Mise en place de mon bullet journal 2023

L’autre jour, je vous disais combien mon bullet journal m’était devenu indispensable, et je me suis rendu compte que cela faisait une éternité que je n’avais pas fait de mise à jour concernant la manière dont je m’en sers : sachant que c’est un outil adaptable, il est en constante évolution, et chacun peut s’en servir selon ses propres besoins. Je profite donc de la mise en place de mon carnet pour 2023 (oui, déjà : il me faut beaucoup de temps) pour vous montrer un petit peu comment je fais, sachant que cela fait 3 ans que j’ai, je crois, trouvé le système qui me correspond le mieux : un journal par an, avec lequel je parviens à trouver l’équilibre entre un minimalisme qui me déprimerait et quelque chose qui me prendrait une éternité à décorer.

Le modèle ne varie pas : c’est un Leuchtturm 1917, et pour 2023 j’ai choisi le rouge !

Donc on commence par les pages générales de début d’année.
1. Le journal s’ouvre sur une page de couverture que je trouve assez dynamisante, avec la carte de mon année (La Force) et ma numérologie de l’année, le 8 aussi (cela peut sembler logique, mais pas toujours car au-delà d’un certain nombre on réduit en numérologie, pas en tarologie qui va jusqu’à 22, mais ici, le 8 étant mon nombre de vie et ma carte de vie et carte d’âme, cela est de bon augure).
2. Ensuite, l’index, pour m’y retrouver plus facilement : très classique
3. La page de garde, je vous montre celle de 2022 car celle de 2023 n’est pas faite : là j’y consacre un peu de temps pour que cela soit joli tout en restant simple. J’y colle le mot de mon année, qui pour 2022 avec tous ces 2 était « Equilibre ». On verra le 31 décembre si j’ai réussi à le trouver !
4. Sur la double page suivante, quelque chose de très personnel que je tiens d’une mini-formation de Susannah Conway : le « Love Book ». Il s’agit d’y coller tous les messages d’amour que vous recevez : pour moi ce sont les gentils commentaires que vous me laissez ici, et les très beaux retours sur mes livres. Cette page est pleine de bonnes ondes, et les jours où on se sent un peu bas, notamment dans le domaine professionnel quand on a l’impression que ce que l’on fait ne sert à rien, relire ces jolis messages donne un vrai coup de fouets (donc : envoyez-en plein !!!)
5. Le future log, qui est un planning mois par mois de tout ce qui va se passer et est déjà planifié (je vous le montre vierge, mais il y a déjà plein de choses prévues). Longtemps je n’ai pas vu l’utilité de ces pages alors qu’en fait, elles sont indispensables car elles permettent d’avoir une vision d’ensemble de l’année et de planifier sur le long terme !
6. La page « vision » où je décris dans les détails la vie que je veux créer (en complément de mon tableau de vision) et la page « objectifs », avec les objectifs que je veux atteindre dans l’année !
7. Je me faits aussi une page « shopping » même si je ne la respecte pas toujours, avec ce dont j’ai besoin, dans ma garde-robe et dans mon appartement ! Et une page pour l’organisation de mon voyage annuel, qui a été annulé ces 3 dernières années mais enfin, j’y tiens, et normalement ce sera à Turin, donc je colle une jolie carte, les choses à planifier, le contenu de la valise… Et je vais ajouter une page qui pour l’instant est sur un post-it avec le contenu de mon congélateur, ça peut paraître bizarre mais au final je trouve très pratique de savoir exactement ce que j’ai et combien.

