L’Irrégulière, ou mon itinéraire Chanel, d’Edmonde Charles-Roux

L'Irrégulière ou mon itinéraire Chanel d'Edmonde Charles-Roux

Une issue ?… Où conduisait-elle ? Il s’en fallait de beaucoup que Gabrielle le sût. Mais, elle n’aurait pu en démordre, et coûte que coûte, voulait en faire usage. Car elle n’avait en tête d’autres idées et d’autre ambition que celles-ci : en sortir, arriver, réussir, mettre un terme à un état d’infériorité évident. Or, elle était seule et savait que, déjà, tout ne tenait qu’à elle.

Aujourd’hui*, j’ai choisi de vous parler de la célèbre biographie de Coco Chanel qui m’a inspiré mon pseudonyme, sans que je puisse expliquer pourquoi, car cela faisait des années que cet ouvrage était dans ma bibliothèque, je le feuilletais souvent, j’en lisais quelques passages, mais je ne l’avais jamais vraiment lu (contrairement à d’autres ouvrages sur Coco) tant il m’intimidait. Mais le moment était venu pour moi de franchir le pas. Toute la vie de Chanel est là, sans fard, ce qui ne fut pas une mince affaire tant la grande dame a montré d’ingéniosité, tout au long de sa vie, pour réécrire son histoire.

Qui est donc la vraie Gabrielle ? Une orpheline de mère abandonnée par son père, issue d’une longue lignée de forains, élevée dans les couvents les plus modestes, et ayant débuté comme gommeuse dans des cabarets peu glorieux, où son surnom de Coco trouve son origine : une chanson populaire qu’elle chantait devant les militaires, et non un petit nom affectueux que lui aurait donné son père. Gabrielle, une Irrégulière, une femme dont on veut bien être l’amant, mais qu’on n’épouse pas, ce qui sera bien le grand drame de sa vie. Une femme qui va toujours de l’avant, sûre de son destin. Une vie faite de passions, mais aussi de drames (j’avoue que j’ai pleuré au passage sur la mort de Boy). Beaucoup d’amants, et non des moindres : Etienne Balsan, Arthur « Boy » Capel, grâce à qui elle se lance dans ce qui deviendra l’oeuvre de sa vie, mais aussi le duc de Westminster ou Pierre Reverdy. Des amis, comptant parmi les grands artistes de notre siècle : Cocteau, Picasso, Stravinski, Colette, Max Jacob, et sa grande amie Misia Sert… Une vie bien remplie.

L’histoire de Coco Chanel est finalement celle d’une héroïne de roman, partie de rien, arrivée au sommet de la gloire, un destin qu’elle s’est forgé elle-même, mais qui malgré ses efforts ne lui a pas permis de rencontrer un homme qui aurait pu la rendre heureuse. On a envie de l’admirer, admirer sa détermination, son courage, sa faculté de ne jamais se laisser abattre. Tout Coco est dans cette phrase : « Elle avait perdu. Ce qui ne signifiait nullement qu’elle allait renoncer. » Alors oui, on peut aussi critiquer ce qu’elle a fait en 36 et sa colère contre ses ouvrières en grève, on peut être choqué par son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale, mais moi, j’ai surtout envie de plaindre cette femme à qui le destin, malgré ses efforts, n’a jamais finalement offert le bonheur, à qui la mort par deux fois lui a arraché l’homme qu’elle aimait, et qui n’avait finalement, à elle, que sa maison de couture…

Evidemment, en lisant, je n’ai pu m’empêcher de penser à Héléna Rubinstein, les ressemblances sont nombreuses, mais je ne peux au final que trouver Coco beaucoup plus touchante et attendrissante. En tout cas, je vous encourage vivement à vous plonger dans cette biographie, qui est aussi très enrichissante du point de vue historique, puisqu’on voit passer tous les grands événements du siècle, et qu’Edmonde Charles-Roux est une bien agréable narratrice.

L’Irrégulière ou mon itinéraire Chanel
Edmonde CHARLES-ROUX
Grasset, 1974 (Livre de poche)

* On vient d’annoncer le décès d’Edmonde Charles-Roux, et à titre d’hommage à celle à qui je dois mon pseudonyme, je republie cette ancienne chronique qui date de 2010 et des débuts du blog !

Coco Chanel et Igor Stravinsky, de Jan Kounen

chanel stravinskyVous n’êtes pas une artiste Coco, vous êtes une vendeuse de tissu.

Après les deux films sur Yves Saint Laurent, l’envie subite m’a prise de voir enfin le seul des films consacrés à Coco Chanel que je n’avais pas encore vus. Sur le sujet, j’admets, je ne suis pas une spectatrice facile puisque j’ai beaucoup lu et beaucoup vu sur le personnage, qui me fascine.

