Chapeau !

J’ai toujours aimé les chapeaux. Je trouve que ça finit une tenue, que ça lui donne de l’allure, de la grâce, du chic. Pourtant, longtemps, je n’ai pas porté de chapeau. Contrairement à ma maman, qui a vraiment une « tête à chapeau » et qui en possède une collection, j’ai longtemps pensé que cela ne m’allait pas. J’allais toujours « en cheveux » comme on disait au temps ou les femmes étaient obligées de porter un truc sur leur tête en toutes circonstances. L’été, au risque d’attraper une insolation. L’hiver aussi, au risque de prendre froid.

J’ai fait quelques essais, à l’adolescence, notamment avec un béret que je portais comme Faye Dunaway dans Bonnie and Clyde (enfin, j’essayais).

Et puis, un été, je me suis acheté un joli panama, sur un coup de coeur, et j’ai trouvé qu’en fait, ça ne m’allait pas si mal. Alors, l’hiver suivant, je me suis acheté un petit feutre, que j’ai réussi assez vite à apprivoiser :

chapeau1(oui, la photo dans le miroir de l’ascenseur les clés à la main, c’est un concept).

Cette année, j’ai décidé de voir plus grand, avec toujours un feutre, mais un peu plus imposant (sans aller jusqu’à la capeline, parce que je suis petite et que ça va me tasser !). J’en avais repéré un que j’avais mis sur ma liste pour le père noël, et puis finalement j’en ai choisi un autre, sur ASOS où j’ai d’ailleurs fait tout mon shopping solderie :

chapeau2(ouais je sais, on ne voit pas grand chose parce que j’ai exprès surexposé la photo, mais on voit le chapeau, c’est l’essentiel)

J’en suis fan : il est de belle qualité, et vraiment je trouve qu’il a belle allure !

Et vous, vous aimez les chapeaux ?

All I want for Christmas

Cher Père Noël,

cette année encore, je me permets de t’envoyer ma liste de souhaits. Au risque de me répéter, les choses que je désire le plus sont immatérielles et difficiles à caser sous un sapin, et j’ai comme l’impression que ce n’est pas trop ton domaine de compétences, mais enfin, tout de même, me feraient rudement plaisir : un chouette boulot, un éditeur, du beau temps en août et l’éradication totale de la connerie (mais on me souffle à l’oreille qu’il ne resterait du coup plus grand monde).

Mais enfin, en général, quand on fait une liste pour le Père Noël, on met des choses achetables dans les boutiques. Donc, voici la mienne, essentiellement composée de trucs pour poule de luxe parce que, voyez-vous, on ne se refait pas  :

noël

1. Un tutu : ne me demandez pas pourquoi je surfantasme sur les tutus bepoppy, surtout le long que porte Violette sur ces photos : c’est typiquement le genre de trucs dans lequel j’aurai l’air enceinte de 6 mois, si tant est que je trouve l’occasion de le porter. Mais voilà : un fantasme, ça ne s’explique pas !

2. Je l’avais déjà demandé l’an dernier, mais le fait est : je n’en ai toujours plus. Donc un flacon de Mûre et Musc Extrême de l’Artisan Parfumeur.

3. Bon alors vous allez (encore) me prendre pour une zinzin monomaniaque bonne à enfermer à l’HP, mais il se trouve que depuis plusieurs semaines je fantasme sur cette broche. Elle est jolie, n’est-ce pas ? Le truc, c’est que c’est un objet de collection Harry Potter. Et, plus précisément, c’est la broche de Lucius. Mais honnêtement, je la trouve sublime !

4. Je fantasme toujours sur les Louboutin, que voulez-vous !

5. Un chapeau, mais pas n’importe lequel : un chapeau Panames and co !

6. Une nouvelle bouteille de La Petite robe noire de Guerlain parce que je ne peux plus me passer de ce parfum !

7. Un livre de décoration, et en particulier celui-ci : Home with Books, qui est consacré aux bibliothèques les plus inspirantes !