Donc, pour ces pages de début d’année, cela donne ça : on reste simple mais avec un brin de décoration pour que ce soit attractif :

Ensuite, on passe aux pages mensuelles, et là, à part la page de garde, je vous montre décembre 2022, parce que janvier 2023 est loin d’être prêt.
1. Tout d’abord une page de garde, je fais simple et je vais récupérer quelque chose qui me plaît sur Pinterest.
2. La double page la plus importante finalement, celle de l’organisation générale : un calendrier du mois sur lequel je reporte mes RDV et ce qui est sur le future log, ma carte du mois (qui fait l’objet d’un tirage et non d’un calcul contrairement à la carte de l’année) qui m’indique ce sur quoi je dois me concentrer, les objectifs du mois (par exemple, ce mois-ci, mes 30000 mots pour le NaNoWriMo) et les trucs à ne pas oublier (par exemple, la révision de la voiture, la taxe d’habitation… : c’est quelque chose qui n’a pas de date et qu’il faudra que je case à un moment, le concours de Noël (qui aura lieu sur Instagram donc si vous ne me suivez pas encore, c’est le moment) ne devrait d’ailleurs pas être là)
3. Une double page de suivi : les livres lus, les films et séries vues, et mes tirages quotidiens avec le Tarot et avec mon Oracle des Poètes : cela me permet de faire des statistiques.
4. Une autre double page de suivi, celle de mon cycle : je ne suis pas sûre que cela reste là en 2023, je vais plutôt tous les mettre à la fin car bien sûr, ces choses-là ne correspondent pas aux mois calendaire donc c’est peu pratique. Par contre c’est un outil de suivi que je trouve très parlant, et qui, dans ma vie idéale, me permettra de mieux organiser mes activités en fonction de mes énergies.
5. La page bilan de fin de mois, qui navigue un peu selon la manière dont les semaines sont organisées.
6. Enfin, les plannings hebdomadaires. Une double page par semaine, que je remplis le samedi ou le dimanche : pour chaque jour, toutes mes tâches à faire avec un système très simple : un rond vide pour chaque chose, je noircis lorsque c’est fait, si ce n’est pas fait je mets une croix, si je reporte au lendemain une flèche. Sur le carré tout en couleur, j’indique mes objectifs (finir tel ou tel truc) et ce qui n’a pas de jour précis et que je caserai dans un trou.

Et en fin de journal, j’ai collé un calendrier 2024, parce qu’une entreprise et un planning de publication, cela se gère à long terme, donc je veux pouvoir noter tout ce qui pourrait en avoir besoin dès à présent. Je complète ce Bullet Journal par Notion (où il y a notamment mon calendrier éditorial pour le blog et les réseaux sociaux) et mon carnet de projets.

Voilà, j’espère que cela vous aura donné quelques idées pour votre propre bullet journal si c’est un outil que vous utilisez, ou l’envie d’essayer le cas échéant. Encore une fois, c’est vraiment très adaptable en fonction des besoins de chacun, mais ce truc, depuis que je l’utilise, a vraiment révolutionné ma vie en termes d’organisation, et il m’est d’autant plus indispensable depuis l’an dernier avec tous mes projets !

Carnet de projets

J’en parlais l’autre jour brièvement, et voici venu le moment de vous le présenter plus précisément : mon carnet de projets. C’est un des quelques carnets qui ne pourront jamais migrer dans les carnets « généraux » que sont le bullet journal et le journal poétique, parce que j’ai besoin que tout y soit, qu’il n’y ait que ça, et que ce soit facile à trouver.

J’ai acheté ce carnet début 2016. C’est un carnet conçu pour ça, c’est le « planificateur de projets » de la marque Moleskine évidemment (la plupart de mes carnets viennent de chez eux mais je ne suis toujours pas, et c’est fort malheureux, sponsorisée). Mais en fait ce n’est pas très utile : si je n’étais pas si snob, un carnet normal aurait fait l’affaire, d’autant qu’il y a beaucoup d’éléments dont je ne me sers pas. Bref.

Ce n’est pas un carnet d’écriture : je n’y ai aucun projet de livres, là c’est vraiment pour les projets « autres ».