En mai 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, Coco Chanel, jeune créatrice de mode, assiste sur l’invitation de son amie Misia Sert  au Sacre du printemps, un ballet composé par le russe Igor Stravinski. Le spectacle avant-gardiste provoque un scandale, mais Coco elle-même est touchée par cette musique qui laisse de marbre son compagnon Boy Capel. Sept ans plus tard, Coco se remet à peine du décès de Boy Capel quand elle décide d’accueillir Igor Stravinsky, exilé à Paris, et sa famille dans sa résidence de Garches. Débute alors une liaison courte, mais intense entre les deux artistes.

Le début du film m’a subjuguée : toute la scène d’ouverture, avec Le Sacre du Printemps, dégage une force dionysiaque absolument extraordinaire et rend parfaitement la violence presque hallucinatoire du travail de Stravinsky. Mais très vite, le soufflé retombe quelque peu, ranimé ça et là par des scènes très puissantes mais cela ne suffit pas à éviter l’ennui d’un film qui, il faut bien le dire, souffre de longueurs. Tout est très esthétique, dans une ambiance Art Déco magnifique, la photographie est sublime, impeccable, mais j’ai trouvé l’ensemble froid, désincarné. Anna Mouglalis est majestueuse, aristocratique et incarne parfaitement une Coco tyrannique, fière, puissante et indestructible, mais manque de chair ; quant à Mads Mikkelsen, cela n’engage que moi mais je le trouve aussi sensuel qu’un glaçon. Du coup, même dans les scènes de sexe, pourtant filmées sans fausse pudeur, cela manque d’alchimie et de passion, alors même que c’est tout l’enjeu : l’affrontement passionnel de deux génies.

Bref : un film esthétiquement impeccable, mais qui ne m’a pas procuré d’émotions, qui ne m’a pas fait vibrer sinon au début. Dommage…

Coco Chanel et Igor Stravinsky
Jan KOUNEN
2009

Une maison, un artiste – Coco Chanel, 31 rue Cambon

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Depuis 2011, France 5 propose une série estivale consacrée à la découverte des demeures méconnues des écrivains et des artistes célèbres du XXème siècle: après les deux premières saisons de la collection « Une maison, un écrivain » consacrées aux grands écrivains français tels que Françoise Sagan, Jean Cocteau, Colette, Louis Aragon, Marcel Proust, Nathalie Sarraute, Louis-Ferdinand Céline, Georges Simenon ou Boris Vian, la collection « Une maison, Un artiste » a poursuivi l’année dernière la visite des lieux de création en s’intéressant cette fois aux artistes de tous horizons : dans le premier volet de cette nouvelle collection, Georges Brassens, Christian Dior, César, Le Corbusier, Edith Piaf, Niki de Saint-Phalle, Joséphine Baker, Salvador Dali, Maurice Ravel et René Magritte. Cette année, nous pourrons découvrir des maisons peu connues du grand public, des lieux inaccessibles ou sur le point de disparaître, comme la maison de Maurice Chevalier à Marnes la Coquette, « La Louque », vendue quelques jours après la fin du tournage ou encore la maison familiale de Charlie Chaplin à Vevey en Suisse bientôt transformée en Musée. Au programme : Léo Ferré, Coco Chanel, Auguste Rodin, Charlie Chaplin, Alexandra David-Néel, Maurice Béjart, Maurice Chevalier, Hergé, Alexander Calder et Sarah Bernhardt.

Est-ce que notre esprit est contenu dans les lieux que nous habitons ? En quoi leur lieu de vie constitue une clef précieuse pour mieux comprendre les artistes et les œuvres ?

Le 26 juin a été diffusé le premier épisode, consacré à Charlie Chaplin. Mais c’est bien évidemment le deuxième, diffusé le 6 juillet à 22h (rediffusion le 12 à 20h), qui nous invite rue Cambon, dans l’appartement de Chanel, qui a retenu toute mon attention. En 1918, Coco Chanel ouvre une boutique, 31 rue Cambon, dans un immeuble XVIIIe siècle, à deux pas de la Place Vendôme. Au deuxième étage, elle aménage un appartement où elle s’entoure d’objets précieux, paravents, livres rares, miroirs et statuettes de lions, son animal fétiche, le tout avec un véritable goût du beau et du précieux. Dans ce lieu, elle aimait se ressourcer, recevoir peintres, écrivains, poètes et se réfugier dans la lecture.

