
L’autre jour, toujours dans l’écriture de mon roman*, je me faisais cette réflexion que, dans certaines situations, la langue anglaise est beaucoup plus expressive et imagée. Par exemple, les pronoms possessifs, c’est beaucoup plus pratique dans la langue de Dickens, surtout lors des scènes d’amour : en français, on finit par ne plus trop savoir quelle partie du corps de qui fait quoi, on est obligé de répéter les prénoms, c’est lourd : en français par exemple : on a « sa main sur son épaule » (oui mais, quelle main et quelle épaule ?) alors qu’en anglais, c’est clair : her hand on his shoulder, ou his hand on her shoulder. Rapidité, efficacité, simplicité (ils sont forts ces Anglais !). C’est pareil avec certains mots, dont je ne trouve pas d’équivalent pleinement satisfaisant en français : overwhelming, insecure, womanizer…
Et puis, il y a les expressions. Evidemment, certaines ont un équivalent dans notre langue mais, mais, parfois c’est plus percutant en anglais. Et quand on cite Shakespeare, c’est de toute façon mieux de le faire dans le texte !
The lady doth protest too much, methinks (Shakespeare)
(utile pour remettre en place quelqu’un qui affirme un peu trop vite être innocent de ce dont on ne l’accuse pas, ou qui rejette avec un peu trop d’empressement une proposition… très rigolo lorsqu’adressé à un homme — bon, en réalité, cette citation est détournée de son sens original, mais ce n’est pas grave)
Lie back and think of England
(en situation graveleuse. Là encore, c’est plus rigolo lorsque c’est une femme qui s’adresse à un homme, de préférence anglais sinon il risque de ne pas comprendre la référence et on perd du temps)
Keep calm and carry on
(la base — un de mes mantras actuels)
Frailty, thy name is woman (Shakespeare again)
(pas forcément facile à recaser, mais je l’aime bien malgré sa misogynie)
Your wishes are my command
(Quand on veut jouer les femmes soumises ; en français on a « vos désirs sont des ordres », mais j’aime mieux l’anglais car le parallélisme est plus abouti avec le balancement « your »/ »my »)
You made my day !
(pour un truc très drôle ; celle-là je l’utilise souvent, enfin sauf en ce moment parce qu’en ce moment pour me faire rire il faut se lever très tôt)
True is it that we have seen better days (Shakespeare, what else ?)
(totalement adapté à ma situation actuelle, il va sans dire…)
Et la dernière, devenue mon mantra ces derniers temps, et qui n’est pas stricto sensu (oui, j’utilise aussi beaucoup d’expressions latines, on en reparlera si quelqu’un fait un jour le mois latin) une expression anglaise, puisqu’il s’agit en fait du titre d’un épisode de The Persuaders (les deux playboys parient sur « qui séduira la fille », et lorsqu’entre en ligne de compte l’enjeu du pari, Danny dit ça à Brett) :
To the death, baby
(normalement, c’est quand on fait un pari, donc. Mais. Moi je l’utilise parce que je ne me laisserai pas faire, et que je lutterai jusqu’à la mort pour défendre mon honneur bafoué (oui, j’estime qu’on a bafoué mon honneur) en espérant que ça ne se transforme pas en Rather death than shame )
* En fait, j’ai un carnet Moleskine dans lequel je note tout le processus d’écriture, de genèse, les réflexions diverses et variées qui me viennent…
By Cryssilda, Martine et Lou
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