A chaque projet est consacré une double page, avec le nom et la date de début (et ça c’est bien car ça me permet de savoir quand a germé une nouvelle idée, ce que je trouve toujours intéressant si je n’oublie pas de la mettre), toutes les idées, les dates etc. et au fur et à mesure de l’avancée du projet, je viens ajouter, corriger, mettre des post-it. Un exemple sur la page de l’oracle des poètes, une des seules qui soit montrables parce qu’elle ne contient rien de top secret :

carnet de projets

Ce n’est pas la page la plus représentative, mais vous voyez l’idée.

Dans ce carnet, il y a des projets terminés, des projets abandonnés, des projets en suspens, des projets en cours, des projets futurs… toutes mes idées pour le voyage poétique jusqu’à fin 2023… et j’aime ce foisonnement, c’est pour cela que je tiens à garder un carnet séparé : parfois, je le feuillette, et cela fait naître de nouvelles idées. Un projet de je croyais abandonné me titille à nouveau, parfois sous une autre forme parce que les projets ont une vie propre, ils évoluent, parfois deux projets suspendus qui étaient loin l’un de l’autre dans le temps mais à quelques pages d’intervalle se marient… et j’aime ça !

Et vous, vous avez un carnet secret comme ça où vous notez vos projets ?

Ce qui m’inspire en ce moment #2

Nouvelle salve d’inspiration, pas uniquement sur le journal poétique cette fois puisque je suis aussi à la recherche d’inspiration plus générale, notamment sur le plan « entreprendre » : je cherche des gens qui sont dans leur mission de vie, qui ont une entreprise dans la créativité, parce que je suis moi-même en train de réfléchir à ce que je veux faire précisément. Donc les personnes dont j’aime suivre les activités, que j’ai découvertes récemment, dont le travail me parle :

1. The unexpected Gipsy : j’ai découvert sa chaîne youtube par hasard, grâce à l’algorithme. Wendy est une artiste freelance et enseignante en art anglaise, elle a créé sa chaîne à l’occasion du confinement et y montre son quotidien sous forme de vlog. Je n’aime pas spécialement son travail de peintre (c’est une question de goût) mais par contre j’aime beaucoup sa pratique du journaling, et la manière dont elle en parle comme « thérapie de l’âme » !

2. Caro Arevalo : également une découverte algorithmique youtube. J’aime énormément ses tableaux « mystiques » et son énergie !

3. Fabienne Roy : je suis absolument amoureuse de ses petits projets qui sont pleins d’amour et de poésie, et font un bien fou à l’âme. Son compte mérite vraiment le coup d’œil !

4. Manon Lavoie : on reparlera d’elle un jour prochain, car son travail m’inspire pour ce que je veux développer moi-même, en tout cas dans l’idée : la créativité comme moteur de transformation (elle appelle ça alchimie par la créativité) et comme outil pour se connaître. Elle a écrit un livre, Créer le meilleur de soi, dont je vous reparlerai si un jour il finit par arriver chez moi. Elle a aussi un programme de créativité, « le cercles des muses ». Elle propose beaucoup de contenus aussi sur Instagram, et j’aime sa vision, son énergie et sa joie de vivre !

5. Susannah Conway : j’étais tombée sur son blog il y a de ça plusieurs années (comme quoi, cela fait un moment que j’ai les pistes nécessaires), et je le suivais avec plaisir : Susannah est écrivain et photographe, et j’aime vraiment sa vision du monde. Et récemment, en creusant davantage, j’ai découvert tout son travail sur le journaling, mais cette fois plus dans sa dimension écrite, et notamment ses cycles de formation. Et très clairement, ça vibre très fort !

Voilà, j’espère que ça vous inspirera aussi !