Vous connaissez ma passion pour Coco Chanel, qui disait qu’il fallait toujours être mise comme pour un rendez-vous amoureux car l’amour peut surgir au coin de la rue à tout moment. Parfois, je me dis que j’écrirais bien, un jour, un livre sur elle (mais il y en a déjà tellement…). Cet épisode fut donc, pour moi, un véritable régal : mêlant images d’archives, visite de l’appartement et témoignages, il nous fait pénétrer dans l’intimité d’une femme qui a eu la gloire et l’argent, qui a révolutionné la mode, est devenue un véritable mythe, mais a terriblement manqué d’amour !

Bref, un épisode passionnant, qui augure de bonnes choses pour l’ensemble de la série !

Une maison, un artiste
Une collection de 10 documentaires de 26 minutes
Proposée par Patrick Poivre d’Arvor
Produite par A Prime group
France 5

Coco Chanel, de Pascale Frey et Bernard Ciccolini

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Cela fait longtemps que je n’ai pas parlé de bande dessinée. Il faut dire que j’en lis finalement assez peu. Mais celle-ci ne pouvait pas m’échapper bien longtemps, vu son sujet, sachant que je voue un culte à Chanel, mon pseudonyme en est témoin, et que je lis à peu près tout ce qui paraît la concernant. C’est aussi l’occasion de ressusciter un peu mon challenge Read me, I’m fashion que tout le monde a tendance à oublier, moi la première.

L’histoire commence en 1895, lorsque, Gabrielle Chanel alors âgée de 12 ans et ses sœurs sont abandonnées par leur père à l’orphelinat d’Aubazine après le décès de leur mère. Cette épisode fondateur, Chanel n’aura de cesse toute sa vie de l’occulter. Comment alors a-t-elle pris son destin en main, afin de devenir l’une des personnalités les plus marquantes du XXème siècle ?

La gageure de cette BD, c’est de parvenir à raconter l’existence plus que mouvementée de Chanel en l’espace de 80 pages : je l’ai dit mille fois, Chanel n’a pas eu une vie, mais un destin digne d’une héroïne de roman, et c’était donc un pari fou de condenser ce foisonnement. Et c’est réussi, au prix parfois de quelques raccourcis et du sacrifice de quelques épisodes, mais on ne saurait en tenir rigueur aux auteurs tant l’ensemble tient la route. L’accent est mis ici sur le sens du style semble-t-il inné chez Gabrielle, et surtout sur ce qui fera l’essence de sa marque : la simplicité chic. Le climat intellectuel, culturel et artistique dans lequel la créatrice a tant aimé baigner est également parfaitement mis en avant. Les dessins sont magnifiques, ressemblant parfois plus à des aquarelles qu’à des vignettes de bande dessinée, le rythme est vif et rapide, c’est un vrai plaisir de lecture.

En bref, une belle réussite, qui conviendra peut-être plus à ceux qui ne connaissent pas du tout la vie de Chanel, les autres risquant un peu de se sentir frustrés en plus de ne rien apprendre de nouveau, mais pour ma part j’ai beaucoup apprécié ce livre qui va rapidement rejoindre ma table basse !

Coco Chanel
Pascale FREY et Bernard CICCOLINI
Naïve, 2013, collection « Grands destins de femmes »

Logo BD Mango Noir

By Mango

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Mes essentiels beauté #3

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Aujourd’hui je vais vous parler du parfum, qui a pour moi une importance absolument vitale (il me semble d’ailleurs en avoir déjà parlé mais comme j’ai tendance à donner à mes articles des titres bizarres, je ne retrouve plus où). Le parfum, c’est ce qui, pour moi, constitue la dernière touche avant de sortir, venant parachever tout le reste, tenue et maquillage, choisis avec soin. Subtil, impalpable, sa présence évanescente fait pourtant tout.

Il y a des femmes qui n’ont qu’un parfum, qui lui restent fidèle, et qui ont donc une odeur identifiable. Moi, non. Le jour où je serai fidèle à quelque chose d’ailleurs, il gèlera probablement en enfer. Moi, ma personnalité est changeante, mouvante, comme mon humeur et la femme que j’incarne chaque jour. Aussi ai-je plusieurs parfums, et celui que je choisis chaque matin et à l’image de celle que je veux être ce jour-là. Voici donc mes parfums du moment :

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1. Numéro 5 de Chanel, le mythique. Je ne le mets pas pour dormir. Par contre, j’aime son côté à la fois mystérieux et sophistiqué, je le porte quand je me sens d’humeur… chic !

