, les tarifs prohibitifs en moins. Il faut au moins y passer histoire de voir la statue de Pessoa qui trône en terrasse, voire se prendre en photo avec lui. Le service est un peu long, mais il est très agréable d’y prendre un café ou un petit déjeuner !

 

– Casa portuguesa do pastel de bacalhau : pas vraiment un restaurant, mais adresse à retenir pour un snack, on y sert de délicieux petits beignets de morue fourrés au fromage fondant, accompagnés, pour « Portugal experience », d’un verre de madère. La terrasse, dans la rua Augusta, est très agréable !

 

– Fragoleto : excellentes glaces, parfait pour le dessert après le pastel de bacalhau.

 

– Ponto final : là on arrive dans le lourd. Pour tester cette adresse, il vous faudra prendre le ferry pour cacilhas puis longer le Tage jusqu’au quai de Ginjal (ce n’est pas loin). En premier lieu, c’est évidemment la terrasse qui m’a fait envie, mais je ne l’ai pas regretté, même si j’ai été arrosée (on est au partage des eaux, et aux changement de marée, selon votre table il peut vous arriver d’être mouillé… ça fait partie du charme) : j’ai mangé une sole grillée toute simple mais qui était une merveille de fraîcheur, parfaitement cuite et préparée. Tout ça en plus de la vue sublime et d’un prix raisonnable. Prévoir une étole où une petite laine, parce que même en plein soleil par 35°, c’est très aéré. Le soir ce doit être splendide, mais il faut réserver !

 

– Martinho da arcada : sur la place du Commerce. C’est le plus vieux restaurant de Lisbonne, et c’est surtout là que Pessoa prenait son café, nous en reparlerons donc. J’y ai juste pris un café.

 

– Faz Figura : en arrivant en bas de l’Alfama, j’ai avisé cette sublime terrasse en hauteur, et forcément… De fait, le point de vue est à tomber, mais la cuisine aussi : j’ai pris un filet de saint-pierre en croûte à l’encre de seiche et risotto de tomates, c’était succulent. Un petit peu cher pour Lisbonne (mais pas en standard français) mais vraiment, ça vaut le coup, et le personnel est aux petits soins.

 

– The Sandeman Chiado : jolie terrasse sur une petite place tranquille, et excellente cuisine portugaise pour des prix raisonnables. J’ai choisi un crumble de morue au pain de maïs et c’était divin, et leur pastel de nata était très bon !

 

Où et que shopper ?
Là encore, ce ne sont pas les boutiques qui manquent, mais surtout des magasins d’horreurs made in China donc ça ne vaut pas vraiment le coup. Quelques adresses plus qualitatives :
– De la charcuterie, du fromage et des boîtes de conserves jolies : la charcuteria portuguesa,  Rua de S. Julião 34 : accueil très chaleureux et en français, produits variés et de bonne qualité que l’on peut goûter, emballés sous vide sous vos yeux.
Des souvenirs originaux et chics, azulejos, conserves etc. : A Vida Portuguesa,  Rua Anchieta 11, très joli concept-store sis dans une ancienne parfumerie, et qui propose de très beaux produits artisanaux, reproductions d’azulejos anciens, savons et conserves joliment emballés, alcools, quelques jolis magnets et de la papeterie.

 

Autre bonne adresse : Lisbon shop, le magasin de l’office de tourisme, Praça do comercio, qui propose de très jolies choses également.
– Des souvenirs littéraires : nous reparlerons de ces lieux, mais la boutique de la Fondation Saramago et de la Casa Pessoa regorgent non seulement de livres, mais aussi de choses beaucoup plus originales : à la première, je me suis offert un cadre reproduisant le diplôme du Nobel, et une affiche d’un manuscrit pour mettre ans mon bureau !
– Des livres : là encore nous en reparlerons, mais vous pouvez déjà noter 3 adresses de librairies : Ler Devagar dans la LX Factory (lieu qui de manière générale propose des boutiques sympas), classée parmi les dix plus belles librairies du monde par le NY Times, la Livraria Ferín, rua Nova do Almada 72, mythique, et la Livraria Bertrand, la plus vieille librairie du monde, Rua Garrett 73.

 

 

Pour terminer, ma Lisboa box, et la section « Portugal » de ma collection de magnets :

Lisbon magnets
Lisboa box
Lisboa box

A venir : la video (elle est très longue) et des articles plus spécifiques sur les musées et monuments, les promenades, Cacilhas, Cascais et last but not least : Lisbonne littéraire !

Lisbonne, de Fernando Pessoa

Lisbonne, de Fernando PessoaNous allons à présent prier le touriste de nous suivre. Nous lui servirons de cicérone et sillonnerons la capitale en sa compagnie, veillant à lui signaler les monuments, les jardins publics, les édifices les plus remarquables, les musées, bref, tout ce qui vaut la peine d’être vu dans cette cité merveilleuse qu’est Lisbonne.

Ça se voit, non, que j’ai déjà envie d’être à Lisbonne ? D’ailleurs, la preuve : j’ai déjà ajouté la ville dans mon application météo. Mais bref. Comme je l’avais raconté, mes envies de voyages sont littéraires, et cette année, j’ai choisi de m’envoler pour Lisbonne parce que j’avais envie de Pessoa. Du coup, je me suis fort logiquement plongée dans la lecture de Pessoa, avec ce petit texte fort original. Le livre de l’intranquillité viendra plus tard.

Outre une introduction et un article de Libération datant de 1988 se lançant à la recherche de l’auteur dans les rues de la capitale portugaise, Lisbonne est constitué de trois textes écrits par Pessoa : « Ce que le touriste doit voir », où il nous guide dans les rues de la cité, « Les Journaux de Lisbonne » pour savoir quels périodiques lire, et « Visite à Cintra en passant par Queluz ». Le tout accompagné d’un plan.

Il s’agit donc d’une véritable visite guidée, et c’est un réel plaisir de déambuler dans les rues accompagné d’un tel hôte, de l’écouter nous raconter l’histoire des lieux (marquée par le terrible tremblement de terre de 1755 dont ils portent encore les stigmates), nous décrire les monuments de façon très précise et informée : on sent dans ces pages l’amour qu’il voue à sa ville, sa fierté de la montrer, et la parfaite connaissance qu’il en a, connaissance qui va jusqu’aux prix et aux horaires d’ouverture des différents lieux (qui ont probablement changé depuis, cela dit). Evidemment, Pessoa s’attarde sur les incontournables, mais pointe aussi des visites plus originales, auxquelles on aurait pas forcément songé, des circuits très bien pensés à travers la ville qui permettent de tout voir.

Evidemment, il n’est guère question de le suivre pas à pas, d’abord parce que la visite se fait en voiture mais aussi, bien sûr, parce que la ville a sans doute pas mal changé. Reste que ce petit ouvrage procure un grand plaisir de lecture, enrichissant culturellement et historiquement, permet de se projeter (ou de se remémorer pour ceux qui connaissent Lisbonne), et de noter quelques idées de visites : ça change des guides de voyages traditionnels !

Lisbonne
Fernando PESSOA
Traduit de l’anglais par Béatrice Vierne
Anatolia, 1995 (10/18, 1997)30