Inspiration journal artistique (et poétique)

L’autre jour, vous m’avez demandé quelles sources m’inspiraient pour mes journaux poétiques. Alors même s’il est difficile de répondre car c’est un peu partout, et surtout que je ne suis jamais totalement les process indiqués car évidemment l’art c’est très personnel (et qu’à la base j’ai transformé le truc en appelant « journal poétique »), je vous ai fait une petite sélection :

1. Le plus complet : le site everythingart
C’est en anglais, mais c’est une mine pour le mixed-media : une newsletter inspirante (et à l’inscription vous recevez un petit cahier d’exercices avec plusieurs « prompts » pour commencer vos pages), des cours. Certaines choses sont payantes comme la chaîne de TV et certains cours, mais il y a aussi pas mal de ressources gratuites pour commencer.

2. Jordan Clark : je l’ai découverte via sa chaîne Youtube, et j’aime également beaucoup son compte Instagram. Son univers est doux, poétique, et elle fait des choses simples et épurées, parfait pour débuter !

3. Berber Van Gorp : je suis en amour avec ses vidéos ASMR. Pas d’explications, juste le process en images et c’est totalement poétique. Je ne suis pas toujours très convaincue par le résultat final, mais j’ai pris 2-3 idées !

4. Melody Miroir, qui est une fidèle lectrice et propose de très chouettes tutoriels sur Youtube mais aussi sur Instagram. J’aime particulièrement cette vidéo pour faire une galaxie, et en suivant Mélody on a accès à plein d’autres ressources car elle-même partage ses inspirations !

5. Vivre et créer, le site d’Anne-Solange Tardy : ce n’est pas du journal artistique mais ça m’inspire beaucoup.

Voilà quelques pistes pour commencer, nous y reviendrons certainement car cette histoire de journal poétique est vraiment un des aspects les plus aboutis de mon « projet 2021 ». Mais l’essentiel est, de toute façon, de laisser marcher son intuition, la technique, bien sûr indispensable, n’est qu’un outil et il ne faut pas chercher à reproduire des pages telles quelles aussi jolies soient-elles ! Amusez-vous, et soyez vous-même !

Journaux poétiques, lignes de suite

Il y a près d’un an, je vous avais présenté ma pratique de ce que j’appelle « journaux poétiques » ou davantage comme tout le monde « journaux artistiques » ou « art journals » (mais journaux poétiques c’est vraiment moi, en fait). Et j’en avais reparlé en septembre, expliquant que cela me permettait d’ouvrir d’autres canaux et d’accéder plus facilement à certaines choses et à mieux écrire.

Le fait est que ces deux derniers mois, ma pratique a encore évolué et qu’elle tend de plus en plus à devenir une fin en soi, et non plus un moyen en vue d’une fin. Il y avait déjà eu un grand changement pendant le confinement, et j’avais peu à peu totalement laissé de côté la dimension « thérapeutique » telle que l’entend Anne-Marie Jobin. Alors je pense que ça a tout de même une dimension thérapeutique quelque part, ça en a toujours, mais ce n’est pas l’objet. Mais entre la fin du carnet n°4 et le n°5 qui est en cours, j’ai fini par trouver après bien des tâtonnements ce que je voulais faire. Une sorte de « déclic ».

J’ai acheté beaucoup de matériel, pour ne pas être prise au dépourvu. J’ai des boîtes entières de trucs de récupération (parce que tout peut servir). J’ai regardé des heures de vidéos sur le collage, le mixed-media, les techniques pour apprendre de nouvelles pratiques et avoir des idées. Je me suis abonnée à des newsletters. J’ai suivi des live. A force de pratiquer quotidiennement, j’ai progressé techniquement même s’il y a encore du boulot sur certains points (découper droit, coller proprement…) y compris en peinture et en dessin (même si le dessin et la peinture à proprement parler c’est dans un autre carnet).

Et je me suis mise à découper des livres, ce qui a tout changé, ou presque, car je me suis rendu compte que depuis le début c’est ce qui manquait dans cette histoire : l’écriture, le texte, la poésie au sens strict. J’illustrais déjà par-ci par-là des citations, mais ce n’était pas la base de tout. ça l’est devenu. Ou quasi.