2. Mûre et Musc Extrême de l’Artisan Parfumeur : un de mes préférés, capiteux tout en restant léger, on ne le sent pas sur tout le monde et il me donne une certaine assurance, je trouve. Malheureusement à Orléans ville de merde il n’y a pas de boutique de l’Artisan Parfumeur, le réapprovisionnement est donc assez compliqué (d’ailleurs, je n’en ai plus)

3. Rush de Gucci, le philtre d’amour. Je l’appelle comme ça parce que vraiment ce parfum semble avoir un effet aphrodisiaque sur les hommes, un truc de dingue. Cependant il est très fort est très capiteux, j’en suis totalement dingue (au point que c’est l’un des seuls que je rachète systématiquement) mais je ne le porte jamais en journée, on comprendra pourquoi.

4. Opium de Saint-Laurent a un peu les mêmes vertus que le précédent, en moins fort. Je le porte quand je me sens mystérieuse et séductrice…

5. Parisienne de Saint-Laurent est le parfum que je porte finalement le plus même si ce n’est pas forcément mon préféré : il est assez léger pour être facile à vivre, mais assez fort pour donner de la personnalité. Un parfum quotidien donc….

6. Escale à Portofino de Dior est mon parfum d’été (mais je le porte un peu aussi en hiver) : très frais et très léger, il est un peu comme une eau de Cologne…

Mes essentiels beauté #2

Cette semaine, le supplément week-end de l’Irrégulière « spécial filles qui le valent bien » sera consacré, après les produits de soin, aux produits de maquillage.

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1. Pour le teint : BB crème Erborian ou BB crème Nude Magic de l’Oréal (qui n’est en réalité pas une vraie BB crème) : cela dépend des jours, de mon humeur et de ce que j’ai à faire. J’ai déjà dit quel bien je pensais de la BB crème Erborian dans l’article que je lui avais consacré, mais c’est vrai que je trouve la L’Oréal, qui grâce à sa texture à micro-billes s’adapte parfaitement à la carnation, beaucoup plus « finie ».

2. Anti-cernes Garnier : alors il faut savoir que cinq jours sur sept, à savoir les jours où je travaille et où donc je suis obligée de vivre sur un rythme qui n’est absolument pas le mien et de me lever avec le réveil (ce qui selon moi est une violence inouïe quand on n’est biologiquement pas du matin), j’ai l’ai malade. Je veux dire que sans anti-cernes, les gens pensent que je vais tomber dans les pommes avant la fin de la journée. Cet anti-cernes me sauve un peu.

3.  Primer potion Urban Decay : découverte dans une de mes box et devenue un incontournable, ce produit permet aux fards à paupières de tenir toute la journée sans filer ni faire de paquets. Un très bon produit, qui tient ses promesses.

4. Fard à paupières Naked 2 de Urban Decay  ou Naked Eye de Too Faced : deux palettes de teintes « naked » qui se complètent très bien et dont je ne peux plus me passer tellement elles sont simples à utiliser, seules ou en harmonies. Pas besoin d’être blogueuse beauté pour obtenir un rendu impeccable !

5.  Mascara Inimitable de Chanel  : simply the best !

6. High Beam de Benefit : un produit tout simple à utiliser, j’en mets deux gouttes sur le coin externe de l’oeil / le haut des pommettes. Le produit a un rendu à la fois très naturel et très lumineux, et il permet d’avoir l’oeil un peu plus vif en accrochant la lumière !

7. Blush Stick « orgasm » de Nars : le blush « orgasm » de Nars, je l’utilise depuis de nombreuses années (depuis qu’on trouve Nars en France, je pense). La couleur est fantastique : à ce qu’il paraît, ce blush donne aux pommettes la même couleur que lorsqu’on vient de jouir (je n’ai jamais vérifié, ceci dit). Mais je l’aime encore plus en version stick, que je trouve plus facile à utiliser, plus « glowy ». Et je m’en sers aussi sur les lèvres (attendu que comme vous pouvez le remarquer, il n’y a pas de rouge à lèvre dans ma sélection car j’en mets plus que rarement).

8. Poudre « one hot minute » Benefit : une poudre absolument géniale, au fini à la fois naturel, lumineux et doré/bonne mine. L’hiver, elle illumine un peu mon teint de… navet, et du coup j’inquiète moins les gens (sans, ils m’envoient illico chez le médecin), et l’été, quand j’essaie d’éviter le fond de teint, elle me permet d’unifier les choses. Indispensable, donc.

Comme la semaine dernière, j’aurais pu ajouter beaucoup de produits à cette sélection : d’autres fards à paupière plus « voyants » (ceux de Séphora sont très bien), mes vernis à ongle (mais il leur faudrait un article rien que pour eux tellement j’en ai… à venir, donc), quelques gloss que j’arrive à supporter… mais bon, dans la vie, il faut choisir !