8. Un i.phone 6. En doré, parce qu’on est une poule de luxe ou on ne l’est pas.

9. Plein de bougies de chez Diptyque, senteur Pomander ou Tubéreuse. C’est ma nouvelle drogue.

10. Un nouveau sac pour mon appareil photo, parce que celui que j’ai est peu pratique en plus d’être tout sauf chic (du coup, je ne m’en sers que pour ranger l’animal, sinon je le mets dans mon sac à main).

11. Un nouveau sac à main, et puisque j’ai commencé à collectionner ceux de cette marque, pourquoi pas un nouveau Gérard Darel, le Divine !

Voilà, ce ne sont que quelques idées de base, après tu peux improviser, tu me connais bien !

bisous bisous

Ton Irrégulière préférée

Le chapeau de Mitterrand d’Antoine Laurain

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Le chapeau. Lui seul était responsable des derniers évènements qui bouleversaient son existence. Daniel en était persuadé. Depuis qu’il le portait, sa seule présence l’immunisait contre les tourments de la vie quotidienne. Mieux encore, il aiguisait son esprit et le poussait à prendre des décisions capitales. Sans lui, jamais il n’aurait osé parler à Maltard comme il l’avait fait à la réunion. Jamais il ne se serait retrouvé au dix-huitième étage à partager des œufs à la coque avec Desmoine. Il le sentait obscurément, quelque chose du Président était resté dans ce chapeau, sous une forme immatérielle, peut-être de l’ordre de la microparticule, mais cette chose portait en elle le souffle du destin.

C’est un roman que j’avais repéré à sa sortie l’année dernière mais que j’avais alors manqué. Je me suis rattrapée avec la version poche, et l’ai englouti dans le train la semaine dernière (ce qui tombe bien, puisqu’il a reçu le prix Relay des voyageurs 2012) (grâce à l’incompétence de la SNCF, j’ai eu tout le loisir de m’y consacrer).

Le personnage principal de ce roman est donc un chapeau. Mais pas n’importe quel chapeau : celui de Mitterrand. Oublié par son propriétaire, alors Président de la République, dans une brasserie, il est récupéré par Daniel Mercier, qui au lieu de le rendre, décide de le garder. Et, tel un bon génie ou un talisman, le chapeau va chambouler sa vie, dans le bon sens, en lui donnant le courage de s’affirmer face à son supérieur. Mais Daniel oublie à son tour le chapeau, dans un train, où Fanny Marquant le trouve, s’en empare… et c’est comme ça que le chapeau voyage de ville en ville et de tête en tête, poursuivant sa mission.

Quel plaisir que ce petit roman, dont la moindre des qualités n’est pas de fonctionner sur le lecteur comme une madeleine de Proust et ressusciter une époque, les années 80, toile de fond de l’histoire et de mon enfance : Mitterrand, la naissance de Canal + qui a révolutionné le PAF, les débuts de Mylène Farmer, les francs, le minitel, le JT d’Yves Mourousi et Marie-Laure Augry, Apostrophes… et c’est dans ce contexte que s’animent des personnages tous attachants, des tranches de vies, des vies révolutionnées dans le bon sens, qui font de ce roman une sorte de fable résolument optimiste, dont la morale serait qu’il suffit parfois de pas grand chose pour remettre le destin sur les bons rails. Plutôt intrigant, très drôle, ce roman jouit d’une construction narrative impeccable qui insuffle une belle bouffée d’oxygène, même dans un train du vendredi soir bondé et très en retard !

Il a également charmé Noukette, Stephie, Leiloona, Liliba, Géraldine, Véronique, Cécile, Daniel, Ys, Sophielit… que du beau monde !

Le Chapeau de Mitterrand
Antoine LAURAIN
Flammarion, 2012 (J’ai Lu, 2013)