Alors je ne suis pas contente de toutes les pages (on ne l’est jamais) mais il y a de moins en moins de pages que j’estime totalement loupées. Mes pages sont plus complexes voire plus « conceptuelles », plus variées, plus texturées. L’écriture reste évidemment mon mode d’expression premier, nécessaire et vital, mais j’ai envie de continuer à développer mon journal poétique (qui physiquement commence à devenir encombrant), et d’ailleurs cela fait partie de mes projets.

Journaux et carnets de notes

Bien sûr, j’aime les carnets. Tous les carnets. Un écrivain ne peut pas ne pas aimer les carnets. J’en sème partout et aujourd’hui j’avais envie de vous parler de deux en particulier.

D’abord, le journal. Là, je parle bien du « journal intime » et non du « notebook » dont nous parlerons plus loin, même si je sais que certains ne font pas de différence, contrairement par exemple à Joan Didion qui dans « on keeping a notebook » distingue bien les deux et explique que si elle se sent incapable de tenir un journal et que cela ne l’intéresse pas de le faire, son carnet de notes lui est indispensable. Le journal est, pour beaucoup, une des premières pratiques d’écriture, et parfois reste la seule. Et c’est très bien. Comme beaucoup, j’ai eu un journal intime à l’adolescence, et même des, puis j’ai abandonné (à quel âge, je n’en sais rien) et repris en 2013. Soit bien après avoir repris l’écriture. Les débuts sont un peu chaotiques d’ailleurs : des notes éparses, vagues, sur un carnet Moleskine petit modèle noir non ligné couverture souple que j’avais acheté à Paris sur un coup de tête. Je n’écris plus mon journal que sur ce modèle. Chaque carnet est numéroté, daté, et archivé. En temps normal, un carnet me fait environ un an mais c’est parfois plus parfois moins : le carnet n°6 fait 3 mois, et les suivants plus ou moins pareil voire moins. Sauf à certaines périodes, je n’écris pas tous les jours, j’écris lorsque j’en ressens le besoin, lorsque j’ai quelque chose à dire dont je veux garder une trace, ou quelque chose que je veux « libérer ». J’y parle de mes travaux d’écriture (beaucoup), d’amour (à partir du carnet n°6 surtout), de mes états d’âme. Bizarrement, je n’ai que très peu écrit dans mon journal durant le confinement et je le regrette car garder une trace précise de cette période aurait été intéressant (même si j’ai d’autres traces dans d’autres textes et notamment ici), pour relire plus tard ou pour servir à d’autres écrits ou tout simplement pour mieux comprendre ce qui me traversait : même si mon journal ne fonctionne pas comme mon (mes) « notebooks », il m’est arrivé d’y replonger pour trouver telle ou telle information.

Mes journaux sont d’une austérité absolue, je ne varie même pas la couleur de l’encre : ce n’est que de l’écriture, noire, dense, sans aucune fantaisie. C’est ce dont j’ai besoin pour ce carnet-là, qui est un carnet introspectif, qui m’a permis d’avancer dans ma vie et de mieux me connaître. Je n’ai pas toujours ce journal sur moi, même s’il m’arrive d’écrire dedans à une terrasse de café ou dans un moment creux. Tous les tomes sont archivés par ordre dans une boîte qui est sur mon bureau, et que je sors parfois pour les feuilleter, pour relire telle ou telle période. Et ce qui est intéressant, dans le fait de « documenter sa vie » par écrit c’est que ça la rend plus dense, plus riche, et qu’on y est plus attentif. L’idée n’est pas nécessairement de se rappeler les faits eux-mêmes dans leur exactitude ; même si on les reprends dans une œuvre future, il y aura toujours quelqu’un pour nous dire que non, les choses ne se sont pas déroulées de cette manière, que la robe était rouge et non bleue et que c’était en juillet et non en septembre. Parce que la mémoire est quelque chose d’aléatoire. Ce qui importe, c’est la manière dont les faits nous ont percuté, et dont ils ont touché notre imaginaire. Ce qui importe c’est ce qu’on en fait. Un journal n’est pas une boîte d’enregistrement.

En suite il y a les « carnets de notes et d’écriture ». Tout écrivain se doit d’avoir un carnet de notes, parce qu’on ne sait jamais quand une idée surgira, et elle surgira à coup sûr quand on sera le moins disponible : au volant sur l’autoroute, sous la douche, au moment de s’endormir… et si on ne la note pas tout de suite (en se disant « oh, j’arriverai bien à m’en souvenir »), elle partira (pour aller voir quelqu’un de plus disponible : les idées sont un peu capricieuses et susceptibles, et si on ne s’occupe pas d’elles tout de suite, quitte à interrompre ce qu’on faisait (aussi urgent cela soit-il), elles vont voir ailleurs. Un carnet de notes toujours prêt permet de résoudre partiellement ce problème. De mon côté j’en ai deux sortes.

J’ai d’abord le vrai « carnet d’écriture » qui est mon laboratoire : c’est là que je fais des recherches, que j’écris les idées de textes futurs, les idées de corrections, parfois des extraits entiers (essentiellement des débuts de nouvelles), des plans et découpages, synopsis, recherches bibliographiques… c’est un foutoir innommable tous les projets se mélangent joyeusement — ou plutôt se superposent, il est en très mauvais état car un été il a pris l’eau, mais il m’est essentiel, même si je ne m’en sers pas tous les jours (ça dépend de ce sur quoi je travaille, en ce moment je m’en sers beaucoup).

Et j’ai ensuite les carnets (j’en ai un dans le bureau, un dans le salon sur la table basse et un dans mon sac) où je prends des notes : des citations, les idées qui viennent sur tout et n’importe quoi, le nom d’un livre dont on parle et qui m’intéresse, des listes, des informations dont je pense qu’elles peuvent resservir… et aussi des bouts d’idées de textes qui auraient leur place ailleurs : bref, un carnet de notes, fouillis et qui part dans tous les sens, comme un bon carnet de notes ! De fait je n’en ai pas toujours sur moi, et je me sers aussi pas mal de la fonction notes de mon smartphone (qui m’a aussi souvent servi pour écrire des morceaux de textes, mais avouons que ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique…). Certains notent aussi dans leur carnet le résultat de leurs observations : une bribe de conversation volée, une situation, qui parfois servent de déclencheurs d’écriture. Je ne le fais pas, ça ne m’est pas naturel, mais je devrais faire un effort.

Et vous alors, les carnets ?

Instantané #95 (juste quelque chose de joli)

Lorsque Myriam a créé sa marque de papeterie, Atelier d’Albion, j’ai tout de suite aimé l’univers qu’elle proposait, et bien sûr le fait que ce soit fabriqué en France. En bonne amoureuse et des jolies choses, et de la papeterie, je ne pouvais qu’être tentée mais bien sûr le temps a passé, enfin je ne vous fais pas toute l’histoire.

Et puis, pendant le confinement, Myriam a eu une très jolie idée : demander à des artistes, écrivains, blogueurs de partager une idée sur leur carnet, et elle m’a proposé de participer, ce que j’ai fait avec joie et avec une page de mon journal poétique. Ce qui m’a du coup refait penser à mon projet, et si j’ai attendu la fin du confinement, dès lundi je me suis offert un peu de joie avec un beau carnet « je suis poète », un autre tout aussi joli mais plus petit avec une machine à écrire vintage, et un petit sticker machine à écrire. Je ne sais pas encore ce que je vais écrire sur mon carnet rouge (le carnet machine à écrire je sais : c’est le type de carnets que j’ai toujours sous la main pour noter les idées en vrac).

Bref, si vous ne connaissez pas, je vous engage à aller découvrir cette jolie marque !